Mort de l'indé?

Les 49 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



49. Manu temj - 24/02/11 13:18 - (en réponse à : suzy)
Comment passer au véritable "indé" si ce n'est graduellement?
Comme ça, d'un coup? J'y crois peu. Je suis pragmatique et je me dis qu'il est plus facile de faire venir des centaines de lecteurs parmi les millions du mainstream que de crééer une génération spontanée de barj'de l'indé et donc de rien d'autre.


Les deux existent je t'assure. Il y a des gens qui viennent des arts graphiques, du rock indé, des mouvements militants, etc. qui se greffent directement sur la BD la plus radicale sans passer par la case "mainstream". Mais, hélas, dans les deux cas (que tu viennes du mainstream ou d'ailleurs), ça ne représente pas grand monde... Tout juste ce qu'il faut pour assurer la survie limite des petits éditeurs qui ont besoin, en plus, pour se solidifier, d'un titre de temps en temps qui touche un public beaucoup plus large (merci Angoulême d'ailleurs, bien souvent, ou les rééditions de livres du patrimoine).

Ne te leurre pas sur la capacité des gens à découvrir de proche en proche tout le champ de la bande dessinée.
Pour ce que je sais des "origines" de Thierry ;o), comme des miennes (certains grognards ici savent que je n'ai pas toujours été un pointilleux accro de trucs illisibles), ou du parcours que tu décris comme le tiens, ça concerne surtout de gros, voire de très gros lecteurs de bande dessinée... et ils en sont pas si nombreux.
Pour ma part, "l'indé" j'ai commencé à m'y intéresser, j'avais déjà plus de 1000 albums dans les étagères et il a fallu ce forum en particulier pour que je commence à me dire que c'était peut être autre chose que de la branlette intello confidentielle et sans intérêt.

Il est évident que si je n'avais à l'époque lu que 10 ou 15 BD par an, que je n'avais pas succombé à l'addiction des forums BD, jamais je n'aurais franchi le pas, ou alors vraiment très occasionnellement autour de quelques titres "d'auteurs" à très gros succès (Satrapi, Sfar, Davodeau, Trondheim peut-être...)

Sinon d'une manière générale, je ne trouve pas la production "indé", enfin celle que j'ai pu lire (Atrabile, Boite à bulle, 6 pieds sous terre, Cà & Là, Desinge & Hugo & Cie, Denoël, Requins marteaux, La pastèque ...) si révolutionnaire. Ce qui change par rapport aux 3 "D", c'est plus le format que le fond.
Bon j'ai parfois vu des trucs étranges mais franchement, c'était pas bandant.


Après c'est une affaire de jugement personnel, de "goût" comme on dit parfois même si ce terme veut tout et rien dire.
Ceci écrit, sans les indés pour recréer la bande dessinée d'auteur entre 90 et 2000, tu n'aurais sans doute pas eu les Futuro et les Bayou à lire aujourd'hui. En l'occurence ce qui est important ce n'est pas que ce soit "différent" mais qu'ils en aient publié bien "avant".
Et puis, je t'assure que je lis encore beaucoup de choses chez les indés qui sont radicalement différentes de ce qui se publie chez les grand éditeurs.

48. suzy - 24/02/11 12:58
Comment passer au véritable "indé" si ce n'est graduellement?
Comme ça, d'un coup? J'y crois peu. Je suis pragmatique et je me dis qu'il est plus facile de faire venir des centaines de lecteurs parmi les millions du mainstream que de crééer une génération spontanée de barj'de l'indé et donc de rien d'autre.

Sinon d'une manière générale, je ne trouve pas la production "indé", enfin celle que j'ai pu lire (Atrabile, Boite à bulle, 6 pieds sous terre, Cà & Là, Desinge & Hugo & Cie, Denoël, Requins marteaux, La pastèque ...) si révolutionnaire. Ce qui change par rapport aux 3 "D", c'est plus le format que le fond.
Bopn j'ai parfois vu des trucs étranges mais franchement, c'était pas bandant.

47. thierry - 24/02/11 12:18 - (en réponse à : Suzy)
je ne suis pas complètement convaincu par cet argument, comme celui qui prétendait que le succès de XIII avait permis la creéation de Poisson Pilote. Le succès de Thorgal n'a pas empêché la fin prématurée de Capricorne (merde, j'avais même acheté les Thorgal de Sente pour soutenir Cap', en pure perte... j'aurais peut-être dû acheter le Kriss de Valnor itou...).
Tu es actif sur un forum spécialisé, où tu dois subir occasionnellement les sarcasmes de certains, et qui peuvent parfois te donner envie de "t'encanailler" un peu plus. Tu dépasses le champ du lecteur lambda pour qui le libraire le plus spécialisé qu'ils fréquentent est la fnac. Les passerelles se font tout autant; voire plus, par ce biais.
Evidemment, quand Manuele Fior oublie "Mademoiselle Else" chez Mirages, cela peut donner envie à un lecteur de chercher ce qu'il a publié chez Atrabile. Mais le proche en proche à ses limites, où ca prends du temps pour porter ses fruits. Moi-même, je viens de plus loin que tu ne crois. Mais je pense être une exception

46. suzy - 24/02/11 11:45 - (en réponse à : manu)
J'ai bien compris votre point de vue sur le fait que Futuro, Ecritures ou Bayou "récupèrent" l'idée "indé" mais sans en faire et donc en leurrant ses lecteurs. Mais moi je vous réponds que ce sont de formidables passerelles vers le vrai indé. Y'a qu'à voir le chemin que j'ai parcouru en 3 ans ... et j'en suis très satisfait. Même si je fais une pause dans le "bizarre", ayant notamment lu (et donc acheté) qq trucs que je n'aurais pas dû, je suis certains que j'irai plus loin, tout en conservant mes envies de "lecture facile" mainstream.
De plus, vous seriez sans doute surpris de voir l'envie de découverte d'une bonne partie de la population française. EN tout cas celle que je côtoie. Au réveillon du premier janvier, j'ai offert du Futuro (Championzé) et un Aire Libre (Hélas). Les thèmes étaient choisis pour plaire. Et bien je peux vous dire qu les heureux bénéficiaires étaient ravis de pouvoir découvrir autre chose. Et ces 2 "BD différentes" (en tout cas pour eux), je sais qu'elles sont abordables à n'importe qui.
J'ai aussi découvert qu'une amie de longue date recherche pour son compagnon amateur de BD des albums "différents" ... par exemple, ils lisent du Delisle ... pour vous, c'est peut-être du mainstream, mais je peux vous dire que c'est déjà une énorme avancée pour tout pécain moyen! (;o)

45. thierry - 24/02/11 11:41 - (en réponse à : suzy)
mais c'est vachement bien, Louis Riel !
Fonce ! Même en réédition, même en Français (même que je l'ai en français, dans la moche édition Casterman, alors que la logique bobo puriste qui m'anime voudrait que je possède plutôt la version D&Q) :o)

44. suzy - 24/02/11 11:35 - (en réponse à : thierry)
Tiens, ce Louis Riel (en EO donc! (;o) me plairait bien je pense. Faudra que je pense à regarder cela. ... des indiens! (;o) ... faut pas jouer avec mes nerfs sur ce sujet là p'tit gars! (;o)

43. Manu temj - 24/02/11 11:20 - (en réponse à : suzy)
Parce que tu es le public idéal de cette collection (qui comporte quelques très bons livres, la question n'est pas là).

