POTRON-MINET n.m. est issu (1835), par substitution de minet “chat” à jacquet “écureuil”, de la locution disparue dès le poitron-jacquet “dès l’aube” (1640), où poitron représente le bas latin posterio “cul”, dérivé de posterus “qui vient après” ; il existe en ce sens en moyen français écrit poistron (XIIIe-XIVe s.), poitron (XIVe et jusqu’au XVIIe s.) et poictron (XVe s., encore chez Oudin en 1660). Par analogie d’aspect, poitron a désigné une sorte de grosse prune jaune (1537). Poitron-jacquet s’explique par le fait que l’écureuil dresse souvent sa queue, faisant ainsi voir son derrière.
Le remplacement par potron-minet est sans doute dû au fait que le chat passe pour être très matinal. Potron n’étant plus compris, les expressions ont parfois été altérées en patron-jacquet (1868, ou patron-jacquette au féminin 1821) et patron-minet (ou patron-minette, 1834, par exemple chez Balzac dans Le Père Goriot), puis poltron-minet, les formes avec jacquet ayant disparu.
Dites Mr Trondheim, avec une définition comme celle-ci dans le Robert historique, c'est évident que c'est vous qui l'avez conçue... vous êtes académicien depuis quand ? En tout cas, elle est réussie et super-drôle !
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