Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (24)

Les 300 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



300. froggy - 16/06/25 04:29
Yatta de 300 et maintenant passons au 25eme du nom.

299. froggy - 16/06/25 01:18
Sfar, La synagogue

L'auteur raconte son adolescence à Nice du milieu des années 80 jusqu'a la fin du siècle. De plus en plus conscient de sa judéité et voulant faire quelque chose de concret pour lutter contre la recrudescence de l'antisémitisme en France en général et à Nice en particulier où il vit, Joann Sfar va se mettre au service de sa synagogue afin de monter la garde a l'extérieur du bâtiment pour assurer sa sécurité. Il y restera de nombreuses années, 5 ans exactement entre 16 et 21 ans. C'est aussi l'occasion de se remémorer des souvenirs d'enfance à la synagogue justement mais aussi durant ses années d'étude, de l'école primaire jusqu'au lycée. Cette enfance est marquée par l'absence de la mère, décédée alors que le petit garçon n'avait pas 3 ans avec en contrepartie, la présence permanente de son père, André Sfar, avocat de profession qui est bien installé, connu et respecté car il est un adjoint de Jacques Médecin, le maire de Nice. Il démissionnera de sa fonction le jour ou Médecin invite Jean-Marie le Pen a venir à Nice afin d'obtenir son soutien politique. C'en est trop pour André Sfar qui toute sa vie a lutté contre les fascistes, les néo-nazis de tout poil et donc bien sûr, Jean-Marie le Pen et son parti, le Front National. André Sfar est juif et fier de l'être, il ne transige pas avec l'antisémitisme.

Puisque ce sont des souvenirs d'adolescence, il n'y a pas vraiment d'histoire, le récit est une succession de petits évènements et d'anecdotes plus ou moins marquants qui vont forger l'identité de Joann Sfar. Ce dernier relate aussi des événements plus importants comme le procès de Klaus Barbie à Lyon au printemps 1987 ou la profanation du cimetière juif de Carpentras qui a bouleversé et choqué la France entière en 1989. De tout cela, l'auteur réussit a rendre bien vivant son récit bien construit mais aussi bien dialogué. Il se conclut par une discussion imaginaire entre l'auteur et Abba Kovner un poète juif qui survécut à la Shoah et qui avait eu l'idée de se venger en empoisonnant des puits et des réseaux d'approvisionnement en eau de grandes villes allemandes, heureusement sans succès. La discussion porte sur l'utilité de venger les victimes de la Shoah et on en revient à cette question fondamentale, comment vivre quand votre peuple a vécu une telle tragédie ?

Je n'ai pas beaucoup d'albums de l'auteur, Le chat du rabbin est toujours dans la liste de mes rattrapages a effectuer, je n'ai que Pascin, la java bleue qu'on m'a offert et que je n'avais pas beaucoup aimé, j'ai apprécié son dessin qui a du caractère et de la vigueur bien qu'à certains moments, il y a de graves graphiques même impardonnables pour un débutant, certains visages font ressembler la personne a la Baronne de la Tronche-en-Biais incarné par Sim dans quelques-uns de ses sketchs, c'est dommage car cela atténue la force de l'album bien qu’en même temps accentue son coté, fait dans l'urgence même si l'auteur qu'il a été enfanté parfois dans la douleur.

Note finale, 4,5/5. J'ai été très sensible à cet album qui montre ce que cela veut dire d'être juif en France aujourd’hui, de vivre sa judéité et d'être confronté régulièrement a des agressions antisémites mineures, parfois minuscules et sournoises quoique mais bien réelles toutefois et aussi des actions plus agressives, plus violentes. Sfar raconte bien et surtout, il ne se pose pas en victime soumise, il nous raconte ce que sa réalité est, ce n'est pas toujours évident manifestement. Il a beau avoir acquis la peau dure, il y a des jours où c’est plus difficile à supporter. C'est un album nécessaire à mon avis.

298. pm - 13/06/25 15:16 - (en réponse à : N'casciata)
Presque tout récupéré, sauf un qui était défectueux. Ça va me faire au moins mon été !