D'une certaine manière tu apprécies de t'encanailler de temps en temps avec une bande dessinée au format original, en noir et blanc, sur un sujet plus intimiste.
Etant donné ta présence ici et ta bonne connaissance des sorties BD, tu n'es pas complètement dupe, mais la plupart des lecteurs ignorent tout à fait que cette bande dessinée là n'est pas à la pointe de l'innovation... loin s'en faut... et qu'elle est même tout à fait une forme de récupération tendance d'un mouvement créatif qui a émergé ailleurs.

C'est là toute la difficulté. A priori, on ne peut pas compter sur le directeur d'une collection comme celle là pour faire émerger de nouvelle tendances. Il arrive tout à fait en bout de chaîne du processus d'émergence d'une "nouvelle BD".

Alors tant mieux si quelquefois, ces collections piquent la curiosité de quelques lecteurs qui vont ensuite creuser et faire le bonheur de maisons plus confidentielles mais je crois hélas que c'est un très petite minorité. La plupart du public de la BD n'en achète simplement pas assez pour se payer cette coquetterie.
Un futuro, un écriture ou un Bayou dans l'année c'est déjà un tribut bien suffisant à la "BD d'auteur bizarre qu'on dirait presque de la littérature"... :o)

Quand je fais visiter ma bibliothèque ce qui est frappant c'est que la première remarque ce n'est pas "Oh la la qu'est ce qu'il y en a !" ni "Ouah ! Tu as des supers trucs !" mais "Oh c'est marrant, il y a plein de formats bizarres !"
Pour 99% de la population la BD c'est plat, cartonné, rectangulaire, avec une couverture glacée... et le reste ne représente surement pas grand chose.

42. thierry - 24/02/11 11:18 - (en réponse à : Suzy)
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Il y a de bons titres dans la collection "Ecritures". Mais il est quand même affligeant de voir la manière dont ils ont traité certains livres. Je pense à Julius Knipl, format à l'italienne massacré et rendu illisible lors de son édition. Louis Riel dans son édition original était un bel objet dans son édition originale



mais quelle horreur dans sa version casterman



Je me rappelle aussi d'un collectif sur le Japon ou les planches de Schuiten et Peeters, originalement reprises dans "Les portes du possible", un bel ouvrage en grand format. Pour les faire rentrer dans le format Ecritures, ben on a coupé n'importe comment, comment à l'époque des bande dessinées en format poche, mais en pire.

Pour moi, Ecritures est l'expression parfaite du complexe de la bande dessinée qui tente de se trouver une légitimité en singeant les éditeurs de "vrais livres". On choisit une maquette qui évoque de loin la NRF, vénérable institution culturelle à la légitimité induscutable. On s'y réclame de la littérature sans trop se poser de question (qu'une bande dessinée puisse avoir des qualités littéraires est évident pour moi, comme le fait que tout roman n'est pas littérature, la question n'est pas là... il y a certainement des titres de Ecritures qui peuvent prétendre avoir des qualités littéraires, il faudrait que je revois leur catalogue). On essaye de faire sérieux tout en tentant de garder des repères traditionnels.
C'est ce qui me dérange le plus:,l'uniformisation du format, qui s'impose au livre au lieu que le livre ne "choisisse" le format qui lui convient le mieux. Il faut une collection clairement identifiable. Une identité visuelle forte. On y retrouve la prévalence du contenant sur le contenant, une logique de "série" dont la bande dessinée a encore du mal à se débarasser.
Qu'une collection ait un format prédéfini n'est pas un problème. les collections Eperluette, Ciboulette et Flegme et autres ont un format standard, mais un titre sera versé dans l'une ou l'autre collection, celle qui sera le plus adapté. Et si l'objet est trop atypique, il y a la possibilité du hors-série, au format accepté.
Un livre prévu et pensé pour le format Ecritures y sera très bien. La maquette est moche, mais il s'y intègrera sans peine et sans être dénaturé. Mais s'il s'agit d'adapter un livre pour qu'il se conforme aveuglément à un format (évidemment, une légère réduction ou agrandissement n'est pas un problème, je parle de changements drastiques, de modification de lma maquette, là où les américains ont souvent un plus grande culture du livre-objet), cela me dérange.
Il s'agit d'une approche marketing. Une affaire d'image, mais le positionnement en dit long sur la vision, ou le manque de vision, de l'éditeur. Ecritures n'a jamais eu aucune ligne directrice, si ce n'est une vague idée de "bête à concours", mais publiant aléatoirement Taniguchi ou Takahama tantôt en Ecritures, tantôt en Sakka. Casterman a cru que pour gagner de la légitimité, il fallait sa parer de beaux atours du monde de l'édition de vrais livres. parce que la BD, ma bonne dame, c'est pour les gamins. Nous, nous vendons de vrais beaux livres sérieux ! La preuve, ça ressemble à de vrais livres.
Il aurait peut-être suffi d'ouvrir les livres en question et montrer leur contenu pour arriver au même résultat.

41. suzy - 24/02/11 10:27
cela n'étonnera donc pas Thierry : j'aime bcp la collection écriture avec par exemple "Petites Eclipses", "Droit du Sol" encore les 2 tomes de "La vie secrète".

40. thierry - 24/02/11 09:46 - (en réponse à : nemo)
Le sommet a été atteint avec Casterman et sa collection "Ecritures", qui se veut de la littérature en bande dessinée et singe maladroitement la maquette de la NRF.

39. Stefan - 24/02/11 09:03 - (en réponse à : manu)
En même temps c'est pas si optimiste non plus de penser qu'un système pas terrible qui dure depuis des années risque de continuer encore quelques temps à pas trop changer.

38. nem° - 23/02/11 21:32
Aire libre c'est vraiment maladroit comme nom, ça en dit long sur l'édition classique de papa.

37. Manu temj - 23/02/11 15:48 - (en réponse à : stefan)
Ce n’est qu’une question de temps. Le tissu associatif est là et il est très actif. Les subventions sont un peu compliquées à trouver en ce moment, mais des projets se montent, des expos, des micro festivals, des rencontres et des bouquins... Je pense à des gens comme les gars d’Ecarquillettes, Hoochie Coochie, Vide cocagne, Clafouti, Le Gang, Onapratut, Yamano, Chacal prod, Chakipu, Jade.. J’en oublie un paquet et y’a des vrais talents originaux là dedans, et certains vont bien finir par trouver leur public d’une manière ou d’une autre, ça commence déjà en fait

Tu as raison sur tout ça.
Je suis sans doute trop pessimiste.

36. Manu temj - 23/02/11 15:46 - (en réponse à : Torpedo)
Oui, je peux comprendre que l' autobio générationnelle ne présente pas de longues perspectives d' avenir pour les auteurs ayant choisi cette voie. Mais c' est valable pour tous les auteurs, qui n' ont pas grand-chose à raconter ou le racontent comme beaucoup d' autres.

Elle peut avoir d'excellente perspectives d'avenir pour ces auteurs, pourquoi pas. Ils ont un public fidèle et c'est tant mieux. Ce n'est pas ce que je voulais dire.
En revanche, je crois que c'est un processus créatif un peu en "cul de sac", qui évoluera peu et ne me semble pas annonciateur de vraies nouvelles pistes artistiques.

On retombe dans les vieux pseudo-débats d' il y a 10 ou 20 ans, qu' est-ce que telle génération d' auteurs va amener à tel medium ? Réponse = rien, si ce n' est une activité économique qui permettra de sortir quelques bons titres ou quelque bons auteurs.

