Sélection des 20 indispensables de l' été, selon l' ACBD

Les 603 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



603. Mr Degryse - 22/12/23 16:32
oui excellente bd. On ne l'a pas sélectionné pour rien. Superbe boulot graphique et scénaristique. J'adore la couverture que j'avais proposé en meilleure couverture sans être suivi.

C'est parce que c'est le prix acbd 2024. Ils vivent dans l'avenir.

602. pm - 22/12/23 15:22
Non, Le ciel dans la tête qui vient de remporter le prix des libraires.

601. Mr Degryse - 22/12/23 14:35 - (en réponse à : pm)
Tu parles de quelle bd?

La couleur des choses ?

600. pm - 22/12/23 10:16
Le prix 2023 est mérité. Je me fous des prix, sauf ppur me donner des idées, mais c'est une de mes meilleures lectures de l'année. J'ai pourtant hésité avant d'acheter l'album.

599. heijingling - 20/12/23 08:28
C'est curieux, quasi toutes les couvertures selectionnees sont construites sur la meme structure, l'accent mis sur le triangle du bas que delimitent les diagonales. Alors que meme dans le mainstream il y a bien d'autres formes
https://www.bdzoom.com/191229/lart-de/2024-en-couvertures/

598. Bert74 - 18/12/23 12:58
Bon, j'ai quand même lu des trucs dans toutes les catégorie, sauf Premier Album (pourtant j'en ai lu des premiers albums, cette année), donc je n'ai pas voté, et dans Couverture, mais là, éthiquement, je pouvais voter (même si je suis surtout parti sur la moins moches des 10, putain les goûts et les couleurs, c'est un monde quand même...).

C'est en comics que j'ai eu le plus de choix, mais pas facile de choisir. Apparemment j'ai, pour l'instant, raté la grande révélation de l'année, The Nice House On the Lake. A réparer.

597. Mr Degryse - 16/12/23 08:19 - (en réponse à : Froggy)
Oui totalement.

Et c'est un tome 1 sur 3 ou 4 annoncés.

La définition de catégorie série ( pas de moi): c'est plus de 2 tomes.parus ou annoncés ( megafauna par exemple. Qui semblait être un obe shot et l'auteur continue l'exploration de son univers dans une veine sérielle)

596. froggy - 16/12/23 01:11 - (en réponse à : Jérôme)
Je ne comprends pas pourquoi Le dernier sergent de Fabrice Neaud est deja dans la liste des meilleures series alors qu'il n'en est qu'au numero 1.

Auriez-vous pris en compte que c'est une suite au Journal qui lui fait 4 tomes?

595. heijingling - 15/12/23 23:12
petit lien pour voir la sélection dans els différentes catégories des bdgestarts auxquels j'ai participé.

Il ne s'appellerait pas Rag, ton lien? Parce que j'ai beau chercher, je ne l'ai pas trouve...

pm: " je retirerai Madeleine résistante qui non seulement n'est pas une série mais une histoire en trois parties"
Oui mais on peut aussi dire cela de toutes les BD presentees comme des series alors que le nombre de tomes est prevu a l'avance, c'est une longue histoire unique decoupee en plusieurs volumes, et pas une serie, tels Slava et Le dernier sergent ici.

594. Mr Degryse - 15/12/23 21:07
Mon seul regret est l'absence de la couverture de Gunmen par Hirn.

Après franchement je trouve que l'art de la belle couv se perd et que les auteurs et éditeurs ne cherchent plus à bien faire. Comme au ciné.

Et Aaricia: c'est la couv qui était le mieux dans cet album quelconque. Mais elle est très classique.

593. pm - 15/12/23 21:04
Je les ai trouvé très bien les deux derniers Amours fragiles. J'ai lu le 8 comme ça puis avant le 9 j'ai relu toute la série.

