Comment a évolué la distribution de la BD ?

Ah ben tiens, là en tant que fils d'ancien libraire, je dois pouvoir répondre... :o)
Situons d'entrée l'époque : 1965-1980 environ, ma mère ayant été libraire (et ayant participé contraint et parfois forcé à la vie du magasin) durant cette période, ça vous donne déjà une idée du nombre de BD que j'ai pu lire pendant tout ce temps... :o)))
Mais je m'écarte du sujet...
Donc, à cette époque bénie, les librairies BD n'existaient simplement pas, il devait bien exister quelques antiquaires ou quelques bouquinistes mais rien de comparable à aujourd'hui. Donc disais-je, à cette époque on achetait ses BD dans des librairies généralistes (tabac-journaux pour les ceusses qui verraient pas...) et rien, mais alors rien, n'était fait pour la promo. Ah si, on avait un présentoir tournant où on glissait les quelques albums Dupuis brochés à 49 BEF (8 FF) mais des c... style Valhardi, Jerry Spring, Marc Dacier, Johan et Pirlouit...des petits trucs inconnus qui venaient de sortir... :o)))
Pas de promo donc ventes limitées aux fêtes ou aux cadeaux d'anniversaire (y'avait pas de Nintendo ou de Pokemon à l'époque...) et les BD ne prenaient pas beaucoup de place en librairie. L'approvisionnement se faisait via les Messageries de la Presse, organisme distribuant journaux, revues et quelques livres dans les librairies durant la nuit (ça existe toujours).
Parfois mais plus tard alors on a pu commander directement chez l'éditeur ou chez des grossistes.
Ce n'est pas qu'on avait honte d'en vendre mais c'était quand même très limité et on ne poussait pas vraiment...
Le changement a été perceptible vers la fin des années 70 où les premières librairies BD se sont ouvertes à Bruxelles (Pepperland) mais on parlait très peu de collections (sauf Deligne), simplement un nouveau type de commerce avait vu le jour. Par après avec le boum de la BD au début des années 80, le paysage a changé et les éditeurs ont afflué tout comme les librairies BD (occase, neuf et collection).
Pour en revenir à la période précédente, donc pas vraiment honteux, pas de BD cachées mais pas la folie non plus. Par contre on était inondé de petits albums (on appelait ça les "petites sal...") du style Blek, Akim, Tarou,...
Là par contre on en recevait des tonnes...qui repartaient inévitablement le mois suivant aux invendus (sauf un Fantôme ou un Mandrake).
Disons que ça aurait été la belle période pour se faire la collection Dupuis en EO pour pas cher...j'en ai pas profité, n'étant devenu collectionneur qu'avec les premiers albums Glénat mais là on est déjà beaucoup plus loin...
Voilà une histoire de l'Oncle Morti qui rappelle ses souvenirs de guerre...mais c'est toi qui avait demandé... :o)))
Marc :o)