41. RamoNash - 20/06/13 22:44

Il existe un album paru dans les années 80 et que je crois être, sinon le seul à l'avoir lu, du moins le seul à l'avoir goûté: c'était Bingo B. Bongo et son combo congolais. Je le tiens -à tort ou à raison- pour un chef d'oeuvre d'humour absurde et d'esthétique par son jeu de mise en page faisant dialoguer un gag en un planche disposé à droite, avec un dessin à sa gauche lui répond ou le complète. Mais je retiens aussi Bingo Bongo comme témoignant de la limite ultime dans l'épanouissement de cette ligne claire hergéenne (1987 pour la parution, quoique le matériel publié était un peu plus ancien) qui a été fatale à l'auteur de cet album, Ted Benoit, un parcours commencé à la fin des années 70 quand il abandonna progressivement le style underground sous l'influence de Joost Swarte. De fait, il ne publiera presque plus rien de notable, si ce n'est une reprise passablement laborieuse de Blake et Mortimer. Or voilà que paraît un recueil de certains des ouvrages marquants de la période "ligne claire" de Ted Benoit (exception faite de Ray Banana), chez Champaka, entreprise louable en ce qu'elle propose de donner à lire des ouvrages importants de la bd des années 80 devenus introuvables. Il y a un hic. Le Bingo Bongo que j'évoquais plus haut figure bien dans cette anthologie mais ... sa réédition est totalement loupée. Les pages sont floues, conséquence d'un mauvais réglage, d'une avarie technique que sais-je. Et pourtant l'ouvrage est paru malgré tout sans avertissement de l'éditeur alors qu'il s'agit d'un véritable gâchis. Quand on sait que Champaka prétend au titre "d'éditeur d'art, [dont les] éditions à tirage limités deviennent rapidement des raretés" ainsi qu'il est écrit sur la page d'accueil de leur site (http://www.champaka.be/fr). C'est bien triste d'autant qu'ils n'en sont pas à leur premier méfait (le Chaland et les publicitaires de triste mémoire dont l'édition fut elle aussi massacrée). Moi qui pensais que cette parution pourrait redorer le blason de la bande dessinée des années 80 si souvent décriée de nos jours (souvent par pure méconnaissance), eh bien c'est raté ...

40. marcel - 26/04/13 10:34

A l'occasion de la sortie de Camera obscura (un recueils de vieux recits souvent inedits chez Champaka), Ted Benoit parle de La philosophie dans la piscine, un blog qu'il tient et qui doit sortir en 2014 a La boite a bulles (les grands editeurs n'en ont pas voulu). Bon, j'ai lu quelques planches, et ca me laisse de marbre. Mais des fois que ca interesse certains... http://lespenseesimprobablesderaybanana.blogspot.fr/

39. david t - 05/01/05 21:55 - (en réponse à : udg)

tu nous feras part de sa réponse. :)

38. UDG - 05/01/05 21:29

et surtout j'en vois pas le but. peut-être que si j'avais lu les Ray Banana avant... j'en sais rien. si Ted Benoit vient à la librairie Camponovo à Besançon le 21 janvier comme j'ai cru le comprendre, avec Fromental et d'autres auteurs de Denoel graphic, et si j'y vais, je le questionnerai là-dessus.

37. david t - 05/01/05 21:08 - (en réponse à : gillix)

il est quasi certain que c'était voulu par l'auteur, mais je crois qu'UDG se demande surtout si c'est pertinent.

36. david t - 05/01/05 21:07 - (en réponse à : bert74)

d'autre part, étant une BD d'anticipation, rien n'empechait Ted Benoit d'imaginer un futur (même proche) retrouvant ce style. Une sorte science-fiction passéiste (comme les Flassh Gordon, et autres Rayon U). c'est sans doute la signification du «principe du futur antérieur» qui revient à quelques reprises dans vers la ligne claire.

35. Gillix - 05/01/05 21:07 - (en réponse à : UDG)

Je n'ai jamais vu le bouqin en question et je vais probablement dire une connerie, mais et si cette incohérence était justement recherchée par l'auteur?

