le Journal de Tintin et celui de Spirou : autopsies

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55. Arnaud - 13/11/99 01:53
La Schlirfographie était assez marrante oui ; Yves Schlirf est d'ailleurs devenu un libraire-éditeur réputé de Bruxelles. Ce qui était drôle c'est que l'Autre avait presque toujours tort et des arguments bidon... (ca m'étonnerait en effet pas que ce soit ce vieux con de Martens) Le tout était illustré par Hislaire (qui faisait l'animation du journal avec Geerts et Frank à l'époque -Yann et Conrad aussi mais de leur côté) et les personnages représentant l'autre et Schlirf n'avait rien à voir avec la réalité (par contre ce sont bien eux qui ont posé pour les photos du duel) Les plus gros réglements de comptes à l'époque avait quand même lieu entre Alain de Kuyssche (rédac chef d'alors de Spirou) et Henri Filippini (Circus) ; celui ci était d'ailleurs assez faux derche et changeait d'avis comme de chemise (Yann et Conrad sont passés de tâcherons à génies à partir du moment ou ils publiés Bob Marone, selon lui...)

54. Lien Rag - 11/11/99 21:13 - (en réponse à : Schlirfographie)
Le duel avec photos et tout, c'était un moment génial, complètement fou et tout à fait "esprit Spirou" (on voit que Gaston Lagaffe était passé par là) mais dans l'ensemble la rubrique elle-même était très décevante; de façon générale la critique BD dans Spirou était nulle. Schlirf, la plupart du temps, ne disait rien du tout (style "forum BD Paradisio dans ses mauvaises périodes"); à une époque, la critique descendait systématiquement tout album non-Dupuis et encensait n'importe quel album Dupuis qui sortait. Par la suite ils ont du se faire taper sur les doigts et donc ils étaient d'une complaisance totale avec tout album qui leur tombait sous la main; ce n'était pas très malin vu qu'il s'agissait justement du début de la crise de surproduction de la BD qui allait mettre fin aux journaux de pré-publication!

53. Léon - 11/11/99 20:30
Vous en souvient-il? Il fut un temps où Tintin affichait les programmes télé dans ses pages, avec un max de photos à l'appui; ce devait être tout à la fin des années 70 ou au début des années 80. En tout cas, c'était au début de la période Vernal, et ça montre bien que Tintin sombrait dans l'ultra-commercial, à l'époque.
Anecdote... Dans Spirou, je ne vous ferai pas l'injure de vous le rappeler (en rhétorique, ça s'appelle une prétérition, hihi), sévissait à une certaine époque une rubrique intitulée "Schlirfographie". L'objet de cette rubrique était la critique de BD, animée par Yves Schlirf, le célèbre libraire, et par son adversaire, qui signait "L'Autre" (je crois me souvenir que c'était Thierry Martens qui se cachait sous ce pseudonyme). Les deux journalistes se livraient à un débat généralement contradictoire sur les nouveautés BD (parmi lesquelles Les passagers du vent, le premier album des Bidochon, La révolution française de Decomble et Pélaprat...). Il y avait des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, ça marchait! A un moment donné, la rédaction avait même publié les photos d'un faux duel entre Schlirf et "l'Autre"; ça faisait un peu mise en scène baroque, mais bon!
Quand la Schlirfographie a disparu des pages de Spirou, le journal Tintin a publié un article assassin où la rubrique était présentée comme une grosse pantalonnade, une honteuse cornichonnerie. Coup de gueule d'autant plus stupide que, si ma mémoire est fidèle, la diatribe ne contenait pas d'arguments solides pour démolir la Schlirfo (le rédacteur de l'article condamnait notamment le fait que l'on ait confié la critique de BD à un libraire). A l'époque, je n'avais pas trouvé ça très fair-play, et mon opinion n'a toujours pas changé!
Ceci dit, Tintin et Spirou m'ont l'un comme l'autre offert de très bons moments dans ma jeunesse, et je n'ai pas envie de prendre parti, ni pour le premier, ni pour le second.
Diplomatiquement
Léon

52. Thierry - 11/11/99 09:11
Moi, il y a un truc que me chiffonne, j'ai l'impression qu'avant, la BD n'etait pas vraiment un metier et que des gens comme Franquin etaient des gens qui ont eu la chance de vivre de leur passion. Evidemment, ce n'eatit pas vrai pour tous, ainsi paape qui doit encore travailler pour faire bouillir la marmite, et le cas malheureux de la veuve piroton, je crois.
Puis le grand mechant marketing est entre dans la danse, le monde de la BD s'est professionalise, on a commence par parler de referendum, de part de marche, de rentabilite... et il est devenu tres difficile pour les auteurs de vivre de leur plume.
Lidwine par exemple se consacre enormement a la pub parce que ca paie mieux. Des gens comme Vatine, Lacaf, etc tentent l'experience du cinema en devenant storyboarder, Frank, Wendling et Conrad rejoignent les grands studios de DA americains pour collaborer a des projets (ou ils gagnent sans doute beaucoup plus en 1 an qu'ici en 5). Idem pour Bezian et la Japon, Prado et la serie animee MiB.
A+

51. Morti - 10/11/99 22:48
C'est vrai qu'il s'exprime mal Fufu, pour un président de tribunal, c'est un comble...ahlala dès qu'on sort d'Audiard, ya plus personne... :o)
Pour ce fameux bouquin c'est vrai que le titre annonce plutôt une comparaison de politiques éditoriales et en réalité on se retrouve avec un inventaire des dessinateurs d'une certaine époque qui dialoguent à bâtons rompus avec Hugues Dayez ce qui est extrêmemnt intéressant en ce qui concerne la personnalité de certains d'entre eux...
J'y ai découvert certaines facettes méconnues de Martin ou Hergé pour le négatif ou de Macherot, Franquin ou Greg pour le positif mais c'est vrai qu'on est loin des hebdomadaires sous-entendus dans le titre.
Pour répondre aussi à Thierry qui évoquait mon âge vénérable, je suis irrémédiablement marqué par la période Spirou de Delporte donc je ne sais pas si mon avis est objectif mais, en ayant l'air d'enfonder des portes ouvertes, cette période et celle de Greg chez Tintin ont marqué les deux hebdos qui par après n'ont plus jamais atteint ce nioveau de qualité et de renouveau. On va encore me parler de l'arrivée de Yann/Conrad etc... mais ce ne sont pour moi que des enfants de Franquin, qui à ce moment ne produisait quasi déjà plus rien. Et si ce n'est pas faux de dire que "la génération Spirou" qui a suivi cet âge d'or a "copié" les aînés en grande partie, je pense que c'est normal mais que les copies sont rarement du niveau des originaux.
D'autre part, je ne retrouve pas chez Tintin cette "famille", cette "descendance" d'un grand auteur comme chez Spirou. A la lecture du bouquin de Dayez, on comprend qu'Hergé n'aimais pas partager, ni le pouvoir ni le succès et que toute personne qui n'adhérait pas à sa vision des choses était écartée, chose impensable avec quelqu'un comme Franquin. On comprend aussi le côté mégalo de Martin, éternellement frustré je pense, le côté modeste de Jacobs qui lui aussi fut "exploité" par Hergé et la politique suicidaire de l'après-Greg.
J'ai lu ce bouquin comme un roman et j'insiste sur le fait que son nouvel ouvrage sur la succession de Hergé est encore plus intense et intéressant, je ne le lache pas...lisez-le vite qu'on en discute... :o)
Marc :o)

50. Signé Fufu - 10/11/99 19:51 - (en réponse à : à Minimum)
C'est vrai que je me suis mal exprimé. Ma déception vient plus du "vide" sur les politiques éditoriale que sur le fond même du bouquin. Mettons que le titre était mal trouvé :o{))
Comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas encore fini le livre (mais ça avance, ça avance), je suis en train de rattraper mon retard sur Blueberry en m'en tapant deux chaque soir, et je me suis fait le 1er tome du Transperceneige... ouf ! Mais je disgrèce.
Pour "Le Duel Tintin-Spirou", je dois quand même avouer que les vacheries que se lancent Greg et Tibet sont assez alléchantes et, c'est vrai qu'il est agréable de voir que Macherot commence enfin à être reconnu (sans compter Cuvelier). Il y a bien quelques éléments à garder. Mais oublions totalement Martin... ce qu'il dit est complètement faux, je crois que les Tintinologues (et Tintinophiles) sont d'accord pour dire qu'il divague complètement. Il tente à la fois de se mettre en avant et utilise tous les moyens pour flinguer Hergé post-mortem. Le procédé est assez logique, d'ailleurs.
Il y a un élément qui ressort assez dans le livre (entre autres chose, je le précise), c'est la place des référendums du public. Il semble que la technique, utilisée dans les deux hebdomadaires, ait eu plus d'influence dans la politique éditoriale de Tintin que celle de Spirou. Greg s'y est totalement opposé (il explique pourquoi), mais il semblerait que cela ait été en augmentation après son départ. Ne serait-ce pas encore un élément pour expliquer la décadence de Tintin ?