592. totom - 15/12/23 19:56
C bizarre de ne pas avoir mis Adieu Aaricia en meilleur couv

591. totom - 15/12/23 19:51
J'ai trouvé les deux derniers Amours fragiles poussifs
Il aurait peut être fallu tout relire d'une traite

590. Mr Degryse - 15/12/23 18:21
ET en série je vote Amours fragiles aussi pour la qualité globale sur 9 tomes.


589. Mr Degryse - 15/12/23 18:17 - (en réponse à : pm)
Je n'aime pas non plus la section couvertures mais ce n'est pas moi qui crée les sections.

588. pm - 15/12/23 17:56
J'en ai acheté 4 dans la rubrique comics ( friday, monica, come home india, nice house on the lake), pas encore lu Monica. Nice house part favori.

Série, j'en ai 7 ( amours fragiles, bouncer, dernier sergent, Madeleine résistante, Révolution, Slava, Blacksad), pas encore lu le dernier sergent ni blacksad, très difficile de choisir mais je retirerai Madeleine résistante qui non seulement n'est pas une série mais une histoire en trois parties, c'est une BD convenable mais pas top non plus. Le meilleur livre me semble être Bouncer mais je voterai probablementnpour amours fragiles en tant que série.

Meilleur récit court, c'est à dire récit long, j'en ai ci q ( Oliphant, Je suis leur silence, Chumbo, contrition, le ciel dans la tête), pas encore lu le dernier, les quztre autres sont de bons livres.

Meilleur couverture, je n'ai que Céleste 2 et les illuminés, que je n'ai pas encore lus. À moins de travailler dans l'édition ou la publicité, je trouve cette catégorie parfaitement ridicule.

Meilleur album jeunesse, je n'ai lu que le Schtroumpf de Tebo, qui est très bon.

Rien en manga, je n'en achète plus, ni en premier album, ce qui m'étonne un peu plus.






587. Mr Degryse - 15/12/23 10:14 - (en réponse à : bdgest art)
petit lien pour voir la sélection dans els différentes catégories des bdgestarts auxquels j'ai participé. Le vote n'est pas obligatoire, le but est de faire découvrir des albums ou non et d'en discuter.

586. torpedo31200 - 12/12/23 18:47 - (en réponse à : Bert74 - post #585)
C' était mon post qui était hors-sujet.

585. Bert74 - 12/12/23 17:57 - (en réponse à : Torpedo #577 gnagnagna)
A part ton irrépressible et bien connu besoin d'adopter un ton professoral pour tout et n'importe quoi, je serai curieux de savoir en quoi mon poste 576 serait hors sujet, alors qu'il parle d'un BD de la sélection ACBD et répond à la désignation finale du prix qui est aussi écrite par un espagnol...

Par ailleurs, je suis bien moins catégorique que toi sur les clichés de caractérisation du perso féminin de Je Suis Leur Silence (tiens, au fait, j'ai toujours pas compris le titre) :
1) pourquoi ces caractéristiques seraient plus cliché que d'autres ?
2) on s'en fout si ça rend le personnage attachant (et là c'est réussi)..
3) n'est-ce pas la raison même d'exister pour un personnage de BD d'avoir des caractéristiques affirmées (voir outrancières ou au trait grossi... QUI EST GROS ?!!??) ?

584. heijingling - 12/12/23 07:38
Ce n'est pas maintenant que les journaux generalistes portent aux nues la BD apres ll'avoir villipendee si longtemps que je vais m'y referer. La seule exception etait Libe, dont je collectionnais chaque annee le special Angouleme entierement illustre par des dessinateurs, et dont je lisais la chronique de Willem .

583. froggy - 10/12/23 16:45 - (en réponse à : heijingling)
Il peut l'etre comme Minute peut l'etre pour certains et L'Humanite pour d'autres. C'est une question de point de vue.

