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« Black gold », tome 1 de « La dernière chevauchée », par Chanoinat, Chardot et Cassini. Chez Soleil.
Ils y sont allés joyeusement, les compères Chanoinat et Chardot au moment d'écrire leur scénario ! Si Greg avait décidé de se lâcher en écrivant « Les loups du Wyoming » cela aurait pu donner quelque chose comme « La dernière chevauchée ». A part que Greg était du côté des bons, des gentils, même si les gentils finissaient parfois au bagne. Chanoinat, Chardot et Cassini, eux, ils sont du côté « teigneux ». Pas de doute, ce western ultra-violent est à prendre au dix-huitième degré. Sinon, on pourrait juste y mettre le carré blanc et ranger l'album en haut de l'étagère, hors de portée des enfants. Quel carnage ! Dans la droite ligne de « Séminole », Cassini évolue vers un dessin de plus en plus nerveux, inspiré des grands anciens auxquels il rend hommage dans les scènes d'action, le dessin des chevaux ou les hachures qui burinent ses personnages. Cassini a mis du Jijé et du Giraud dans sa flasque de potion magique, c'est évident. Le résulat est d'une parfaite efficacité. Quant au scénario, il rappelle par sa violence les débuts d'Yves Swolfs avec Durango. Atteint aujourd'hui par une certaine lassitude, Durango n'est plus que l'ombre de lui-même. Une ombre à laquelle cette série pourrait bien faire de l'ombre à son tour, car elle se place sur le même territoire, celui de l'hommage aux films de genre et de l'action pour l'action. Rien à voir avec les très statiques aventures de Mister Blueberry ni avec le magistral Bouncer. Le trio d'auteurs de « La dernière chevauchée » cultive le seul plaisir de se faire plaisir. Et de divertir.
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