34. david t - 05/01/05 21:03 - (en réponse à : udg)

tu as sans doute raison à propos de l'homme de nulle part que je n'ai pas lu (d'ailleurs, tu es la première personne dont je lis un avis sur ce livre, ce qui est un peu étonnant pour un supposé "classique", dixit l'intitulé de collection, mais bon...) par contre le truc fonctionne effectivement assez bien dans cité lumière et encore mieux dans berceuse électrique qui lui est vraiment très fort.

33. Bert74 - 05/01/05 14:20

Dans Cité Lumière, on a aussi ce décalage entre le style très 50/60 (architecture, peintures, fringues, bagnoles) et l'époque à laquelle c'est censé se dérouler (fin 80-début 90), qu'on peut trouver en regarder les dates des tableaux présentés en fin d'album. La BD elle-même est sortie eau milieu des 80's, et donc par définition traitait une histoire d'anticipation. Je n'ai jamais trouvé ça vraiment choquant : - d'une part c'est paru à une époque (et je l'ai lu la première fois à sa sortie) où le style 50/60 revenait très à la mode (cf Rainman, Dirty Dancing, ...). - d'autre part, étant une BD d'anticipation, rien n'empechait Ted Benoit d'imaginer un futur (même proche) retrouvant ce style. Une sorte science-fiction passéiste (comme les Flassh Gordon, et autres Rayon U).

32. UDG - 05/01/05 14:06

concernant juste L'homme de nulle part, je vois toujours pas l'intérêt, l'apport, de vouloir l'ancrer à la fin des années 80, vu que visuellement, excepté quelques anachronismes (la cabine téléphonique de Thompson fall) on est à fond dans les années 50/60. c'est ridicule vu que ces désagréments de lecture tiennent à pas grand chose. des dates et quelques anachronismes, donc. je vois pas ou serait le problème, au contraire, de dire que l'héros amnésique aurait passé sa jeunesse à ploucville dans les années 30/40 et pas les années 60. en plus, ça collerait mieux avec les essais nucléaires, non ? Enfin, on va pas refaire un vieil album. mais c'est bizarres. on se demande à quel point les auteurs ont traité ces questions avec désinvolture. on peut inventer une ville qui n'existe pas, mais pareil que pour l'anticipation, faut être cohérent.

31. david t - 04/01/05 21:14 - (en réponse à : UDG)

ce mélange d'époques (1950<->1980) est typique à ted benoît et en particulier à l'univers de ray banana (dont ce livre fait partie.) on note que les lieux (europe<->états-unis) sont mélangés également. ma façon d'interpréter ce choix esthétique est de me rappeler que, jeunôt pendant les années 1980, je lisais des BD "contemporaines" des années 1950 (je pense aux "spirou" de franquin) sans me formaliser des vieilles bagnoles ou des décors européens, en me sentant plus ou moins "chez moi". bref, ted benoit, pour moi, c'est du "contemporain". mais du contemporain de quelle époque, ça, vaste débat. :)

30. UDG - 04/01/05 19:01

Benoit, je découvre, via L'homme de nulle part. et ça a beau être de la ligne clair, il y a quelque chose de totalement obscure, et certainement très con, au-delà de ce que je peux penser de l'histoire, de la narration et du dessin moyen de Nedjar, c'est l'anachronisme total entre l'époque, la fin des année 80, et les décors, les fringues et les bagnoles des années 50. j'aimerais qu'on m'explique. quand j'ai vu la date clairement énonçée dans les premières pages, j'ai pensé que c'était une erreur du lettreur, qu'il fallait lire 59 et pas 89. mais non, on est bien en 89. alors c'est bien n'importe quoi. l'omniprésence des vieilles bagnoles, de la machine à écrire énOOOrme de la standardiste au début, et tout à coup, au milieu de ces vieilleries, une cabine téléphonique année 80. hum-hum... d'autres avis là-dessus ?

