GEN d'Hiroshima

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118. Golem - 13/11/08 12:56

117. bib - 21/09/06 22:10 - (en réponse à : helmut #115)
ce cri de guerre terrifiant a-t-il une référence qui m'échappe, inculte que je suis ?

Personnellement, j'aime beaucoup le "here we go !" et son équivalent français "vers l'infini et au-delà !"...
Je laisse la perplexité à certains et l'explication à qui veut...

116. herve - 21/09/06 19:21
il est sorti aujourd'hui.

115. helmut perchu - 21/09/06 16:58
Le 9e tome est sorti ou sort d'ici trés peu alors moi je dis youpla jump pizza attaque !

114. twils - 17/02/05 20:10 - (en réponse à : twils@free.fr)
A yé, c'est en ligne et c'est corrigé ;)

http://twils.free.fr

Y'a encore des fautes ?

113. marcel - 17/02/05 14:05 - (en réponse à : fait le chieur, comme d'hab')
Regles de base : pas besoin de correcteur.
Le pluriel se finit le plus souvent par un "s", quand tu sais pas faire un accord de participe passe, remplace par le verbe prendre, tout ca...
(Petit bonhomme etc...).

112. twils - 17/02/05 14:02 - (en réponse à : twils@free.fr)
Merci Helmut !

C'est vrai que cette question est naive ... j'y avait pas pensée !! Enfin Bref, Gen d'hiroshima est vraiment une histoire à connaitre ... Vivement la suite !!

111. helmut perchu - 17/02/05 13:20
twils : ta chronique est bien sympa et juste, seul bémol, elle est peut-être parfois un peu naîve (Pourquoi n'ont ils (les americains) pas soigné les victime de leur bombe ?)... mais sinon je suis entièrement d'accord avec toi, Gen d'Hiroshima est une oeuvre forte et je suis bien heureux qu'un éditeur prenne le soin d'enfin l'éditer dans son intégralité !

marcel : merci de ta petite attention à mon égard...

110. twils - 17/02/05 13:12 - (en réponse à : twils@free.fr)
Pour l'orthographe, je met en ligne et Rose corrige 1 ou 2 jour apres ... c'est pas genial mais c'est ça ou pas beaucoup de mise à jour ;)

Sinon ... ben j'aime bien pierre Belmare !!

109. marcel - 17/02/05 12:59
J'en pense que tu devrais faire gaffe a ton orthographe (Cf. aussi Aquablue).

Sinon, c'est marrant, on dirait Bellemarre au Tele-achat.
(Petit bonhomme qui fait un clin d'oeil mais je suis oblige de l'ecrire comme ca sinon Helmut me fait la tete).

108. twils - 17/02/05 12:54 - (en réponse à : twils@free.fr)
Bonjour à tous !!

Tiré de mon site perso http://twils.free.fr
Ma petite critique sur Gen d'Hiroshima Vol.1 à 5 !!

"Un témoignage capital !

Autobiographie romancé de la vie de l'auteur avant, pendant et après la bombe atomique, "Gen d'Hiroshima" est au manga ce que "Maus" d'Art Spigelman est au comics book américain : un témoignage qui devrait être obligatoire sur l'histoire de la seconde guerre mondial. Écrit en 1973, cet oeuvre poignante à deux particularités. Tout d'abord la forme : Gen est un vrai Manga, un roman fleuve de plus de 2500 pages sur 10 volumes - dont cinq restent à paraître - aux dessins simpliste à l'extrême et aux personnages ultra caricaturaux. Cris d'hystérie, joie à outrance : rien ne nous est épargné !! Qu'on ne s'y trompe pas toutefois, quand les codes narratif du mangaka sont assimilé, c'est avec une certaines fascination que l'on découvre les péripéties à peine croyable de notre héros bien malgré lui. Tout comme Spigelman, l'auteur connaît très bien son media et sait se servir des sentiments extrême de ses personnages pour nous faire entrer dans son monde ... il y parvient terriblement. Sur le fond, l'histoire de ce gamin, optimiste à toutes épreuves, sensible et intelligent dans un univers régie par l'hypocrisie et la misère, est le fils rouge d'un grand cri d'alarme pour Nakazawa, une dénonciation de toutes les incohérences du système Japonais et Américain de l'époque : Pourquoi les Japonais ont ils voulu cette guerre ? Pourquoi ont ils envoyé leur fils au sacrifice ultime ? Pourquoi la police Japonaise s'est elle allié aux Yakuza pour rétablir un semblant d'ordre ? Pourquoi les denrées alimentaire n'ont elle pas été distribué équitablement après la guerre ? Pourquoi les victimes de la bombe ont elle été mise en quarantaine ? Pourquoi les Américains ont ils envoyés plusieurs bombes dans des endroits fortement peuplé ? Pourquoi n'ont ils pas soigné les victime de leur bombe ? Pourquoi n'ont ils pas prévenu des dangers des radiations ? Les questions fusent et ne cesse de nous interroger ... Et si nous avions été à la place de Gen, aurions-nous eu la même courage, la même force d'âme et de coeur ? L'auteur lui même a t'il eu cette même force ? Gen d'Hiroshima n'est pas un manga comme les autres, il est porteur de beaucoup d'espoir et de compassion ... Vous croyez déjà tout savoir sur la bombe atomique d'Hiroshima ... Détrompez vous ! Vous croyez déjà tout savoir sur la puissance du manga d'auteur ? Vous savez ce qu'il vous reste à faire !!"

D'accord ? Pas d'accord ? Z'en pensez quoi ?


107. Coacho - 10/10/04 11:23
Daiboken
Merci pour toutes ces informations concernant la condition des hibakusha...
Cela met effectivement en perspective de nombreuses cases de Kanazawa et renforce certains aspects de la lecture...
Des clés manquantes quoi...

Pour "Le chrysanthème et le sabre", c'est encore noté.
Bon sang, ça m'en fait des choses à lire !

Pour la bonne et simple raison qu'à l'époque, il ne savait certainement pas ce que c'était...
Ce que je voulais dire par "il n'a pas encore parlé de la radioactivité", c'est justement qu'au moment où il écrit Gen, il sait ce que c'est.
Je comprends très bien qu'il n'en parle pas dasn son récit, du moins pas encore, pour accentuer le mystère et l'incompréhension sur toutes les conséquences de celle-ci.
Mais au même titre que quelques pages sont rédigées sur un ton informatif et historique, je pense qu'il y viendra...
Quoi qu'il en soit, cette absence de connaissance des dangers de la radioactivité est très bien maîtrisée et mise en image...

Nakazawa présente Gen comme un témoignage en grande partie autobiographique.
S'il montre une famille et des personnages qui se remettent en route très rapidement malgré l'horreur, je ne vois pas pourquoi je devrais questionner la pertinence du témoignage.

Je ne la remets pas moi-même en question... C'est SA vue de SON histoire.

Il apparait bien que de tels comportements ont existé. Que cela nous paraisse étrange peut-être un motif d'interrogation intéressant mais cela ne remet pas en cause leur existence.
D'accord avec toi. Et le fait que je doute de ce manque d'abattement, de cette forme de dépression qui doit suivre une telle tragédie, de ce moment de flottement psychologique n'est qu'une question.

Ou alors, on considère que, dans un but volontariste, Nakazawa transforme ce qui est arrivé. Mais je ne vois rien qui permette de l'affirmer...
Non, rien, si ce n'est que l'on peut toujours penser de quiconque qu'il trie ses souvenirs, qu'il n'en sort qu'une partie, ou toute autre procès d'intention que je me garderai bien de faire tant ses peurs transpirent dans certains passages...
Mais ça valait le coup de s'y attarder.

Philma
Merci d'avoir soulevé ce point précis qui permet de mieux comprendre cette détresse psychologique que je souhaite cerner.