297. helmut perchu - 13/06/25 15:01
Je savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été franchement agréablement surpris. Les 5 personnages sont bien décrits, avec qualité et défauts, et attachants. L'histoire bien que fantastique (des monstres type Godzilla et des héros type bioman) sonne assez réelle. Il y a pas mal de parallèles intéressants sans être lourdingue avec notre société actuelle (uberisation et notation du travail, utilisation des réseaux sociaux entre autre). Vivement la suite !



296. pm - 12/06/25 20:42 - (en réponse à : N'casciata)
Ok, merci.
Commandés, j'espère les récupérer demain.

295. n'casciata - 12/06/25 19:17 - (en réponse à : pm)
Petit correctif à ma liste: Hôtel Adlon est juste après Metropolis.

294. marcel - 05/06/25 08:27
Les Gorilles du Général #1 Dorison & Télo

Quoi ?! Dorison a relance Sammy ?!...

293. pm - 04/06/25 22:47 - (en réponse à : n'casciata)
Ok, merci beaucoup.

292. n'casciata - 04/06/25 21:10 - (en réponse à : pm)
Cela n'engage que moi, mais "Hôtel Adlon" et "Bleu de Prusse" sont à lire avant ceux qui se passent durant la guerre car le cœur de l'intrigue se déroule dans les années 30. Par contre, "La mort entre autres" et "Une douce flamme" se déroulent essentiellement après la guerre.
Personnellement, j'ai rangé les romans dans le sens suivant:

Metropolis
L'été de cristal
La pâle figure
Hôtel Adlon
Bleu de Prusse
Prague fatale
Les ombres de Katyn
La dame de Zagreb
Un requiem allemand
La mort entre autres
Une douce flamme
Vert de gris
Les pièges de l'exil
L'offrande grecque

291. herve - 04/06/25 19:36
Les Gorilles du Général #1 Dorison & Télo

C'est certainement l'album que j'attendais avec impatience cette année, pour plusieurs raisons. D'une part il est signé Xavier Dorison, dont j'achète la plupart des albums, et d'autre part, ce récit couvre une période de l'histoire qui m'intéresse particulièrement , les débuts de la Vème République sur fonds de guerre d'Algérie. J'avais à ce titre adoré "Un général, des généraux" de Juncker et Boucq, et je ne compte plus le nombre de livres ou d'essais que je possède sur le Général de Gaulle.
Ici, Xavier Dorsion nous fait découvrir les coulisses de la Vème République, à travers l'histoire un peu romancée, des 4 gardes du corps du Général de Gaulle. Et c'est fort réussi.. Les dialogues font mouches, les personnages sont charismatiques et le lecteur est plongé dans le récit comme dans un film.
Mais ce qui fait la force de ce premier volume c'est le dessin de Julien Télo, que je découvre ici. Son style me fait songer à celui de Sylvain Vallée. L'ambiance des années 50 est parfaitement retranscrite, des costumes aux voitures, tout y est..
En plus, j'ai lu cette aventure dans l'édition proposée en grand format et en noir et blanc, sous une couverture plus réussie, à mon goût, que l'édition courante.
Ce tirage de luxe rend parfaitement hommage au magnifique dessin de Julien Télo et j'espère que les éditions Casterman feront de même pour les autres albums prévus pour cette série.
J'ai lu dans un entretien donné par Dorison, que la série est prévue en 10 volumes , vaste programme ! comme dirait de Gaulle.
Les auteurs ont certainement signés ici, un des albums qui marquera cette année.
Une réussite.

note:5/5

290. pm - 04/06/25 14:05 - (en réponse à : n'casciata)
Je crois que je vais suivre tes conseils mais que conseilles-tu pour ceux qui se passent sur plusieurs périodes ?
D'après wikipedia , la mort entre autre ( 1937 et 1949), une douce flamme( 1932 et 1950), hôtel Adlon 1934 et 1954 et bleu de prusse 1939 après un prologue en 1956.
A priori je me dis qu'il faut considérer la date la plus récente, non ?