29. david t - 25/04/04 08:17 - (en réponse à : ramonash)

a y est... j'ai lu cité lumière! c'est un bon livre. pas aussi fort que berceuse électrique effectivement, mais peut-être plus beau. super couleurs en tout cas! j'ai quelques réserves concernant le scénario: surtout, c'est trop court. je reste aussi perplexe (voire un peu sceptique) face au personnage du "double": il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. j'aurais quasiment préféré qu'il n'intervienne pas du tout dans le récit; ça aurait, je crois, été davantage dans le ton. ou bien il aurait fallu plus de pages pour justifier son existence, autrement que comme simple sosie de ray banana... je me suis quand même bien amusé. décidemment, ted benoit a un sens de l'humour fort ambigu... :)

28. RamoNash - 19/09/03 23:54

Je l'ai feuilleté, c'est du beau boulot de réédition. L'album tel qu'il est (broché, papier glacé) est en fin de compte supérieur à l'original. On trouve même à la fin un dossier consacré à la genèse de Ray Banana avec une reprise de planches noir et blanc tirées de "Vers la ligne claire". Ceci dit, rien hélas dans cette édition ne laisse présager un retour Ray Banana, au contraire le sentiment qui s'en dégage est plutôt celui d'un retour distancier sur un mystérieux phénomène années 80 ...

27. RamoNash - 17/09/03 21:14

Voilà, la bête est sortie ! Pour tous les amateurs de ligne claire.

26. RamoNash - 14/08/03 13:08

J'ai parcouru Berceuse Electrique rapidement et j'y ai retrouvé certains détails, clins d'oeil qui m'avaient déjà amusés: Quelqu'un a-t-il déjà vu The Misfits (les désaxés) de John Huston ? On retient surtout le film comme étant le dernier Marilyn mais également le dernier où l'on peut y voir Clark Gable (dans une certaine mesure inspirateur du personnage de Ray Banana), vous pouvez y voir rien moins que ... Thelma Ritter dans le rôle de Isabelle Steers. Vous l'avez peut-être vu aussi dans le personnage haut en couleurs de l'infirmière de James Stewart dans Rear Window (Fenêtre sur cour). Si vous connaissez un film où elle interprète une femme de ménage bavarde qui écrit des romans, signalez-le (c: En arrière plan d'une image on peut voir la vitrine d'une galerie baptisée "Klare Lijn" et ornée du logo du pharaon Kiosk (cf. Les cigares du Pharaon). Dans l'hôtel où séjourne Ray Banana, apparaît un groom dont la coiffure est franchement celle de Spirou et peu après c'est carrément Tintin qui s'invite dans une scène de foule au détour de quelques case. Dans le public du concert d'Elmo Folsey -Elvis Presley bien sûr (c: on voit le personnage de Bingo B. Bongo une autre création de Ted Benoit. Tous ces détails enrichissent la lectures en faisant écho à tout un fonds culturel dans lequel s'inscrivent les aventures de Ray Banana. Enfin on comprend dès la page 3 que le président du pays où vit Ray Banana est un certain Eisenhauer (notez le léger démarquage orthographique par rapport au modèle). Dans Vers la ligne claire il était déjà question de ce "Pike Eisenhauer": il est présenté comme une sorte de robot d'apparence humaine (comme ceux de T. Elwood Beauchamp dans Berceuse électrique), dirigé sinon mis au point par une sorte d'escroc aventurier, Ray Banana, qui programme sa victoire à la présidence des Etats-Unis; par la suite on revoyait Ray Banana dans le rôle du chauffeur du président. Peu après Pike décidait sur les conseils de sa femme de se débarasser de son pygmalion (je dis tout ça de mémoire, je n'ai pas cet album sous les yeux). david: Il y a sûrement là matière à réflexion mais pour ça il faudrait que je relise l'album de fond en comble. Je pense comme tu le dis que Benoit avait du écrire un synopsis détaillé des évenement avant de dérouler son récit en laissant à dessein des zones d'ombres, et que l'histoire ne relève sûrement pas de la pratique de l'écriture automatique. Une fois mise à plat le scénario tient parfaitement la route.

25. ajsq - 14/08/03 12:52

à RamoNash, Je ne sais plus trop comment j'en suis venu à Benoit, mais je l'ai découvert aux environs de 1994, je connaissais déjà Floc'h, Chaland et Serge Clerc C'est marrant en fait comme je suis un tout petit peu plus vieux que toi je suis arrivé vers ces auteurs au début des années 90. En fait le parcours était assez logique. J'ai "baigné" toute mon enfance dans la ligne claire des "anciens" (Jacobs, Hergé, Franquin, Peyo, …). Forcément quand j'ai commencé à acheter plus de BD vers 19-20 ans je me suis mis à lire la "nouvelle vague" de la ligne claire. Même si comme toi c'est finalement avec 10 ans de retard car les principales BD de ces auteurs dataient finalement des années 80.

