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« Les enfants du siècle », deuxième tome des aventures d'Eugène de Tourcoing Startrec, par Edith et Corcal. Chez Casterman.
Le premier album était charmant, le second est magnifique. Eugène de Tourcoing-Startrec, le peintre visionnaire, n'est finalement que l'un des personnages d'une galerie surtout composée de seconds rôles. Dans le monde imaginé par Edith et Corcal, les vrais héros ne sont pas les protagonistes des histoires, mais ces personnages de chair et d'os qui ont fait l'Histoire et que l'on croise au détour d'une page : Monet à Giverny, ou ce petit garçon féru de peinture qui aura plus tard un destin des plus terribles (vous comprendrez si vous lisez l'histoire jusqu'au bout). Les « Orteils », cette bande d'anarchistes qui parlent espagnol comme une vache du même nom et projettent des attentats artistiques comme d'aucuns aujourd'hui des attentats patissiers, sont bien sympathiques et ma foi très drôles. L'humour affleure constamment, joliment décalé, en clin d'oeil, embusqué juste derrière une poésie souvent burlesque. Et comme tout cela est très joliment dessiné, pas moins joliment mis en couleur, encore moins joliment dialogué, nous voilà devant une série qui mériterait de trouver un large public. Eugène de Tourcoing-Startrec est un peu comme Odilon Verjus : une manière décalée et drôle de revisiter l'Histoire. Mais sans doute avec un véritable supplément d'âme.
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