289. n'casciata - 03/06/25 22:16 - (en réponse à : pm)
Oui, j'avais découvert cela dans une bouquinerie en "Livre de poche" fin des années 80 (avec des couvertures très années 80 d'ailleurs...). Le 1er lu, c'était "La pâle figure" qui m'avait à la fois épaté et sidéré du fait du contexte évoqué que j'ignorais totalement, et j'avais ensuite lu les 2 autres. Puis quand il a repris la série, je les ai lus systématiquement dans l'ordre de parution. Après Metropolis, qui est posthume, j'ai reclassé dans ma bibliothèque les romans dans l'ordre chronologique et j'ai repris leur lecture. Tu peux évidemment les lire dans le désordre, mais je trouve que tu y perds sur l'évolution au long cours de Gunther.

288. pm - 03/06/25 20:35
Ok, j'essaierai de suivre tes conseils. Tu as lu les 14 tomes ?

287. n'casciata - 03/06/25 20:10 - (en réponse à : pm)
Correction: idéalement, il faudrait même commencer par son dernier roman: Metropolis, qui se déroule avant le nazisme.

286. n'casciata - 03/06/25 20:06 - (en réponse à : pm)
La trilogie regroupe les 3 1ers romans écrits et publiés séparément dans les années 80. Mais autant les 2 1ers se suivent chronologiquement, autant "Un requiem allemand" se déroule juste après la guerre. Quand il a repris la série 20 ans plus tard, il a comblé la période avec des romans se passant pendant la guerre et après. Raison de ma remarque précédente sur l'aspect chronologique.

285. pm - 03/06/25 18:46
Oui, le deuxième sorti c'est bien la pâle figure et c'est vraiment excellent.
J'ai trouvé la trilogie berlinoise en livre de poche dans une boite à livres ( on trouve y parfois de choses très bien, encore récemment le recueil Spirou 300), 1000 pages, c'est pour cet été.

284. n'casciata - 03/06/25 18:21 - (en réponse à : Pm)
Lis les romans, c'est souvent passionnant car Kerr part toujours sur des faits réels et tu vois son héros, qui n'en n'est pas un, être ballotté au gré des situations et en arriver à des compromissions pour sauver sa vie. Les romans que je préfère sont "La pâle figure" et "La mort entre autres"; celui que j'ai le moins aimé est "La dame de Zagreb". Par contre, il faut essayer de les lire dans l'odre chronologique et non pas forcément de parution.
Je ne savais pas que le deuxième épisode était sorti en bd. J'avais bien aimé le 1er bien que j'imagine Gunther plus costaud physiquement.

283. pm - 03/06/25 13:26
J'ai lu les deux tomes sortis aux Arènes de la trilogie berlinoise, l'adaptation des romans de Kerr, que je n'ai pas lu.
Imaginez Philipp Marlowe qui aurait choisi d'aller à Berlin plutôt qu'en Californie, un privé intelligent et cynique avec pas mal de recul sur ce qu'il fait.
C'est l'idée avec plus qu'en toile de fond, les débuts du nazisme dans le premier tome et l'approche de la guerre dans le second. Le premier est très bon et l'intrigue policière reste au premier plan, le deuxième est excellent et assez proche du chef d'oeuvre avec l'arrivée de la nuit de cristal et le renoncement des démocraties. L'emprise du nazisme dans toute sa banale horreur vu de l'intérieur est très bien décrite, l'enquête policière y étant très étroitement mêlée. L'adaptation semble très réussie et le dessin ligne claire sans être génial est très correct.
J'ai failli passer à coté de ces excellentes bandes dessinées et j'ai très envie de lire les romans.

282. pm - 03/06/25 13:15 - (en réponse à : marcel)
Oui, c'est peut-être parce que ce n'est pas vraiment du Trondheim, on a l'impression qu'il y a une vague trame mais que c'est construit au fil de l'eau.

Et attention, on peut être un génie précoce et un être très sensible ...

281. marcel - 03/06/25 10:16
Sur Chihuahua, en te lisant, j'ai l'impression que tu dis que Trondheim ecrit tout. Il me semble plutot que chacun ecrit les gags qu'il dessine.
Et pour le cote pas pour les plus petits, c'est toi qui nous as dit que c'etait un genie precoce (eh eh).