24. david t - 14/08/03 07:57 - (en réponse à : ramonash)

ouaf, en 1994, la BD la plus avancée que je connaissais c'était broussaille ou calvin & hobbes! :) je ne trouvais rien d'intéressant dans les librairies, et puis je suis tombé sur quelques livres vraiment nuls (y en a qui se rappellent de la reprise de "little nemo" dessinée par moebius?) et ça m'a enlevé le goût de la BD pour un bon moment! il a fallu rien de moins que les carottes de patagonie pour me remettre dans le bain! de serge clerc je dois avouer mon ignorance totale (mis à part le nom). de floc'h j'ai lu à la recherche de sir malcolm (je crois bien, en tout cas c'est l'histoire se passant autour du naufrage du titanic) qui m'avait plutôt déçu, et pourtant je voulais vraiment aimer le bouquin, j'avais même lu juste avant la bande dessinée depuis 1975 de groensteen (ce qui a d'ailleurs éveillé chez moi un intérêt un peu coupable pour la BD des années 80 :) donc je savais quand même dans quoi j'embarquais! mais il est probable que j'apprécierais davantage ce livre si j'avais lu les précédents de la "série". mais revenons à benoit... j'ai relu histoires vraies hier pour faire suite à cet échange. j'en ai même compris un peu plus que lors de ma dernière lecture! (ça va, pas besoin d'applaudir! :) par contre, certains aspects de l'histoire m'échappent toujours. par exemple, pourquoi, après tout, la femme au pull rayé n'apparaît-elle qu'aux chapitres pairs? la préface insiste sur le fait qu'il y ait une raison. mais laquelle? et ce n'est pas la seule question qui se poserait, mais d'abord il faudrait que je ne sois pas tout seul à avoir lu le bouquin. :) sans doute pourrait-on également travailler à éclaircir certains aspects de berceuse électrique bien que celui-là soit quand même plus clair qu'histoires vraies. et puis il faudrait que je le relise. ta méthode (essayer de documenter ce qui est arrivé "avant" l'histoire) est intéressante; elle présuppose que benoit travaille à partir d'un canevas très étoffé, mais dont le lecteur est inconscient jusqu'à ce que certains détails soient révélés petit à petit au cours du récit. on peut voir ce processus de manière encore plus aiguë dans certains récits de vers la ligne claire (particulièrement ceux impliquant, justement, ray banana) où l'ellipse est poussée à l'extrême: on sent qu'il y a une histoire passablement complexe derrière, mais on n'en voit que des petits morceaux choisis par l'auteur. (et là on pourrait en venir à se poser une autre Grande Question: mais pourquoi ces morceaux plutôt que d'autres? :)

23. RamoNash - 14/08/03 03:09

Désolé pour les fautes, il est tard (c: Je prends note pour le Willem.

22. RamoNash - 14/08/03 03:03 - (en réponse à : david)

Très bonne critique: ça résume à peu près mon sentiment sur l'album. Je ne sais plus trop comment j'en suis venu à Benoit, mais je l'ai découvert aux environs de 1994, je connaissais déjà Floc'h, Chaland et Serge Clerc, je savais que c'était intuitivement que c'était quelque chose qui allait me toucher. Après avoir lu "Berceuse electrique", j'avais laissé mes méninges cogiter sur le scénario et je m'étais amusé à écrire tout ce qui s'etait passé chronologiquement avant que l'histoire ne commence réellement, en me basant sur les éléments qu'on trouve au fur et à mesure dans le récit, et O miracle ! tout devenait plus clair (comme la ligne du même nom). Décidemment il faut que je relise cet album. Je suis aussi quelqu'un qui était gosse dans les années 80 et qui s'abreuvait de lectures des années 50-60. Je crois que c'est assez difficile à saisir pour quelqu'un qui a lu les Franquin, Tillieux, Peyo, Jacobs à l'époque où s'etait des nouveautés ! Je ne me posait aucune question, c'était mon univers. Je comprends retrospectivement pourquoi j'étais fan de vieilles bagnoles: c'étaient celles que je voyais dans les albums. C'est pour ça que je me suis retrouvé esthétiquement dans le mouvement "ligne claire" des années 80, ça touchait mon inconscient. Quand je revois des films des années 80 je trouve que ces années étaient laides, et je préfère de loin l'image qu'en ont laissés ces auteurs, faite de Cadillac, de Vespa, de rock n' roll et de costars bien coupés. Nostalgie ! Quand tu nous tiens ...