Il y a cette composante, bien sûr, encore faut-il que les éditeurs qui souhaitent réinvestir cet argent dans des oeuvres plus hasardeuses.
Je le sens de moins en moins ces derniers temps.

Futuro ne le fait pas, pas plus que Bayou.
Quant à Delcourt, il ne prend plus guère de risques. Même la collection Outsiders, sans doute moins vendeuse, est tout de même une manière de cultiver un jardin, et l'oeuvre d'auteurs, "découverts" il y a quand même quelques années.

En ce moment, je suis d'accord avec Thierry, on essaie un peu de nous faire passer pour de la prise de risque des livres qui sont en fait tout à fait dans les tendances actuelles.

C'est peut être passager. Espérons-le.

Sinon, désolé pour le "libraire". Je pensais que tu l'étais.

35. Stefan - 23/02/11 15:38 - (en réponse à : Manu)
Déjà, je suis pas sûr que tout le monde parle de la même chose. C’est quoi la BD indé ? Moi je reste sur la définition très large, BD qui se développent parallèlement aux grosses structures. Ce n’est pas forcément de la BD de qualité, ce n’est pas forcément intello, ce n’est pas forcément réussi, ce n’est pas forcément bobo. Ça se base majoritairement sur des circuits associatifs, ça permets aux auteurs débutants de faire leurs armes en étant réduit à manger des nouilles, à dessiner le jour et à bosser à l’usine la nuit. Ça permet aux gros éditeurs, sans prendre le moindre risque d’attendre de repérer ceux qui arrivent à trouver un public et de les récupérer et intégrer à leur catalogue, tant pis pour les autres, même s’ils sont bons. De temps en temps, sur un phénomène de mode, certaines petites structures grossissent et deviennent du mainstream (les humanos en sont un bel exemple). Je décris là un état de fait, c’est un système que je trouve globalement à gerber, mais c’est comme ça. Le phénomène de l’association, comme ça a été dit plus bas a été une grosse révolution, non pas par la nouveauté de la démarche. Parce qu’on peut trouver pas mal d’auteurs qui avaient déjà des démarches similaires avant l’existence de l’association. Je citerai par exemple Baudoin, ou Eddie Campbell, ou Eisner, ou Pekar, ou certaines BD de Tezuka. Ils ont surtout, à mon sens, avec beaucoup de talents, exploré en profondeurs des pistes déjà ouvertes par d’autres (ce qui n’enlève rien à leur mérite, ils ont développé une belle vision et vraiment apporté quelque chose à la BD pour moi). La vraie révolution de l’association à été de prouver que ce type de BD pouvait trouver un public très large (là-dessus, je crois qu’on est parfaitement d’accords), et ce, à tel point que les gros éditeurs en ont, non seulement modifié leur ligne éditorial, mais qu’ils ont aussi modifié leurs politiques de « recrutement » des auteurs en prenant un peu plus de risques, en se créant ou en rachetant des sous structures au fonctionnement proche de structures indés (futuro, aire libre, shampooing, treize étrange…) pour mieux s’adapter à ce marché nouveau.
Mais en gros, ce que j’essaie de dire, c’est que rien ne change vraiment, il y a toujours deux circuits qui coexistent en parallèle et qui se nourrissent l’un de l’autre qui ont besoin l’un de l’autre. Là maintenant tout de suite, je suis globalement d’accord avec toi qu’on assiste un peu à la fin d’une époque, et qu’on n’a pas vraiment l’impression que la relève soit là au niveau indé, pas de grosse percée révolutionnaire. Mais outre le fait qu’aucune percée n’est jamais vraiment complètement révolutionnaire, je ne pense pas qu’il y ait vraiment matière à se catastropher. Ce n’est qu’une question de temps. Le tissu associatif est là et il est très actif. Les subventions sont un peu compliquées à trouver en ce moment, mais des projets se montent, des expos, des micro festivals, des rencontres et des bouquins... Je pense à des gens comme les gars d’Ecarquillettes, Hoochie Coochie, Vide cocagne, Clafouti, Le Gang, Onapratut, Yamano, Chacal prod, Chakipu, Jade.. J’en oublie un paquet et y’a des vrais talents originaux là dedans, et certains vont bien finir par trouver leur public d’une manière ou d’une autre, ça commence déjà en fait

34. torpedo31200 - 23/02/11 15:14 - (en réponse à : Manu temj - post # 33)
Oui, je peux comprendre que l' autobio générationnelle ne présente pas de longues perspectives d' avenir pour les auteurs ayant choisi cette voie. Mais c' est valable pour tous les auteurs, qui n' ont pas grand-chose à raconter ou le racontent comme beaucoup d' autres.
On retombe dans les vieux pseudo-débats d' il y a 10 ou 20 ans, qu' est-ce que telle génération d' auteurs va amener à tel medium ? Réponse = rien, si ce n' est une activité économique qui permettra de sortir quelques bons titres ou quelque bons auteurs.

Et sinon, je ne suis pas libraire.

33. Manu temj - 23/02/11 14:05 - (en réponse à : stefan)
Je crois comme dit Torpedo, qu'on mélange plusieurs niveaux

Oui, c'est fait exprès et je prends bien soin de les mélanger !

Ce n'est pas faut de dire que la création survivra toujours. Qu'il y aura toujours un type farfelu (et même des centaines) pour prendre un crayon et dessiner des trucs improbables, jamais vus avant lui. Sauf que ça ne suffit pas, même avec le relai d'internet !
A dire ça, on rejoint vite le discours des partisans d'une certaine "culture populaire" (grosso modo les théoriciens culturels de droite), qui ne jurent que par ce qui fonctionne économiquement, donc le "mainstream", bien marketé comme il faut, et balayent du revers de la main les objections sur la diversité et la créativité au motif qu'il restera toujours quelques artistes maudits pour accepter de crever la faim et quelques peintres du dimanche qui vivront "raisonnablement" d'un autre métier pendant la semaine.
Si ça suffisait à assurer la diffusion des oeuvres, les échanges d'influences, la naissance de mouvements fertiles, ça se saurait !

L'art est une pratique égoiste et individuelle mais qui se nourrit aussi d'échanges et d'influences. Il n'y a pas de vraie fécondité artistique en bande dessinée sans éditeurs pour choisir, conseiller et éditer les livres (ou les supports numériques, c'est pareil) et sans diffuseurs (considérant les libraires comme les derniers diffuseurs professionnels de la chaîne du livre).

Distinguer l'économie de la filière "BD", qui vit effectivemment encore tout à fait correctement du "mainstream" (au prix sans doute de légers ajustements économiques et stratégiques dans les années à venir, mais il n'y a pas vraiement péril en la demeure) du processus de création c'est un artifice un peu facile à mon sens.
je comprends qu'un libraire comme Torpedo le fasse puisqu'il a la nécessité professionnelle de se recentrer sur son activité et de l'optimiser (surtout avec la concurrence de la diffusion numérique qui point son nez). Sauf que ce n'est pas à ce niveau que je positionne mon propos mais un peu plus à distance.

Grâce au mainstream, il n'y a peut être pas de véritable crise économique globale de la bande dessinée - c'est tant mieux, longue vie au livre ! - mais il y a de toute évidence, en germes, une crise de la diversité et de la créativité.

Alors, on va me répondre "mais non, la bande dessinée n'a jamais été aussi diverse !". Bien sûr, mais c'est pour l'essentiel l'héritage des 30 dernières années qui ont été, tous azimuts, particulièrement fécondes, aussi parce toute la filière économique s'est reconstruite et a suivi.
Je crains que les héros de cette époque, un peu fatigués, cherchent aujourd'hui à se reposer ou a voir autre chose (cf. Boujellal et le RC Toulon) et que leurs héritiers se verraient bien entretenir gentiment la rente sans trop avoir à se casser le tronc.