280. froggy - 31/05/25 23:13 - (en réponse à : Piet #275)
Il faudrait lire cet album en commencant par la fin, en effet Il faudrait lire Chihuahua Pearl a rebours.

Je suis sorti. LOL

279. Piet Lastar - 31/05/25 14:24
Il a bien raison

278. pm - 31/05/25 14:00 - (en réponse à : Piet)
Merci je regarderai.
Finalement il accroche bien mieux aux classiques. Après Tintin il est maintenant à fond sur Spirou et Fantasio et sur Jojo.

277. Piet Lastar - 31/05/25 12:56 - (en réponse à : pm)
Je te conseille Enola et les animaux extraordinaires. Editions de la Gouttière

276. pm - 31/05/25 12:53 - (en réponse à : Piet)
Non, une série bd pour enfants avec quatre auteurs parmi tes préférés( Trondheim, Nob, Obion, Jousselin).

275. Piet Lastar - 31/05/25 12:04
Chihuahua Pearl ?

274. pm - 31/05/25 11:09 - (en réponse à : Froggy et Achab)
Evidemment, c'était une plaisanterie, mais c'est la réflexion que je me suis faite puisqu'au départ il s'agit d'un couple à peu près normal.

273. heijingling - 31/05/25 07:20
Quelle idée perverse de conseiller Chihuahua pour un enfant de 5 ans...

272. Achab - 31/05/25 00:15
Rien d'inhabituel, c'est le propre des héros de papier d'être toujours mêlés à des histoires pas possibles où qu'ils aillent...

271. froggy - 30/05/25 18:14 - (en réponse à : Philippe)
Si ils ne voyagent plus, il n'y aurait plus d'albums et Vives nous offrirait alors sa version des Bidochon. :-)

270. pm - 30/05/25 10:40 - (en réponse à : Torpedo)
J'ai bien aimé le dernier Vivès, rien de génial, léger et sympa. Dessin vite torché mais ce n'est pas grave.
Je serai ce couple, j'éviterai les voyages ...

269. pm - 30/05/25 10:17
Ce qui a fait peur c'est pas tellement les monstres, c'est quand un personnage parle avec la voix d'un autre qui a intégré son corps suite à un passage dans la forêt.
Globalement je pense que c'est davantage pour des 7-10 ans qui ont l'habitude de l'école élémentaire que pour un enfant de maternelle qui n'a pas encore d'approche critique de l'école.
Dans un genre assez proche Il connait et aime bien, sans adorer, Petit Vampire va à l'école de Sfar.
Je vais encore essayer mamette , on verra.

268. pm - 30/05/25 09:54
Premiers retours de vos conseils de bd jeunesse actuelles. Anna Anna ça va, mignon, bien avant de dormir. En revanche Chihuahua ça ne convient pas, déjà ça lui fait peur, ensuite le coté décalé ne lui est pas vraiment accessible. J'ai lu les deux premiers et ça ne m'a pas vraiment plu, du Trondheim sans douceur, j'avais demandé de la douceur, qui s'autoparodie et qui perd son charme. De plus les quatre dessinateurs cassent l'unité graphique sans rien apporter, au contraire de l'atelier Mastodonte par exemple. Donc déception, en plus de ces saletés de couleurs informatiques.