106. philma - 08/10/04 17:04
En ce sens que si on peut considérer, toute raison gardée, que l'aide aux victimes de la Shoah eut un impact sur la reconstruction des êtres, a contrario, le manque d'aide envers les victimes de la bombe ont donc accentué le désespoir et la solitude des japonais non ?

N'exagérons rien, ce sont les alliés qui en ont eu la charge , ne serait-ce que pour leur trouver un pays d'accueil , ce qui fut parfois très long. je me souviens d'un reportage où des camps de transit sont restés en Allemagne pendant des années avant qu'un pays d'accueil soit trouvé. Ce n'était évidemment plus des camps de concentartion mais toujours des camps et toujours en Allemagne. Pas génial quoi!
Pour ceux qui pouvaient retourner chez eux de nombreux rescapés de la shoah sont morts dans les semaines qui ont suivi leur retour. Et bien sûr sur le plus long terme, de très nombreux rescapés n'ont jamais supporté la culpabilité d'être survivant et le taux de suicide et de grave dépression est évidemment énorme.
Inversement les japonais étaient chez eux et ont pu concentrer leurs efforts sur leur propre survie qui interdit l'introspection pendant une longue durée.
Une des conséquences a été la reconstruction du Japon à vitesse grand V, on est donc plus proche de la recontruction de l'Allemagne d'après guerre.

105. daiboken - 08/10/04 15:47 - (en réponse à : coacho)
***le manque d'aide envers les victimes de la bombe ont donc accentué le désespoir et la solitude des japonais non ?***

Le désespoir et la solitude des victimes, oui.
Mais surtout dans un deuxième temps, quand ce qui s'est passé et ses effets a été mieux connu de la population.
En situation de survie, ça n'apparait encore que très peu.

Ensuite, la différence a commencé a être faite entre irradiés du premier jour et irradiés du deuxième jour (ceux qui se sont précipités pour aider et qui ont été contaminés), alors, les victimes ont vécu la honte dans leurs corps avec les stigmates et une discrimination sociale qui les a poussés à la réclusion.
Par exemple, les jeunes femmes, honteuses de leurs corps refusaient de sortir de chez elles. Ou bien, quand des femmes enceintes ont commencé à mettre au monde des enfants handicapées, les jeunes femmes irradiées se sont trouvé dans l'impossibilité de se marier parce qu'elle portaient le risque de mettre des enfants malformés au monde. Quand on connait l'importance du mariage pour une femme dans le modèle traditionnel japonais, on mesure le désespoir dans lequel ont été plongée ces femmes devenues "inutiles" et "fardeau" pour leurs familles.

De plus, le sujet est resté tabou dans les médias pour cause de censure américaine jusqu'à la fin de l'occupation américaine, ce qui a jeté les hibakusha dans l'isolement, compliqué le recensement des victimes (qui n'étaient pas toutes originaires de Hiroshima), leur traitement et les recherches pour trouver des méthodes de soins adaptés.

Après cela, les hibakusha ne cadraient pas avec un Japon qui bossait avec acharnement pour retrouver sa splendeur économique passée et l'assistance aux hibakusha est passée au second plan.

***Ce n'est pas un jugement critique, pas du tout, mais le côté fidélité à l'Empereur me fascine... Ils sont prêts à mourir, que ce soit en kamikaze, ou en bombes humaines, sur la foi qu'ils ont envers leur empereur.
Et même parmi une certaine élite intellectuelle (les étudiants donc), il y a cet peur du déshonneur, pour sa famille ou soi-même, qui pousse chaque être à un surpassement qui me dépasse.***

Sur ce point qui semble te tarabuster, "Le chrysanthème et le sabre" de Ruth Benedict est très éclairant.
Je te recommande chaudement sa lecture.

***Mais c'est vrai que Nakazawa, je pense à juste titre, ou tout du moins dans les 4 premiers albums, n'a pas encore parlé ouvertement de la radioactivité.***

Pour la bonne et simple raison qu'à l'époque, il ne savait certainement pas ce que c'était...

***Mais ce délai réel de prise de conscience et le fait d'arriver à exprimer ses souvenirs ne changent pas la donnée que nous évoquions, ou que je mésinterprétais, sur juste le temps mort qu'il manque aux personnages, le temps qu'ils retrouvent leurs esprits... Tu vois ce que je veux dire ?***

Nakazawa présente Gen comme un témoignage en grande partie autobiographique.
S'il montre une famille et des personnages qui se remettent en route très rapidement malgré l'horreur, je ne vois pas pourquoi je devrais questionner la pertinence du témoignage.
Il apparait bien que de tels comportements ont existé. Que cela nous paraisse étrange peut-être un motif d'interrogation intéressant mais cela ne remet pas en cause leur existence.

Ou alors, on considère que, dans un but volontariste, Nakazawa transforme ce qui est arrivé. Mais je ne vois rien qui permette de l'affirmer...

104. Coacho - 08/10/04 15:08
Une des différences entre rescapés de la Shoah et ceux d'Hiroshima est qu'il n'y a aucune prise en charge(ceux de la shoah a été minimale mais tout de même par les vainqueurs de la guerre) dans ce pays dévasté qu'est le Japon après la bombe. Il faut donc bien se débrouiller ne serait-ce que pour tenter de se nourrir, de toute urgence car il n'y a plus rien, et ça Gen le montre bien.
De ce point de vue, c'est exact. La recherche de nourriture est omniprésente et justifée.
En ce qui concerne la "prise en charge" des victimes, cela n'a que pernicieusement apporté de l'eau à mon moulin.
En ce sens que si on peut considérer, toute raison gardée, que l'aide aux victimes de la Shoah eut un impact sur la reconstruction des êtres, a contrario, le manque d'aide envers les victimes de la bombe ont donc accentué le désespoir et la solitude des japonais non ?
Et par conséquent, augmenté la force du traumatisme, base initiale de notre échange, qui a du plonger chaque victime dans des abîmes de douleur et d'incompréhension, sans contester les recherches primaires et vitales dont il est fait cas.

Moi aussi le traitement graphique me gêne et les baffes et autres sautillements parasitent un peu la lecture. Mais pas tant que ça finalement on s'y habitue et on peut y passer outre car il y a des choses exceptionnelles par ailleurs dans ces livres.
JE ne dis pas le contraire, j'ai même commencé par dire que le graphisme en soi ne me gênait aucunement !
Et si je suis aussi maladroit qu'interrogatif, c'est que je suis à la recherche de clés pour comprendre un ouvrage qui, par son propos et sa force, m'a secoué, mais, par son traitement, un peu lassé aussi... Cela créé un paradoxe en moi qui mérite d'être éclairé !

Daiboken
Il ne faut pas perdre de vue non plus que les victimes n'ont qu'une vision très floue de la spécificité de leur situation, c'est à dire qu'ils ne savent pas qu'ils sont victimes d'un bombardement par une arme atomique, pour la bonne et simple raison qu'ils ne savent pas ce qu'est une telle arme.
Cet angle est effectivement primordial, cette méconnaissance, et la crédulité des japonais est hallucinante.
Ce n'est pas un jugement critique, pas du tout, mais le côté fidélité à l'Empereur me fascine... Ils sont prêts à mourir, que ce soit en kamikaze, ou en bombes humaines, sur la foi qu'ils ont envers leur empereur.
Et même parmi une certaine élite intellectuelle (les étudiants donc), il y a cet peur du déshonneur, pour sa famille ou soi-même, qui pousse chaque être à un surpassement qui me dépasse.
Enfin, c'est un peu valable pour tous les peuples en guerre qui défendent ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont...
Nous sommes bien trop nantis pour pouvoir nous permettre de tels jugements...

...au vu des dégâts et des conséquences bizarres sur la santé, qu'un truc de nature inconnue leur est tombé dessus...
Cette ignorance, en revanche, est très bien montrée...
Même si la scène SPOILERoù Tamako crache du sang m'est insoutenable...