Peut-être qu'il y a des choses nouvelles qui germent de partout, sauf que - à l'exception d'une poignée de blogs dessinés, positionnés d'ailleurs dans la droite continuité de "l'indé soft" pour la plupart - personne - ou pas grand monde - n'a l'air de se mettre en ordre de bataille pour prendre le risque de les relayer.
Boulet, Laurel, Margaux Mottin et les autres c'est gentil, super sympa, pas dénué de virtuosité, mais honnêtement, si c'est ça l'avenir de la bande dessinée, on ne va pas aller très loin. Ils sont quand même dans leurs charentaises : l'autobio générationnelle c'est la première chose que tu te sens capable de faire quand tu sais tenir un crayon.

Ah oui ! "Ce n'est pas la peine parce qu'avec internet le public a tout de suite accès à tout !"... Ah Ah Ah ! La belle affaire !

32. suzy - 23/02/11 13:55 - (en réponse à : thierry)
Futuropolis a joué sur le format (pour faire plus sérieux et prestigieux: dos ronds et faire du format non-standard son standard... gonflé et bien pensé quand on se rappelle des multiples emportements sur les forums quand un éditeur osait modifier la tranche d'une série, brisant la belle harmonie... et ces salauds de Delcourt qui ont remisé le beau dos noir que ça en jette dans la bibliothèque pour des dos pas noirs que ça fait désordre..; j'en ris encore :o)), l'image et la communication pour donner l'illusion de ne pas être du mainstream, alors qu'on est en plein dedans. Ils se prétendent innovants, mais ils ce n'est que de la poudre aux yeux. Cela dit, malgré un positionnement hypocrite, cela ne retire en rien la qualité de certains de leurs titres. D'un point de vue marketing, ils ont parfaitement réussi à attirer les regards et garder l'attention sur eux (un décalage impressionnant entre la déclaration d'intention et les faits...)
De ce point de vue, Futuropolis a fait du mal à la bande dessinée parce qu'elle a détourné l'attention, se donnant même l'image de défricheur en publiant des premiers albums qui, s'ils s'éloignent des canons de la bande dessinée mainstream d'il y a 15 ans, ne sont finalement que les canons de la bande dessinée actuelle. Mais Futuropolis ne défriche rien.


Excellent!! ... (;o)

Moi je te rétorque que sans le nouveau Futuro pour faire la passerelle, je n'aurais JA-MAIS lu du Petit à petit, Akileos, Treize Etrange et encore moins du Boite à bulle, 6 pieds sous terre, Atrabile, Cà & Là, Desinge & Hugo & Cie, Denoël, Requins marteaux, La pastèque ... pas même du Vertige Graphic, du Ankama, du Carabas, du Casterman Ecriture, du KSTR ou du Quadrants malgré le logo Soleil!

31. Thierry - 23/02/11 13:28 - (en réponse à : Torpedo)
Futuropolis a réussi à faire passer du "Aire Libre" pour du pseudo-indé. J'ai l'impression qu'il y avait une frontière assez claire entre les éditeurs mainstream et indés (même si la définition de mainstream et indé est toujours sujet à débat). Poisson Pilote est clairement une collection "mainstream" qui a intégré des éléments "indés". On est dans un format standardisé, une logique de collection, voire de série, mais avec une sensibilité "indés". C'est la démonstration parfaite de l'intégration réussie des nouvelles voix de la bande dessinée indépendante dans le paysage mainstream.
Futuropolis a joué sur le format (pour faire plus sérieux et prestigieux: dos ronds et faire du format non-standard son standard... gonflé et bien pensé quand on se rappelle des multiples emportements sur les forums quand un éditeur osait modifier la tranche d'une série, brisant la belle harmonie... et ces salauds de Delcourt qui ont remisé le beau dos noir que ça en jette dans la bibliothèque pour des dos pas noirs que ça fait désordre..; j'en ris encore :o)), l'image et la communication pour donner l'illusion de ne pas être du mainstream, alors qu'on est en plein dedans. Ils se prétendent innovants, mais ils ce n'est que de la poudre aux yeux. Cela dit, malgré un positionnement hypocrite, cela ne retire en rien la qualité de certains de leurs titres. D'un point de vue marketing, ils ont parfaitement réussi à attirer les regards et garder l'attention sur eux (un décalage impressionnant entre la déclaration d'intention et les faits...)
De ce point de vue, Futuropolis a fait du mal à la bande dessinée parce qu'elle a détourné l'attention, se donnant même l'image de défricheur en publiant des premiers albums qui, s'ils s'éloignent des canons de la bande dessinée mainstream d'il y a 15 ans, ne sont finalement que les canons de la bande dessinée actuelle. Mais Futuropolis ne défriche rien.

Concernant l'Association, je doute de sa survie simplement parce que cette structure est née d'un collectif d'auteurs qui étaient alors à "l'avant-garde" chère à Menu, mais ces auteurs sont depuis passé dans le mainstream et l'identité de l'Association reste liée à ces historiques, qui l'ont pourtant quitté pour des raisons X et Y. Reste une structure qui a une histoire, mais qui n'a plus le même esprit, et qui ne peut survivre qu'en se réinventant. Il y a un héritage à assumer, et une évolution à accepter. Je ne sais pas si Menu est la meilleure personne pour relever ce défi. Il ne semble pas avoir intégré toutes les évolutions de l'édition.
L'Association a été une belle aventure, et un acteur historique essentiel dans l'évolution de la bande dessinée. Comme Futuropolis en son temps. Je préfère une Association qui s'efface, laissant un héritage passionnant (malheureusement terni par les événements des derniers mois) qu'une Association qui n'est plus qu'une coquille vide.

30. torpedo31200 - 23/02/11 13:07
Oui le secteur bd d' Ankama, ça doit représenter 5 à 10 % gros maximum de leur activité, et peut-être moins.
Et pour cette raison, je me suis toujours demandé si on pouvait réellement les considérer comme éditeur de bandes dessinées.

29. kejo - 23/02/11 12:58
Ankama est vraiment un cas à part car selon des sources sûres, c'est 100 000 euros de pertes par an pour le secteur BD. Mais vu ce que rapporte le reste...

28. longshot - 23/02/11 12:40 - (en réponse à : Stefan)
Ankama grâce à Run et à mutafukaz, mais aussi en surfant sur les communautés de jeux vidéos,

C'est un peu hors sujet par rapport à la discussion principale, mais il me semble que'Ankama fait beaucoup plus que "surfer" sur la vague des jeux vidéo. C'est d'abord une société de jeux en ligne qui suite au succès de Dofus a adopté une approche "transmédia" (comme dirait Éric Viennot) pour décliner son univers, dont la BD n'est somme toute qu'un élément — jeux vidéo, desins animés, BD, presse (autour de Dofus, mais aussi IG magazine, LE meilleur mag de jeux vidéo à mon avis)... J'en oublie peut-être... Ils organisent aussi leurs propres salon, baptisé Ankama convention...

Enfin bref, je crois qu'ils sont un cas à part dans le monde de l'édition BD.