267. froggy - 30/05/25 01:19
F’murrr ; Le génie des alpages, Intégrale 3 et 4

Ces deux albums reprennent ceux numérotés 7 à 12 de la série, cela va donc de 1983 à 1998. Comme vous le savez, ce sont des gags le plus souvent en 2 planches mettant en scène un troupeau de moutons dans des pâturages, leur berger et son chien, il y a aussi des montagnes qui parlent et qui bougent, un aigle qui ressemble beaucoup au Baron Noir de Got et Pétillon et de nombreux invités. Je n'ai pas du tout aimé l'évolution que l'auteur a donné à sa série vedette, je me suis terriblement ennuyé durant ma lecture. Je ne suis pas du genre à ne pas finir un livre, surtout quand c'est une bande dessinée., ce n’est pourtant pas l’envie qui m’a manqué. J'ai mis un temps fou à lire le tome 4, plus de 2 semaines tellement j'étais rétif à le lire et pourtant c'est celui dont certains gags ont ramené l'esquisse d'un léger frémissement de mes zygomatiques sur mon visage empreint d'une dure fatigue après une épuisante journée de labeur. Le tome 3 me tombait des bras. Cela a été un véritable pensum de lire cela, je ne sais pas où F'murrr était allé chercher son inspiration, si jamais il en eut une pour ces albums alors que j'avais énormément aime ceux compris dans les tomes 1 et 2 de la présente intégrale, c'est laborieux, pas drôle, les enchainements forcés, bref chiantissime.

Le dessin non plus ne m'a pas enchanté, j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur se forçait à dessiner ces gags pour gagner son pain. C'est du F'murrr en vitesse automatique à une allure de croisière.

Note finale, 0.5/5. Je n'ai pas mis 0 grâce au nom de l’auteur, cela aurait été bien différent si cela avait été signé Jean-Marc Duschmoll bien sûr. Comme pour la dernière période de Franquin, c'est triste à voir car c'est insupportable à lire, ma déception est à la hauteur de ce que j’espérais.

266. pm - 26/05/25 11:38 - (en réponse à : Froggy)
Selon moi c'était probablement la meilleure bande dessinée de 2023.

265. Quentin - 26/05/25 10:18 - (en réponse à : froggy)
Très beau compte rendu. Je suis entièrement d'accord avec toi sur cet album.

264. froggy - 26/05/25 00:25
Le dernier sergent 1, Les guerres immobiles

C'est sous ce titre générique et mystérieux que l'auteur, Fabrice Néaud, reprend son journal graphique après une interruption de plusieurs années. Il le reprend exactement là où il l'avait interrompu, c'est à dire en avril 1998. Ce premier tome finit 2 ans plus tard, il fallait bien près de 420 planches pour raconter tout cela.

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, Fabrice Néaud est un auteur de bandes dessinées homosexuel et fier de l’être bien que sa vie ne soit pas très gaie selon ce qu’il nous en raconte, il galère pas mal professionnellement et sa vie amoureuse est quasiment un désastre puisqu’il tombe toujours amoureux de celui qu’il ne lui faut pas. En effet, l’auteur a un physique de gringalet alors qu’il est attiré par des gros nounours aux carrures de catcheurs. Qui plus est, il est hypocondriaque et craint terriblement d’attraper le sida, ce qui fait que ses pratiques sexuelles sont accueillies par ses partenaires occasionnels qu’il rencontre par des rires à cause des précautions qu’il prend. A côté de cela, sa famille se décime, sa sœur se meurt d’un cancer ainsi que son père et sa relation avec sa mère est dysfonctionnelle. Il est aussi très intransigeant avec les autres mais aussi avec lui-même, il est d’une rare lucidité à son égard et ne se laisse rien passer. Il a heureusement quelques amis dans la profession avec qui il passe des moments agréables, oasis de reprit dans une vie sans éclat.

Cela pourrait être profondément désespérant et cela ne l’est pas du tout grâce au talent de conteur de l’auteur. Celui-ci a acquis une maturité qui transparaît quasiment à chaque planche de cet album. Ce n’est pas un journal car par définition, un journal s’écrit au jour le jour ou à fréquence régulière. Fabrice Néaud nous raconte 2 années de sa vie et bien que je n’ai pas du tout la même que lui, j’ai été happé par le récit parce que ce qu’il raconte est universel ou à tout le moins auquel on peut se rapprocher ; problèmes amoureux, problèmes professionnels, rapports familiaux conflictuels. Etrangement, l’auteur ne s’atermoie pas sur lui-même, il nous montre sa vie, nous dit qu’elle est comme ça avec ses rares moments de bonheur, ou plutôt de quiétude mais il ne nous demande pas d’être désolé pour lui et qu’on s’apitoie sur son sort. Il tente de vivre malgré tout ce qui lui arrive car il espère que cela va s’arranger d’une manière ou d’une autre, ce qui est bien un trait humain, cet optimisme permanent qui fait que lorsque tout va mal, cela ira mieux un jour. La question est évidemment de savoir quand arrivera ce jour tant attendu.