..."Pluie noire " d'Imamura est à cet égard très parlante : ... ils traversent la zone irradiée.
On voit dans cette scène en même temps l'ignorance par rapport à ce qui arrive et aussi la nécessité de bouger, de se mettre en action par rapport à ce qui vient de se passer.

Il faudra que je regarde ce film pour compléter ma vision d'Hiroshima... Mais c'est vrai que Nakazawa, je pense à juste titre, ou tout du moins dans les 4 premiers albums, n'a pas encore parlé ouvertement de la radioactivité.

La blessure est tellement immense qu'elle pousse Nakazawa à témoigner de ce qu'il a vécu 30 ans après les évènements.
J'imagine très bien... Enfin, non, je comprends cette pudeur sans pouvoir en imaginer la dureté.
Mais ce délai réel de prise de conscience et le fait d'arriver à exprimer ses souvenirs ne changent pas la donnée que nous évoquions, ou que je mésinterprétais, sur juste le temps mort qu'il manque aux personnages, le temps qu'ils retrouvent leurs esprits... Tu vois ce que je veux dire ?

Quelque part, ils le sont, des pestiférés...quand les gens voient la manière dont se déclarent les pathologies étranges qu'ils subissent.
Je le comprends bien... La même ignorance a été à la base de beaucoup de douleurs psychologiques des premiers séropositifs qui se virent rejetés par méconnaissance des facteurs de transmission de la maladie...

Sur le thème du traitement des hibakusha dans la société japonaise, je te conseille "Pluie noire" de Imamura (pas lu le roman dont le film est tiré) et "Notes de Hiroshima" de Kenzaburô Oe.
C'est noté. Merci pour les références.

Mais la morale est claire elle aussi : si tu cèdes à l'abattement, tu crèves.
Nakazawa a survécu, il n'est donc pas étonnant qu'il mette en avant le refus du désespoir qui lui a permis de traverser toutes les épreuves

Et ce de manière peut-être un peu "naïve", mais nous en revenons à ton explication initiale sur le public auquel était destiné ce manga.

Peut-être plaques-tu un peu trop ce que tu connais des horreurs des camps sur ce que tu voudrais que soit l'horreur de la bombe?
Inconsciemment peut-être ?
Je ne sais pas...
J'aurai pu citer ces enfants de Russie, pris en otage, qui ont vu quantité des leurs tomber sous les balles, qui ont été obligés de boire leur urine...
Ou d'autres catastrophes traumatisantes.
Le parrallèle est venu du fait que nous comparions deux oeuvres de bande dessinée sur 2 des plus grandes catastrophes humaines du 20° siècle. Donc je suis d'accord pour cesser la comparaison entre Maus et Gen, qui n'est pas foncièrement utile, mais plus s'attarder sur le phénomène psycholgique, car c'est plus là le fonds de ma question...

Ce qui arrive aux victimes de la bombe me semble d'une nature différente.
Ben c'est ce que je pense un peu plus haut !

Mais c'est fort intéressant, à tout le moins pour moi ! ;o)

103. daiboken - 08/10/04 12:49
***C'est qu'en fait, la rapidité d'enchaînement me paraît peu probable... Je ne dis pas impossible, ni même que cette façon de faire et de voir n'a pas eu lieu, mais c'est juste que dès le lendemain du lâcher de la bombe, il y a une remise en activité presque naturelle et rapide.***

Il ne faut pas perdre de vue non plus que les victimes n'ont qu'une vision très floue de la spécificité de leur situation, c'est à dire qu'ils ne savent pas qu'ils sont victimes d'un bombardement par une arme atomique, pour la bonne et simple raison qu'ils ne savent pas ce qu'est une telle arme.
Il se doutent bien, au vu des dégâts et des conséquences bizarres sur la santé, qu'un truc de nature inconnue leur est tombé dessus mais ils sont loin d'avoir toutes les informations que nous avons actuellement.
Une des premières scènes de "Pluie noire " d'Imamura est à cet égard très parlante : une famille qui se trouve à plusieurs kilomètres de l'explosion décide d'aller retrouver le père de famille à son unine et pour ce faire... ils traversent la zone irradiée.
On voit dans cette scène en même temps l'ignorance par rapport à ce qui arrive et aussi la nécessité de bouger, de se mettre en action par rapport à ce qui vient de se passer.

***Mais c'est peut-être un des méfaits du rythme qui me donne cet effet qui n'est pas sans interpeler au niveau de la durée du deuil (enfin... j'exagère car la blessure de cette famille est immense et ils honorent les crânes de leurs disparus d'une façon qui pourrait paraître un peu morbide...) et de la sortie de la catalepsie, ou de l'apathie qui pourrait provenir du choc violent de la bombe.***

La blessure est tellement immense qu'elle pousse Nakazawa à témoigner de ce qu'il a vécu 30 ans après les évènements.

***Et un traitement qui leur est réservé qui fait bizarre... On s'attend à plus d'aide vers les plus touchés et on se rend compte qu'ils sont plutôt traités comme des pestiférés.***

Quelque part, ils le sont, des pestiférés...quand les gens voient la manière dont se déclarent les pathologies étranges qu'ils subissent.
Sur le thème du traitement des hibakusha dans la société japonaise, je te conseille "Pluie noire" de Imamura (pas lu le roman dont le film est tiré) et "Notes de Hiroshima" de Kenzaburô Oe.

***Peut-être le rythme qui fait que ça va un peu trop vite et je crois que l'abattement propre à chaque homme ne se ressent pas.
Mais je perçois peut-être mal les choses.***

J'ai l'impression que tous les personnages dans Gen passent par des périodes d'abattement, qui apparaissent de manière claire.
Mais la morale est claire elle aussi : si tu cèdes à l'abattement, tu crèves.
Nakazawa a survécu, il n'est donc pas étonnant qu'il mette en avant le refus du désespoir qui lui a permis de traverser toutes les épreuves.

***Plus que comparer les évènements, c'est plutôt la réaction de l'individu que j'essaye de décrypter derrière tout ça.
Car peu importe l'origine, le traumatisme reste immense et les réactions, malgré les différences orientales et occidentales évidentes, me semblent converger dans une certaine forme d'abandon, de tristesse, etc... qui peuvent être comparées.
Mais chacun peut le voir comme il veut !***

Peut-être plaques-tu un peu trop ce que tu connais des horreurs des camps sur ce que tu voudrais que soit l'horreur de la bombe?

Quand je lis Levi, Kertesz, Antelme ou d'autres, une des choses essentielles qui me semble marquer l'expérience du camp, c'est de se retrouver face à une machine dont le but est la négation totale de l'individu et la difficulté de supporter cette expérience qui pousse l'humain dans des zones-limites inconnues et incommunicables.
Ce qui arrive aux victimes de la bombe me semble d'une nature différente.

102. philma - 08/10/04 11:33
Une des différences entre rescapés de la Shoah et ceux d'Hiroshima est qu'il n'y a aucune prise en charge(ceux de la shoah a été minimale mais tout de même par les vainqueurs de la guerre) dans ce pays dévasté qu'est le Japon après la bombe. Il faut donc bien se débrouiller ne serait-ce que pour tenter de se nourrir, de toute urgence car il n'y a plus rien, et ça Gen le montre bien.
Moi aussi le traitement graphique me gêne et les baffes et autres sautillements parasitent un peu la lecture. Mais pas tant que ça finalement on s'y habitue et on peut y passer outre car il y a des choses exceptionnelles par ailleurs dans ces livres.

101. Coacho - 08/10/04 11:12 - (en réponse à : Daiboken)
Parce que pour les survivants la vie continue et qu'il le faut, sinon tu crèves toi aussi.
Y en a d'ailleurs qui ont dû en crever. La famille de Gen n'a pas pris cette option.