Mes parents lisaient Le Figaro quand j'etais petit et je ne comprenais pas pourquoi la BD n'y etait jamais traitee ou tres rarement, generalement a l'occasion du deces d'un auteur. La mort de Maurice Tillieux n'a fait l'objet que d'un entrefilet de quelques lignes en bas de page de la section "Culture", c'est te dire. Mais c'etait la meme chose ailleurs et Liberation ne traitait quasiment jamais du Franco-Belge pour ne se consacrer qu'aux auteurs francais undergrounds des annees 70 avant qu'ils ne deviennent overgrounds. Et j'etais Tintin/Spirou et pas Metal/Echo et consorts. Snif!

C'est pour cela que je suis toujours epate quand je vois Le Figaro aureole de la glore de son supplement hebdomadaire Le Figaro Litteraire consacrer des articles a la bande dessinee. Cela comble mes annees de frustration quand j'etais adolescent et que mon genre de litterature favori y etait superbement ignore avec dedain.

582. heijingling - 10/12/23 14:30
Le Figaro est une reference BD, maintenant o_O ?

581. herve - 10/12/23 11:45
Lu seulement 2 de cette sélection : Blacksad et le LL.
J'attends "je suis leur silence" sous le sapin de Noël.

580. pm - 10/12/23 11:04
J'en ai 4 ( Blacksad, je suis leur silence, LL de Blutch et Adieu Birkenau) et j'offre le Myazaki à ma fille pour Noël.
Blacksad, pas encore lu
Je suis leur silence et LL, ce sont de bons albums, j'en ai parlé il y a peu.
Adieu Birkenau, beau témoignage d'une des dernières rescapées de la Shoah ( et mère du batteur de Téléphone), très pédagogique, dessin assez faible et narration moyenne.

579. froggy - 10/12/23 00:39

578. pm - 07/12/23 19:53 - (en réponse à : Torpedo)
J'ai trouvé ça bien, mieux que pas mal, mais pas super génial non plus.

577. torpedo31200 - 07/12/23 19:47 - (en réponse à : Bert74 - post #576 hors sujet)
C' est un bon bouquin Je suis leur silence, mais je serais moins enthousiaste que toi ou Pm.
Et les clichés de caractérisation de perso féminin (elle pisse, mange, partage un lit), c' est trop paresseux. Me souviens pas qu' une autrice ai déjà cumulé tant de ressorts inutiles pour faire exister un perso masculin.

576. Bert74 - 07/12/23 19:18
Ah je suis passé à côté de cette BD, Le Ciel Dans la Tête. Pas fait attention que c'était scénarisé par Altarriba dont j'ai beaucoup aimé la trilogie du moi. A rattraper, donc.

Sinon, dans de l'Espagnol, j'ai lu celle-là :



Que je vous conseille vivement : frais, dynamique, enjoué, décalé mais cohérent, j'ai beaucoup aimé.

575. Mr Degryse - 07/12/23 16:06
Jury de sélection des prix bdgest.

On a quasi finalisé.

Je vous préviens cela correspond déjà à quasi 12000 pages à lire que pour les titres sélectionnés si vous voulez rattraper votre retard et avoir tout lu pour les votes à venir :-)

574. Mr Degryse - 06/12/23 10:16
Très bon

573. pm - 05/12/23 17:24
J'ai, mais pas encore lu.

572. froggy - 05/12/23 17:13

571. LienRag - 19/11/23 18:27
J'en ai vu aucun, mais j'imagine que c'est normal vu que cela met du temps à arriver en bibliothèque...

570. torpedo31200 - 17/11/23 21:20 - (en réponse à : Chumbo)
Vous ne lisez pas assez attentivement les critiques de Pm, ça sera Chumbo en favori.
Mais les journalistes n' ont pas d' obligation à les lire, pour la pré-sélection.