Au sujet du Journal, j’avais fait remarquer que son point faible résidait dans le dessin bien qu’il se soir profondément amélioré au fur et a mesure. J’ai retrouvé donc le dessin au même niveau que le troisième tome du journal, un très beau noir et blanc, des planches bien composées, un découpage impeccable et ces fulgurances graphiques sur lesquelles j’ai marque un temps d’arrêt, il y a ce visage d’Antoine, le dernier sergent en question, sous-officier dans l’armée française, que Fabrice désire follement et qui après lui avoir annoncé qu’il allait partir en Bosnie pour plusieurs mois lui montre un visage d’une incroyable douceur que le dessinateur a superbement bien rendu. Il y en a d’autres bien entendu et il serait vain de devoir toutes les recenser.

Note finale ; 5/5. J’ai été enchante par ma lecture ne m’attendant pas a lire une BD aussi intelligente qui s’adresse au grand public. Je ne sais pas si je pourrai sympathiser avec Fabrice Néaud, il a quand même beaucoup de bagages avec lui mais l’auteur a réussi le tour de force a nous faire entrer en empathie avec lui bien que parfois, il peut se montrer acerbe et sarcastique, voire très antipathique. Je pense sincèrement que c’est un album digne d’être lu par le plus grand nombre.



263. herve - 22/05/25 18:43
Lune de miel #2: le secret de coatlicue B. Vivès

Vivès ou le dessinateur qui dessine plus vite que son ombre. A peine 4 mois après la sortie du premier volume, Bastien Vivès nous offre une seconde aventure de Sophie et Quentin. A ce propos, le titre de la série "Lune de miel" n'est plus, à mon avis , très approprié si Vivès prévoit plusieurs albums (d'ailleurs un troisième est dores et déjà annoncé, avec comme titre énigmatique "Midi entre quatre planches")
Là où le premier album lorgnait vers "A la poursuite du diamant vert", j'ai trouvé que cet opus faisait beaucoup plus référence à Tintin, voire à Indiana Jones.
Tout va très vite dans cette aventure et le couple a le don se mettre dans des situations improbables. On y croise des flics corrompus, des orpailleurs le tout dans une jungle étouffante qui cache un trésor!
Les dialogues font mouches, le dessin est simple et alerte et le scénario ne laisse aucun temps mort à nos deux héros, malgré eux, bref j'ai passé un très agréable moment.
Certes, la surprise du premier volume étant passée, le lecteur se laisse moins surprendre par la fantaisie de Vivès.

note: 3,5/5

262. herve - 22/05/25 18:19
L'Or du spectre Matz et Xavier

J'avais vraiment apprécié la précédente collaboration de Matz et Xavier "Le serpent et le coyote", toujours chez le même éditeur.
Les auteurs nous offrent ici une intrigue plus basique qui se déroule en grande partie dans le désert.
Comme pour l'album précédent,j'ai opté pour une version noir et blanc, dans lequel le dessin de Xavier excelle. Personnages, décors, voiture, le graphisme de Xavier colle parfaitement au scénario de Matz.
Par contre, j'ai trouvé le récit un peu de deçà de l'album précédent. Les personnages sont un peu trop caricaturaux, jusqu'au vieux fou, qui m'a fait sérieusement songer au "Spectre aux balles d'or" de Blueberry.
Entrecoupés de chapitres dont les titres rappellent des western, l'histoire tourne autour de trahison, de règlements de compte où rien ne se passe comme prévu, le tout avec un clin d’œil plus qu'appuyé au récit précédent signés des mêmes auteurs.
Là où Matz avait élaboré un scénario huilé comme un mécanisme d'horlogerie dans "Le serpent et le coyote"; il nous offre là une histoire à laquelle nous avons du mal à croire.
Divertissant mais sans être l'album que l'on retiendra de ce duo.