C'est vrai, c'est marqué fort dans l'esprit de la famille qui oscille entre le désespoir et le laisser aller (la mère est souvent découragée) et l'instinct de survie et cette volonté de reconstruire (animée par un jeune garçon obligé de mûrir très vite. Gen perd son enfance à guider sa famille...)

Un des intérêts de Gen est de montrer que ce n'est pas le cas (même si ce point semble te faire problème).
Non non, ce n'est pas ça.
Je n'ai pas de problème avec cette envie forte de retour à la vie normale, le besoin de repères donc.
C'est qu'en fait, la rapidité d'enchaînement me paraît peu probable... Je ne dis pas impossible, ni même que cette façon de faire et de voir n'a pas eu lieu, mais c'est juste que dès le lendemain du lâcher de la bombe, il y a une remise en activité presque naturelle et rapide.
J'ai effectivement la vision d'un traumatisme énorme, d'une situation géographique dévastée (même si la famille de Gen part chez une amie, dont la belle-mère est plus qu'horripilante, dans une ville non touchée par l'explosion.) et de visions terribles qui me semblent être dans un premier temps paralysantes, puis, le choix s'opère entre se laisser mourir (ce qu'un grand nombre d'habitants d'Hiroshima rescapés ont l'air de choisir malheureusment, tout du moins ce que certains des personnages soulignent.), ou bien réagir et reconstruire (comme donc, la famille de Gen).
Mais c'est peut-être un des méfaits du rythme qui me donne cet effet qui n'est pas sans interpeler au niveau de la durée du deuil (enfin... j'exagère car la blessure de cette famille est immense et ils honorent les crânes de leurs disparus d'une façon qui pourrait paraître un peu morbide...) et de la sortie de la catalepsie, ou de l'apathie qui pourrait provenir du choc violent de la bombe.

Il faut voir aussi que la catastrophe de la bombe s'accompagne au Japon d'un soulagement général de voir se terminer une guerre qui a plongé beaucoup de japonais dans des privations extrêmes.
Oui, c'est sûr, mais il y a comme une hypocrisie dans cette célébration (je pense à la scène de la commémoration de la paix vers la fin du tome 4) et le paradoxe de la joie générée par la fin apocalyptique de cette guerre est troublant en effet...

Bien sûr, les irradiés (hibakusha)occupent une place à part dans ce tableau.
Et un traitement qui leur est réservé qui fait bizarre... On s'attend à plus d'aide vers les plus touchés et on se rend compte qu'ils sont plutôt traités comme des pestiférés.

C'est bizarre, tu sembles penser que le niveau d'horreur et la spécificité historique de l'évènement qu'ils ont vécus ne leur donne pas le droit de se remettre à vivre.
Pas du tout ! Au contraire ! Ils ont prioritairement le droit au retour au calme et à la vie normale...
J'ai essayé de te dire plus haut pourquoi je ressentais ce truc étrange...
Peut-être le rythme qui fait que ça va un peu trop vite et je crois que l'abattement propre à chaque homme ne se ressent pas.
Mais je perçois peut-être mal les choses.
C'est bien d'en discuter avec toi d'ailleurs.

En comparant toujours Gen et Maus, on oublie un peu que survivre à la vie dans un camp de concentration nazi et survivre à un bombardement atomique sont quand même deux expériences qui n'ont pas nécessairement grand chose à voir l'une avec l'autre.
Plus que comparer les évènements, c'est plutôt la réaction de l'individu que j'essaye de décrypter derrière tout ça.
Car peu importe l'origine, le traumatisme reste immense et les réactions, malgré les différences orientales et occidentales évidentes, me semblent converger dans une certaine forme d'abandon, de tristesse, etc... qui peuvent être comparées.
Mais chacun peut le voir comme il veut !

Altaïr
Ah ok, le jeu de Go... Moui ! Pas trop le truc !
Mais ceci dit, plus que sur Gen, et animé par Daiboken, la découverte de sentiments ou de flux culturels, ou de comportements, ou de réactions humaines, me semble un sujet intéressant et nul doute que tes éclaircissements feront du bien ici-même ! ;o))

100. daiboken - 08/10/04 10:46 - (en réponse à : Coacho)
***Oui, mais alors qu'il ne reste rien ou presque, comment une "vie courante" peut-elle s'organiser ?***

Parce que pour les survivants la vie continue et qu'il le faut, sinon tu crèves toi aussi.
Y en a d'ailleurs qui ont dû en crever. La famille de Gen n'a pas pris cette option.

***Gagner de l'argent ? Travailler dur comme le fait la mère de Gen ?
Il me semble qu'il y a un besoin de retour aux sources, aux repères d'une vie normale, oui, mais que la dévastation rend impossible cet état de fait...***

Un des intérêts de Gen est de montrer que ce n'est pas le cas (même si ce point semble te faire problème).

Il faut voir aussi que la catastrophe de la bombe s'accompagne au Japon d'un soulagement général de voir se terminer une guerre qui a plongé beaucoup de japonais dans des privations extrêmes.
Il y a en même temps que les stigmates laissés par la guerre (à Hiroshima et ailleurs) et un pays largement dévasté, un formidable élan qui nait pour reconstruire ce qui a été détruit et retrouver une vie normale (même si les conditions précaires persistent).
Bien sûr, les irradiés (hibakusha)occupent une place à part dans ce tableau.

***Pour ce qui est de la recherche de soins, de nourriture, oui, mais même l'école, j'ai du mal à y croire...
Mais c'est sûrement une vision trop apocalyptique que je me fais de cette horreur et il y a du y avoir ce type d'activité de retour très tôt...
Bon, de là à retrouver les types au bistrot à se prêter "La princesse", je n'arrive pas à m'y faire...***

C'est bizarre, tu sembles penser que le niveau d'horreur et la spécificité historique de l'évènement qu'ils ont vécus ne leur donne pas le droit de se remettre à vivre.

***En tout cas, du point de vue d'un ancien déporté, la dédramatisation du cruel phénomène de la shoah ne semble pas passer ***

En comparant toujours Gen et Maus, on oublie un peu que survivre à la vie dans un camp de concentration nazi et survivre à un bombardement atomique sont quand même deux expériences qui n'ont pas nécessairement grand chose à voir l'une avec l'autre.

99. Altaïr - 08/10/04 10:43 - (en réponse à : HS total désolée)
Hikaru no go, moi j'aime bien. En fait c'est le seul shonen que j'arrive à lire. Et oui c'est pour les ados. Et pour Coacho c'est un manga qui parle de go ^_^

Je participerais bien au débat mais je n'ai pas dépassé le premier tome de Gen d'Hiroshima, pour les raisons que j'avais expliqué plus bas.

98. Coacho - 08/10/04 10:18 - (en réponse à : Re...)
Désolé pour la réponse à Daiboken, je me suis emmêlé les doigts avec les balises html...

Daiboken
Je trouve intéressante sa manière d'introduire des tas d'éléments de la vie courante au sein d'une oeuvre traitant d'un sujet aussi grave.
Oui, mais alors qu'il ne reste rien ou presque, comment une "vie courante" peut-elle s'organiser ?
Gagner de l'argent ? Travailler dur comme le fait la mère de Gen ?
Il me semble qu'il y a un besoin de retour aux sources, aux repères d'une vie normale, oui, mais que la dévastation rend impossible cet état de fait...

Les personnages ne disparaissent pas derrière le sujet. Ils vivent une vie qui, même dans les moments très durs, reste pétrie de petits moments qui émaillent n'importe quelle vie.
Pour ce qui est de la recherche de soins, de nourriture, oui, mais même l'école, j'ai du mal à y croire...
Mais c'est sûrement une vision trop apocalyptique que je me fais de cette horreur et il y a du y avoir ce type d'activité de retour très tôt...
Bon, de là à retrouver les types au bistrot à se prêter "La princesse", je n'arrive pas à m'y faire...