569. Bert74 - 17/11/23 15:00
4 lus/achetés (depuis peu) dans cette sélection :
- Contrition (très bien)
- Loire (ou Davodeau se fait plaisir en racontant pas grand chose sur des personnages pas spécialement attachants... Bof...)
- Le Visage de Pavil (à lire)
- Je Suis Leur Silence (itou)

Je viens de remarquer que cette sélection présente le tome 1 de The Nice House On The Lake, alors qu'Angoulème présente le tome 2 ans la sienne.
Bopn, je en sais pas si ça veut dire kekchose. Faudra que j'y jette un oeil plus approfondi à ce truc...

568. suzix@bdp - 17/11/23 11:44
3 pour moi :
- La femme à l'étoile
- Frontier
- L'université des chèvres

567. herve - 17/11/23 08:09
Lu un seul dans la sélection : "contrition" (comme pour Angoulême)

566. MrDegryse - 17/11/23 07:57
Tout lu pour le prix acbd.

Lu beaucoup pour les différentes sélections à Angoulême.

565. totom - 17/11/23 07:40
Ça me parle plus que la sélection Angoulême
La femme à l'étoile est ma préférée

564. froggy - 17/11/23 00:24
Pre-selection de l'ACBD pour le titre d emailleur album de l'annee.

A moins que vous n'en recommandiez chaudement certains, je n'en aurais que 2, Contrition de Carlos Portela et Keko et Loire d'Etienne Davodeau.

D'habitude, je crois que j'en ai 2 ou 3 de plus.

563. pm - 16/07/23 15:46
Ah oui, pour information c’est l’état français, allié de Washington, qui fait survivre l’Humanité, journal du parti communiste français.

562. pm - 16/07/23 15:44 - (en réponse à : Piet Lastar)
Je trouve ta réponse aberrante. C’est un article factuel et sérieux, ce qui n’est pas toujours le cas à Libé ou ailleurs. Ce que tu dis sur les fondateurs ou propriétaires du journal n’a ni incidence ni importance concernant cet article, si ce n’est éventuellement sa publication elle-même. Et c’est intellectuellement facile car cela t’exonère de toute réflexion sur le fond.
Ce comportement est complotiste, penser que tout se déduit d’un éventuel profit.

561. heijingling - 16/07/23 15:26
"Un article de Libération, journal fondé par des communistes"
Extreme-gauche, proche du communisme, mais plutôt libertaire.
"aujourd'hui propriété de Patrick Drahi (roi des paradis fiscaux et de BFM)"
L'a-t-il acheté pour réaliser une opération financière, en laissant les rênes libres à la rédaction, ou bien pour s'en servir comme porte-parole?
"et subsidié par l’État français, allié de Washington."
Comme pratiquement tous les journaux français. Et l'État français ne les subsidie pas en tant qu'allié de Washington, au contraire dirais-je.
Par curiosité, à quel média fais-tu (plus ou moins) confiance (en dehors de BDP)?

560. Piet Lastar - 16/07/23 13:42
Un article de Libération, journal fondé par des communistes, aujourd'hui propriété de Patrick Drahi (roi des paradis fiscaux et de BFM) et subsidié par l’État français, allié de Washington.




559. pm - 16/07/23 13:22
C’est pourtant bien une thèse véhiculée par l’extrême-droite antisémite. Meyssan, l’auteur de l’effroyable imposture, est réfugié dans la Syrie d’Assad, est ami de Dieudonné et de Soral, et on retrouve des accointances avec la droite trumpiste ( et avec une fraction de la gauche anti-impérialistes).
J’ai trouvé un très bon article dans Libé, je le copie car il faut être abonné.

Magie d’Internet, la séquence est trouvable sur YouTube en un clic. La scène a lieu sur le plateau de Tout le monde en parle, le talk-show phare du PAF des années 2000. Nous sommes le 16 mars 2002 et Thierry Ardisson reçoit Thierry Meyssan pour son livre 11 Septembre 2001, l’effroyable imposture. L’heure de gloire pour cet essayiste inconnu du grand public. En plus, il est venu avec des révélations. Assis ce jour-là à ses côtés : les comédiens Hélène de Fougerolles, Yvan Le Bolloc’h et Bruno Solo. Ardisson fait monter la sauce, lance les jingles. Il fait du Ardisson. Ambiance populo-mondaine façon club select ouvert à tous.

