Réponse à Louise dans la critique du Petit Spirou

Chère Louise,
Je me permets de livrer ici un « droit de réponse » à votre critique du 10ème tome du Petit Spirou. Si l’activité de critiquer un album est fort honorable et n’engage que son auteur, vitrioliser les autres personnes s’étant adonné à l’exercice me paraît un peu dépasser les bornes de la bienséance.
Je fais référence ici à la seconde partie de votre critique. La première commence par « parce que je suis une femme », je n’ai rien à dire de particulier dessus. A partir du moment où vous lâchez « messieurs les gratteurs de critiques », en revanche, je me sens attaqué. Peut-être n’est-ce pas le cas, auquel cas votre style est extrêmement malhabile mais pris pour ma part par ce doute, je pense que d’autres le comprendront ainsi, ce qui amène ma réponse.
Je ne veux pas épiloguer sur le fait qu’une dame critiquant devrait s’inclure parmi les « mesdames les gratteuses de critiques », ne serait-ce que parce que je sens que le terme frise l’injure.
Je vais donc tâcher de répondre point par point à vos éléments :
« Que leur reprocher ? De ne pas respecter les sacro-saints principes de la BD jeunesse ? Et pourquoi le devraient-ils ? C'est de la BD-pour-rigoler, pour se DE-TEN-DRE. N'oubliez pas ça, messieurs les gratteurs de critiques, Tome et Janry n'ont pas fait acte de foi de devenir les représentants de la BD au sens noble du terme.»
Alors là c’est bien simple, je ne comprends mot à cette tirade. Malheureusement, je ne connais pas ces principes sacro-saints, mais à vous lire je crois comprendre que vous partez en croisade contre la pensée unique d’une BD jeunesse chic et de bon goût ( ? ?). Je n’ai jamais rien écrit sur ce sujet dans ma critique et me sens donc perplexe. Je n’exprime pas non plus une quelconque vision de la « BD au sens noble du terme » (mais Grands Dieux, où allez-vous pêcher des concepts pareils ?).
Moi qui ne suis qu’un humble amateur de Bandes dessinées j’ai acheté les neufs premiers tomes des aventures du Petit Spirou et m’en suis félicité pour les 5-6 premiers puis ai été pris de doutes de plus en plus grands jusqu’à ce dixième et dernier tome que j’ai lu mais pas acheté pour les raisons que je citai dans ma critique.
La hargne mise à crier haro sur qui n’aime pas ce que vous aimez sous couvert de grands principes me choque assez.

« Ils font de la BD grand public, OUI. Ils font de la BD qui marche, OUI. Et n'allez pas vous précipiter pour dire : oui, c'est de la BD de grande surface. Il est trop facile de dénigrer une BD parce qu'elle marche et qu'elle intéresse la grande foule. C'est ça le succès non ? »
Mêmes remarques que précédemment : quand avez-vous rêvé pareils commentaires dans les deux critiques vous précédant ? Je n’ai pas dénigré cet album parce que c’est une série qui marche (et un peu aussi grâce à moi qui ai acheté, offert, conseillé cette série par le passé). Je me considère comme faisant partie de « la grande foule » que vous m’accusez à mots couverts de mépriser.

« Quand ca marce et que vous ne rammassez que des critiques, en générél, c'est parce que vous avez beaucoup de succès !! »
Encore une grande vérité assénée en faisant fi du bon sens et en niant qu’on puisse ne pas aimer un album pour des raisons qui nous sont objectives et non pas pour se positionner à l’opposé d’une majorité, quelle qu’elle soit.

« Bon, passons. Le Petit Spirou Number 10 est sorti. Il est bon, on s'amuse beaucoup, et deux lectures sont possibles, celle des enfants et celle des adultes. Et moi, j'en redemande ! »
Revoici une critique normale et qui vous est propre. Je réitère mon opinion qui est que cet album n’apporte plus rien à ceux qui connaissent les neuf autres, pas même un vrai rire, ce qui est le pire.
Comme c’est Noël, je sais que vous me pardonnerez si j’ai mal compris votre propos comme je vous pardonne de l’avoir tenu si je ne me suis pas trompé sur son interprétation.

Yann D.