Et puis, le tableau de la vie quotidienne japonaise de l'époque m'intéresse beaucoup. Au-delà des comportements outranciers, on peut certainement y déceler beaucoup de justesse.
Mais bon, j'avoue que c'est peut-être un intérêt qui trouve son origine dans ma vie privée, je comprends dès lors que tout le monde ne le partage pas.
(quand l'oncle de mon épouse, qui vit à Hiroshima, décrit les bombardements américains sur Tôkyô et la chance grâce à laquelle il en a réchappé, quand mon épouse me raconte la vie de sa mère pendant la guerre, je suis d'autant plus attentif à tout ce que je peux trouver dans Gen d'Hiroshima)

Et nous sommes bien là au coeur du problème je crois...
Car étant étranger (si je peux me dédouaner d'un tel acte de barbarie dont la responsabilité est humaine, donc mienne, avant tout...), je ne comprends pas certains réflexes...
Tu es assurément mieux placé que moi (je ne rentrerai pas dans ta vie personnelle qui est privée et serais sujette à des interprétations hasardeuses de ma part) car tu sembles être lié de très près au Japon et ainsi à sa culture...
Par ton épouse, sa famille, tu as donc été amené à découvrir des reliefs particuliers qui me sont complétement étrangers et ces traditions séculaires sont le fruit d'une certaine stabilité de codes, mais aussi l'évolution de l'homme japonais au travers d'évènements divers dont ceux d'avant guerre...
Cette recherche de détails supllémentaires, d'anecdotes, de comportements tient d'ailleurs à mon sens d'un certain degré de compréhension sociologique.
J'ai moi-même une vision généraliste de la guerre de 39-45, puis une instruction sur les camps de la mort mais depuis que je connais mon beau-père, lui-même soldat à cette époque et déporté à Dachau, je dois avouer avoir un regard plus acéré, exigeant, en tout cas différent de celui que je pouvais avoir jusqu'à présent.

De toute façon, je n'en connais pas d'autre... en bd.
Moi non plus et la lecture de livres, de témoignages sont plus appropriés sûrement, mais il semble que Manu nous parle d'un autre livre à découvrir...

J'essaie toujours de prendre les oeuvres telles qu'elles sont. Même si je ne les trouve pas parfaites, j'en tire ce qui m'intéresse et c'est ce qui m'importe.
Effectivement, mais c'est là ton regard de sociologue ! ;o)
Je ne peux pas m'empêcher de reconnaître un "parasitage" de la lecture de Gen pour les raisons évoquées ci-dessous.
Que peuvent penser les japonais eux-mêmes de Gen ?
Un peu comme on peut reconnaître la qualité de Bellini et sa "Vie est belle" sans pour autant adhérer au propos...
En tout cas, du point de vue d'un ancien déporté, la dédramatisation du cruel phénomène de la shoah ne semble pas passer et j'avoue moi aussi que ce film, avec la tragédie en arrière-plan, joue trop sur le registre de la comédie...
Un peu le même sentiment que j'éprouve pour Gen en fait...

97. Coacho - 08/10/04 10:15 - (en réponse à : Me revoilà !)
Manu
N'est-ce pas justement parce que le drame (la bombe et les horreurs directes qu'elle engendre) fait irruption dans le quotidien (représenté aussi par la forme classique et burlesque du manga : un manga "comme ceux que vous êtes habitués à lire" - des enfants "comme les autres" - un vie, "comme la votre" - voilà ce qu'a été "mon expérience"), que l'oeuvre prend toute sa force ?
Je ne sais pas... C'est possible...
Mais j'ai du mal à imaginer qu'un drame d'une telle intensité puisse n'être qu'une péripétie dans une vie "normale"...
Des enfants qui ont vu père, mère, frère, soeur, oncle, amis mourir dans des conditions plus atroce les unes que les autres n'ont peut-être pas le même goût au jeu ou à l'insouciance que ce que nous pourrions interpréter ?
Après, je ne nie pas une mauvaise interprétation possible du code de lecture de Gen mais ou je suis trop adulte et je ne retiens que la tragédie, ou je ne comprends pas la répétition de clichés qui ont rendu ma lecture laborieuse...

Un traitement plus directement dramatique avec une forme plus stricte n'aurait pas forcément amené quoi que ce soit de plus.
Peut-être me suis-je mal exprimé ? Dramatique...
Quelque chose qui noue plus le ventre peut-être et qui ne soit pas saccadé du fait de l'intermittence des scènes que j'évoquais plus bas...
Ceci dit, j'ai relu les dernières pages du tome 4 hier soir et j'avoue avoir été salement secoué par SPOILER le décès de Tomoko mais étant papa d'une très jeune enfant, il y a donc de cette résonnance en moi que nous évoquions avec Daiboken...

...Hiroshima de Tatsumi (vieille traduction chez Artefact, pour ceux qui connaissent) : traitement beaucoup plus adulte, plus noir et cynique, mais pas forcément plus fort (je ne l'ai pas ressenti en tout cas)... et pourtant Tatsumi est aussi un très grand auteur.
Connais pas... Et je ne dis pas qu'un traitement plus cynique aurait forcément été plus fort...
D'ailleurs, la vision de Gen, celle d'un enfant, me semble un axe très intéressant puisque nous allons sûrement découvrir la reconstruction du pays et les conséquences, X années plus tard, du traumatisme de la bombe...
C'est le point de départ de Nakazawa qui m'intéresse, le fond donc, mais avec trop de difficulté sur la forme en fait je pense...

Daiboken
Je trouve intéressante sa manière d'introduire des tas d'éléments de la vie courante au sein d'une oeuvre traitant d'un sujet aussi grave.
Oui, mais alors qu'il ne reste rien ou presque, comment une "vie courante" peut-elle s'organiser ?
Gagner de l'argent ? Travailler dur comme le fait la mère de Gen ?
Il me semble qu'il y a un besoin de retour aux sources, aux repères d'une vie normale, oui, mais que la dévastation rend impossible cet état de fait...

Les personnages ne disparaissent pas derrière le sujet. Ils vivent une vie qui, même dans les moments très durs, reste pétrie de petits moments qui émaillent n'importe quelle vie.
Pour ce qui est de la recherche de soins, de nourriture, oui, mais même l'école, j'ai du mal à y croire...
Mais c'est sûrement une vision trop apocalyptique que je me fais de cette horreur et il y a du y avoir ce type d'activité de retour très tôt...
Bon, de là à retrouver les types au bistrot à se prêter "La princesse", je n'arrive pas à m'y faire...

Et puis, le tableau de la vie quotidienne japonaise de l'époque m'intéresse beaucoup. Au-delà des comportements outranciers, on peut certainement y déceler beaucoup de justesse.
Mais bon, j'avoue que c'est peut-être un intérêt qui trouve son origine dans ma vie privée, je comprends dès lors que tout le monde ne le partage pas.
(quand l'oncle de mon épouse, qui vit à Hiroshima, décrit les bombardements américains sur Tôkyô et la chance grâce à laquelle il en a réchappé, quand mon épouse me raconte la vie de sa mère pendant la guerre, je suis d'autant plus attentif à tout ce que je peux trouver dans Gen d'Hiroshima)
Et nous sommes bien là au coeur du problème je crois...
Car étant étranger (si je peux me dédouaner d'un tel acte de barbarie dont la responsabilité est humaine, donc mienne, avant tout...), je ne comprends pas certains réflexes...
Tu es assurément mieux placé que moi (je ne rentrerai pas dans ta vie personnelle qui est privée et serais sujette à des interprétations hasardeuses de ma part) car tu sembles être lié de très près au Japon et ainsi à sa culture...
Par ton épouse, sa famille, tu as donc été amené à découvrir des reliefs particuliers qui me sont complétement étrangers et ces traditions séculaires sont le fruit d'une certaine stabilité de codes, mais aussi l'évolution de l'homme japonais au travers d'évènements divers dont ceux d'avant guerre...
Cette recherche de détails supllémentaires, d'anecdotes, de comportements tient d'ailleurs à mon sens d'un certain degré de compréhension sociologique.
J'ai moi-même une vision généraliste de la guerre de 39-45, puis une instruction sur les camps de la mort mais depuis que je connais mon beau-père, lui-même soldat à cette époque et déporté à Dachau, je dois avouer avoir un regard plus acéré, exigeant, en tout cas différent de celui que je pouvais avoir jusqu'à présent.

