qu'est-ce qui differencie la BD des autres moyens d'expressions ?

Comme les romans, la BD laisse part à l'imagination du lecteur. Par définition un dessin est figé. C'est donc à nous, lecteur, d'imaginer la scéne, d'imaginer éventuellement les odeurs, le vent, l'entourage... A nous également d'imaginer les mouvements, aidés en cela par les efforts souvent grandioses des dessinateurs pour nous les simuler. A nous aussi d'imaginer ce qui se passe entre les cases. La BD est donc en cela moins "passive" que la télé ou le cinéma, mais plus que le roman, où toute la part visuelle de l'histoire est laissée à l'initiative du lecteur. Pour ma part, et pour la petite anecdote, il m'est déjà arrivé, en commençant à lire un roman, de m'imaginer le personnage principal, brun par exemple. Une ou deux pages plus loin, celui-ci est décrit : blond ! En général, je ne peux pas me défaire de l'image que je me suis fait de lui au tout premier abord, c'est-à-dire brun pour mon exemple. Ce cas de figure ne peut pas se produire dans la BD. Comme la télé ou le cinéma, la BD nous "montre" une histoire, dans le sens où la partie visuelle prend une grande part. Elle permet par contre de mettre à notre disposition des histoires qui passeraient mal sur grand (ou petit) écran. Je pense principalement à l'Héroïc Fantasy, ou aux Super-Héros. Tout ce qui est hors normes humaines passe pour moi assez mal à l'écran. Je n'ai jamais cru au Christopher "Superman" Reeves volant. Les trucages sont trop visibles. Bien qu'ayant apprécié le film, j'ai eu du mal avec les Batman, le costume n'est pas assez "moulant" par rapport à ce que j'en avais lu dans les BDs. Dans le film, il est plus proche de l'armure que du costume. Je me demande ce que va donner X-Men... J'ai aussi eu du mal avec la série "The incredible Hulk", où le pauvre Lou Ferrigno avait du mal à balancer un homme dans des tas d'ordures alors que dans la BD, il est capable de lancer un tank à 10km... Bref, tous ces styles d'histoires passeraient à mon avis moins bien sur un écran. Je mettrais peut-être un bémol pour l'Héroïc Fantasy, domaine dans lequel les nouvelles techniques d'images de synthèse permettent je pense de faire passer beaucoup de choses... La BD permet également de mettre à notre disposition des histoires longues... Je pense à XIII entre autres. Combien cela couterait-il à produire en film ? En feuilleton ? Je me demande combien de temps tiendra Largo Winch. Une BD coute en gros quelques milliers de francs à produire, un film un peu plus. Les risques ne sont pas les mêmes. Pour ce qui est des messages transmis à travers chacun de ces médias, je ne pense pas qu'on puisse y trouver une différence notable. A mon avis, tout message, pour peu qu'il soit d'un réel intérêt pour l'auteur/réalisateur/écrivain, peut être transmis via n'importe quel média. Pour finir, je dirais aussi que le rapport affectif n'est pas le même. Je m'attache rarement à mes K7 video, pas plus qu'à l'écran du cinéma en bas de chez moi. Je ne m'attache pas beaucoup plus à mes romans (quoique un peu quand même...). Je tiens par contre beaucoup à mes BDs. Elles représentent pour moi plus que de simples histoires. Elles représentent un peu de rêve que je peux relire à volonté sans frais supplémentaires, et que je peux aisément faire partager (sous réserve d'une grande confiance dans la personne à qui je prête ;o). Bon, j'en ai encore fait une tartine. J'ai la flemme de me relire, j'espère au moins qu'il y a pas trop de fôtes. Pata ;o)