A ce moment précis, Thierry Meyssan n’est encore qu’une simple curiosité cathodique. Un genre de bon client pour scandale formaté du samedi soir. On sait que son père «a été conseiller de Chaban-Delmas» à la mairie de Bordeaux et que sa mère «dirigeait les œuvres interdiocésaines de la région Aquitaine», annonce l’animateur de France 2. De quoi «montrer que vous êtes un homme respectable». Meyssan sourit, il acquiesce. Après Sciences-Po et un peu de politique au secrétariat national du Parti radical de gauche, il a fondé le Réseau Voltaire, une association pour la défense de «la liberté d’expression».

Ce qui l’autorise à mettre en doute la «version officielle» des attentats. «Après le 11 Septembre, Thierry Meyssan, vous êtes intrigué par des anomalies, tease Ardisson, vous faites des découvertes inquiétantes, peut-être la plus grande manipulation de l’histoire…» «Tous les éléments sur lesquels je me suis appuyé sont vérifiables par n’importe qui», ajoute l’intéressé. Selon lui, aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone – c’est d’ailleurs le sous-titre de son livre – et l’attaque du World Trade Center est un coup monté par le lobby militaro-industriel américain pour justifier ses projets de guerre au Moyen-Orient.

L’air de rien, on passe vite de la promo au complot. Par la voie d’un programme de divertissement, la pensée conspirationniste s’offre une entrée fracassante dans le salon de millions de Français. Avec succès. Traduit en une trentaine de langues, l’ouvrage se vendra comme des petits pains – 100 000 exemplaires écoulés dès la première semaine, 250 000 au total. A la «question qui tue» d’Ardisson, «Thierry Meyssan, croyez-vous à la vérité de ce vous dites ?», l’invité s’offre le luxe de répondre : «Je crois que le gouvernement américain ment et que la vérité est sans doute très proche de ce que j’ai raconté.» De la réalité alternative avant l’heure.

«Thierry Meyssan n’invente rien, c’est un compilateur de théories fantaisistes qui cherche à être célèbre», se souvient le journaliste Jean Guisnel, spécialiste des questions de défense au Point (et ex-Libé), qui cosigne dès juin 2002, avec le journaliste Guillaume Dasquié, l’Effroyable Mensonge (la Découverte), un démontage factuel des thèses conspirationnistes sur l’attentat. Il se trouve que le jour même de l’attaque, un certain Lyndon LaRouche, ancien candidat à la présidentielle américaine tombé dans le complotisme débridé, est l’un des tout premiers à soutenir que le gouvernement est à la manœuvre. Ses propos commencent à circuler sur les forums Internet. «Meyssan ne fait que les recycler», rappelle Jean Guisnel.

L’Effroyable Imposture est fact-checké, l’escroquerie journalistique révélée. Trop tard. Le retentissement éditorial du livre plaît notamment à une partie du monde arabe, où ses théories flattent un anti-américanisme virulent. Thierry Meyssan se rapproche du régime de Damas au milieu des années 2000. On l’y retrouve en 2006, posant aux côtés de Dieudonné, d’Alain Soral ou encore de Frédéric Chatillon, ancien leader du GUD et proche de Marine Le Pen. Reconverti «consultant politique» depuis, il relaie la propagande anti-occidentale de Bachar al-Assad dans les médias syriens, russes ou iraniens. Rejetant toute accusation en paranoïa, il a notamment prétendu que Nicolas Sarkozy était un «agent» de la CIA et que l’Etat français cherchait à l’«éliminer». D’où son «asile politique» définitif en Syrie.