De toute façon, je n'en connais pas d'autre... en bd.
Moi non plus et la lecture de livres, de témoignages sont plus appropriés sûrement, mais il semble que Manu nous parle d'un autre livre à découvrir...

J'essaie toujours de prendre les oeuvres telles qu'elles sont. Même si je ne les trouve pas parfaites, j'en tire ce qui m'intéresse et c'est ce qui m'importe.
Effectivement, mais c'est là ton regard de sociologue ! ;o)
Je ne peux pas m'empêcher de reconnaître un "parasitage" de la lecture de Gen pour les raisons évoquées ci-dessous.
Que peuvent penser les japonais eux-mêmes de Gen ?
Un peu comme on peut reconnaître la qualité de Bellini et sa "Vie est belle" sans pour autant adhérer au propos...
En tout cas, du point de vue d'un ancien déporté, la dédramatisation du cruel phénomène de la shoah ne semble pas passer et j'avoue moi aussi que ce film, avec la tragédie en arrière-plan, joue trop sur le registre de la comédie...
Un peu le même sentiment que j'éprouve pour Gen en fait...

Altaïr
'Lut Miss !
C'est quoi Hikaru no go ? Ca traite du sujet de la bombe ?
Un éclairage différent ?

;o))

96. helmut perchu - 08/10/04 10:00 - (en réponse à : La parenthése d'Altaïr)
Yep ! J'en suis pas un gros fan (j'imagine que c'est plus un manga pour adolescents non ?) mais le fait que ça se passe dans l'univers du jeu de Go me plaît assez et me donne bien envie de rejouer (car en fait, ne connaissant pas d'autres joueurs, j'y ait finalement trés peu joué). Malheureusement aprés avoir acheté les 3 premiers, je n'arrive pas à trouver les tomes 4 et 5 et j'ai du coup un peu stoppé cette série (Houuuu...) pour me lancer dans 20th Century Boy (Whaaaaa....).

Autre parenthése : t'as pu lire des mangas de la collection Sakka ? Si oui, t'en a pensé quoi ?

95. Altaïr - 08/10/04 09:42 - (en réponse à : parenthèse)
helmut : tu connais Hikaru no go ?

94. helmut perchu - 07/10/04 15:18 - (en réponse à : daiboken et barbie (yes ! j'ai enfin réussi à la caser !))
Mais bon, j'avoue que c'est peut-être un intérêt qui trouve son origine dans ma vie privée, je comprends dès lors que tout le monde ne le partage pas.

Je n'ai aucune "liaison" avec le japon si ce n'est un intérêt pour le manga et le jeu de go. pour autant, la description de la vie au japon à cette époque, des croyances et ignorances, des coutumes, du fonctionnement de la société etc. qui sont dans Gen davantage qu'une toile de fond, m'intéresse beaucoup et participe à mon plaisir de lecture.

93. daiboken - 07/10/04 15:12 - (en réponse à : coacho)
***Toi même n'aurais-tu pas souhaité un traitement plus grave ? Dramatique ?***

Je trouve intéressante sa manière d'introduire des tas d'éléments de la vie courante au sein d'une oeuvre traitant d'un sujet aussi grave.
Les personnages ne disparaissent pas derrière le sujet. Ils vivent une vie qui, même dans les moments très durs, reste pétrie de petits moments qui émaillent n'importe quelle vie.

Et puis, le tableau de la vie quotidienne japonaise de l'époque m'intéresse beaucoup. Au-delà des comportements outranciers, on peut certainement y déceler beaucoup de justesse.
Mais bon, j'avoue que c'est peut-être un intérêt qui trouve son origine dans ma vie privée, je comprends dès lors que tout le monde ne le partage pas.
(quand l'oncle de mon épouse, qui vit à Hiroshima, décrit les bombardements américains sur Tôkyô et la chance grâce à laquelle il en a réchappé, quand mon épouse me raconte la vie de sa mère pendant la guerre, je suis d'autant plus attentif à tout ce que je peux trouver dans Gen d'Hiroshima)

***Celui-ci te suffit-il ?***

De toute façon, je n'en connais pas d'autre... en bd.

***Ou bien tu prends l'oeuvre telle qu'elle est, ce que nous faisons tous, sans un manque quelque part (ton expérience personnelle mise à part ?) ?***

J'essaie toujours de prendre les oeuvres telles qu'elles sont. Même si je ne les trouve pas parfaites, j'en tire ce qui m'intéresse et c'est ce qui m'importe.

92. Manu Temj - 07/10/04 15:08 - (en réponse à : Helmut)
Tu crois que ça se trouve encore ton Hiroshima chez Artefact ?

Je l'avais trouvé en solderie à l'époque lointaine de mes premières amours mangas (première édition de l'Univers des Mangas, en gros...). Bref, ça commence à dater.

Mais ça doit encore pouvoir se dénicher chez les bouquinistes spé. Maintenant que tu es sur Paris, tous les espoirs te sont permis !

91. helmut perchu - 07/10/04 15:02 - (en réponse à : Manu)
Tu crois que ça se trouve encore ton Hiroshima chez Artefact ?

Heu... sinon, ton analyse me semble assez pertinente mais rejoint finalement ce que dis Coacho, cet album ne s'adressant pas à lui (je schématise bien sur), il y est forcément moins sensible...

90. Manu Temj - 07/10/04 14:57 - (en réponse à : coacho)
N'est-ce pas justement parce que le drame (la bombe et les horreurs directes qu'elle engendre) fait irruption dans le quotidien (représenté aussi par la forme classique et burlesque du manga : un manga "comme ceux que vous êtes habitués à lire" - des enfants "comme les autres" - un vie, "comme la votre" - voilà ce qu'a été "mon expérience"), que l'oeuvre prend toute sa force ?

Un traitement plus directement dramatique avec une forme plus stricte n'aurait pas forcément amené quoi que ce soit de plus.

Par comparaison, il y a le Hiroshima de Tatsumi (vieille traduction chez Artefact, pour ceux qui connaissent) : traitement beaucoup plus adulte, plus noir et cynique, mais pas forcément plus fort (je ne l'ai pas ressenti en tout cas)... et pourtant Tatsumi est aussi un très grand auteur.

89. Coacho - 07/10/04 14:31 - (en réponse à : Daiboken)
Attention, la rédaction est en route ! ;o)))

Bon, je m'attendais à ce que tu me dise que les bouquins d'Urasawa étaient destinés aux adultes !

Pour le terme "édulcoré", il est assurément maladroit !
Enfin, pas tant que ça si on veut utiliser ce terme pour définir la pudeur de l'auteur qui, comme tu le soulignes, est un survivant de l'horreur, mais aussi si on veut axer la réflexion sur le fait que pour que ce ne soit pas trop violent ou traumatisant pour les plus jeunes, Kanazwa a décidé d'introduire ces moments qui sont lourds, pesants et durs, en les rendants plus légers.

Du moins c'est ainsi que j'interprète ces scènes triviales de baffes qui ne sont finalement au bout du compte qu'un code significatif pour les lecteurs avertis.