note:3/5

261. herve - 21/05/25 18:44
Un père JL Tripp

Nous avions été amusé à la lecture d'"Extases", très ému avec "Le Petit frère" et là Jean Louis Tripp continue de nous attendrir avec "Un père".
L'auteur nous replonge dans les années de son enfance avec un père instituteur, et communiste. Nous voyageons avec Jean Louis Tripp dans les années de militantisme de son père avec les vacances en Allemagne de l'Est ou en Roumanie . Mais où l’antifascisme de son père ne l'empêchait pas d'aller faire le plein d'essence dans l'Espagne Franquiste !
Pour les plus âgés d'entre-nous, certaines situations nous font encore écho, comme les vacances au camping, les voyages en 2 CV (qui donnent lieu à des scènes cocasses), bref je me suis reconnu dans bien des souvenirs de Jean Louis Tripp.
Mais au delà de cela, l'auteur nous dresse un formidable portrait de son père, parfois à charge, parfois à décharge. "Il n'y a pas de bon père, c'est la règle "écrit Sartre, ce à quoi Jean d'Ormesson répliquera plus tard dans "Au revoir et merci", "le mien était l'exception". C'est tout à fait ce qui ressort de cette lecture. Le père de Jean Louis Tripp était hors norme, et l'auteur découvre, en fin de ce récit, avoir eu le privilège à na pas avoir eu à partager ce père, si imparfait et souvent de mauvaise foi, avec ses frères et sa sœur,au moment où il était encore le fils unique.
Un album que j'ai lu d'une traite et qui a le mérite de faire réfléchir le lecteur sur sa propre expérience de fils/père.

Une nouvelle réussite de Jean Louis Tripp, un album souvent drôle, émouvant et poignant vers la fin.
Bravo à l'auteur.

note :5/5

260. herve - 21/05/25 18:11
Thorgal saga #4:de givre et de feu

J'ai eu un peu peur en découvrant l'incipit de cet album : Thorgal sur une barque essayant de rejoindre Aaricia et ses enfants tel Ulysse tentant de rejoindre Pénélope, cela sentait le déjà vu.
Pourtant, même sans rejoindre la superbe version de Robin Recht, le scénario signé Etien et Legrand est pas mal du tout. D'une trame assez classique, les auteurs ménagent tout de même des surprises avec comme par exemple la nouvelle gardienne des clefs.
J'ai lu cet album dans la version dite prestige, en noir et blanc, qui met parfaitement en valeur le dessin d'Etien.
Certes, nous aurions pu croire que la version noir et blanc ne fasse pas assez ressortir le combat du feu et du givre,mais il n'en est rien. Et, J'ai parcouru la version couleur, et elle ne m'a guère convaincu.
Cette série "Thorgal saga" continue de me séduire (même si j'avais trouvé "Wendigo" l'album le plus plus faible de cette série)

note:4/5

259. pm - 14/05/25 18:27
Remington 1885 des espagnols Sagar ( dessin) et Polls ( scénario).
Déjà j'aime beaucoup les peintures et sculptures western de Frédéric Remington découvertes à l'Art Institute de Chicago ( ça se trouve facilement sur internet) elles me font rêver, le mythe avant le mythe.
La bande dessinée imagine une rencontre entre Remington en début de carrière et Géronimo qui résiste tant bien que mal au parcage des Apaches dans des réserves insalubres et mortifères. La rencontre de l'un des créateurs du mythe et du mythe en live. C'est très bien mené narrativement, fond et forme s'entremêlent avec intelligence. Il y a un procédé narratif qui n'est probablement pas vraiment nouveau mais systématisé ici et qui peut être perturbant au début, à savoir que l'ellipse est à l'intérieur même des cases puisque le personnage va être montré plusieurs fois et à plusieurs moments distincts au sein de la case. On s'y fait et ce n'est pas sans intérêt.
Je n'avais rien entendu concernant cet album paru récemment chez Dargaud et c'est une belle découverte.