La thèse d’un grand complot finit par prendre durablement aussi sur les terres américaines. Elle y trouve des soutiens chez des sympathisants anti-impérialistes de gauche. Mais aussi, et surtout, dans les réseaux de la droite paléo-conservatrice, sorte de droite dure prétrumpiste, anticommuniste, ultrapopuliste et isolationniste. L’une de ses figures de proue historiques est le sénateur républicain Barry Goldwater, candidat à l’élection présidentielle américaine de 1964, et auquel l’historien Richard Hofstadter consacrera l’un de ses livres majeurs, publié en 1965, le Style paranoïaque : théorie du complot et droite radicale en Amérique. Le très colérique animateur de radio Alex Jones, adepte de la logorrhée conspirationniste et bruyant défenseur de Donald Trump, en est l’héritier idéologique le plus extrême.

Vingt ans après le succès commercial de l’Effroyable Imposture, ce n’est plus tellement par le petit écran que le complotisme s’invite dans les foyers mais via les groupes Facebook ou les conversations WhatsApp. L’idée que le 11 Septembre est une machination des autorités américaines n’est plus qu’une théorie extravagante parmi d’autres sur le Web, quelque part entre le Pizzagate, les «Illuminati» et le film Hold-up. Sur Internet, les ambassadeurs autoproclamés de la liberté d’expression qui soutiennent que «la vérité est ailleurs» ne se comptent plus. La pandémie de Covid-19 les a une nouvelle fois mis en lumière.

Rétrospectivement, le 11 Septembre apparaît comme l’archétype du moment de grande sidération lors duquel la soif collective d’explication simpliste rencontre la quête de notoriété d’un activiste de la désinformation. D’où la responsabilité des médias qui leur donnent une tribune. Conscient du problème, Ardisson fera son mea culpa dans une nouvelle émission : «Je regrette de pas avoir pris assez de précaution oratoire, dira le futur animateur de Salut les terriens. Mon amour de la science-fiction, des romans de Philip K. Dick, m’a embarqué dans une écoute peut-être un peu trop classique…»

L’attaque revendiquée par Al-Qaeda et l’entreprise médiatique de Thierry Meyssan sonnent-elles l’entrée dans une nouvelle ère ? Il a toujours existé des thèses farfelues attribuant abusivement des intérêts objectifs à des groupes d’individus agissant dans le secret. Avant 2001, par exemple, d’autres faits marquants se sont produits en direct et ont généré leur lot de contre-récits aux discours officiels, comme l’assassinat de Kennedy ou les premiers de l’homme pas sur la Lune. Pour Rudy Reichstadt, fondateur du site ConspiracyWatch, un «observatoire du conspirationnisme», «ces épisodes de l’histoire ont en commun d’être des événements universels et le 11 Septembre, de par sa monstruosité, son caractère inédit et planétaire, en est un par excellence».

Les événements de 2001 ont en plus la particularité de se «télescoper avec le développement d’Internet, souligne le spécialiste. De ce point de vue, il y a un avant et un après 11 Septembre.» Le débit est encore trop lent, le réseau trop confidentiel – loin de la viralité version 2021 – pour faire caisse de résonance auprès des masses. Mais le médium est assez développé pour permettre à un espace de discussion d’exister. «La diffusion de l’information n’est pas celle qu’on connaît aujourd’hui, se souvient Jean Guisnel. Elle se propage moins vite, touche moins de monde, le complotisme qui s’y développe n’est pas censé sortir du petit monde marginal de l’extrême droite.» Le passage de Thierry Meyssan à la télévision, le média prescripteur de l’époque, chez Ardisson qui plus est, lui donnera ses titres de noblesse dans le domaine du mainstream.