Quoi qu'il en soit, cette dose de code, d'humour, ou de décalage de la réalité, me donne l'impression d'enlever de la gravité au sujet qu'il traite.

Mais là encore, c'est avec mes attentes d'adulte européen que je raisonne peut-être.

Edulcoré ? Peut-être malhabile...
Adouci ? Dédramatisant ? Tragi-comédie ?
En fait, je me rends compte que je manque de termes pour définir exactement ce que je ressens car à aucun moment on ne peut croire qu'il ne s'agisse d'humour et que l'enfer qu'il veut décrire, prolongement de son vécu, fut bel et bien terrifiant...

Même décrite sous forme de rêve, la scène où la mère rêve d'un homme qui tue et dévore Tamoko m'a fait frémir...

Sentiment étrange tout de même...

Toi même n'aurais-tu pas souhaité un traitement plus grave ? Dramatique ?
Celui-ci te suffit-il ?
Ou bien tu prends l'oeuvre telle qu'elle est, ce que nous faisons tous, sans un manque quelque part (ton expérience personnelle mise à part ?) ?

;o)

88. daiboken - 07/10/04 14:01 - (en réponse à : coacho)
***Mais les lectures de 20th CB, ou Monster, ou Parasite, ou Tanigushi ne m'ont pas données cette impression.***

Ce sont des séries destiénes à un public plus âgé.

***C'est vrai mais à la lumière de ce que tu m'expliques avant, j'ai l'impression que la lecture proposée aux adolescents est très édulcorée !***

Je ne vois pas très bien en quoi Nakazawa propose une vision édulcorée de son témoignage de survivant.
Tu peux développer, stp? (mais bon pas trois pages hein, je te connais :) )

87. Coacho - 07/10/04 13:45
Moumoute
je m'attache aux personnages
Mais c'est aussi le cas pour moi !
Il est attachant et terriblement mûr ce petit Gen !

et surtout prends conscience d'une horreur qui jusque là m'était un peu iréelle.
C'est aussi ce que je ressens même si je serai toujours très loin de la réalité...

...Maus, Spiegelman utilise des animaux pour créer une certaine distance qui permette d'"accepter" le récit.
Oui, c'est vrai, mais pour autant, je n'ai pas eu la même sensation quant au traitement du récit.
Tu dis grotesque, ou burlesque, pour Gen, bon, mettons un drap d'humour (très caustique alors...) alors que Maus est résolument adulte, ce qui me fait une belle transition pour passer à

Daiboken
...ne serait-ce pas surtout une distance par rapport à certains codes du manga qui te gênent?
Notamment dans le côté outrancier que tu relèves (les baffes qui font voler les personnages,...).

Clairement, oui !
En fait, je suis assez novice dans le genre et j'ai été trop souvent rebuté par ces scènes de baffes, ou cette quête de l'honneur et du pardon, ou encore, l'assomante répétition des propos qui sont assez épuisantes dans la lecture.

Mais les lectures de 20th CB, ou Monster, ou Parasite, ou Tanigushi ne m'ont pas données cette impression.

Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue que "Gen d'Hiroshima" est originellement paru dans le Shônen Jump, magazine destiné aux jeunes ados japonais.
Et c'est donc un éclaircissement d'importance comme celui que tu pourras me faire sur les mangas que j'ai cités précédemment qui sont des Shonen ? Sennen ? ou je ne sais pas quoi ?

Alors que Maus est clairement destiné avant tout à des adultes.
C'est vrai mais à la lumière de ce que tu m'expliques avant, j'ai l'impression que la lecture proposée aux adolescents est très édulcorée !
Mais c'est assurément ma vision européenne des choses et je ne mettrais pas en cause ces codes, au contraire, je souhaiterai les domestiquer pour mieux les comprendre.
Mais si cela plombe, à mes yeux, le récit, c'est pas gagné !

Difficile dès lors de comparer les approches respectives de Nakazawa et Spiegelman.
Tu as raison, mais je crois que ceux qui ont cité ces 2 oeuvres pour les mettre côte à côte ont sûrement voulu parler de l'importance de ces 2 livres qui traitent de 2 des plus grands traumatismes du 20° siècle.
Mais effectivement, à la lumière de ce que tu énonces, il paraît difficile de se placer du point de vue du lecteur si on se réfère aux âges.

Merci en tout cas pour vos interventions.

;o)

86. daiboken - 07/10/04 12:52
***Peut-être me manque-t-il cela, peut-être ma vision est trop européenne pour m'empêcher de plonger dans Gen ?***

D'après ton post, ne serait-ce pas surtout une distance par rapport à certains codes du manga qui te gênent?
Notamment dans le côté outrancier que tu relèves (les baffes qui font voler les personnages,...).

***Je ne sais pas... En tout cas, puisque qu'il fut cité, Maus m'a bien plus bouleversé que Gen d'Hiroshima...***

Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue que "Gen d'Hiroshima" est originellement paru dans le Shônen Jump, magazine destiné aux jeunes ados japonais.
Alors que Maus est clairement destiné avant tout à des adultes.

Difficile dès lors de comparer les approches respectives de Nakazawa et Spiegelman.

85. helmut perchu - 07/10/04 12:40 - (en réponse à : Coacho)
Je suis assez d'accord avec toi pour dire que la narration est parfois un peu "naïve" ou "grotesque", les insultes gentillettes et les baffes ou coups de batons incéssants y étant pour beaucoup, la manière également candide de répéter plusieurs fois les pensées des personnages etc. Auquel il faut ajouter un graphisme "club dorothée" que je n'apprécie pas franchement.

Mais pour autant, avec moi, ça fonctionne, je m'attache aux personnages et surtout prends conscience d'une horreur qui jusque là m'était un peu iréelle. Et comme je disais à herve post 83, si le récit n'était pas développé de maniére presque "burlesque", il serait insoutenable. Finalement, c'est un peu le même procédé que Maus, Spiegelman utilise des animaux pour créer une certaine distance qui permette d'"accepter" le récit.

84. Coacho - 07/10/04 11:40
Ca y est, je viens de terminer la lecture des 4 tomes disponibles de Gen d'Hiroshima, édités par Vertige Graphique.

Bon, j'ai lu ce topic, qui a contribué à mon achat pour l'enthousiasme général, mais je dois avouer sortir de cette lecture anéanti...

Pour plusieurs raisons mais je vais tenter d'en retirer quelques unes.

Une vision personnelle et touchante de ce qui fut un des grand traumatisme du 20° siècle raconté par un auteur qui a vécu cet enfer.
Une vision critique de la politique japonaise et une ode au pacifisme qui fait penser à ces affiches du temps du Vietnam avec le mot "Why ?".
Des scènes horribles et cruelles, des situations qui mêlent stupeur et horreur...
Un sujet qui nous est inconnu et qu'il nous est difficile de ressentir ou même d'imaginer.

MAIS, malgré tout le poids de cela, je n'ai pas réussi à m'immerger dans le propos de Nakazawa.

Pour certains, il s'agit de la médiocrité, je cite, du dessin.
Je dois avouer le trouver très cartoon mais il ne m'a pas dérangé plus que ça.
D'autres ont évoqué le sens de lecture, je m'y fait petit à petit alors que je suis en pleine découverte du monde manga.
D'autres encore ont parlé de claque intense, et je veux bien le comprendre.

Mais définitivement, je me suis ennuyé durant la lecture à cause de trop nombreuses pages de baffes, claques, coups de bâton, bosses qui sont distribuées pour un rien.
Je me suis senti idiot à force de me voir répéter et asséner les scènes et leur explication un peu comme dans les films japonais où la mastication du poulet est caricaturale pour bien montrer qu'ils mangent.
J'étais agacé à la lecture des nombreuses pages qui alternent la honte, l'excuse, le pardon, l'honneur, juste pour justifier par exemple le comportement des gens qui houspillaient Gen parce qu'il était le fils d'un traître (un homme, son père, qui n'avait que des propos pacifistes).
Et puis aussi les ennuyeux imbécile, ou encore stupide qui accompagnaient les coups à longueur de pages...