258. pm - 14/05/25 18:12 - (en réponse à : marcel)
Je n'ai pas dit que c'était son meilleur, pour moi ça reste Plageman, mais je me suis bien marré, par les temps qui courent c'est déjà beaucoup.

257. Quentin - 14/05/25 08:52
Je pense que j'en aurai pas, de Catherine Gauthier, chez Equateurs. Introspection lucide de l'autrice qui réalise qu'elle n'aura probablement jamais d'enfant et qui en fait son deuil, tout en explorant les chemins et les aléas de la vie qui y mènent ou qui en dévient, et ce que ca implique, dans un cas de figure comme dans l'autre. Le dessin hyper-réaliste est très beau et illustre par petites touches métaphoriques bien choisies la réflexion développée. Une belle lecture, douce-amère, qui fera un cadeau parfait pour la fête des mères en France le 25 mai (pour la Belgique, c'est trop tard), y compris pour celles qui ne sont d'habitude pas fans de BD.

256. marcel - 13/05/25 15:26
J'ai lu le Bouzard aussi et... ben, je suis moins seduit que vous.
J'aime bien, mais je trouve que c'est loin d'etre son meilleur.

255. Quentin - 13/05/25 10:54 - (en réponse à : egoes)
Nimporte quel belge aurait traité le sujet avec moins de grandeur (Schuiten, Van Istendael, Marvano, Garin, etc.) La grande histoire, les grands complots, les grandes trahisons, les grands assassinats, les sentiments grandiloquents, les postures théâtrales dans Charlotte, tout ca est très francais. En Belgique, ca vole au raz des pâquerettes. C'est du Simenon: un quotidien lamentable, des personnages mesquins, pèpères, somme toute anodins, qu'ils soient rois ou pas. On a bien eu quelques rois qui ont essayé de tirer le pays vers le haut (Léopold Ier, né et éduqué hors de Belgique, est crédible dans Charlotte; Léopold II pour qui la Belgique était trop petite et la vision des Belges trop étriquée; Albert adoubé roi chevalier malgré lui), mais la suite a été un cliché de belgitude: un roi collabo, un autre bi got qui se met 24H dans l'incapacité de régner pour ne pas signer la légalisation de l'avortement, son frère motard emporté dans un imbroglio minable sur la reconnaissance de paternité de Delphine, et Flupke dont la plus grande qualité est de ne pas dire trop de connerie (au contraire de son frère, qui est en dessous de tout). Il n'y a aucune belgitude dans Charlotte impératrice, qui n'est du coup pas très crédible pour un lecteur belge, à mon avis.

254. egoes - 13/05/25 08:00 - (en réponse à : Quentin)
Rien à dire sur ton commentaire, cher Quentin, sinon que c'est précisément pour lire des analyses comme la tienne que je viens ici.
Je pense que tu as visé juste.
Je me demande par contre qui, en bd "belge" aurait été à même de mêler l'Histoire et l'histoire, comme tu le proposes.

253. Quentin - 12/05/25 21:54 - (en réponse à : Bert)
Note que Bonhomme a sans doute une part de responsabilité dans mon ressenti. Rien que le physique des personnages déjà. Voilà une photo du vrai Eloin dans sa période au Mexique. Un profil bien belge, avec une bonhommie un peu ridicule et un bedon bière et frites.



Voilà ce qu'il est devenu dans Charlotte (1ere case), une sorte d'Arsène Lupin séduisant, flamboyant, mettant son honneur au dessus de tout.


On peut dire pareil de Charlotte, de van der Smissen, et d'autres personnages belges (la relieuse, les médecins, etc.). Tout est exagérément théâtralisé et maniéré, de manière très francaise je trouve.

252. Bert74 - 12/05/25 19:54 - (en réponse à : Quentin)
Ah OK, je vois maintenant ce que tu veux dire. Merci pour ton explication de texte.
Je n'avais pas du tout en tête cette différence d'approche de l'Histoire et des personnages historiques nationaux par les Belges. C'est très intéressant.

251. Piet Lastar - 12/05/25 18:19
Cette série est dans ma bibliothèque "à lire".



 


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