27. torpedo31200 - 23/02/11 12:36 - (en réponse à : Stefan - post # 26)
Je ne sais pas si on est en situation de crise économique.
On m' a souvent dit qu' une crise, c' était - 10 % sur un an ou plus de - 5 % chez les spécialisés.
Alors certes les niveaux 2 (généralistes) ont baissé de 10 % sur les 5 premiers mois de l' année 2010, mais après pas lu de chiffres. Et ça ne concerne pas les spés (- 4 % sur les 5 premiers mois 2010 mais plusieurs semblaient s' être stabilisés ou en progression de juin à octobre), ni Amazon et consorts.

26. Stefan - 23/02/11 12:26 - (en réponse à : Manu)
Je crois comme dit Torpedo, qu'on mélange plusieurs niveau:

Les auteurs, c'est à dire la création des BDs

Les maisons d'édition, c'est à dire leur publication

Les diffuseurs c'est à dire, comment elles arrivent jusqu'au public

n'oublions pas les libraires.

On est en situation de crise économique. Les diffuseurs font la gueule, ça a un impacte sur les éditeurs, les libraires sont pas forcément au mieux, mais éditeurs comme libraires, il y en a encore pas mal qui survivent pas trop mal.

Les auteurs sont là et ils font avec les moyens du bord, pour accéder à la diffusion, en créant de nouvelles structures associatives, et en proposant des projets aux éditeurs.

la donne est un peu bouleversé en ce moment pour plein de raisons, mais les forces créatives existent, il y a un paquet d'auteur qui expérimentent de nouvelles choses, même si à coté du gros boom qu'à été l'asso, on a un peu du mal à dégager des courants comparables, ça continue et les gros éditeurs gardent un oeil sur eux, ils ont même maintenant créé des petites structures en leur sein pour suivre ça de plus près, comme Delcourt avec Shampooing, Glenat en rachetant treize étrange.

25. torpedo31200 - 23/02/11 12:19 - (en réponse à : Thierry - post # 14)
Futuro a surtout récupéré et pioché dans le catalogue Dupuis, beaucoup plus que dans les catalogues des éditeurs dits petits ou indépendants.
Et c' est d'ailleurs ce qui est très inquiétant pour Futuro, au vu de ce qu' est devenu Dupuis.

24. Stefan - 23/02/11 12:17 - (en réponse à : nemo)
oui, et?

23. suzy - 23/02/11 12:12
pas moi! pas moi! pas moi!




pas moi!

22. torpedo31200 - 23/02/11 12:11 - (en réponse à : thierry - post # 3)
Il y a 20 ans, des auteurs qui ne trouvaient pas leur place dans le circuit des gros éditeurs se sont tournés vers l'édition alternative, créant des structures comme l'Association, Ego Comme X, Cornélius et d'autres

Mais c' est plus pragmatique que ça.
Si ces structures éditoriales se sont créées, c' est surtout parceque les gros éditeurs ne pouvaient pas sortir des titres à moins de 2000 ex.
Et c' est un peu moins vrai maintenant (qu' on a viré les éditeurs ou les auteurs pour les remplacer par des marketings ou des traductions).

21. nem° - 23/02/11 12:05 - (en réponse à : stefan)
Haha, le mec il parle de compulsion sur BDP! Mais t'es un fou furieux toi! Tu sais qu'il y a des gens ici, je ne donne pas de noms, qui ont dans les 10 000 albums?

20. torpedo31200 - 23/02/11 12:05 - (en réponse à : suzy - post # 2)
C' est vrai mais ça fait 10 ans.
Quand Bouzard signe chez ce grand éditeur humaniste qu' est Dargaud, on me le vends comme au cas où il deviendrait le nouveau Larcenet. Et puis au pire, ça mettait à mal un petit éditeur, un de ceux qui faisaient chier (textuellement) les gros parcequ' ils leur piquaient des places d' exposition pour un chiffre ridicule.

19. suzy - 23/02/11 12:03 - (en réponse à : thierry post #11)
Complètement d'accord avec toi aussi.

18. suzy - 23/02/11 12:02 - (en réponse à : Manu post #10)
100% d'accord avec toi.

17. nem° - 23/02/11 11:59 - (en réponse à : Manu)
Bah le punk n'est jamais qu'un bourgeois (au sens urbain) mal coiffé hein ;]

16. torpedo31200 - 23/02/11 11:58 - (en réponse à : On va faire court)
Non mais L' Asso n' est pas directement menacé, c' est Le Comptoir des Indés qui s' est fait absorbé par Belles Lettres, ou alors j' ai mal compris.
Et la mort de L'Asso, on en parle depuis au moins 5 ans, depuis que Cornelius est passé devant (en qualité) ou depuis que Menu multiplie ses interventions d' une rare pertinence.

Vous évoquez une crise d' édition mais c' est plutôt une crise de diffusion, même si le mot crise est évidemment trop fort. Ce qui mets à mal les petits éditeurs, c' est que les niveaux 2 (non-spécialisés) réduisent leurs stocks ou que les mises en place nvtés sont soumis à une sorte de contrôle comptable, ce qui dégoûte de plus en plus les représ de se déplacer, et donc moins de temps de présentation pour des petits titres.

15. Manu temj - 23/02/11 11:53 - (en réponse à : Stefan)
Sans doute, mais ce cycle de lassitude du public "général" est très lent et correspond probablement aux grands cycles d'émergences de nouvelles tendances à succès : le récit d'aventure/espionnage popularisé par Van Hamme, les Catholic Fictions, l'héroic fantasy "ensoleillée", le Shonen Manga, la "nouvelle BD d'auteur" (appelons la comme ça), les Bd humoristiques thématiques, la BD "Girly" (est peut-être en train d'émerger durablement)...

Sur l'ensemble de ces grandes tendances de ces 30 dernières années, au moins la moitié sont nées du dynamisme et de choix initialement bien incertains de petites structures, dont certaines ont ensuite bien grandi (Delcourt, Soleil, l'Asso, Cornélius, Ego comme X, Atrabile...)
... or les seules maisons qui semblent véritablement en avoir profité sont Delcourt, Soleil et Bamboo (qui a récupéré un phénomène lancé par Glénat-Vent d'Ouest : les BD humoristiques à thème)...

Peut être y a-t-il encore un espoir de classer l'Asso. et Cornélius dans ces structures ayant atteint une sécurité suffisante... mais les derniers événements ne plaident pas trop pour ça.

Bref, attendre ces grands cycles naturelsavec optimisme et sérénité ne me semble pas apporter de garanties suffisantes pour la créativité en bande dessinée, hélas !

14. Thierry - 23/02/11 11:22 - (en réponse à : Manu Temj)
Globalement d'accord avec toi. Je crois que Menu est tenté par un retour au fanzinat "bête et méchant", alors que ce modèle semble rendu obsolète par le développement de supports. Mais la profusion de l'offre rend difficile de séparer le tout-venant du réellement intéressant pour l'amateur.
Les blogs BD explosent, mais combien présentent un quelconque intérêt ?
Le développement de plateformes "associatives" de lecture comme 8comix pourrait offrir une visibilité nouvelle à des "ateliers" ou des familles d'auteurs, ainsi que des projets comme "les autres gens", dont je ne suis pas fan, mais le concept a le mérite d'exister.
Sans être révolutionnaire, je suis personnellement assez excité par le travail de la Grenouille Noire, par exemple. L'approche n'est pas foncièrement neuve, mais elle intègre un côté classique avec les possibilités d'internet.
On attend toujours une vrai bande dessinée digitale, qui joue sur les possibilités XML, etc. Même si je dois reconnaître que je suis encore assez frileux sur la disparition du support papier.
Je crois au contraire que ce nouveau cycle a débuté, mais timidement, et les éditeurs essayent déjà de prendre le train en marche (un recueil des "autres gens" chez Dupuis, l'explosion des blogs BD publiés, comme si c'était la finalité de tout blogger...) Reste à savoir si les anciens "indés" pourront être partie prenante dans ce nouveau cycles où s'ils sont condamnés à la disparition, pour faire place nette à de nouveaux acteurs.
Futuropolis, éditeur symbolique du renouveau de lma bande dessinée des années 70-80, a disparu dans le marasme de la fin des années 80 avant d'être relancé, pour en faire un cheval de Troye des gros éditeurs sur les plates-bandes des "indés". Cela représente pratiquement le plus bel exemple de récupération par le mainstream de "l'alternatif". L'Association aura peut-être le même destin, ce que je ne lui souhaite pas.