En fait, il y a des moments explicatifs, comme des courts moments d'Histoire, qui sont passionnants.
Je ne pourrai pas émettre d'avis critique sur la vision de l'auteur qui a du vivre cela comme un traumatisme récurrent et les horreurs qu'il a vécues l'auront définitivement blessé mais je rejoins Altaïr lorsqu'elle parle d'une certaine candeur dans le traitement de tout cela...

C'est très linéaire, mais peut-être la vision de Nakazawa est volontairement ainsi faite, comme une sorte d'exutoire, comme une sorte de beaume qui se ferait en rédigeant Gen...

Je comprends que certains ont pu être touchés profondément par cette histoire, dont le tome 5 devrait sortir ce mois ci, mais il manque une résonnance.
Enfin, il ME manque quelque chose, sûrement.

Daiboken expliquait sa visite au Mémorial Hiroshima et sa sensation à son passage à Hiroshima et je comprends alors l'impact de sa lecture qui vient en écho à sa vision, à ses visites.

Lors de mon service militaire, j'ai eu à me rendre à Verdun, voir l'ossuaire de Douamont, voir d'autres choses réservées aux militaires et j'ai ressenti quelque chose d'indicible, comme la Mort qui s'était overdosée durant ces années...

La visite de hauts lieux de l'esclavage aux Antilles m'ont tourneboulé l'estomac et l'esprit...

Peut-être me manque-t-il cela, peut-être ma vision est trop européenne pour m'empêcher de plonger dans Gen ?

Je ne sais pas... En tout cas, puisque qu'il fut cité, Maus m'a bien plus bouleversé que Gen d'Hiroshima...

Mais que c'est difficile d'exprimer son avis sur ce sujet... Croyez-moi, et surtout après avoir vu les photos de la galerie proposé par François Boudet...

Et je rebondis là-dessus pour parler à ce sujet de Seiji, le "monstre" que Gen doit soigner, qui veut mettre un point d'honneur à rendre compte de l'horreur des charniers post explosion, qui me semble illustrer ce que disait Daiboken au sujet du détail des pièces qu'il a vu au Musée.

Si d'autres personnes ont eu le même sentiment que moi, ou bien me montrer une autre façon d'entrevoir cette lecture, je serais heureux de vous entendre car ce sujet si douloureux me semble mériter peut-être un regard plus grave, ou cérémonieux, ou viscéral ou... je ne sais pas quoi...

83. helmut perchu - 30/06/04 23:03 - (en réponse à : herve)
C'est vrai que les dessins un peu "caricaturaux", "grotesques" sont pas fait pour me plaire en tant que tel mais heureusement qu'ils sont là pour "alléger" l'horreur du récit et rendre celui-ci "acceptable" à lire pasque s'ils étaient dessinés dans un style plus réaliste ou même avec un graphsime fort et/ou expressif, je sais pas si je réussirais à terminer certaines pages...

82. herve - 30/06/04 22:28
Malgré ses dessins assez caricaturaux au début, cette série s'affirme petit à petit comme une série incontournable, à l'image de Mauss.
Une série poignante, souvent grotesque mais quel talent!
Bravo aux éditions Vertige Graphic pour leur courage dans l'édition! A quand la suite ?

81. helmut perchu - 29/06/04 21:12
Wouah ! Je viens de finir de lire le 4e tome et encore une fois, c'est une grosse claque !

80. helmut perchu - 28/06/04 19:42 - (en réponse à : Altaïr, pm etc.)
Le 4e tome est sorti !

79. helmut perchu - 04/06/04 16:23 - (en réponse à : pm)
Ca ce serait pas trés drôle comme blague...

78. pm - 04/06/04 16:21
Peut-être qu'ils vont s'arrêter pour imiter Les humanos et albin ? Ce serait bien dommage !

77. Altaïr - 04/06/04 15:51
il y a marqué "date inconnue" sur le site mangaverse qui est en général très au courant...

76. helmut perchu - 04/06/04 15:35
Je remonte ce sujet pour savoir si quelqu'un sait vers quelle période devrait sortir le 4e tome.

75. Gasoil - 30/05/04 23:49
Personne ne parle de la médiocrité de la traduction qui rend Gen assez difficile à lire.
Tout de même, ils pourraient faire un effort et traduire de manière un peu compréhensible.
Certaines phrases ne sonnent même pas français. C'est surtout ça qui m'a choqué.

74. François Boudet - 20/10/03 23:37 - (en réponse à : frboudet@wanadoo.fr)
Mélaka, pour "I Saw It" en anglais, il est paru chez Edu Comics (il y a longtemps), format comics, planches retournées et mises en couleurs... (éventuellement, contact moi par e-mail...). Voici d'autres titres sur le sujet, de Keiji Nakazawa (titres en anglais): "Struck by Black Rain" en 68, "Suddendly One Day"- le jour de la bombe A- en 70, "Okinawa" -la guerre et l'occupation de l'ile d'Okinawa par les soldats americains- en 70,71; le tres boulversant egalement et célèbre : "I Saw It" -le récit autobiographique de l'explosion sur Hiroshima.. Plus concis que "Barefoot Gen",en 46 pages- en 1972; "Barefoot Gen" ("Gen d'Hiroshima") en1973-74- autobiographie-; "Geki's River" -prewar Japan- en 1976-77; "Under the Eucalyptus Tree"- la génération post-bombe - en 1977; "When We Last Saw Blue Sky" -la discrimination contre les victimes de la bombe A- en 1978.

73. daiboken - 20/10/03 13:06
***Donc de ce que j'en ai vu la BD étrangère n'existe pas commercialement au Japon. ***

Voilà qui confirme tout à fait mon impression.

72. Tanuki - 20/10/03 12:54
>Peut-être que d'autres (Tanuki ?) pourraient préciser voire infirmer ma pensée ???

Traduit en japonais je n'ai vu que du Bilal (d'occasion au Mandarake avec les art-books) pour ma part.
En import, c'est ultra-confidentiel. Les Manga No Mori ont un peu d'import européen et américain. J'avais trouvé un rayon BD étrangère au Parco de Shibuya (le part 1) et un album du 3e Testament chez un bouquiniste a Jinbouchou ... et pourtant j'ai cherché.
Donc de ce que j'en ai vu la BD étrangère n'existe pas commercialement au Japon. Les Japonais n'aiment pas le format franco-belge et ça passe pour des "livres d'arts". Et le prix n'améliore pas vraiment la chose

71. Mélaka - 20/10/03 11:18
OK j'acheterai "au temps de Botchan", alors !
pour ce qui est de l'adaptation de Vertige Graphic, il faut savoir qu'ils sont repartis de l'oeuvre originelle ; ils l'ont faite re-traduire, re-lettrer et ne se sont absolument pas servi de la version d'albin michel...

70. Thierry - 20/10/03 10:48 - (en réponse à : pm)
le sens occidental de lecture existait pour 4/5 du premier volume de l'edition vertige et sans doute pour une partie du second volume. Si Vertige avait repris ses planches inversees pour le debut de la serie, ils auraient soit du continuer l'inversion des planches pour toute la serie, soit a un certain moment revenir au sens original, ce qui aurait ete peu coherent.

69. Thierry - 20/10/03 10:45 - (en réponse à : melaka)
"Botchan" de Natsume Soseki est d'ailleurs un excellent roman que je recommande.
Le premier volume d'"au yemps de botchan" suit Natsume Soseki pendant l'elaboration de ce classique de la litterature japonaise. C'est le pretexte d'un portrait de la societe japonaise du debut du XXe siecle, quand elle commence a s'occidentaliser. Perso, je trouve cela passionnant.



 


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