Il faut attendre la banalisation des réseaux sociaux et des plateformes de vidéos en ligne pour que le basculement numérique s’opère et qu’une théorie du complot soit capable de trouver sa légitimité auprès d’un large public sans avoir à passer par la case télé – Facebook est créé en 2004 et compte à ce jour 2,85 milliards d’utilisateurs actifs ; lancé en 2005, YouTube comptabilise plusieurs milliards de vues chaque jour. Dès lors, «les thèses complotistes se démultiplient sur la toile», confirme Reichstadt, qui a fondé son site en 2007. A cette époque, le trauma causé par le 11 Septembre est encore vif dans l’opinion publique. Assez, du moins, pour faire de l’événement un terrain d’expression privilégié de la nouvelle conspiration 2.0.

Ce n’est qu’au début des années 2010 que le complotisme et les croyances qu’elles suscitent deviennent un objet d’étude à part entière pour les sociologues, les psychologues et les courants dits «rationalistes». Même si avant eux, Umberto Eco s’était intéressé au phénomène. Tout comme le philosophe autrichien Karl Popper, qui lui a consacré des pages dès les années 40 dans la Société ouverte et ses ennemis. Ce dernier y oppose la prétention explicative du monde par les sciences sociales à la thèse «conspirationniste de la société», selon laquelle «il suffirait, pour expliquer un phénomène social, de découvrir ceux qui ont intérêt à ce qu’il se produise». Reste que le terme «conspirationniste» n’est entré dans le Larousse qu’en 2012 et celui de «complotisme» en 2017.

Vingt ans après, le sensationnalisme télévisuel entretient toujours un rapport ambi gu à la vérité. Seuls les objets de controverses évoluent. A voir le temps d’antenne donné par Cnews aux fake news xénophobes d’Eric Zemmour ou aux experts «rassuristes» pendant la pandémie, on se dit qu’il reste pas mal de boulot...

Simon Blin Libération 7 septembre 2021




558. Piet Lastar - 16/07/23 12:55
Je suis d'accord que ces éléments n'ont pas leur place dans Soda.

Il reste malgré tout de nombreuses zones d'ombre dans les événements du 11/9. Tome choisit dedans pour construire un récit fictionnel. Y voir de "l'extrême-droite" n'a aucun sens si ce n'est jeter l'opprobre sur quelqu'un et mettre un terme à la réflexion.

557. pm - 16/07/23 12:46 - (en réponse à : Piet Lastar)
Les complots sont un des ressorts de la littérature d’aventure ( les 3 Mousquetaires) mais dans le cas de ce Soda ça n’apporte quasi rien à la dramaturgie ( Soda est une série humoristico-policière) et ça entretient une idée conspirationniste sur le 9/11 qui vient de l’extrême droite la plus nauséabonde ( Thierry Meyssan) et qui a des liens étroits avec les négationnistes de type Faurisson et plus récemment avec les antivax.
Et critiquer cet aspect, qui n’a rien à faire dans cette série pour jeunes ados, ne veut pas dire que les complots n’existent jamais.

556. Piet Lastar - 16/07/23 08:53 - (en réponse à : pm et gling-gling)
Vous avez attisé ma curiosité. J'ai donc relu le dernier Soda de Tome, la Résurrection.

Ce n'est pas mal mais il manque l'humour habituel de la série. Cette histoire est trop sérieuse.

Par contre, concernant le complotisme, je vois déconseille de lire XIII, le Scorpion ou Iznogoud.

555. froggy - 15/07/23 21:33
554. heijingling- 15/07/23 20:56
J'en connais, je n'ai rien contre eux, du moment qu'ils ne me la font pas subir. En fait, j'ai pas mal d'amis qui ont des goûts assez différents des miens. On se retrouve sur autre chose


Et c'est bien la l'essentiel, n'est-ce pas?

554. heijingling - 15/07/23 20:56
J'en connais, je n'ai rien contre eux, du moment qu'ils ne me la font pas subir. En fait, j'ai pas mal d'amis qui ont des goûts assez différents des miens. On se retrouve sur autre chose.



 


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