13. Stefan - 23/02/11 11:16 - (en réponse à : manu)
Oui et non, en effet, ceux qui sont à la recherche compulsive de nouveautés sont une minorité, dont je fais parti, mais le public a quand même besoin de nouveauté, parce qu'il finit par se lasser quand même.

Suzy abandonne des séries quand elles s'essoufflent, il y a un besoin d'injecter du sang neuf régulièrement pour recréer de l'intérêt.

Alors, en effet, comme ceux qui sont dans la recherche compulsive de nouveauté sont relativement minoritaires, la taille du marché indé fluctue en fonctions de phénomènes de mode, du bouche à oreille autour de tel ou tel auteur qui arrive à percer. Et toute maison d'édition qui grossi est un peu vouée, soit à intégrer le mainstream, soit à dégonfler quand les grosses boites proposent de meilleurs contrats à tous leurs auteurs. En ce moment, je dirais que les petites boites indés qui ont la côte, et qui, je crois, vont intégrer le mainstream parce qu'elles gèrent ça avec pas mal de pragmatisme sont Ankama et Bamboo. Ankama grâce à Run et à mutafukaz, mais aussi en surfant sur les communautés de jeux vidéos, Bamboo parce qu'ils ont, depuis le début une approche pas du tout indé, mais très marketing de la BD en ciblant ceux qui achètent de la BD pour faire des cadeaux mais qui savent pas trop ce qu'ils achètent (mais pas que).

12. Odrade - 23/02/11 10:29
Ce sujet a été contaminé par Coacho.


O.

11. Thierry - 23/02/11 10:04 - (en réponse à : Suzy)
Disons que la bande dessinée devient bankable. d'un côté par la profusion d'adaptation au cinéma ou en télévision. mais n'est-ce pas en partie un aveu de faiblesse de l'industrie du cinéma et de la télévision qui se contente de piocher dans la bande dessinée au lieu de chercher à développer des concepts neufs ? De l'autre côté, il y a un poignée d'auteurs devenus intéressants pour les médias (Zep parce que Titeuf, Sfar parce que passe bien et en plus fait du cinéma, Satrapi parce que femme, Bilal parce que Bilal, Moebius parce que Moebius, van Hamme parce que XIII et Largo Winch...), mais qui donnentfinalement une image tronquée et réductrice de la bande dessinée, un peu comme si on ne parlait de littérature que par le biais de Marc Lévy, Amélie Nothomb, Michel Houellebecq et BHL. Donc, oui, elle a une visibilité, mais très imparfaite.

10. Manu temj - 23/02/11 10:03 - (en réponse à : Stefan)
Or une partie non négligeable du public a soif de nouveauté, au bout d'un moment on se lasse de lire toujours les même trucs, les recettes finissent par s'user.

Je crois que c'est là que tu te trompes. Cette partie du public, à l'échelle du marché de la BD, est négligeable et ne suffit hélas pas à elle seule à faire vivre la création indépendante. Le gros des troupes se satisfait parfaitement de retrouver de temps à autres une lecture "de détente" tout à fait conforme à ses habitudes. De ce point de vue la bande dessinée est absolument comparable au roman de gare par exemple.

Pour les marketeurs, un "gros acheteur" de bandes dessinées c'est quelqu'un qui achète plus de 10 albums par an. La frange avide de nouveauté qui approche ou dépasse les 10 albums par mois est une toute petit niche de passionnés compulsifs et parmi ceux là, il y en a aussi dont les goûts ne bougent pas beaucoup (coucou Hervé, Suzy ;o)
Bref les gens, comme toi, qui demandent sans cesse du sang neuf, ça ne représente pas grand chose...

Ce qui a permis à la bulle "indé - nouvelle BD" de se développer sur les 20 dernières années c'est la conquète - à côté des "radicaux" purs et durs et des "chercheurs de nouveautés" (qui, je le pense vraiment, à eux seuls n'auraient pas permis l'éclosion d'un tel mouvement) - d'un nouveau public qui se serait volontiers passé de la BD si ce mouvement en l'avait pas séduit (les fameux bobos dont Bibi est baba).
Sauf que ce public a été aujourd'hui, dans un mouvement commercial assez naturel, récupéré per les grands éditeurs et trouve tout à fait son compte dans les publications Futuro, Bayou, Shampooing ou Poisson Pilote (liste non restrictive)...

L'indé est donc à nouveau confinée sur sa base historique, n'identifie pas pour l'instant la ou les directions qui lui redonneront du souffle et de nouveaux publics - et souffre.

Trois issues :
- rester replié sur cette base, mais c'est être condamné à la micro-édition, absolument casse-gueule même avec toute la motivation du monde (tout le monde aspire tout de même à manger à sa faim et la "punk-attitude" trouve souvent ses limites après quelques années. Nemo parlerait d'embourgeoisement... ;o). Ça semble être le choix de Menu, visiblement pas celui des autres salariés de l'Asso.
- Faire comme les gros et essayer de continuer à surfer sur la vague bobo tant qu'elle continue à lire de la BD. C'est apparemment le choix préconisé par les "anciens" de l'Asso. ou par quelqu'un comme D. Pasamonik, qui en appellent à la "démocratie" mais ce discours revient à un "donnons au public ce qu'il attend". A ce jeu, hélas, les petits ne gagneront pas contre les gros à moins de le devenir eux-même et de se perdre, d'une certaine façon... C'est une fuite en avant qui sauvera sans doute les meubles quelques temps ou conduira au reniement des valeurs éditoriales des structures.
- Chercher de nouvelles voies mais la prise de risque est énorme car si je ne doute pas qu'un nouveau cycle se présentera et que certains retrouveront la voie du succès, rien ne prouve que le temps qu'il faudra pour y parvenir ne sera pas fatal à bien du monde.
Pour ma part, je ne crois pas que ce cycle ait déjà débuté.


9. Manu temj - 23/02/11 09:22 - (en réponse à : bibi clem)
Mon pauvre vieux t'es tellement con (ou tu fais semblant, ce qui est encore plus pathétique) que tu ne parviens même pas à suivre un raisonnement logique et à faire attention à la concordance des temps.

J'ai écris que l'indé (celui des années 90-2000) avait connu le succès parce qu'il avait atteint le public "bobo". C'est un fait.

J'ai ensuite écrit qu'il fallait chercher ailleurs les nouveautés de demain.

Où ai-je écrit qu'elles connaîtraient le succès en "captant" à nouveau les bobos ? Je n'en sais foutre rien ! J'espère seulement que de vraies nouvelles pistes surgiront et qu'elles trouveront un public. Je me fous pas mal de savoir qui sera ce public. Ce qui m'importe c'est le renouvellement créatif.

Après j'arrête là, de toute façon, la polémique avec toi. je ne vois pas comment je pourrais dialoguer avec quelqu'un qui ne veut ni ne sait le faire.