49. Minimum - 10/11/99 19:29
A mon tour de te répondre, Fufu. Je dirai humblement que ce livre m'a sans doute appris des choses que la plupart d'entre vous saviez déjà. Par exemple, j'ai dit que l'interview de Greg m'avait passionné plus que toute autre, mais je crois comprendre que Greg s'exprimait souvent, et que pour ceux qui l'avaient suivi, ses propos du "Duel Tintin-Spirou" ne représentaient pas grand'chose de neuf. C'est vrai que Jacques Martin ne se prend pas pour n'importe qui, mais j'ai tendance à le croire lorsqu'il affirme avoir donné plusieurs idées à Hergé pour ses derniers "Tintin". Il n'encense pas que lui-même, d'ailleurs: Selon lui, Jacques Van Melkebeke (j'espère que j'ai bien orthographié!) a été pour beaucoup dans les scénarios des Tintin des années 40. Le dessinateur qui m'a le plus étonné est mon idole Raymond Macherot: Voilà un homme qui non seulement ne se prend pas au sérieux, mais qui a aussi du mal à prendre au sérieux le métier qui fut le sien. Il faisait du bon travail, pourtant, sans bâcler. L'anecdote qui m'a le plus amusé est celle impliquant Fred Funcken et Jijé: Pourquoi diable Jijé, dont Franquin a dit tant de bien, aurait-il agi ainsi avec un jeune dessinateur qu'il connaissait à peine? Pour conclure, le titre de l'ouvrage est en effet trompeur: Ce n'est pas une thèse sur la rivalité Tintin-Spirou, la culture des deux rédactions, mais une collection d'interviews. Comme je connaissais surtout Franquin (j'ai lu "Et Franquin créa la Gaffe" de Numa Sadoul: Passionnant mais il faut avoir à sa disposition toutes les oeuvres de Franquin pour pourvoir suivre les propos échangés entre Sadoul et Franquin) et fort peu tous les autres, j'ai beaucoup apprécié.

48. Signé Fufu - 09/11/99 14:53
Non, non Pata, n'oublies pas que nous sommes de la même génération :o{)) D'ailleurs, le Spirou dont tu parles, je l'ai moi même évoqué au début du sujet. Il y a une période dans les années 80 où Spirou était vraiment novateur.
Pour répondre à Thierry, figurez-vous que je me suis acheté le maintenant fameux "Duel Tintin-Spirou" ce week-end (hé oui, à la rencontre !). Mais je suis assez déçu. On est très loin d'une véritable étude des deux journaux. C'est tout juste s'ils sont nommés et il n'y a quasiment aucune réflexion sur les politiques éditoriales. C'est plus un ensemble d'interview où des auteurs parlent d'eux, d'eux, voir d'eux.
A noter quand même un petit plus avec Leblanc, Tibet (gasp, ça fait deux fois en moins de 6 mois que je lui fais un compliment) et Delporte. Mais il faut chercher dans l'ensemble pour trouver 6 ou 7 phrases d'informations. C'est peu.
Je n'ai pas fini le bouquin (j'en suis à la moitié de l'interview de Franquin) et il est assez amusant de noter que le plus intéressant là-dedans est le commentaire de Thierry ! Ben oui, ce n'est pas vraiment les propos que tu retiens, c'est plus la personalité des interviewés. Car qu'est ce qui ressort du livre ? La gueguerre Tibet/Greg, la fadeur de Dupuis qui devait penser que le journaliste n'irait voir personne d'autre que lui et que ses "c'était formidable", "quelle équipe extraordinaire" et ses trous de mémoires fort pertinents seraient pris pour argent comptant. On peut aussi retenir qu'il est vraiment inutile d'interroger Martin et que Delport n'aime pas Martens (et cela n'a certainement rien à voir avec la bataille qu'ils se sont mené pendant l'aventure du Trombone).
Non, franchement, il y a peu de choses à tirer de ce livre sur le duel Tintin/Spirou, l'avis des lecteurs (dont certains se sont déjà exprimés ici) paraît plus objectif et nettement plus développé. Un comble...

47. Pata - 09/11/99 12:29
Marrant, moi, dans l'ordre chronologique, j'ai été un lecteur de : - Le journal de Mickey - Pif Gadget - Spirou - Le journal de Tintin avec un longue période de recoupement pour les trois derniers, Pif s'arrêtant le premier. Je parle ici de la période fin 70 début 80, donc une mauvaise selon vous. Je ne connais pas la période d'avant ça. Je n'ai pas souvenir avoir jamais mis les deux en concurrence dans mon esprit. J'achetais (pardon : ma mère m'achetait) les deux et les lisais avec le même plaisir. Je dois avouer que ce qui m'y intéressait étaient les prépublications. Ils m'ont permis de découvrir des BDs comme XIII, Germain et nous, Kogaratsu, Soda, le gang Mazda ou des auteurs comme Hermann. Mises à part la première et la dernière citation, ce sont en fait des BDs ou des auteurs que je prenais plaisir à lire mais que je n'aurais jamais achetés (et pour certaines que je n'achèterais toujours pas). Pour moi, les deux journaux étaient équivalents, même si, en dehors de tout sentiment de préférence, je ne ressentais pas la même chose pour chacun. Tintin me parassait peut-être plus sérieux dans sa mise en page et Spirou plus "délire"... Mais c'est un souvenir assez lointain, et j'étais jeune. C'est vrai que je me rappelle m'être souvent demandé pourquoi le journal de Tintin s'appelait comme ça, vu qu'on n'y voyait quasiment jamais Tintin, contrairement au journal de Spirou (ou de Mickey, ou même Pif). Mais bon, j'arrête avec mes souvenirs d'enfance et mon non-duel entre Tintin et Spirou et je vous laisse continuer vos analyses, en me disant que j'ai raté plein de choses en naissant si tard et qu'il faudrait que j'achète le bouquin dont vous parlez tout le temps. Pata

46. Thierry - 09/11/99 08:42 - (en réponse à : a Froggy)
Hugues Dayez se limite a ce qu'il considere comme l'age d'or, soit de l'apres-guerre jusqu'au debut des annees 70 (en gros apres le regne de greg et delporte). Il dit d'ailleurs carrement qu'il considere qu'apres, les journaux se sont limites a s'autoparodier en faisant du sous-peyo, etc.
Ca parait dur, mais c'est vrai que j'ai pas vecu cette periode de l'interieur. Faudrait l'avis d'un lecteur a l'age venerable et canonique (comme Morti ????).
En plus, si on multiplie les interviews, on risque d'arriver a une brique de 600 pages plutot indigeste ;o)

45. froggy - 09/11/99 00:49
Je viens d'acquerir le livre que j'ai litteralement devore. Il est passionnant mais malheureusement fort incomplet. En effet, comment se fait-il que l'auteur n'ait pas interviewe des gens comme Herrmann, Vance, Aidans, Graton (cote Tintin) et Lambil, Cauvin, Leloup, Gos, Seron, (cote Spirou). En effet, les interviews de Leblanc et Dupuis sont tres interessantes a lire parce que ce sont des personnes qui sont rarement interrogees, il en est de meme pour Delporte (et moins pour Greg qui s'est souvent entretenu en public). Par contre, il aurait ete interessant d'avoir le point de vue de Thierry Martens, qui prit le relais de Delporte a Spirou et qu'Hugues Dayez aime visiblement peu. En effet, c'est lui qui a du faire face a la concurrence de Tintin et Pilote chacun dirige par 2 genies de la BD, Greg et Goscinny. On se rappelle que c'est en 67 que Spirou connait une hemorragie d'auteurs tels que Goscinny, Morris, Paape, Jije, Franquin cessant de dessiner Spirou, Charlier cessant quasiment d'alimenter le journal de ses series. Quoiqu'on pense de lui, personnellement, je pense assez comme Hugues Dayez, on ne peut que le saluer d'avoir su garder le cap a un journal qui alors semblait assez en peril. Dommage que cela manque dans ce bouquin.

