10. titeuf24 - 19/12/01 12:12

au-dela des lignes de force (tojours difficiles à identifier formellement après-coup), il y a tout un tas de "règles" de mise en pageplus ou moins formalisées qui facilitent la lecture d'une BD en faisant appel à des codes compris (consciemment ou inconsciemment) par le lecteur. L'exemple le plus bète est que si tu veux faire courir un perso dans une case, il faut le faire courir de gauche à droite, sinon tu crées un effet bizarre chez le lecteur. Un dessinateur qui a conscience de ça peut jouer avec ces codes pour déstabiliser le lecteur en dégradant volontairement la lisibilité, en le guidant vers des détails plutôt que vers l'essentiel (un peu comme Godard au cinéma, ou comme le dogme: ça peut parfois être très réussi comme tout à fait indigeste). D'une manière générale, le dessinateur doit chercher à guider la lecture pour produire l'effet qu'il désire: c'est à ça qu'on reconnait un bon dessinateur.

9. Cali' - 19/12/01 11:15

C'est paradoxal venant de celui qui a fait le code civil....

8. Napoléon - 19/12/01 08:45

Les réglements sont faits pour les médiocres et les indécis; rien de grand ne se fait sans imagination. Napoléon Bonaparte Empereur Français

7. Cali' - 18/12/01 19:44

Sans aller chercher Andreas, les planches de Loisel sont tres revelatrices et significatives à ce sujet... Lao tseu ne disait il pas que lorsque l'on montre la lune à l'idiot, celui-ci regarde le doigt qui la designe? ( Grosso modo, je ne connaissais pas personnellement Lao....)

6. Gégé - 18/12/01 15:21

On les appelle comme on veut, et on les place où on souhaite les voir apparaitre et comme ça nous arrange… Mais c'est valable pour toute mise en page, que ce soit d'un catalogue de meubles de style, “détouré“ (sans le fond) ou pour une bande dessinée : cela fait appel au sens du cadrage, à l'harmonie des plans en vis à vis, l'équilibre des visuels, la répétition, l'enchaînement ou non des plans, le sens des masses et de la mise en valeur de ce que l'on souhaite… De tous temps, certaines personnes ont cherché des explications mathématiques à ce genre de raisonnement pour essayer de trouver la recette du succès d'une œuvre et l'enseigner… Cela reste l'alchimie complexe de l'art qui a la vertu de plaire ou de ne pas plaire… Et les bonnes recettes ne font pas forcément les grands artistes, prenons pour exemple ceux qui bouleversent tout…on finit souvent par leur donner raison…

5. Ronny - 18/12/01 14:09 - (en réponse à : onehmouninehl@caramail.com)

Pour ajouter de l'eau au moulin de JDM, il suffit de relire la plupart des BD d'andréas : mise en page totalement au service de la narration (sauf peut-être Arq #4 et une ou deux planches du dernier Capricorne qui sacrifie à l'esthétisme), et à la première lecture, ça ne passe pas comme quelque chose de recherché... Mais en seconde analyse on voit tout le travail... (un exemple extrêmement flagrant est sur la Planche 1 du premier Capricorne, où on ne la lit pas dans le sens habituel, mais on ne s'en rend pas compte de prime abord).

4. JDMorvan - 18/12/01 13:26

Au contraire, je crois que les lignes de force sont très importantes. Et elles ne font pas partie du dessin mais bien du récit puisqu'il s'agit de naviguer facilement entre les case. Or, on ne comprend un récit et on ne ressent une émotion que quand on peut lire l'histoire. C'est basique. C'est important au même titre que le bon agencement des cases dans la page, le placement des bulles, les choix de cadrages etc... LA BD, c'est très technique mais ça ne doit pas se voir. C'est de la cuisine d'auteurs, le lecteur n'a qu'à déguster le plat. S'il est bon, c'est que celui qui l'a préparé sait utilser ses ingrédients et en mélanger les goûts.

3. Altaïr - 18/12/01 13:00

Autant que je me souvienne, dans ce dossier ils précisent qu'"il ne faut pas chercher à tout prix les lignes de force", meme s'ils en donnent des exemples après. En gros, àa peut etre intéressant, mais ce n'est pas obligatoire à la composition d'une bonne page. Meme s'il est vrai que ce sont les vignettes l'important, moi j'aime bien les BDs ou les auteurs font attention à l'esthétique globale de la page, voire meme de son esthétique par rapport à la page suivante. Andreas est un maitre du genre, et je trouve que rien que ça ça mérite de lire son oeuvre...

2. Danyel - 18/12/01 12:37

A mon avis, toutes ces histoires de "lignes de force" c'est complètement bidon. C'est une analyse totalement stérile où l'on peut dire tout et son contraire, de la post-rationalisation faite par des types qui n'ont jamais tenu un crayon ni créé une image. Comme ils ne savent pas comment on fait ils se croient très intelligents en révélant "la géométrie secrète" des images. Ça fait un paquet d'années que les profs d'histoire de l'art et autres universitaires nous bassinent avec ça. Il fallait bien que la BD s'y mettent à son tour. N'importe qui peut ce livrer à ce genre d'exercice, mais n'importe qui ne peut pas fabriquer une image qui se tienne. Essayer de le faire à partir de ce genre de principes, c'est aller à l'échec.

1. Ichabod - 18/12/01 09:25

Bonjour, Je viens de lire le dossier de BDP sur « les lignes de force » qui organisent les vignettes sur une planche complète. J’avoue ne pas être très convaincu de leur efficacité à la lecture d’une planche. Je comprends bien leur légitimité et ce souci d’homogénéité et de structure lorsqu’on visualise la planche dans sa globalité mais je n’en vois pas l’intérêt dans le découpage et à la lecture des vignettes. Or il me semble que le récit se structure et prend toute sa force par cette dernière. Bien sûr que le premier regard examine rapidement la planche complète mais je pense que le rôle de la première vignette est nettement plus important car elle doit continuer l’intérêt que porte le lecteur au récit, l’élan dramatique des scènes précédentes, la force captivante du récit. Bien que théorie intéressante, ces lignes de forces sont absolument arbitraires. Dans les exemples démontrés dans le dossier je n’ai pas eu le sentiment qu’elles structuraient ces planches et en examinant de plus prés nous pourrions en sortir « d’autres lignes de force ». (Dans l’illustration 1, ce pourrait aussi être 1A-2B-3D puis 1C-2C ou encore 1D-2B-3A…je m’aperçois que présentée comme cela, ça ne veut plus rien dire ;-) L’essence même de la Bande Dessinée, à mon sens, est le trait, le dessin ou le graphisme. Et il est logique d’en tirer des théories graphiques. Mais le récit qui l’accompagne est d’autant plus important qu’il amène d’autres principes ou théories. Difficile de mener les deux avec efficacité (ou virtuosité) mais il s’agit de définir le but final : un voyage graphique, un voyage imaginaire ou les deux. En tous les cas, ce dossier sur les lignes de force fut une agréable lecture et interroge le support BD. Dommage qu’il n’y en ait pas plus souvent… A bientôt. Ichabod.

 

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