8. nem° - 23/02/11 03:36
Prochain roman graphique de bibi : "Je suis facho, et c'est à cause des bobos." Poignant de pathétique.

7. bibi clem - 23/02/11 03:17
" Il y a sans doute à chercher du côté de territoires inexplorés ou mal-explorés par la BD comme peuvent l'être les banlieues, la création africaine, la création féminine "

Ha ouais, toi quand tu dis " capter le bobo " t'y vas carrement. Le futur du Franco-belge d'avant-garde : la BD antifa écolo, avec un label " bio " et " commerce équitable ", whouaaaaaaa l'idée de génie.

" Regaaaaaarde trésor, en revenant de mon agence de pub avec ma smart, je suis passé à la FNAC du 5eme et j'ai trouvé ce magnifique petit roman graphique que Télérama a conseillé, ça s'appel " Je suis black et je vends de la droque à cause de vous ", c'est tellement vrai et intimiiiiiste. "

Mon dieuuuu ...

6. Stefan - 23/02/11 00:00
J'ai pas eu le courage de lire ce qui a été écrit plus bas, alors je vais peut être réécrire des trucs déjà dit, mais je ne crois pas que l'indé puisse vraiment mourir.

Les gros éditeurs, le "mainstream" prennent très très peu de risques, ils ne publient que des auteurs qui se sont déjà bien vendus ou qui ressemblent à des trucs qui se sont bien vendus.

Or une partie non négligeable du public a soif de nouveauté, au bout d'un moment on se lasse de lire toujours les même trucs, les recettes finissent par s'user.

Donc aussi bien pour que les jeunes auteurs puissent faire leurs armes, et pour que les gros éditeurs puissent, sans prendre aucun risque, voir ce qui peut plaire à un public en quête de nouveautés, il y a besoin d'un marché parallèle. Un marché où certains expérimentent et galèrent jusqu'à ce qu'ils arrivent à trouver un public et à être récupérés par les "gros".

Ce à quoi on assiste, ce n'est pas la fin de l'indé, mais à l'intégration des indés des années 90/2000 dans le mainstream des années 2000/2010, et au refus de certains d'y entrer.

Les indés d'avant hier (Moebius, Druillet Bilal...), sont devenu le mainstream d'hier, les indés d'hier, (Trondheim, Sfar...) sont complètement intégré dans le mainstream d'aujourd'hui.

Il y en a comme Menu qui refusent le système. Il n'arrive plus trop à lutter parce qu'il a grossi pendant que ce qu'il produisait devenait à la mode. Mais comme il a refusé de se laisser porter uniquement par ce qui marchait, et a préféré continuer à prendre des risques, comme il s'est de plus, sur ce qui marchait bien chez lui retrouvé en concurrence direct avec les gros et probablement aussi, comme il s'est fâché avec pas mal de monde qui auraient pu l'aider, il a pas l'air commode commode à vivre, il se retrouve en situation difficile. Sorte d'entité indé incongrue trop grosse pour son public visé et trop petite pour lutter. Alors que d'autres ex indés comme Moebius et Trondheim, sont plus pragmatiques et profitent bien mais continuent quand même à publier des bouquins plus expérimentaux chez des éditeurs indés, de temps en temps, pour se faire plaisir.

à tout ça s'ajoutent les facteurs économiques globaux particulièrement compliqués en ce moment, en particulier pour les petites structures et qui font que les auteurs indés d'aujourd'hui et de demain ont un peu de mal à se faire connaitre. Surtout en tenant compte du fait qu'il y a eu une explosion un peu délirante du marché, qu'il n'y a jamais eu autant de petits éditeurs. Avec la crise, beaucoup se cassent un peu la gueule, il y a, malheureusement un petit retour en arriète, mais il y a une jeune génération très active et encore pas mal de structure pour les diffuser, sans parler du net. Ce n'est certainement pas la fin de la BD indé, on est juste à la fin d'un cycle, un nouveau a déjà débuté.

5. Manu temj - 22/02/11 21:09 - (en réponse à : Thierry)
Il paraît dès lors logique que la seule manière des éditeurs alternatifs de se démarquer, c'est de revendiquer une nouvelle radicalité. Dans ce sens, je comprends la position de JC Menu, même si la manière est mauvaise.

Je te suis à 300% sur le diagnostic, peut-être moins sur le remède, ou alors entendons-nous sur "nouvelle radicalité"...

Il y a 25 ans les "indés" se sont construit sur l'amalgame de tout ce qui était alors "impubliable" ; ont fait leur nid sur un public de niche ; puis gagné leur succès en conquiérant progressivement ce qu'il faut bien appeler les "bobos" (dont je suis, hein, pas de critique là dedans), grâce à quelques titres forts mais aussi à la complicité de quelques relais "de l'intérieur" (Guy Vidal, la presse culturelle, le festival d'Angoulême...)

Naturellement ce public élargi était beaucoup plus volatil et facile à récupérer que le noyau dur. Aujourd'hui il se satisfait tout à fait d'une poignée d'auteurs plus soft, tout est à reconstruire.

Mais deux questions se posent... Faut-il pour cela reproduire la même méthode, engager un nouveau cycle, ou faut-il aller tout à fait ailleurs en profitant, en particulier, d'internet ?

"Qui-tu-sais" pense avec force béatitude qu'internet est le remède à tous les maux, la panacée qui conjuguerait liberté de création, stabilité éditoriale et satisfaction du public... Pour ma part, je partage tes doutes sur les initiatives de type crowfunding qui me semblent plus relever du cocooning éditorial moutonnier et sclérosant, bref d'une fausse liberté de choix qui consiste à ne, justement, pas avoir à choisir et rester dans ses charentaises (entendre par là : ses petits goûts à soi bien sûrs et bien établis, partagés avec la communauté des "comme moi")...

Il faudrait donc tenter d'engager un nouveau cycle éditorial, plus à l'ancienne, avec un véritable travail d'éditeur. Mais attention cette fois (et j'ai peur que ce soit là le travers de Menu ou - au moins - de certains de ses "supporters") à ne pas s'enfermer dans ce qui resterait de plus obscur, underground, confiné, "radical" dans ce qui a été déjà publié par les "indés". Là aussi un repli sur un "entre-soi" radical, un temple ultime du bon goût de chapelle !

La seule issue c'est - sans abandonner les vieux pots autobiographiques, oubapiens et autres, qui doivent encore pouvoir nous offrir quelques chef-d'oeuvre - de chercher... et de trouver ce que sont aujourd'hui les "impubliables" d'aujourd'hui, les initiatives radicalement nouvelles... Il y a sans doute à chercher du côté de territoires inexplorés ou mal-explorés par la BD comme peuvent l'être les banlieues, la création africaine, la création féminine (il reste sans doute beaucoup à faire), je ne sais pas...

Il y aura des échecs, de la casse, des fausses bonnes idées... Il faudra se demander une bonne fois s'il faut accepter de céder aux sirènes du "numérique", du "multimédia", ou si la bande dessinée doit rester du "print" pour parler comme les communiquants.

C'est dans cette démarche de recherche permanente, de véritable prise de risque, que doit se trouver la nouvelle "radicalité" éditoriale, je crois, par dans un repli sur du radical ancienne mode, qui nous satisferait certainement toi et moi quelques temps, mais n'ouvrirait sur rien et finirait sans doute par disparaître.