44. thierry - 08/11/99 08:42 - (en réponse à : a signe fufu)
Fufu,
Tu me demandais ce que je pensais du duel Tintin-Spirou. Voici ma critique:
Hugues Dayez (qui aime et connait la BD) se penche sur l'age d'or de la BD belge, c'est-a-dire a partir de l'immediat apres-guerre jusqu'a nos jours. la France avait alors un tgv de retard, et appreciait assez peu de se faire envahir par les auteurs belges, d'ou une censure affligeante de ridicule (ni armes, ni femmes… je crois que Charlier a beaucoup eu affaire a ces censeurs mal-embouches a une epoque). Il paraitrait meme qu'il fut question d'une loi imposant un quotat d'auteurs francais pour accepter les magazines de BD etrangers sur leur territoire, heureusement cette horreur n'est pas passee (et que la france a plus que rattrape son retard).
Les 2 premieres parties s'interessent a Tintin et Spirou separement. Elles contiennent des interviews des 2 editeurs respectifs, des 2 redac' chefs "historiques" (Greg et Delporte) et des auteurs plutot representatifs. Pour Tintin: Martin, Craenhaels, les Funcken Tibet et Van hamme (qui represente le lien entre age d'or, via cuvelier, et modernite); pour Spirou: Franquin, Roba, Peyo, Will et Morris. Dans une derniere partie, HD s'interesse aux transfuges: Macherot, Paape et Uderzo (dont personne ne semblait vouloir, il y en a qui doivent regretter apres coup…).
Une foule d'anecdote se retrouvent au fil des pages, parfois racontees selon plusieurs point de vue, ce qui est parfois edifiant. Charles Dupuis est quasi ridicule dans son interview, a force de paternalisme et de fausse naivete, la ou leblanc assume plutot sa position d'homme d'affaire.
Du cote dupuis, l'influence de Jije est evidente (Will, Morris et Franquin sont passe entre ses mains) ainsi que celle du Dessin Anime, par lequel Morris et franquin ont commence leur carriere, alors que tintin semble beaucoup plus teinte d'academisme parfois tres coince (entre autre a cause d'herge qui au debut faisait de la resistance - enfin!! pourrait-on dire ;o)).
Il est d'ailleurs bizzare que du cote TINTIN, les auteurs cites soient plutot desuets (Funcken, Craenheaels, Tibet qui n'est pas un foudre de modernite) et marques par cet academisme (Martin, qui est d'ailleurs hautement antipathique, au vu de cette interview, en tout cas tres pretentieux), alors que du cote SPIROU, les auteurs cites restent tres apprecies (qui oserait critiquer Franquin, Peyo…) et populaires (Roba, Morris ou Will). A croire que Spirou etait des le depart plus moderne et a mieux resiste au passage des annees (sans doute grace a la relative anarchie qui y regnait).
En tout cas, ce qui est sur, c'est que le grand gagnant de ce duel, ce fut le lecteur, et qu'une telle situation d'emulation ne se retrouvera sans doute plus jamais. Et ce qui ressort d'ailleurs de toutes ces interviews , c'est que les auteurs sont tous certains que maintenant, se lancer dans la BD est devenu beaucoup plus difficile et que certains d'entre eux n'y trouverait plus leur place. Quand Paape (valhrdi, luc orient, marc dacier… mais aussi professeur d'andreas, cossu et berthet entre autres, quand meme pas des manchots) reconnait que s'il continue encore la BD maintenant, c'est moitie par plaisir, moitie parce qu'il faut payer son loyer, ca donne quand meme a reflechir (la ou Uderzo, Van Hamme ou Roba pensent surtout a l'entretien de leur piscine ou de leur court de tennis ;o)).
En bref, ce coute 26 euros en belgique (je sais pas combien en france), mais ca les vaut largement. J'ai pris un reel plaisir a lire ce livre et il m'a appris plein de choses (et mis a mal pas mal de fausses idees que j'avais sur cette periode que j'ai evidemment pas connue, probleme de synchronisme astral…)
A+

43. Signé Fufu - 04/11/99 19:04
Keyan, mettons qu'il te manque un petit quelque chose qui fait mieux comprendre tes choix de séries ;o{)))
Thierry et Minimum, et alors quelles conclusions en tirez-vous, vous qui avez ce bouquin (qu'il faudra que je lise un jour) ? Maintenant que vous avez l'avis des auteurs, et le votre propre en tant qu'anciens lecteurs... Quid de vos commentaires ?

42. Keyan - 04/11/99 17:21 - (en réponse à : oula, j'ai jamais lu)
ni l'un , ni l'autre... jamais. c grave??? j'ai rate bcp de choses??? (apres, mettons, 1985, quand j'ai commence a savoir lire...)

41. thierry - 03/11/99 08:44 - (en réponse à : a minimum)
ce qui est surtout marrant, c'est de comparer les points de vue. Quand on met en // les versions de charles dupuis et de ses auteurs, c'est edifiant.

40. Minimum - 02/11/99 19:01
Thierry, je ne sais si tu seras d'accord, mais pour moi, l'interview la plus intéressante du "Duel Tintin-Spirou" est nettement celle de Greg, et je ne dis pas cela parce qu'il vient de nous quitter. En effet c'est un bouquin qui vaut son prix (assez cher pourtant, en tout cas de mon côté de l'Atlantique).

39. thierry - 02/11/99 09:08
je suis en train de lire "le duel tintin-spirou"... c'est passionant. j'ai termine la partie relative a tintin, et j'gnorais qu'herge avait a ce point influence le contenu du journal a ces debuts, avec un comportement reac'. il admirait le dessin d'hermann pour son dynamisme mais n'en voulait pas trop dans son journal parce que ce n'etait pas son genre de BD. il n'aiamit pas goscinny qui n'a pas fait tres long feu et gotlib aurait ete quasi crucifie s'il avait ose mettre un pied chez tintin...
c'est vraiment un tres bon investissement (640 bef, aux editions luc pire)
A+

38. Dominique - 31/10/99 15:02 - (en réponse à : sabat@club-internet.fr)
Je crois qu'effectivement, on se souvient de la période Tintin-Greg rédacteur en chef, car c'était un festival chaque semaine avec des séries fortes, variées et passionnantes mais les 3/4 du journal était scénarisé par Greg ! Et sans faire injure aux autres scénaristes, on ne se rappelle pas des autres séries ! Ah si ! quand même Jacques Martin ! On n'aime ou on n'aime pas mais ça tenait la route ! Spirou, au même moment était complétement dans les limbes, ce qui m'avait fait abandonner ce journal... Après il a repris un peu de vigueur avec le " Trombonne" et l'arrivée de quelques trublions comme Yann et Conrad et quelques séries de qualités comme Yoko Tsuno ( qui a bien vieilli par la suite... ). Tintin pendant ce temps là s'est consumé petit à petit, on y a même vu Blueberry ! Un fourre tout incroyable sans ligne directrice... Le gros problème, c'est que ,par ailleurs , existait Pilote et qu'à côté de cela nos deux héros avaient bien du mal a surnager ! Après Pilote a eu ses problèmes, des tas de fanzines, puis de nouveau magazines plus adultes sont apparus et Tintin a rendu les armes ! Toute cette période glauque a heureusement correspondu pour moi a un abandon progressif de la lecture d' hebdomadaires de BD et l'achat plutôt régulier de Mensuels BD... Spirou ? Pendant ce temps là a suivi son petit bonhomme de chemin jusqu'à maintenant où il reste le seul hebdomadaire sur le marché... Et j'ai déjà ecrit ,par ailleurs, qu'actuellement, c'était un journal très lisible, bouillonnant d'idées, de nouveautés, avec des intervenants qui n'hésitent pas à se moquer d'eux même et certains numéros d'anthologie ( comme celui entièrement dessiné pas Bercovici...)... Si le souvenir du journal Tintin est moins vivace, c'est sans doute aussi parce qu'il est mort depuis un certain temps et puis, je me demande si le fait d'avoir eu une édition française et belge ne l'a pas handicapé aussi ? Voilà mon commentaire, il vaut ce qu'il vaut... Amitiés :-) Dominique

37. Magda - 30/10/99 13:09
S'agissant du journal de Spirou je suis étonnée que personne n'en relève l'aspect extrèmement bondieuseries et bien pensant. Je possède des reliures éditeurs n°67 jusqu'à 74 ce qui donne les années 59,60. Je n'étais pas née à l'époque,mais il est sûr que Spirou était politiquement correct! Dans le même journal on lit une merveilleuse histoire de l'oncle Paul: c'est un patron qui seul va sauver ses ouvrières menacées d'une inondation.Quel chic type! dit la première! Moi je travaillerai toute ma vie pour lui dit la seconde.etc..etc.. BD suivante la vie merveilleuse du père Charles De Foucault.Dialogue entre lui et un chef marocain:"ah comme j'aimerais que les français viennent nous apporter leur paix""quand je vois comme les roumis ont civilisé l'Algérie" etc..etc.. Notons qu'en 1959 on était depuis déja cinq ans en pleine guerre d'Algérie.Mais dans la bd suivante on voit Timour massacrer plein d'arabes dans l'Espagne du temps des Maures.Et puis voila une bd qui nous montre la vie de Winston Churchill avec l'épopée des français libres de Charles De Gaulle,lequel a pris le pouvoir en France depuis un an.Merci,Spirou! Je pourrais continuer comme ça pendant longtemps.Pour moi c'était vraiment du religieusement très très correct!!!

36. Arnaud - 29/10/99 13:47
Pas envie d'être aussi catégorique, pas envie de choisir. Il y avait des bons auteurs dans Spirou et dans Tintin. Evidemment, Delporte avait des tas d'idées qui liaient la sauce. Mais d'un autre côté Charles Dupuis était un salaud. Alors ? Hop, pas le temps.

35. thal - 29/10/99 13:28
En lisant tous les messages de ce sujet, il semble que quasiment tout le monde sur ce forum ait ete dans sa jeunesse plus "Spirou" que "Tintin". Tintin a donc peut etre echoue la ou Spirou aurait reussi: donner aux enfants la passion de la BD, au point que plus tard ils passent leur temps a en discuter sur internet. Les lecteurs de Spirou seraient devenus des collectionneurs de BD et les lecteurs de Tintin des acheteurs de Lucky Luke, XIII et Largo Winch.
Mon frere etait abonne a Tintin et moi a Spirou. Maintenant, j'achete une BD par semaine et lui une tous les six mois.
C'est peut etre pour ca que Tintin s'est ecroule, parce que ses lecteurs, passe un certain age, trouvaient qu'ils etaient trop vieux pour continuer a le lire, alors que les lecteurs de Spirou ne se lassaient pas.

34. Anne-Claire - 29/10/99 11:51
Pour dévier un peu du sujet (mais pas autant que Bob le salaud ci-dessous), je vous signale qu'Hugues Dayez sort aujourd'hui un nouveau bouquin consacré à la BD, et plus particulièrement à Tintin: "Tintin et les héritiers", sur la politique de la veuve d'Hergé et de Nick Rodwell... Et Thierry, si tu n'as pas "Le duel", je peux te le prêter, en échange d'un max de choses issues de ta bibliothèque, hin hin hin! ;0)))

33. BOB le salaud - 24/10/99 17:11
Moi je vous nique tous Tous autant que vous êtes!!!!!!!!!!!!!!!

32. Kazane - 22/10/99 14:33
Hé Fufu, un peu d'attention ! La nostalgie pour le Tintin de la période Greg 1967-72 apparaît dans plusieurs messages! ...pour un Tintin qui n'était pas, justement, qu'un "bête journal pour enfants" ! Tu confonds avec "Tartine", là !!! :-)))

31. Signé Fufu - 22/10/99 14:10
A ce point des commentaires, une chose semble ressortir : il existe une nostalgie pour les différentes époques de Spirou... mais aucune pour Tintin. Aurions-nous touché le point sensible ?
Certe Tintin a eu ses lecteurs, mais aucun d'entres eux n'est venu nous dire "Haaaa le Tintin des années XX, y'avait machin et bidule, et puis les trépidentes aventures de Toto plombier zingueur...". D'ailleurs il existe des collections d'albums reliés de Spirou, Tintin n'a pas (il me semble) de tels fans.
Tintin n'était-il qu'un bête journal pour enfants ? Quelles sont les raisons qui font qu'aucun sentiment n'a l'air d'avoir survécut à sa disparition ?

30. thierry - 22/10/99 09:31
moi, j'ai vraiemnt decouvert spirou vers 1983/84, le nouveau spirou, comme ils disaient dans la pub. C'eatit l'epoque ou sont apparus berthet et cossu. J'avais ete marques par certaines histoires reprises dans "histoires alarmantes", comme celle du cafe ou celle avec la collectionneuse. A l'epoque, je n'aimais pas le dessin, mais les histoires me plaisaient (j'ai d'ailleurs rachete l'album en occase recemment). Il avait aussi un certain marc lummer qui a publie quelques histoires assez bizarre, mais plus de dix ans apres, je m'en rappelle encore, comme quoi ca devait pas etre mauvais ;o)
c'est aussi dans spirou qu'etait passe au moins un des recits d'hermann repris dans abominable (l'histoire des vampires)... une bonne periode, je trouve.
A+

29. Pied d'Arbre - 21/10/99 19:45
... Euh, Froggy, je pense que Kogaratsu etait deja prepublie avant septembre 1983, mais bon, c'est un detail. Quant a Soda, ce n'etait pas celui que l'on connait a present: il etait dessine par Luc Warnant, qui nous avait regale (enfin, moi en tout cas!) peu apres avec un Timothee Octave Wong Chung (ou qq chose d'approchant, je ne suis plus sur du nom), qui m'avait bien plu a l'epoque. N'en deplaise aux fans de Gazzoti (pardon Emilie!), pour moi Soda, ca sera toujours Warnant... Je voudrais moderer un peu mon enthousiasme sur la periode septembre 1983-1986. Avec le temps, on a tendance a etre nostalgique et oublier les defauts du journal de l'epoque: malgre toutes les bonnes series que je citais hier, Spirou a la sauce 1983 s'etait retouve envahi de nouveautes, americaines (Hatshoe, Tiger) et autres (La plus mauvaise BD du monde de Peve), qui n'etaient pas toutes du meilleur gout (je pense aussi a Zowie). Tout ca pour dire que l'on pourrait probablement faire de meme avec les autres periodes glorieuses de Spirou. Pour revenir un peu plus sur le sujet, je dirais que d'apres moi il y avait dans Spirou une certaine chaleur et un esprit d'innovation que je n'ai jamais trouve dans Tintin. J'avais beau acheter les deux, j'etais resolument "Spirou".

28. froggy - 20/10/99 17:39
Il est vrai que cette periode allant de septembre 83 a 1986 fut une des periodes les plus stimulantes pour le journal. Le papier etait de meilleur qualite, 60 pages au lieu des traditionnelles 52. De plus, outre les series sus-mentionnees, on vit aussi les debuts de Kogaratsu, Pierre Tombal et de Soda. Tout cela apporta un sang vraiment neuf au journal. Le seul probleme (il faut absolument que je cherche la petite bete), est que le journal ne devenait plus qu'un support pour la future publication de l'album. En effet, on avait droit a la publication a raison de 11 planches par semaine sur 4 semaines. Il est evident que cela avait ete fait pour satisfaire les gouts du lecteur (le maximum en un minimum de temps). Et c'est certainement la que reside le coeur du probleme, est-ce que le jeune adolescent d'aujourd'hui peut se satisfaire de lire 3 a 4 pages d'une BD etales sur 3 mois alors que 6 mois plus tard, il/elle verra l'album correspondant en librairie. Greg en son temps alors chez Tintin avait trouve un debut de solution avec les maxi-chapitres. Mais il fallait parfois attendre 6 a 8 numeros entre chacun de ces chapitres. Thierry Martens, chez Spirou, avait evidemment suivi le pas. Cela explique peut-etre la raison pour laquelle le Spirou d'aujourd'hui est mainfestement oriente vers les enfants de 8 a 12 ans. En effet, a cet age la, on se soucie peu d'acheter des albums. C'est seulement passe 13 ans que l'adolescent commence a avoir sa propre politique d'achat quand il commence a devenir independant. Et la, il/elle veut le truc tout de suite, sans attendre. Alors pourquoi viser cette clientele sachant pertinemment qu'elle ne suivra pas. Le mauvais cote de cette politique est evidemment qu'il est difficile de denicher les nouveaux talents qui plairont aux adultes si une revue de BD ne s'oriente que du cote des enfants. Alors, quelle est la solution?

27. Pied d'Arbre - 20/10/99 12:00
Spirou a connu des hauts et des bas et je crois que l'on cherche souvent trop loin sa derniere bonne periode. La periode "Delporte" c'etait qq chose, c'est vrai, mais quand meme depuis il y a eu de tres bonnes surprises dans les series/contenu/ambiance du journal. Par exemple la periode ou Spirou a change de tete du tout au tout en septembre 1983 etait epatante. Et la, je rejoins completement Signe Fufu ! Je me souviens encore des numeros qui precedaient ce changement d'ambiance avec chaque semaine la meme annonce: ``le 27 septembre attendez vous a un choc !". A ca pour avoir un choc, on a ete servi: Le prive d'Hollywood de Berthet, les excellents Gully et JKJ Bloche de Dodier, les Bogros de Makyo, les premiers episodes de XIII, des histoires sombres de Cossu, les debuts de Theodore Poussin, et puis aussi "l'hiver de Clown" de la serie Jeremiah d'Hermann, les retour de Blueberry, des Centaures et de Lucky Luke... Et puis cerise sur le gateau, a cette epoque la, Frank Pe nous concoctait un petit Elan toutes les semaines.... On croyait rever !

26. Gilles - 19/10/99 21:51 - (en réponse à : Gillouf@caramail.com)
En fait j'ai l'impression que Tintin avait moins une politique de series que Spirou (du moins à l'epoque ou je lisait ces 2 revues, au debut 80) Les personnages recurrents etaient plus nombreux et revennaient plus souvent dans Spirou que dans Tintin.... Dans Tintin, à l'epoque où je le lisais, les seuls vrais personnages reccurents et reguliers etaient Ric Hochet, Thorgal (du moins dans mon souvenir), les autres me sembler ne pas compter à coté... Alors que dans Spirou, il y avait des series comme les Tuniques Bleues, le Scrameustache, Les petits Hommes, Spirou, Sammy, Le docteur Poche, mais aussi les innomables etc etc.. Bref tout ce dont j'avais besoin à cet age là. Il est vrai aussi que les series "comiques" de TINTIN etait largement plus faibles que celles de Spirou..Car entre un Monsieur Edouard, un Modeste et Ponpon par Wally et Bom ou meme un Cubitus; et un Gaston ... ya qd meme pas photo!

25. Signé Fufu - 19/10/99 19:53
Tout d'abord, j'aimerai expliquer à Slem pourquoi j'ai utilisé le terme "autopsies" dans le titre : certe Spirou n'est pas mort, mais le débat se fait sur le Spirou qui existait à l'époque de Tintin. Il faut quand même avouer qu'il n'a plus grand chose à voir avec le magazine actuel, non ? Et, comme je l'ai précisé dans l'intro, il ne s'agit pas de discuter de l'hebdomadaire d'aujourd'hui, mais des évolutions qu'ont eu deux journaux très populaires qui étaient en concurrence.
D'ailleurs, peut-on dire qu'il y a eu des politiques éditoriales qui dépendaient de ce que faisait l'autre ? N'ayant pas lu l'ouvrage cité plus bas, ceux qui l'ont pourront peut-être répondre à cette question.
Cette question m'est venue en essayant de comparer l'un et l'autre pendant leur "Grande Epoque" respective (mais je manque d'éléments) mais ce qui peut étonner c'est que justement elles ne correspondent pas entre elles. Cela vient certainement du fait que les "bons" auteurs débutants aient été chez l'un ou l'autre, mais jamais chez l'un ET l'autre.
Pour ma part, j'ai un petit faible pour la période de 71 à 76 de Spirou... du moins pour leurs couvertures. Certaines avaient vraiment de la gueule ! Ce que je n'ai jamais trouvé chez Tintin. Et puis la période allant de 83 à 86, la création de Théodore Poussin, les Berthet, Kogaratsu, Jérôme K. Jérôme Bloch etc... tout un tas d'auteurs qu'on découvrait du jour au lendemain et vindieu c'était impressionnant ! Par contre, c'est vrai que l'on a eu des périodes très éprouvantes.
Je conteste absolument que Spirou doive sa survie à la création du "Petit Spirou" ! Si cette série fonctionne très bien, ce n'est pas elle qui soutien le journal. Par contre, on peut éventuellement dire que la série Spirou doit sa continuité à Tome & Janry. C'est vrai que sans eux, je ne sais pas trop où ça aurait pu aller.
Une dernière remarque (la vache, mon texte va dans tous les sens !) : c'est vrai qu'à partir du moment où un magazine de BD commence à faire plus de rédactionnel que d'albums on peut s'inquiéter de sa santée. Il y a eu un moment (genre 81) où Spirou comportait un cahier central en N&B avec des articles sur la musique, le ciné etc... Quand au contenu BD, je n'en garde pas un super souvenir. Ca dit quelque chose à quelqu'un ?
Quand au Tintin des années Greg, c'est vrai qu'il était bien... sauf qu'il dépendait entièrement de son rédac'chef. Si bien qu'une fois parti, le journal a perdu pas mal de sa consistance. D'ailleurs le genre "aventure" avait déjà fait pas mal de dégats dans les rangs des lecteurs, car Pilote était passé par là !

24. Woody the Wacky - 19/10/99 18:16
Une autre grande différence entre Spirou et Tintin est que Spirou était plus "wallonisant". Je pense à Walthéry, à Cauvin, à Mitteï, qui usaient volontiers de jurons typiquement wallons, qu'ils plaçaient dans la bouche de joyeux paysans comme l'oncle de Bonaventure, ou de personnages populaires haut en couleurs, comme Jules dans "Le vieux bleu" (Le vieux bleu qui a été traduit en wallon et dont on a tiré également une pièce de théâtre en dialecte).
A Slem : Tiens, Mitteï, voilà encore un nom que l'on a retrouvé dans les deux magazines, de même que Vicq.
Amicalement
Tonton Woody

23. Helium - 19/10/99 12:53
S'agissant de la prépublication des albums dans Spirou et Tintin je voulais juste ajouter qu'elle avait une conséquence drolatique ,à savoir la dernière case en bas de la double page,à droite,qui devait poser une interrogation au lecteur pour le fidéliser et lui donner envie d'acheter la suite la semaine suivante. C'était donc la case des "bang",des "Tintin au secours" des "damned" etc..etc..et il fallait attendre une semaine pour assister au dénouement...

22. Kazane - 19/10/99 10:36
C'est vrai que l'âge d'or de Tintin a été la période Greg 1967-1972, surtout juste avant la phase "Hebdoptimiste" : il y avait des tas de bédés scénarisées (d'excellente manière) par le grand Greg, des tranches en "Maxi-chapitres", un courrier des lecteurs passionnants, et même un Michel Vaillant intéressant,dramatique, humain, bref, "gregien" : Série Noire. Et les Panthères ! Ah ! les Panthères ! L'Hebdoptimiste, avec les posters de vedettes et les autocollants débiles, soit, c'était bouffon (surtout qu'en Belgique, Tintin continuait je crois à paraître en version "normale" avec des couvertures signées Vance ou Hermann et non pas Sheila et Ringo en photo !). MAIS BON : si on a conservé ces hebdos-là, on se paie un sacré trip nostalgie en les refeuilletant : toutes ces vedettes oubliées, ces photos de Bébel jeune, Delon interviewé par Drucker, etc. Un document sociologique. Après, en 1975, il y a eu la plus triste période Tintin : le retour du héros avec les Picaros, Blueberry, Luc Orient, OK, mais aussi des conneries US comme Le Fantôme du Bengale, Agent X-18, qui n'avaient rien à faire dans Tintin ! Et plus tard, avec les années 80, l'omniprésence des satanés "jeunes auteurs débutants, laissons-leur leur chance" qui encombraient une bonne moitié (sinon plus) du journal et le faisaient ressembler à un fanzine. Sans compter que du côté des pros (Brelan de Dames !) ce n'était pas terrible non plus. Spirou, lui, lorsqu'on le relit en parallèle, ce n'était guère mieux. Mais tout de même, il y a eu cette période au début des années 80 - en gros, la période "hauts de pages de Yann et Conrad" - où le journal était vraiment excitant à acheter, même si on avait plus de dix ans (ce qui n'est plus le cas maintenant). Conclusion : je me pose une question : l'excitation qu'on avait à acheter ces hebdos dans leurs "bonnes périodes" est-elle encore ressentie aujourd'hui par des lecteurs qui se dirigent sur leur Maison de la Presse la plus proche ? Si oui, ils achètent quoi ???

21. gael - 19/10/99 01:21
je ne suis pas d'accord avec lien rag car j'étais un fidèle lecteur de tintin et je peux dire que je me suis passionné de semaines en semaines pour certains héros du journal ( surtout pour Rork d'andréas, que tout le monde semble oublier ici lorsqu'on parle du journal tintin ). De plus nombres de bd de qualité ont paru dans tintin: neige, hugo par exemple. En fait le problème de tintin c'était l'alternance de grosses daubes ( les casseurs par ex )et de trucs super biens .A forcee on ne l'achetait plus que pour lire la moitié, tout le reste était bon à jeter. L'autre point négatif c'était la monotonie du journal ( à la fin de sa vie ), beaucoup de séries n'étaient plus drôles, les thèmes étant épuisés : monsieur édouard, Gord ( alors que les 2 premières histoires étaient super bien ), clin d'oeil....on avait l'impression de lire le même journal toutes les semaines Surtout ils ont lancé 1 nouvelle formule en abandonnant quasiment la bd ( tintin reporter je crois), s'ils avaient gardé l'ancienne formule en donnant leur chance à de nouveaux auteurs le journal serait encore la. Pour spirou, je ne suis pas un grand connaisseur mais je crois que c'est grâce à l'arrivée de tome et janry , de leur "petit spirou" ( un bonheur que cette série) et de leur façon de dessiner qui donne à leurs bd 1 style propre, que le journal a retrouvé 1 public.( mais je peux me tromper) gael

20. Lien Rag - 18/10/99 23:27
Je m'étonne de voir que personne ne parle de la différence majeure à mon avis entre ces deux revues, qui est le réalisme (ou la rigueur dans le scénario): toutes les BDs de Spirou sont soit réalistes soit semi-réalistes; ou, lorsque qu'il s'agit de fantastique ou de SF, avec une certaine précision dans le monde crée et ensuite une logique interne assez rigoureuse. En bref, dans Spirou quand on est sur terre on y est, et quand on y est pas on sait où on est, quand on est et pourquoi. Par contre la grande majorité des BDs Tintin (à part Comanche, extraordinaire étude sociologique de la pénétration des rapports de production capitalistes dans l'Ouest sauvage) sont très très imprécises quand à leur univers de référence. Evidemment c'est plus facile pour l'auteur, mais à terme puisque tout peut arriver, que l'auteur ne s'impose pas une sorte de pacte de vraisemblance avec le lecteur, il n'y a plus la possibilité de suivre une série, de s'identifier, de s'accrocher à un personnage, de s'immerger dans un monde puisque qu'il n'y a plus aucune sécurité. Non?

19. Slem - 18/10/99 23:02 - (en réponse à : stephane.lemaire@swing.be)
Autopsie d'une journal qui vit? Pincez-moi. Spirou vit toujours!
La comparaison des 2 titres peut se faire à plusieurs niveaux: la pagination ,le rédactionnel, les B.D., la période, les éditeurs, le lectorat, les auteurs, les contraintes du marché.
Les convictions religieuses de Mr. Dupuis valaient bien celles d'Hergé.
Tintin a comporté plus vite plus de pages que Spirou, a été plus rapide a être imprimé tout en couleur et a disparu le 1er.
Même si les transfuges des auteurs étaient plutôt rares, on retrouve quand même Franquin, Will, Macherot, Wasterlain , Benn, Desberg, Rosinski, Denayer, Duchateau, Godard, Greg, Hulet, Hermann dans ces 2 hebdomadaires.
sociologiquement Spirou était peût-être plus populaire et Tintin plus bourgeois.
Les périodes de référence dépendent de notre vécu. La mienne étant de 1971 à 1975 où je courais chaque semaine chez le libraire chercher les 2 hebdos.
L'influence du rédacteur en chef étant prépondérante quant au choix des auteurs, des B.D., le reste est aussi à l'avenant.
Les choix éditoriaux influenceront aussi la vie des journaux (le tout à l'album a raccourci les délais de prépublication (maxi-chapitres, 4 albums en 1 mois....)
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le duel Tintin/spirou de mais je regrette que l'auteur n'a pris en considération que les 2 ères générations d'auteurs (le pionniers et les années 50/60).

18. froggy - 18/10/99 22:22
A l'instar de beaucoup ici, mon enfance, adolescence et passage a l'age adulte (bye bye Peter Pan!), on ete marques par la lecture reguliere et hebdomadaire de Spirou. Pourquoi Spirou et pas Tintin, me demanderez-vous? Et bien tout simplement parce qu'a l'age ou les BD ont comnmence a m'interesser, Spirou etait bien et Tintin ne l'etait plus. En effet, en Septembre 1972, Dargaud, editeur de Tintin-France a decide de modifier la maquette de son autre titre phare avec Pilote pour l'appeller Tintin-L'Hebdotimiste. Le journal ne contenait plus que 40% de BD en moyenne et beaucoupo de reportages sur des sujets dits "jeunes"; vedettes de la chanson du moment, tels que C-Jerome, sur le nouveau Belmondo de l'epoque, sur le cascadeur americain Evil Knievel, je dis ca de tete parce que c'est bien vieux tout ca! On croit rever tellement c'etait nul. Tout ca pour dire, que le journal n'a pas mis longtemps a s'effondrer. Comme cela correspond aussi au moment ou Greg quitte sa fonction de redac-chef, c'est aussi une des raisons probables de la disparition du journal qui n'a pas arrete de changer de proprietaire entre 1975 (annee ou Dargaud vend le titre en totale perdition) et l'annee de sa cessation. Pour en revenir a Spirou, il y a quand meme une difference dans le temps que Morti n'a pas precise, Delporte en a ete le redac-chef de 1955 a 1967 (on peut dire que c'est vraiment l'age d'or du journal) alors que Greg est devenu le redac-chef de Tintin en 66 (je crois) pour quitter le poste en 1973. Donc, ces 2 periodes glorieuses pour ces journaux respectifs se sont succedes mais n'ont jamais ete en competition. Il est probable d'ailleurs que les lecteurs du premier se sont ensuite tournes vers le second. Et a tous ceux qui pensent que Spirou etait bien dans les annees 70, il faut commencer a relativiser un peu leur point de vue parce que c'est a ce moment la que le journal a commence a proceder a de nombreuses reeditions afin d'amortir les couts de production en vue de leur future parution en album: Spirou, Tif et Tondu, Gaston, Jacques le Gall, Felix, Ginger, La Ribambelle, etc. Donc, tout n'etait pas merveilleux a cette epoque-la. Cependant, a la grande difference de son concurrent, Spirou a regulierement cherche des nouveaux talents sachant que les autres n'etaient pas eternels, apres tout, le journal avait perdu Tillieux, Hubinon et Jije en moins de 3 ans qui n'etaient pas des petites pointures. En cela, on ne peut que louer le redac-chef de l'epoque. Enfin, une derniere precision concernant la prepublication des Picaros dans Tintin. Elle a effectivement eu lieu de Septembre 1975 a Mai 1976 sur 30 semaines a raison de 2 planches par numero. Et la derniere semaine a correspondu a la publication de l'album. Je suppose que c'etait prevu par contrat. Il est a preciser qu'a ce moment la, Tintin n'appartenait plus a Dargaud. Celui-ci s'etait plonge dans le desastre d'Achille Talon Magazine apres l'echec du Journal de Lucky Luke et au moment ou Pilote devenait mensuel sous la houlette de Guy Vidal, journal qui devait mourir quelques annees plus tard. Ah ca, on peut dire que Georges Dargaud etait un brillant editeur!

17. Minimum - 18/10/99 18:48
Morti, "Les bijoux" ont effectivement été prépubliés dans le Journal, comme toutes les autres aventures de Tintin depuis "Le temple du Soleil". Il n'y a que pour "Les Picaros" que je ne puis confirmer, parce que j'avais déjà lâché la BD à ce moment, mais là encore, la prépublication est fort probable. Mais ce qu'Hélium veut sans doute dire, c'est qu'il pouvait s'écouler plusieurs années entre chaque aventure de Tintin prépubliée, Hergé se faisant de plus en plus lent vers la fin. Tintin était absent du journal durant de longues périodes, surtout qu'il apparaissait moins souvent que Spirou comme présentateur de séries ou figurant dans un gag isolé dans les pages du Journal, etc. Quant aux orientations distinctes de chaque journal, je n'oserais me prononcer, car d'outre-Atlantique où je suis, je ne suis pas très bien placé. Dans "Le duel Tintin-Spirou", déjà cité, il est fait mention à plusieurs reprises de l'influence d'Hergé, qui n'aimait guère tout ce qui risquait de s'écarter le moindrement de la morale catholique. Vers la fin des années 60, Greg l'a finalement emporté sur le Maître, devenant rédacteur-en-chef avec les coudées franches.

16. berre - 18/10/99 18:45
Aaaagh Hugues Dayez, c'est lui??? Je n'avais jamais fait le rapprochement avec ce livre...Bon d'accord je fonce l'acheter.
Bon moi j'étais résolument "Spirou" mais j'ai tout de même eu quelques recueils de Tintin dans les années 70. Voici mes impressions: dans Spirou, tout m'était familier, les surprises étaient agréables et les provocations, s'ils m'enthousiasmaient, ne me choquaient jamais. Dans Tintin, j'ai trouvé des trucs déconcertants que je n'avais jamais vu dans Spirou: Corto Maltese p.ex, ou Simon du Fleuve; des trucs que je n'aimais pas trop mais qui m'ont tout de même marqué - je suppose à cause du côté 'noir', pessimiste ou grave (aussi dans Comanche). Il y avait dans Tintin également une ouverture vers l'esprit des seventies, un peu baba cool, flower power (Jonathan bien sûr mais aussi Olivier Rameau, Tetfol, Adonowai, Marie Meuse et Gilles Roux, ...).Il y avait pas mal de séries soporifiques dans ce genre, j'en ai oublié les noms. Je ne sais pas qui était le rédacteur en chef à cette époque mais je pense qu'ils ont cherché à se renouveler dans cette direction et c'est peut-être là qu'une partie du pûblic a laché.
a+

15. thierry - 18/10/99 16:32 - (en réponse à : en matiere de censure...)
le roi dollar, sammy numero 8, fut, je crois, interdit en france parce qu'il mettait en scene des policiers corrompus (pas beau, pas beau),
buck danny a aussi eu beaucoup de problemes (dont le cycle de coree longtemps interdit en frnace et le 3e qui commenacit en coree, avec un avion "fantome" qui disparait brusquement et danny est rappele comme instructeur)
en 74, je l'ai deja dit, griffo avait repris modeste et pompon avant de se faire virer pour avoir dessine les 2 heros dans le meme lit (mais pas maries, honte)
rematquez d'ailleurs que dans route de nuit, je crois, on surprend papa maman vaillant au saut du lit... en lits jumeaux...
il y avait aussi les fameux doigts pointes pour simuler les armes...
si'ces charmants censeurs jetaient un oeil sur LW ou quelques autres, l'apoplexie les guetterait mechamment.
A+

14. Morti - 18/10/99 15:36
Fufu : je comprends mieux ton appellation "traditionnel" vu comme ça. C'est vrai que Spirou avait un côté plus "classique" mais dans le bon sens et c'est vrai aussi qu'il m'a semblé plus novateur dans les années 80...question d'époque... :o) C'est vrai aussi que pas mal d'auteurs Spirou (période du Trombone) sont devenus aujourd'hui des "pointures", je n'ai pas de telles références chez Tintin hormis peut-être Rosinski mais je ne suis pas certain de l'époque. Helium : quand je dis "absent du journal", ça sous-entend 2 choses. D'abord je ne suis pas certain du tout que TOUS les Tintin soient parus en prépublication dans le journal (Les Bijoux ?) et ensuite au rythme de parution des aventures de Tintin, on ne peut pas dire qu'il squattait les pages de l'hedbo alors qu'à l'époque on avait toujours droit à Spirou dans l'hebdo ou alors on le mentionnait souvent, il faisait partie intégrante du journal. Je n'ai pas ce souvenir avec Tintin. Pour les interdictions de Jacobs, il y en a 2 célèbres : une pour la danseuse en tutu dans une page de La Marque Jaune qu'il a dû corriger (pourtant vraiment minuscule) et l'autre plus importante pour l'album Le Piège Diabolique qui lui, fut carrément interdit en France pour "violence extrême et images pouvant choquer les jeunes lecteurs"...comme les temps changent... :o)))) Mike : c'est vrai que lorsqu'on lit les noms de ces auteurs, on peut s'imaginer ce que Spirou AURAIT PU devenir...ça laisse rêveur... Thierry : vas-y, "mon gars", tu ne regretteras pas cet achat, je me suis régalé et ai appris pas mal de choses. Je ne connais pas ton opinion sur Hergé mais après avoir lu ce bouquin, tu reviens m'en parler, ok ? :o))) Marc :o)

13. thierry - 18/10/99 15:02
j'ai toujours eu l'impression que spirou etait plus vivant. on n'avait pas simplement des series a suivre et des histoires courtes, mais aussi des "activites" (les ads, les pages starter,etc.), des a-cotes comme le trombone, des troubles-fetes (gaston, yann et conrad), la ou tintin gardait effectivement cette image plus conformiste (plus catho ??????). tout ca a bien change maintenant, il spirou n'est plus qu'un outil promotionnel sans reel profondeur (et hyper cible 10-14 ans, donc pas vraiment ma tranche d'age ;o)))
cela dit, je me diasais pas plus tard que ce WE que le duel tintin-spirou faisait partie de mes achats prioritaires... les grands esprits se rencontrent ;o)
A+

12. Philactère - 18/10/99 14:51 - (en réponse à : Charlier@mail.club-internet.fr)
Réponse à Totoche :
Dupuis racheté par le groupe "Ampère" ? Euh...faut arrêter de fumer la moquette ! ;0) Déjà que Casterman est un vente, faut pas y rajouter Dupuis qui pour l'instant appartient à...Albert Frère ! C'est Dargaud et donc maintenant Le Lombard qui font partis du groupe "Ampère" !
Ah lala ! C'est petits jeunes qui confondent tout ! ;0)
Phil

11. Signé Fufu - 18/10/99 14:44
Haaaa, un moment j'ai cru que ma question n'intéressait personne !
C'est vrai que je n'ai pas daté ma comparaison, contrairement à Morti pour début 60 et Daniel début 80. L'image que je garde est plutôt celle des années 70-80, mais il est intéressant de voir toutes les époques.
Je ne vais pas parler du Spirou d'après guerre (et encore moins d'avant), car le journal était "tout seul" ou du moins il était le seul vrai magazine de création BD. La plupart des autres publications étant plus ou moins des copies des comics américains. Là ou l'histoire devient intéressante, c'est avec la création du Journal de Tintin. Malgrè d'importantes différences, ces deux hebdomadaires étaient sur le même créneau : produire des histoires originales avec des auteurs européens (pour ne pas dire belges).
Quand je dis "traditionnel" pour Tintin, il s'agit de sa politique éditoriale qui était fortement marquée par un "style" d'histoire. Tintin était fortement marqué par le type "aventure" alors que Spirou était (à mon sens) plus diversifié. Il a fallu attendre l'arrivée de Franquin pour que Tintin se décide à publier de l'humour. Les autres histoires étaient fortement dirigées vers le réalisme. Ce n'est (je crois) que vers le milieu des années 70 que l'explosion a eu lieu, mais avec quel retard ! Et ensuite, quel déséquilibre : Tintin a totalement changé son fusil d'épaule pour faire beaucoup d'humour, voir beaucoup trop. Le déséquilibre est peut-être à l'origine du déclin (si l'on ne met de côté la désaffection du public pour la BD).
Il y avait un côté "lisse" dans le Tintin début 80, quelque chose de proche du personnage d'Hergé. Un côté gentil et sage qui faisait fureur en 45, mais qui n'était plus du tout d'actualité après les années 70.
Voilà ce que je voulais dire par "traditionnel".

10. Mike - 18/10/99 14:23
Le journal de Spirou a peut-être loupé le coche autour des années 80/82 avec des auteurs intéressants comme Yann et Conrad, Hislaire, Le Gall, Darasse, Bercovivi, Chaland... Je pense que la direction a freiné l'évolution du journal vers un public ados/jeunes étudiants qui aurait pu le rapprocher du Pilote de la grande époque. Par la suite, tous sont parties en allant se faire éditer ailleurs: Circus, Humanos...

9. Helium - 18/10/99 13:56
Si il y a eu des albums Lombard qui ont eu des problêmes avec la censure.Cf par exemple le livre de E P. Jacobs "un opéra de papier",c'est assez curieux de lire tous les démélés de Blake et Mortimer avec la censure!! D'autre part il existe des censures "internes" à l'intérieur même des rédactions.Par exemple j'ai lu dans une interiew de F.Walthéry qu'on (ce "on" veut dire la direction,pas la censure gouvernementale) lui avait refusé des couvertures etc..j'en déduis que Spirou ne voulait courir aucun risque! Pourquoi Morti écrit-il qu'il était curieux que Tintin se référe dans son titre à un héros qui en était absent? Il me semble bien qu'à partir d'Objectif Lune tous les Tintin ont été prépubliés dans le journal. Par contre c'est vrai que beaucoup de grands auteurs ont disparu presqu'en même temps de l'hebdo tintin.

8. Totoche - 18/10/99 13:35
Dans le debat qui etait traditionnel et qui ne l'etait pas, pour moi le fait que Spirou ait eu plus d'ennui avec la censure montre qu'il etait moins conformiste (a ma connaissance, il n'y a pas eu d'album Lombard censuré, meme en partie alors que Dupuis en a eu un certain nombre, pour des motifs qui aujourd'hui feraient pour le moins sourire) Servais et Rosinski ont ete publies tres jeunes dans Spirou, pour des galops d'essai (Mr Archive peut regarder si vous voulez des precisions...). La politique de recherche active de nouveaux talents et de renouvellement du contenu est certainement a l'origine de la survie de Spirou, alors que Tintin n'a pas tenu le coup. Par contre, depuis la reprise par Ampere du groupe Dupuis, c'est la maison d'edition toute entiere qui me semble t'il perd du terrain, meme si la superbe collection Aire Libre est l'arbre qui cache la foret. Votre avis ?

7. Daniel K. - 18/10/99 13:02 - (en réponse à : danielki@ivic.qc.ca)
Il y a eu le fait que Spirou a été plus innovateur vers la fin des années '70, début années '80, une époque importante pour le déclin des journaux bd. Spirou avait différents types de suppléments qui ont pu amener ou maintenir les lecteurs (Trombone Illustré, rééditions des Félix, Ginger, Jacques LeGall, cartes postales de Franquin...) Tintin n'avait pas ça. Surtout, Spirou a su attirer chez lui (ou donner la chance) a une pléiades de jeunes auteurs qui avaient énormément de talent et qui allaient devenir des auteurs majeurs de la bande dessinée pour les prochaines années (Frank Pé, Hislaire, LeGall, Tome et Janry, Geerts, Colman, Warnant, Benn, Berthet, Yann et Conrad, Wasterlain...) ce que Tintin n'a pas fait (Andréas, Rosinski et Servais me semblent ?tre les seuls...) La différence majeure se trouve la. Sans compter que Tintin a publié un certain nombre de séries mal faites et sans intéret (Brelan de Dames, Les Casseurs, Jugurtha, Ian Kaledine...). Dans Spirou il y en avait mais moins (Les Baroudeurs sans fronti?re). Il y a aussi peut-?tre un autre facteur. Les anciens qui faisaient le journal (Franquin, Peyo, Roba, Mitacq, Tillieux...) ont peut-?tre été présent plus longtemps dans Spirou que dans Tintin (Hergé, Martin, Jacobs, DeMoor, Cuvelier...)

6. Morti - 18/10/99 12:45
C'est marrant, Fufu lance un sujet intéressant et il reçoit les références d'un bouquin puis un commentaire sur son auteur mais personne ne lui répond vraiment... Donc je m'y colle... D'abord je suis surpris que tu cites Tintin comme revue "traditionnelle" alors que généralement c'est plutôt Spirou qui a cette étiquette, on parle souvent de l'école de Marcinelle et du style Spirou, typé familial, sans vague et sans dérapage (jusqu'à une certaine époque), plein de bons sentiments. Pour moi c'est plutôt Tintin qui n'avait pas d'étiquette, il n'avait pas vraiment de style, on y trouvait de tout mais pas vraiment une image "maison". Déjà un journal qui portait le nom d'un héros qui ne s'y trouvait plus, ça faisait bizarre mais j'ai le souvenir de héros ou de séries très variées, de dessinateurs au style plus réaliste et une revue moins attachée à ses lecteurs contrairement à Spirou qui dès sa création avait son club ADS (Les Amis de Spirou). De plus à l'époque (fin 50 - début 60), il y avait vraiment deux clans de lecteurs, les "Spirou" et les "Tintin", les gens lisaient rarement les deux chaque semaine (moi j'étais Spirou...) mais les deux périodiques avaient un gros succès et les albums qui en ont découlé sont maintenant de grands classiques. Ensuite les 2 ont subi les influences des rédac'chefs à savoir Delporte chez Spirou et Greg chez Tintin et c'est à ce moment que les 2 revues ont atteint leur sommet, connu leur plus grande richesse. Après, la succession des rédac'chefs a lentement fait baisser leur popularité mais plus chez Tintin que chez Spirou où le support du journal a toujours été présent. Le sabordage de Tintin l'a évidemment fait disparaître et il a fallu attendre quelques années pour voir Spirou redémarrer. Malheureusement (pour moi), le public visé aujourd'hui est vraiment trop éloigné de mes goûts et je ne m'y retrouve plus. Je ne sais pas comment est perçu le journal parmi les lecteurs de 8-15 ans par exemple, ce qui semble être sa cible. Bon j'arrête là, vous avez peut-être déjà des objections, inutile que je m'enfonce plus... :o)))) Marc :o)



 


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