21. david t - 14/08/03 01:35 - (en réponse à : ramonash)

Ben tu me donnes envie de lire davantage Willem (c: alors rue-toi sur le feuilleton du siècle, tu ne le regretteras pas... 200 pages superbes sur l'histoire du siècle dernier. j'ai d'ailleurs écrit une critique à l'adresse: http://www.bdparadisio.com/scripts/ViewCritics.cfm?Id=1622 pour en revenir à ted benoit, j'avais aussi il y a quelques temps écrit une critique de berceuse électrique, voici le lien, question de rester dans le sujet: http://www.bdparadisio.com/scripts/ViewCritics.cfm?Id=3737 (tu changeras mentalement la référence à hergé et jacobs par «joost swaarte» ou quelque chose du genre. :)

20. RamoNash - 13/08/03 22:19 - (en réponse à : david)

Ben tu me donnes envie de lire davantage Willem (c: Je le connais surtout pour ses dessins de presse dans Libé et pour sa participation active à Charlie Mensuel (première série). Il illustra de nombreux sommaires et tenait une très intéressante rubrique manuscrite intitulée "chez les esthètes". Sinon de lui j'ai une belle affiche du début des annes 70 pour un gropuscule gauchiste (c:

19. david t - 12/08/03 01:46 - (en réponse à : ramonash)

merci de tes éclaircissement ramonash! je jetterai donc un oeil sur cité lumière... bien que j'aie quelques trucs que je planifie m'acheter avant... argh!!! ah, et correction de ce que j'ai dit plus haut: quand je mentionne la paix dans le monde de willem chez cornélius, je veux bien sûr parler du feuilleton du siècle. tout le monde avait compris j'en suis sûr. :)

18. RamoNash - 12/08/03 00:16

ajsq: je n'ai pas les moyens de collectionner les tirages de tête (c: "La peau du Léopard" est un bel ouvrage, qui prolonge agréablement les albums de Ted Benoit, même s'il contient quelques dessins superflus (comme ces vues touristiques vers la fin du bouquin). J'aime particulièrement le dessin de dernière page qui fait un peu la synthèse de son univers. David: Tu aimeras surement Cité Lumière, mais s'il est vrai que c'ets un album moins "fort" que berceuse éléctrique. Ray Banana y est confronté à un "double" qu'il rencontre à travers un portrait exposé dans une galerie d'art. Et va passer tout l'album à sa recheche (c:

17. ajsq - 11/08/03 13:31

A RamoNash, "La Peau du léopard" si mes souvenirs sont bons le TT était très amusant car la couverture ressemblait à une peau de léopard. Un autre TT de Tripp avait aussi ce principe (peau de léopard) pour l'album "Zoulu blues"; tiens d'ailleurs ce serait amusant aussi de parler de Tripp qui a fait de très bons récits de ligne claire… Il va être nécessaire que je relise mes albums de Ted Benoit car moi aussi j'étais plutôt focalisé sur Chaland, mais Ted Benoit avait aussi fait de très bons albums. Dans les illustrations, il y a aussi le port-folio "Automobiles" que j'ai trouvé en soldes, par hasard, il y a quelques années… D'ailleurs, en parlant de la ligne claire, vous avez aussi oublié de parler de quelqu'un d'autre : Stanislas…

16. Pierre-Paul - 11/08/03 13:27 - (en réponse à : ajsq)

c'est bien celui-là ! la mémoire me revient subitement ! :o)

15. ajsq - 11/08/03 13:20

Il y a bien un recueil "les héritiers d'Hergé" de 1983 chez Magic Strip dont le rédacteur était Lecigne. Dans les autres collectifs qui valent le coup sur la ligne claire je peux citer aussi "objectif pub" qui est une merveille notamment pour les amateurs de Chaland et Floc'h. Dans les autres collectifs à avoir, je peux citer aussi "Plein Gaz", "Souvenirs du XXeme siècle"

14. Pierre-Paul - 11/08/03 13:02

vers 1985, Casterman avait publié une étude très complète sur la ligne claire justement: le titre m'échappe (à moins que ce ne soit tout simplement "les héritiers de hergé") de même que l'auteur (smolderen ? peeters ? groensteen ?) mais c'est "éclairant" sur le sujet (je vais le relire, tiens!). Ramo, salut à toi, tu es la personne adéquate pour m'aider ! :o)

13. RamoNash - 11/08/03 00:37 - (en réponse à : david)

Disons que Joost Swarte (né en 1947 comme Ted Benoit), est celui qui a inauguré l'appelation "Ligne claire" à travers le catalogue d'une expo qu'il a organisée en 1977 à Rotterdam: "De klaar lijn" consacré aux héritiers d'Hergé. L'expression est restée. Il est une sorte d'architecte de l'image, chacun de ses dessin est réglé avec une hyper précision, et il n'est venu à la bd qu'après avoir eu une formation très poussée en art industriel. Je ne sais pas si Willem et Swarte se sont influencés mutuellement, mais je crois qu'il étaient copain et que c'est Willem qui a fait connaître Swarte en France en proposant ses planches à Wolinski alors redacteur en chef de Charlie Mensuel. La première histoire est passée en 74 dans le n° 64, c'était "esclave de la seringue" sur scénario de Willem (dans un français très approximatif). Dans son édito Wolinski écrivait: "Swarte est un jeune qui dessine comme un vieux; ça lui passera". Je vous laisse apprécier (((c: Apparemment tout les oppose: ligne claire contre ligne crade, engagement extrème gauchiste contre élitisme esthétique ... Mais c'est surtout une histoire d'apparence: les histoires de Swarte passée l'aspect Hergéen, c'est assez trash et délirant (c: Partant de là, la filiation Swarte/Benoit (surtout si on lit "Vers la ligne claire") devient évidente. Pour un aperçu significatif du travail de Swarte cliquer ici et là. Les histoires parues dans Charlie ont été reprise dans le recueil "Art moderne" aux Humanoïdes associés, réédité chez Futuropolis, un album considéré comme "essentiel".

12. sojuro - 11/08/03 00:31 - (en réponse à : une petite derniere avant les vacances.)

ben, c'est un peu ma madeleine de proust.ces auteurs, c'est mon adolescence, la bibliotheque au fin fond de mon quartier pourri ou on jouait plus de la seringue que de la carte d'abonnement., c'est des albums qui ont fait que j'ai continué à gribouiller alors que bien d'autres arretaient. par exemple, le meutre dans le phare, ca restera pour moi toujours cet ambiance d'hiver, la nuit precoce à 5h ,et les sieges oranges(beurk!) defoncés de la bibliotheque de la ronde-couture,l'odeur de moisie.arghije nostalge à plein turbo!je stoppe ! merci pour les infos. s2m

11. RamoNash - 11/08/03 00:15 - (en réponse à : sojuro)

Tu trouveras la liste des albums de Serge Clerc, en faisant une recherche ici: http://www.bedetheque.com/ Disons que Phil Perfect est à Serge Clerc ce que Ray Banana est à Ted Benoit. C'est marrant, ça je te voyais pas trop amateur le belle lignes claires années 80 ... Comme quoi (c: Chaland, Clerc, Benoit, Floc'h c'est vraiment les auteurs qui m'ont fait découvrir, quand j'avais 15 ans, une bd qui allait au-delà du style franco belge made in Dupuis-Lombard sans nier completement cet héritage. Sinon tu as un sujet sur Serge Clerc, là: http://www.bdparadisio.com/scripts/ForItems.cfm?IdSubject=0412192909 "Meurtre dans le phare" n'est pas pour moi ce que Clerc a fait de mieux, mon avis est qu'il est avant tout un grand desinateur/illustrateur, avant d'être un auteur de bd. Mais on a toujours comme chez Benoit ce fonds années 50, avec des héros élégants, des belles voitures américaines, des architectures futuristes, permanance du conflit Est/Ouest ... Et du rock n' roll aussi. Le personnage de Phil Perfect était initialement un critique rock. Et d'ailleurs, pour revenir au sujet, dans "Berceuse electrique" on trouve un certain Elmo Fosley, idole des jeunes ((c:

10. sojuro - 10/08/03 23:33 - (en réponse à : a ramonash)

exact!là je suis impressionné. je deborde un peu et je vais reveler ma profonde meconnaissance de l'histoire de la bd et mon manque cruel de curiosité. j'ai un autre ouvrage clef dans mon envie de faire de la bd , un peu plus tardivement:le Meutre dans le phare-une aventure de phil perfect de Clerc et Landon, chez les humanos.Je ne sais si il ya eut d'autres album de cette serie(desolé...). s2m

9. david t - 10/08/03 21:52 - (en réponse à : ramonash)

joost swaarte... tiens, mais oui, c'est pas faux. je ne connais pas beaucoup son oeuvre donc son nom ne m'était pas venu à l'esprit comme référence... alors _cité lumière_ est recommandable? aussi bon que _berceuse électrique_? puisque tu mentionnes willem, peut-on dire qu'il s'est assez rapidement éloigné du style "swaarte" (ou le contraire)? j'ai un bouquin de 1974 de lui (_taisez-vous l'ennemi écoute_, le square) qui ressemble pas mal à son style actuel (tordu et élastique) mais en moins bien... on parle souvent de la ressemblance entre swaarte et willem et, à part qu'ils sont tous deux d'origine néérlandaise, je ne la vois franchement pas. (possible qu'il me manque certaines lectures...) (et parlant de willem (un de mes auteurs préférés), la série _la paix dans le monde_ (parue dans le charlie hebdo) est enfin disponible chez l'atalante en petit format. c'est un peu le pendant "sérieux" de _la paix dans le monde_ (cornélius) pour ceux qui connaissent...) mais là je suis hors-sujet complètement. :) mais bon, en venir à parler de ligne claire sur un sujet "ted benoit", c'est quasi impossible de faire autrement! :)

8. RamoNash - 10/08/03 19:41 - (en réponse à : sojuro)

Ah oui le faux billet avec Raymond Loewy ... C'est de Floc'h pas de Benoit (c: On le voit dans son ouvrage "Un homme dans la foule" (même concept que "La peau du léopard": recueil d'illus et de pub). Mais tu l'as peut-être vu aussi dans Métal Hurlant.

7. sojuro - 10/08/03 17:17

la peau du leopard, oui.un album interresant, mais sans plus, selon moi. dans la version souple de casterman, ,il y aussi l'homme de nulle part -les memoires de Thelma Ritter.sur un scenario de pierre Nedjar, et couleur de MD de MILLe.excellente variation sur l'amnésie. ramo, je ne fais pas le poids face a ton encyclopedique culture.Benoit, c'est un coup de coeur de ma jeunesse, un album dont les pages se detachent(foutu reliure collée des caster souple.).je me souviens de dessin illustrant le design de Raymond Lewy (le pere de la studebaker et des paquets de lucky), mais impossible de me souivenir du titre ni de remettre la main dessus.aurais tu une idée? merci d'avance. s2m

6. RamoNash - 10/08/03 15:42

... où il a essayé ... (c: Sinon, connaissez-vous "la Peau du Léopard" ce bel album d'illustrations ? Mais je pense qu'il est épuisé depuis des lustres.

5. RamoNash - 10/08/03 15:37

Salut David, j'avoue avoir moins réfléchi à Ted Benoit qu'à Chaland ((c: Je crois que tu as raison, Benoit n'est pas allé aussi loin que Chaland dans sa démarche, mais c'est aussi le cas de Serge Clerc, de Floc'h pour ne citer que le noms les plus connus de la ligne claire années 80 ... Reste une oeuvre vraiment intéressante. Au sujet des influences, son style fait à mon avis plus référence à Joost Swarte qu'à Hergé, c'est d'ailleur le Hollandais qui a préfacé "Vers la ligne claire" (où il essayé de proposer une définition de ce 'concept'; rude tâche ...). Je dis ça parce que jusqu'à une certaine époque le travail de Benoit relevait plus de l'underground que du style franco belge. Tout ce qu'il a fait dans les années 70 est intéressant, mais il ne semblait pas réussir à adopter un style propre: parfois on songe à du Moebius, du F'murr, voire parfois du Montellier ... Ce sont surtout des récits enigmatiques, bizaraïdes. C'est vers la fin des années 70 qu'il a subi l'influence de Swarte qui rappelons-le était proche de Willem et paraissait en France dans Charlie Mensuel. Benoit est longtemps resté, après son adoption de la ligne claire, dans cette inspiration surréaliste et absurde (en ça, Bingo B Bongo est un chef d'oeuvre). En 1986 'Cité lumière' franchissait un cap: récit plus clair, dessin de plus en plus hergéen et surtout mise en couleurs par le studio Hergé lui-même ! Peut-être qu'après ça Benoit s'est trouvé en panne, un peu comme Ray Banana dans "l'Homme qui ne transpirait pas" ((c: Quand Benoit est revenu à la bd avec la reprise de Blake et Mortimer j'étais plutôt content, mais quel dommage d'avoir consacré tant de temps à une oeuvre qui n'était pas la sienne. C'est pour ça que je prends son abandon de la reprise comme une bonne nouvelle.

4. david t - 10/08/03 02:49 - (en réponse à : ramonash)

intéressante discussion... qui verra donc ma toute première contribution au forum bdparadisio... mince, et moi qui croyait qu'on ne m'y prendrait pas! :) je n'ai pas lu _hôpital_ non plus mais _histoires vraies_ (avec yves chéraqui au scénario) vaut vraiment la peine d'être lu. une intrigue SF/psychologique (un peu à la philip k dick) outrageusement elliptique à la limite du compréhensible... heureusement la préface aide un peu à combler les cases vides (sinon ça serait franchement trop hermétique.) autrement, c'est un long récit en chapitres, où on retrouve la succession de pastiches aussi présente dans _vers la ligne claire_. reste que _histoires vraies_ aurant sans doute bénéficié du double de pages, question d'aprofondir certains passages. en fait j'ai découvert les oeuvres '80 de ted benoit assez récemment et j'ai beaucoup aimé _berceuse électrique_! ce genre d'intrigue tarabiscotées me plaît toujours... pour ce qui est du style "à la hergé", ça ne m'attire pas des masses (sauf pour le côté subversif de l'entreprise), ce qui m'intrigue davantage c'est que les "années 50" décrites par benoit ne sont pas "étanches", on y voit des petits morceaux de l'époque contemporaine (les années 80) se pointer le bout du nez ça et là; même chose pour le décor qui emprunte autant à l'amérique du nord qu'à l'europe. sinon, graphiquement, les oeuvres de ted benoit sont très bien, mais je trouve quand même dommage qu'il n'ait pas été plus loin à synthétiser ses influences dans un style nouveau comme l'avait fait chaland, et qu'il se soit plutôt cantonné à pasticher des styles déjà existants (hergé, jacobs, voire tilleux sur la couverture de _félix_ chez niffle.) (et ayant lu tes récents messages, j'ose supposer que tu as quelque opinion à ce sujet... :)

3. RamoNash - 09/08/03 23:07 - (en réponse à : sojuro)

Vas-y lâche-toi ((c: Eh oui, 'Berceuse électrique' est égalemment un de mes alboums fétiches, il excerce sur moi une véritable fascination. Ray Banana qui déambule dans les rues de Metropolis au volant de son Oldsmobile ... C'est tout une ambiance. J'ai profité de la réédition de 'Cité Lumière' pour parler plus généralement du travail de Benoit qui ne se limite pas comme certains semblent se l'imaginer, à la reprise de Blake et Mortimer. 'Vers la ligne Claire' est un album passionnant pour comprendre le parcours graphique de Benoit. J'aime beaucoup son 'Bongo B Bongo et son combo congolais'. Et j'en suis resté aux mémoires de Thelma Ritter (en 1990 ?). Et puis c'est tout: je n'ai jamais lu 'Hôpital' ni 'Histoires vraies', mais ça se trouve encore en occase je crois.

2. sojuro - 09/08/03 22:53

nomdidiou!ramo, si cela continue, va falloir que je te bise!!!!aimerais tu autant que moi le ray banana?la berceuse electrique trone dans ma bibliotheque depuis des annees.si un truc m'a donné envie de faire ce metier, c'est bien cet album.que le ted reprenne ce personnage serait un foutu cadeau de noel.... s2m

1. RamoNash - 09/08/03 22:41

Sortie imminente de la réédition de Cité Lumière, le deuxième tome des aventures de Ray Banana. Benoit ayant arrêté Blake et Mortimer croyez-vous qu'on puisse sérieusement espérer une reprise de ce personnage emblématique d'une certaine esthétique rétro chère à nos années 80 ?

 

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