4. suzy - 22/02/11 17:17
Le niveau de ventes, je ne le connais pas. Mais j'ai tout de même l'impression que d'année en année, la BD gagne du terrain non? ... à défaut de ses "lettres de noblesse"! J'ai aussi l'impression que tout le monde veut en croquer ... des éditeurs de livres au cinéma qui pioche des concepts complets et qui vient aussi publier ses sous-merdes en BD ... genre les chti's en BD! De plus en plus de monde lit de la BD. Cela n'est plus sale. J'ai aussi l'impression qu'il y a bcp plus de femmes dans les rayons depuis un an ou deux ... effet "girly" peut-être? Enfin des BDs qui traitent des femmes autrement que comme des fantasmes masculins ou des victimes. Alors effectivement, peut-être qu'il y a un peu moins de ventes mais pas tellement parce que la BD est moins lue, plutôt parce que les ado achètent aussi de la téléphonie, jeux vidéo, des DVD, de la zik et passe ses soirées sur MSNFACEBOOKCOPAINSDAVANT non?

3. Thierry - 22/02/11 14:19
Il est paradoxal de dire que la bande dessinée est de plus en plus incontournable alors que les chiffres montrent au contraire un tassement en volume. Les bilans sur la marchés de la bande dessinées mettent en avant le fait que le marché est stable en valeur, malgré une baisse en volume. Autrement dit, on vend moins, mais plus cher (depuis 2006, -8,2% en volume, mais seulement parce que le coût moyen d'un album a augmenté de 13,8% sur la même période, plus d'info la). Gilles Ratier continue aussi de parler en tirage, alors que les ventes réelles diminuent sur les blockbusters (exemple, Lanfeust qui passe en tirage de 300.00 à 250.000 exemplaire, alors que les ventes passent de 156.000 à 72.000, chiffres issus du même article... qui des 178.000 invendus ? L'effet longue-traîne va les absorber)
On peut se demander si le nombre de lecteur diminue ou si les achats se font de manière plus réfléchie. Et les comportements sont évidemment différents entre un lecteur d'indé pur et dur et un lecteur lambda pur et dur (prédominance du modèlme de série chez ce dernier).
Mais si je suis d'accord lorsque je lis que les gros éditeurs chassent sur les terres des indés, j'ai quand même l'intime conviction que le résultat est un appauvrissement énorme de la bande dessinée qui se prépare. Il y a 20 ans, des auteurs qui ne trouvaient pas leur place dans le circuit des gros éditeurs se sont tournés vers l'édition alternative, créant des structures comme l'Association, Ego Comme X, Cornélius et d'autres.Ils y ont trouvé un espace de liberté qui leur a permis de jeter les bases de ce qu'on appelle la "nouvelle bande dessinée". C'est au sein de ces strcurues que Sfar, Trondheim et d'autres ont pû développer un style original qu'ils ont pu par la suite réinjecter dans la bande dessinée mainstream. Mais ce qui se passe depuis quelques années, c'est une tentative de captation des gros éditeurs, qui créent des collection "indé-like", qui proposent des titres pas nécessairement mauvais, loin de là, mais qui rentrent clairement dans un moule indé mainstream-friendly. On y trouve des styles un peu Blutch, un peu Sfar, un peu Trondheim, un peu Neaud... parfois même des titres intéressants, mais dans l'ensemble, une uniformisation de ce que l'indé "doit" être. La stratégie des auteurs est de faire croire aux lecteurs qu'ils lisent de l'indé, qu'ils sont à la pointe alors qu'il sont finalement en plein dans une production de masse et plus ou moins calibrée.
Indé-dry.
En plus, la marché s'auto-asphyxiant sous le poids des nouveautés, la visibilité des titres diminuent, ce qui rend plus difficile le travail de fond qui permet à un titre d'exister et de trouver son public. La standardisation touche aussi les libraires qui se retrouvent franchisés sous des pavillons comme "Albums" ou "BD World". Cela aboutit à des librairies qui doivent respecter un cahier des charges précis et n'ont plus latitude d'exposer ce qu'ils veulent et comme ils le veulent (cela m'a été raconté par un libraire d'Aix, qui avait dû réduire la part d'indé et les déplacer dans le coin du magasin sous la clim, donc là où on se les caillait sévère).
La conséquence de tout cela ? Une uniformisation de la production et la difficulté d'exister pour tout produit nouveau. En fait, les gros éditeurs, dans un calcul à court terme, est en train de mettre en péril un des éléments-clés de sa survie: l'apport de sang neuf, apport que ne peut venir que de l'extérieur, au risque de sombrer dans la consanguinité. Sur un site de (dés)information sur la bande dessinée, j'ai lu une intervention d'un type qui assénait avec un sérieux de pape que la bande dessinée était un art désormais complètement abouti et qu'il ne servait plus à rien d'expérimenter. En même temps, se féliciter de l'avènement du crowdfunding, dont l'acte fondateur est la sortie de Maître Corbaque, un truc mal torché au possible qui a connu l'insigne honneur d'une parution dans Spirou il y a plus de 10 ans sans jamais passer par la case album (pourtant Tinlot n'était pas toujours très regardant), cela donne une idée de ce que ce genre d'initiative peut engendrer comme dérive avant même qu'elle ait eu le temps de publier de bons titres. je n'ose imaginer que des gens aient réellement pensé que ce truc avait des qualités, mais plutôt que c'était tellement putassier et vulgaire que ça devrait s'écouler comme du Bamboo, collection "humour corporatiste": en cadeaux d'entreprise. De l'investissement financier plus que culturel...
Il paraît dès lors logique que la seule manière des éditeurs alternatifs de se démarquer, c'est de revendiquer une nouvelle radicalité. Dans ce sens, je comprends la position de JC Menu, même si la manière est mauvaise. Mais je crains surtout que cette radicalisation finisse par marquer un fossé de plus en plus important qui rendra difficile les passerelles, qui aboutira à une crise comme celle des années 80. Tout cela est cyclique, mais il y aura des dommages collatéraux, malheureusement.

2. suzy - 22/02/11 12:17
Il n'est plus possible d'opposer "indé" et "mainstream". En effet, les grosses turnes ont maintenant des collections ou des "succursales" (genre Futuro) qui, sans donner autant de liberté aux auteurs que les petits éditeurs classés "indé", tendent à prendre des parts de marché hors du mainstream. Si les "indé historiques" ont des pb (je dis "si" puisqu'il se dit que pour L'Asso, cette faillite serait du flan) cela ne peut être dû à la baisse du nombre de clients : ceux qui lisaient de l'indé n'ont sans doute pas arrêté et la BD devenant année après année incontournable dans l'édition, le nombre d'aficionados ne peut décroitre. Pour expliquer ces pb des "indé" (s'ils sont avérés ...), je miserais plutôt sur le fait que les gros viennent chasser sur leurs terres, les privant de nouveaux arrivants ... tels que ma gueule par exemple et captant peut-être aussi les meilleurs auteurs typés "indé" ... il n'y aurait alors pas de "crise de la BD indé" mais une "crise des petits éditeurs dédiés à l'indé" ... nuance! ... enfin ceci n'est q'un avis extérieur et ... neutre du coup! (;o)

1. nem° - 22/02/11 11:14
Pas besoin de tourner autour du pot : on voit bien en ce moment qu'Ego comme X ou même L'Asso ne sont pas au mieux. Sans jouer les Cassandre, ne peut-on, ne doit-on pas y voir la fin d'une époque et, peut-être, la scission définitive entre le mainstream 48 pages et une bande dessinée plus mature, plus sophistiquée, plus intelligente? J'ose les mots, je suis poète combattant!




 


Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio