La BD indépendante

Les 53 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



53. Golden Chronicles - 24/05/07 01:06 - (en réponse à : goldenchronicles@yahoo.fr)

52. stanislas - 15/05/06 11:06
Nous sommes sur un manège ?

51. Choci Loni - 14/05/06 23:18 - (en réponse à : La rançon du succès et le manque d'innovation)
Cest à dire quavant, les livres petit format en N&B à connotation intimiste, cétait forcément un éditeur indépendant. Aujourdhui cela peut très bien être Gallimard, Soleil ou Casterman. Et finalement ces sous-produits, enfin, ces "faux produits" nous font pas mal de tort au niveau des librairies. Ils prennent un peu notre place parce quils ont des conditions meilleures, et les libraires peu scrupuleux préfèrent prendre ça en guise de produits indépendants. Le risque important est donc de perdre son identité.

Ce qui est navrant
c'est de voir un éditeur quelqu'il soit
vouloir s'approprier un genre galvaudé
et reprocher aux autres de faire ce qu'il a commis.

Où est la volonté de se démarquer des autres
quand on leur reproche de copier un genre formel ?
Si on se veut à l'avant garde
on se doit de bousculer les formes
et ne pas se cantonner à son petit conformisme.

A croire qu'avant l'association
la bd alternative n'existait pas.

50. Jean-no - 14/05/06 19:56
Ceci dit Menu évacue un peu vite une question fondamentale qui est celle de la BD populaire (qui est l'origine historique de la bd d'ailleurs). Je comprends qu'il n'ait pas envie de porter sur ses épaules l'ensemble du marché de la bande dessinée, d'ailleurs il a raison, ce n'est pas son problème, mais il y a, en dehors d'une bd ambitieuse et arty, une bande dessinée populaire qui existe, qui comme tout médium poupulaire est un vivier d'idées et de talents en désordre, et qui gagnerait à avoir non pas une critique (la critique fait avancer l'art "conscient" mais paralyse les autres) mais des supports (une BD populaire sans presse, est-ce possible ?) et des formats adaptés (le manga, ça marche plutôt pas mal, mais le nouveau format proposé par Soleil est peut-être intéressant aussi). Enfin c'est un tout autre problème.

49. kstor - 14/05/06 19:34 - (en réponse à : dartois)
Insulter une partie de la profession, c'est pas ce qu'il y a de plus constructif. Ca mène au contraire à radicaliser des positions qui n'ont pas lieu d'être.
Pourquoi interdire à BoDoï et Bulldozer de parler des BD de l'Asso ?


Ce n'est pas une histoire d'interdiction. Il s'agit juste de faire comprendre à Boi doi et Bulldozer qu'il serait temps de comprendre qu'il n'y a pas une bande dessinée mais des bandes dessinées. Et qu'il serait peut-être bon qu'ils ciblent davantage leurs préoccupations. Je suis désolé, mais je crois que tu méconnais - encore plus que moi - l'histoire du cinéma, de ses genres et de sa critique. Quand la nouvelle vague est arrivée dans les années 60, c'était en opposition au cinéma de papa, les Duvivier, Gabin et autres. Ca n'a pas été simple. Les dents ont grincé. A l'époque, beaucoup tenaient le même discours que toi, taxant les jeunots de sectaires et autres noms d'oiseau. Faut dire que les jeunots étaient arrogants et radicaux. De l'eau a coulé sous les ponts. Les clivages existent, les intérêts sont partagés, il y a un public pour tous les genres et tous les budgets. Je ne dis pas bien sûr que les problèmes du cinéma sont réglés, loin de là, mais en tout cas, personne ne doute plus de sa multiciplicité. Il existe une vraie critique, variée, contradictoire, qui s'engueule, qui donne envie. Le consensus est rare. Ca fait avancer le mode d'expression et l'art. De ce point de vue, le medium "bande dessinée" peine à entrer dans l'âge adulte.

48. Jean-no - 14/05/06 18:58
Insulter une partie de la profession, c'est pas ce qu'il y a de plus constructif. Ca mène au contraire à radicaliser des positions qui n'ont pas lieu d'être.
Pourquoi interdire à BoDoï et Bulldozer de parler des BD de l'Asso ? Pour moi, ça veut pas dire: "laisser les crétins où ils sont et qu'ils ne viennent surtout pas voir s'il existe un autre genre de BD". C'est le dernier degré de la connerie et de l'élistisme.
Pour faire un autre parallèle, je n'ai jamais entendu Godard insulter Première s'ils publient un article sur ses films. J'ai plutôt vu Godard engager Johnny.


la question est : à quel point peut-on espérer tirer les choses vers le haut tout en se trainant comme un boulet un certain héritage ? Godard utilise Johnny (comme acteur, comme contre-emploi peut-être, comme affiche...) - et plein d'autres acteurs ou non-acteurs, c'est une particularité des réalisateurs que d'utiliser les gens - mais ça ne signifie rien de plus que ça, pour autant Godard ne passe pas à la télé régulièrement pour dire "ne ratez pas le prochain concert de Johnny". J'ai l'impression que tu mélanges un peu tout. L'Association ou, plus encore (mais moins bruyament) Cornélius, refusent le jeu habituel entre les éditeurs et la presse. So what ? Et quand on leur fait savoir avec une pointe d'humeur que, tout de même, ils pourraient envoyer leurs albums, ces éditeurs répondent sur un ton assez aigre. Mon petit frère qui vend des bandes dessinées, reçoit tous les mois des "critiques" qui lui revendent des piles de bd, tout ce qu'ils ont reçu et qu'ils ne liront pas. Autrefois les albums en Service Presse contenaient un petit tampon "interdit à la revente", enfin souvent, mais aujourd'hui les éditeurs ont compris qu'il vallait mieux ne pas freiner ce petit commerce, car ce que les critiques jugent ce n'est pas les livres - les ouvrent-ils ? Pas souvent je crois - mais le fait qu'on leur fasse des cadeaux... Et ensuite ils recopient des bouts du dossier de presse qui est filé avec le livre. Critique professionnel doit être un métier de chien, payé rien du tout, pour que ça se passe comme ça, qu'il faille revendre ses bds et écrire ses reviews sur commande. Mais vu du point de vue des éditeurs aux micro-tirages, j'ai l'impression que les critiques sont vus comme une mafia incompétente.

Rien à voir avec l'élitisme : cautionner les parasites n'est pas démocratique ou tolérant. Au mieux c'est de la résignation face à un marché dont on ne peut pas facilement modifier le comportement, au pire c'est de la bêtise.

47. Dartois - 14/05/06 18:38
Insulter une partie de la profession, c'est pas ce qu'il y a de plus constructif. Ca mène au contraire à radicaliser des positions qui n'ont pas lieu d'être.
Pourquoi interdire à BoDoï et Bulldozer de parler des BD de l'Asso ? Pour moi, ça veut pas dire: "laisser les crétins où ils sont et qu'ils ne viennent surtout pas voir s'il existe un autre genre de BD". C'est le dernier degré de la connerie et de l'élistisme.
Pour faire un autre parallèle, je n'ai jamais entendu Godard insulter Première s'ils publient un article sur ses films. J'ai plutôt vu Godard engager Johnny.

46. Jean-no - 14/05/06 18:31 - (en réponse à : kstor)
bien résumé. Et j'ajoute que le "coup de gueule" n'est pas forcément un problème, que parfois il faut faire ce qu'il faut pour qu'une opinion existe. Sortir de la bd "sympa", avec ses pratiques journalistiques sclérosées (business des service-presse, complaisance générale) ne peut que faire du bien aux oeuvres. Lesquelles se défendent par ailleurs toutes seules - ce n'est pas L'Éprouvette qui risque de faire mal vendre tel ou tel album de chez Soleil.

45. kstor - 14/05/06 17:55
Cibler la mauvaise foi de Menu en occultant ce que son discours peut avoir de pertinent est un peu dommage. Evoquer Ben Laden est un poil outrancier.

La question est : viendrait-il à lesprit dun quelconque spectateur, réalisateur ou critique lidée de comparer les travaux de Jean Luc Godard et Max Pecas, au prétexte qu'ils utilisent le même support technique pour s'exprimer ? Les Cahiers du cinéma sont-ils obligés de chroniquer nimporte quelle série Z qui régalera les lecteurs de Mad movies ? Laisse-t-on l'opportunité à Gérard de Villiers de vomir sa prose à deux balles sans s'indigner du fait qu'il utilise des mots et des phrases comme Marguerite Duras ? Qui va reprocher à Duras de considérer quelle ne fait pas le même job que Villiers ?

Pourquoi les livres de l'Association ou du Fremok devraient-ils être chroniqués dans Boi-doi ou Bulldozer? Pourquoi existe-t-il des sites internet spécialisés en littérature sf, en littérature policière, en littérature prise de tête, et pourquoi tous les sites de bd  ou presque - sont-ils généralistes ? Dans les librairies, les genres littéraires ont droit à leur zone réservée. La bd dans son entière diversité est considérée comme un seul genre littéraire. Cest absurde ! La seule librairie où jaie vu une classification intéressante se nomme Ombres blanches, à Toulouse. On y rapproche les livres-texte et les livres-bd de sf, les livres-texte et les livres-bd liés au polar& Mais cest lexception qui confirme la règle. La scission ne porte traditionnellement pas sur le fond des ouvrages, mais sur la forme, et cela ne concerne que les mangas et les comics. Toute la bd dorigine européenne semble condamnée à flotter dans la même soupe. Barbier pas très loin du dernier tome des blondes, Chris Ware à deux pas du guide du verseau. Cest une des préoccupations de Menu, et pas la moins pertinente.

44. Jean-no - 14/05/06 17:54
Pas faux. Evidemmment il faut comparer ce qui est comparable. Menu a quand même détruit le lien entre l'Asso et David B, ainsi qu'avec pas mal de monde. Et dans le même temps, il s'est constitué une "petite armée" prête à applaudir chacun de ses dégueulis. Alors qu'avant Plate-bandes, personne n'allait lui chercher querelle.

Il s'est fâché avec David B oui, mais pour la "petite armée", je ne vois pas... Beaucoup de gens soutiennent Menu pour le principe, sans être d'accord avec lui pour tout.

Pour les propos rapportés dans l'interview, noublions pas qu'ils sont passés par le filtre du journaliste. Ses sorties précédentes dans L'Eprouvette restent très violentes. Reste plus qu'à attendre Eprouvette N°2 pour voir s'il a décidé de se calmer. Le problème c'est qu'il a va falloir du temps pour éteindre l'incendie qu'il a allumé.

Tout de suite les grands mots... Secouer la fourmillière c'est forcément positif, obliger les uns et les autres à réfléchir à ce qu'ils produisent... je ne vois pas en quoi ça peut être un problème.

43. Dartois - 14/05/06 16:03 - (en réponse à : Stan)
Pas faux. Evidemmment il faut comparer ce qui est comparable. Menu a quand même détruit le lien entre l'Asso et David B, ainsi qu'avec pas mal de monde. Et dans le même temps, il s'est constitué une "petite armée" prête à applaudir chacun de ses dégueulis. Alors qu'avant Plate-bandes, personne n'allait lui chercher querelle.

Pour les propos rapportés dans l'interview, noublions pas qu'ils sont passés par le filtre du journaliste. Ses sorties précédentes dans L'Eprouvette restent très violentes. Reste plus qu'à attendre Eprouvette N°2 pour voir s'il a décidé de se calmer. Le problème c'est qu'il a va falloir du temps pour éteindre l'incendie qu'il a allumé.

42. torpedo31200 - 14/05/06 13:31 - (en réponse à : ViKtor - post # 39)
pourquoi le monde de la bd a-til besoin de bidonner à ce point ?
Parcequ' il y a des mecs qui les comptent, et ils ne font pas ça gratuitement...

41. torpedo31200 - 14/05/06 13:25 - (en réponse à : Moma - post # 34)
500 000 en comptant les ventes à l' étranger ?

40. torpedo31200 - 14/05/06 13:24 - (en réponse à : Jean-no - post # 36)
15 000 ou +, c' était pour les Donjon Monsters.
C' est Lewis Trondheim qui avait communiqué les chiffres sur ce forum il y a environ 3 ans.
De mémoire, les Zénith frôlaient les 38 000, les Crépuscule étaient légèrement en dessous, et les Potron-Minet se situaient vers 28 000.

39. ViKtor - 14/05/06 13:00
eh bien enfin. Enfin, on annonce ici des chiffres en précisant le nombre de tomes. la réalité c'est qu'un livre (je dis livre et pas bd) se vend à X exemplaires par titre, il n'y a que dans le monde de la bd qu'on cumule les tomes, ce qui donne des chiffres completement déraisonnables qui nous amene statistiquement en france à 8 achats de livres par habitant et par an... pourquoi le monde de la bd a-til besoin de bidonner à ce point? J'y vois un besoin de reconnaissance, une soif démesuré d'exister, alors que la vérité est que la bd est un microcosme (pour paraphraser JCM), peu de points de vente et peu de lecteurs. soit le très honorable chiffre de 6,5% de vente et de lecteurs de livres, ce qui pourtant n'est pas rien. C'est un vrai marché et son public est honorable, mais il reste 93,5% de lecteurs de livres qui n'ont que faire de la bd, si on y ajoute ceux qui ne lisent pas ça ramene effectivement la bd à une dimension tres modeste, un micrososme, donc. C'est sur qu'il y a moins de lecteurs de bd que de judokas. Alors afin de courir après l'inutile reconnaissance de la culture bourgeoise, on bataille sur les genres, commercial, indépendant, série, roman graphique... bref on se torture la tete pour faire d'un produit populaire sympa, une parcelle du savoir de l'élite. Pour ça JC Menu y a dépensé haine, rancoeur et intolérance pendant plus d'une décennie et puis pouf patapouf, le discours devient plus soft, ah ben ça fait du bien, c'est pas dommage, ça nous fait des vacances... maintenant, j'ai remarqué que l'image de l'association est variable en fonction des publics, certains d'entre eux trouvent sa production bien chiante. Personnellemnt la production de l'association m'interesse pour les valeurs graphiques qui s'y expriment, mais je suis loin d'etre satisfait quand je lis dans les bulles. Enfin la discussion (puisque JCM ne parle plus de polemique)me parait bien vaine. On a tous bien compris que soleil ne publiait pas comme l'association. doit-on en débattre??? quels livres doit-on bruler??? Non, ils font tous les deux la bd, j'oserais dire comme nous l'aimons, après il faut admettre la réalité, si la bd est un art comme chacun ici l'espere, il faut accepter que les arts s'adressent à des publics différents, que pour ma part je ne m'accorde pas le droit de juger, meme si je peux exprimer un esprit critique personnel sur ces oeuvres.

38. stanislas - 14/05/06 12:18
Menu a plus créé qu'il n'a détruit à l'inverse de Ben Laden.

37. Dartois - 14/05/06 11:49
C'est évidemment poussé. Pour préciser ma pensée, je voulais dire, Menu n'est-il pas au microcosme BD, ce que Ben Laden est aux USA...

36. Jean-no - 14/05/06 11:23
500 000 ! wow. Je savais que ça s'était très bien vendu, mais je n'imaginais pas ce genre de chiffre. Je sais aussi qu'à une époque Donjon atteignait 15 000 exemplaires par tome, ce qui n'est pas énorme mais le chiffre était constant quel que soit l'auteur, y compris pour des gens pas franchement habitués à vendre à plus de 2000 exemplaires. Mais ce chiffre date d'il y a quelque chose comme quatre-cinq ans : je me demande où en est Donjon en termes de ventes.

35. stanislas - 14/05/06 11:20
Pourquoi pas le Adlof Hitler non plus ?

34. Moma - 14/05/06 11:09
Le chat du rabbin s'est vendu à 500,000 exemplaires (sommes des 4 tomes).

33. Jean-no - 13/05/06 23:43 - (en réponse à : Dartois)
Menu n'est-il pas le Ben Laden du microcosme BD

Plutôt le André Breton. En passant, ne perdons pas de vue que les guerres artistiques ne font, sauf exceptions, pas de morts, et qu'on ne peut donc pas trop-trop faire de parallèles.

32. Jean-no - 13/05/06 15:39 - (en réponse à : Yan)
et il a commencé avec un carnet de voyage chez Albin Michel aussi. Je faisais juste remarquer que cet auteur emblématique d'une "nouvelle bande dessinée" (c'est ça le terme journalistique ?) n'est pas vraiment un auteur "alter" dans ses choix d'éditeurs (bien plus dans ses amitiés par contre).

31. Dartois - 13/05/06 15:38
Pas de guerre sans ennemi.
Quel intérêt à décréter une guerre ? Si ce n'est pour pouvoir s'appuyer sur des troupes bien obéissante -c'est la base de toutes les dictatures-. On n'est pas loin de la position de Menu :
Pendant les années 90, aucun éditeur n'a été aussi franchment soutenu par le microcosme (presse, auteurs, festivals, institutions,...) que L'Association. Avec Plate-bandes on s'est réveillé en guerre. Menu n'est-il pas le Ben Laden du microcosme BD ?

30. Yan - 13/05/06 14:54
« En France on a typiquement Blain qui n'est pas typique d'une BD "mainstream" et qui pourtant n'a jamais été édité par une maison "alter" : il a bossé pour Dargaud, Dupuis, Delcourt, et c'est tout. Mais il n'est pas militant d'autre chose que de son oeuvre. »
Et formidable illustrateur pour enfants (chez Albin Michel Jeunesse ou Casterman, entre autres) il a débuté la bande dessinée dans& Lapin.
:)

29. Jean-no - 13/05/06 14:45
Euh... Dan Clowes avait fait une couverture pour DC comics...

ok, mais il ne travaille pas en se positionnant POUR ou CONTRE Marvel ou DC... Mais bien entendu il fait partie de l'industrie des comics et il peut être amené à bosser pour eux ou à faire allusion et à se poser des questions sur le choix des éditeurs (cf. Dan Pussey), et bien entendu Marvel ne lancera pas un comic-book "David Boring", parce que c'est pour le moment assez loin des préoccupations de cet éditeur. Mais son talent peut exister sans comparaison ou sans bagarre.
En France on a typiquement Blain qui n'est pas typique d'une BD "mainstream" et qui pourtant n'a jamais été édité par une maison "alter" : il a bossé pour Dargaud, Dupuis, Delcourt, et c'est tout. Mais il n'est pas millitant d'autre chose que de son oeuvre.

28. torpedo31200 - 13/05/06 14:28 - (en réponse à : Jean-no - post # 27)
Euh... Dan Clowes avait fait une couverture pour DC comics...

27. Jean-no - 13/05/06 13:48
Lorsqu'on parle d'auteurs, cette indépendance me semble évidente quelle que soit sa priorité : Trondheim et Van Hamme sont libres de choisir leur structure d'édition, à priori... Pourtant, seul le premier est considéré comme "indépendant".

En France, le statut légal de l'auteur est très protégé, et de fait, tout auteur est "indépendant" : Van Hamme n'appartient à personne, pas plus que Trondheim. Ou peut-être moins : Trondheim est lié affectivement à l'Association ! Il n'existe pas de "nouvelle bande dessinée" en 1990-2000 hors du rapport de l'artiste à son éditeur qui a énormément changé (et pas qu'avec les structures "indé").

Ce terme désigne donc plutôt une "mode", un courant de pensée tel que l'histoire en a connu maintes fois lorsque le courant mainstram du moment se perdait trop profondément dans la pensée unique. C'est à dire lorsqu'une révolution, un soubresaut, était nécessaire :
- le surréalisme en peinture (contre la peinture-photo)
- la nouvelle vague de Truffaut (contre les scénarios standardisés)
- les magazines "libres" tels Fluide Glacial, l'Echo des Savanes, Charlie, Psychopat... (contre une pruderie extrême)
- L'esprit "Association" (contre la BD-marchandise)


Bon on peut ergoter longtemps... Les courants que tu décrits sont de deux ordres : des "vagues de fond" (la BD adulte par ex.) d'une part et des groupes organisés d'autre part, qui s'inscrivent consciemment dans l'histoire de l'art qu'ils traitent d'une manière politique (Surréalisme, nouvelle vague). Menu cherche à ce que sa "famille" soit un mouvement de ce genre, enfin c'est ce qui ressort de sa fascinations pour le surréalisme ou l'oubapo me semble-t-il.

Je me demande donc si ces courants sont aussi "indépendants" que ça puisqu'ils se définissent surtout en opposition à la pensée commune. Ils auraient donc "besoin", quelque part, de cette confrontation pour exister...

Pas de guerre sans ennemi (fut-il imaginaire, il en faut un), certes. Mais tous les auteurs ne sont pas en guerre : les plus grands font leur truc à eux sans trop chercher à se positionner, parce qu'ils suivent une nécéssité intérieure : Chris Ware n'a rien à raconter à DC Comics, ni contre, Dan Clowes non plus, Blutch non plus,... Les meilleures oeuvres d'art (quel que soit le domaine) ne se comparent pas aux autres oeuvres, on est dedans et on oublie le reste. C'est pour ça que Menu qui n'est quand même pas un imbécile a pour enjeu l'édition et non les oeuvres, même si on sait bien que Michel Vaillant n'aura jamais une page dans "Lapin" (si Lapin revient quoi).

Enfin, j'ai appris à reconnaître que l'indépendance pure n'existe pas : on se crée seulement une nouvelle dépendance... elle-même rapidement dévoyée par les pesanteurs structurelles et la vigueur de celui contre qui on s'oppose (Poisson-Pilote et le coup de gueule de Menu).

Je ne vais pas rentrer dans ce débat déjà appesanti par 2500 ans de philo généralement lourdingue :-)

26. Gill - 13/05/06 13:25
L'indépendance que tu décris ici concerne uniquement les éditeurs, si je comprends bien : qu'elles soient issues d'association d'auteurs ou d'individus uniques désirant affirmer leur personnalité et leur différence (Delcourt ou Boudjelal chacun dans son genre).

Lorsqu'on parle d'auteurs, cette indépendance me semble évidente quelle que soit sa priorité : Trondheim et Van Hamme sont libres de choisir leur structure d'édition, à priori... Pourtant, seul le premier est considéré comme "indépendant".

Ce terme désigne donc plutôt une "mode", un courant de pensée tel que l'histoire en a connu maintes fois lorsque le courant mainstram du moment se perdait trop profondément dans la pensée unique. C'est à dire lorsqu'une révolution, un soubresaut, était nécessaire :
- le surréalisme en peinture (contre la peinture-photo)
- la nouvelle vague de Truffaut (contre les scénarios standardisés)
- les magazines "libres" tels Fluide Glacial, l'Echo des Savanes, Charlie, Psychopat... (contre une pruderie extrême)
- L'esprit "Association" (contre la BD-marchandise)

Je me demande donc si ces courants sont aussi "indépendants" que ça puisqu'ils se définissent surtout en opposition à la pensée commune. Ils auraient donc "besoin", quelque part, de cette confrontation pour exister...

Enfin, j'ai appris à reconnaître que l'indépendance pure n'existe pas : on se crée seulement une nouvelle dépendance... elle-même rapidement dévoyée par les pesanteurs structurelles et la vigueur de celui contre qui on s'oppose (Poisson-Pilote et le coup de gueule de Menu).

25. Jean-no - 13/05/06 12:22
Il y a deux sens au mot "indépendant". Il y a les indés/indy/alter, manière d'évoquer un peu vaguement une mouvance de la BD assez précise, celle des auteurs du début 1990 qui ont créé leurs propres structures d'édition pour s'éditer selon le fameux "on n'est jamais mieux servi que par soi-même". En tant que lecteur, je trouve que ces structures, peut-être juste parce qu'elles sont mues par l'envie de produire, ont un bilan exceptionnel... Elles n'ont pas révolutionné la BD (de Töppfer, Herriman, McCay aux auteurs du Square ou aux fanzineux post-punk, on peut dire ou presque que "tout a été inventé") mais ils ont secoué le marché en étant, contre toute attente, économiquement viables (ils en chient, souvent, mais ils tiennent bon).
Ensuite il y a les "indépendants" au sens financier, qui inclut ceux-là mais auxquels on peut ajouter Delcourt ou Soleil bien sûr, ce sont ceux qui n'appartiennent pas à un groupe et ne sont donc pas dirigés par un CA (des actionnaires quoi). Et ceux-là peuvent être gros et parfois trop gros, quand Jacques Glénat dit (en substance) "j'essaie de lire tout ce qu'on publie, enfin pas les mangas parce que j'ai pas le temps et que c'est merdique", il est clair qu'il n'est plus éditeur mais patron d'une maison d'édition, c'est un autre métier.

24. Dartois - 13/05/06 11:52 - (en réponse à : Jean-No)
On était parti sur les "indépendants" et les "pas indépendants". Toi-même tu parles de "groses boites" et de "petites boites", tu invoques des "conseils d'administration". Menu, lui, se déchaine en priorité sur Soleil, Casterman et Glénat.
Si on doit faire ta synthèse, en BD, les auteurs devraient mieux se méfier des gros groupes Flammarion et Média-Participation. Faut-il en conclure que le discours de Menu ne tient plus que sur un pied -celui qui édite par ailleurs Tardi et Bilal- ?

23. Jean-no - 12/05/06 23:19
Vision caricaturale que celle donnée par Jean-No. D'abord, il me semble que les Soleil, Delcourt et Glénat sont dirigés chacun par une et même personne.

J'ai dit le contraire ? Pour moi Soleil et Delcourt sont "indépendants", mais pas trop "alter".

Ensuite les petites structures ne sont à l'abri, ni des conflits internes -et parfois irrationnels-, souvenons-nous de Vertige Graphic avant la cicssion, ni à des décisions catastrophiques motivées par un déficit de trésorerie.

Bien entendu, et là je ne pense pas avoir dit le contraire non plus.

Et quand bien même, pourquoi une bande dessinée intelligente et même innovante n'aurait pas droit aux même égards et aux même moyens qu'un Blake et Mortimer ? Cela arrive d'ailleurs pour des Tardi, Bilal...

Il y a plein de bonnes bandes dessinées qui ont été soutenues par du pognon, ça n'est pas impossible. Par contre le marketing ne remplace pas le talent, et ça, comme dit Menu (ou à peu près), on ne l'apprend pas dans les écoles de marketing.

22. Dartois - 12/05/06 19:39
Vision caricaturale que celle donnée par Jean-No. D'abord, il me semble que les Soleil, Delcourt et Glénat sont dirigés chacun par une et même personne. Ensuite les petites structures ne sont à l'abri, ni des conflits internes -et parfois irrationnels-, souvenons-nous de Vertige Graphic avant la cicssion, ni à des décisions catastrophiques motivées par un déficit de trésorerie.
Et quand bien même, pourquoi une bande dessinée intelligente et même innovante n'aurait pas droit aux même égards et aux même moyens qu'un Blake et Mortimer ? Cela arrive d'ailleurs pour des Tardi, Bilal...

21. Quentin - 12/05/06 18:23
D'accord avec Coacho et Nick Tyler. Beaucoup de choses très vraies dans ce que dit Menu, et un discours plus apaisé. Ca fait plaisir de lire des gens qui ont une vision d'ensemble de la BD, et qui ont une vision pour ce qu'ils aimeraient avoir dans le futur.

Ce qui est intéressant avec les chiffres de Satrapi, c'est que ca vend plus à l'étranger qu'en France. Elle devient connue dans le monde entier. Au Danemark, elle est à peu près la seule auteure "indépendante" (pas seulement Francaise, mais de manière générale) à avoir été traduite en Danois, et ca a l'air de bien marcher. Personne ne connaît Sfar, Blain ou Larcenet, quelques Danois connaissent Trondheim ou David B. (lus en Anglais), mais beaucoup plus de gens ont entendu parler de Satrapi. C'est à mon avis tout à fait mérité. Et c'est tout à l'honneur de l'association car aucune autre maison d'édition n'aurait publié son livre à l'époque. Je crois que son succés va inspirer d'autres auteurs et qu'on pourra bientôt dire qu'il y a eu "un avant et un après" Satrapi. Ce sont des gens comme elle qui devraient recevoir le grand prix d'Angoulème.

20. Jean-no - 12/05/06 15:42
Les grosses boites peuvent faire des gros chantiers, c'est leur qualité. Par exemple, sortir 1 000 000 d'exemplaires de Blake et Mortimer, il faut énormément d'argent pour ça, il faut un réseau, un talent en communication... Mais les grosses boites ont deux défauts : d'abord elles sont rarement dirigées par une personne ou un petit groupe de personnes mais par un conseil d'administration, lequel n'aborde pas les questions artistiques lors de ses réunions... seul le fric compte, puisque c'est le seul dénominateur commun entre les membres du conseil (et puis légalement c'est la seule et unique chose dont ils sont censés discuter). La seconde raison c'est que les grosses boites sont peuplées d'employés qui n'agissent pas forcément pour assouvir une passion mais souvent pour des raisons en rapport avec la vie de l'entreprise : peur de se faire virer, guéguèrres internes, plan de carrière, déresponsabilisation... Cet état de fait a des résultats parfois corrects (admissibles) et parfois pas du tout.

19. Dartois - 12/05/06 15:10 - (en réponse à : Nick)
N'est-ce pas normal ? N'est-ce pas même souhaitable ? dans la mesure où les structures plus importantes ont des moyens pour
1 - Toucher un public plus large
2 - Mieux soutenir financièrement ses auteurs

Il arrive aussi que des petits labels deviennent des structures plus importantes ex Virgin, la Martinière ...

18. nick tyler - 12/05/06 14:56 - (en réponse à : Nemortel)
Par exemple, l'Association (à la pulpe) est indépendante (des grands groupes).

Un peu dans le sens où les labels indépendants (en musique de jeunes) est indépendante des conglomérats financiers audio-visuels.

A mon sens. Mais, de fait, cette forme d'édition (tant dans la forme des livres que dans le fond) semble maintenant dépendante des directeurs de collection qui la copient, et souventes fois, avec talent et inspiration.


17. larry underwood - 12/05/06 07:38
Un million d'exemplaires de Poulet aux prunes écoulés, et la police ne réagit même pas...

16. torpedo31200 - 12/05/06 00:55 - (en réponse à : Moma - post # 14)
Jusqu' à très récemment, je doute fort que Sfar et Larcenet aient vendu à 75 000... (Le CO3 probablement bientôt)

15. lices - 11/05/06 18:34 - (en réponse à : ...)
david b. + léandri = satrapi

14. Moma - 11/05/06 18:16
1M d'exemplaires pour PERSEPOLIS. Quand même...

Enfin ya plusieurs tomes, non, 4 je crois, donc ca fait jamais que 250,000 par tome en moyenne.

En France, 300,000, ca fait jamais que 75,000 de chaque, ce qui reste un très beau succès surtout pour une BD indé, mais on est loin de séries populaires mainstream (Spirou, Lanfeust), ou d'AUTEURS à succès (Sfar, Larcenet).

13. Dartois - 11/05/06 18:00 - (en réponse à : Helmut)
Suffit d'ouvrir le tome 1 de Persépolis. Compare l'introduction de David B et les planches qui suivent, on voit bien que le style est quasi calqué. Trop génante sans doute, cette intro a d'ailleurs été retirée de l'édition américaine et, parait-il, des rééditions en français (si quelqu'un veut bien confirmer ou infirmer).
Pour moi pas de problème dans la démarche. C'est Menu n'apprécie pas et qui lance l'opprobe sur des auteurs -Larcenet par exemple- pour cause de vulgarisation.
En plus il doit confondre vulgarité et vulgarisation. Parce que par définition la vulgarisation est indispensable pour qu'une société ne sombre pas dans la sclérose et l'élitisme. C'est même un moyen de transposer une connaissance en dehors d'un microcosme spécialisé.
Larcenet, Satrapi, même combat !

12. CKPT' - 11/05/06 17:24
JC et Mourad partagent la même passion... mais s'adressent peut-être simplement à un public différent ce qui explique en grande partie la façon de faire leur métier. Walt Disney n'est pas Truffaut.

11. nemOrtel - 11/05/06 16:52
Et je ne crois pas que la BD se résume à L'Asso contre Soleil.

10. nemOrtel - 11/05/06 16:52 - (en réponse à : montag)
Indépendante car peu soucieuse de la facilité.
Indépendante car peu frileuse.
Indépendante car étonnante.
Indépendante car découvreuse de talents rares.


Je continue à candider hein, mais je vois pas en quoi ces traits ont à voir avec l'indépendance. Ou Leclerc a-t'il racheté la BD francophone?

9. Montag - 11/05/06 16:17 - (en réponse à : nemOrtel)
Indépendante car peu soucieuse de la facilité.
Indépendante car peu frileuse.
Indépendante car étonnante.
Indépendante car découvreuse de talents rares.
Indépendante car respectueuse de ses auteurs (elle ne les jette pas si le livre ne se vend pas bien)
Etc, etc, etc ...
Le mieux est de lire JC Menu et un très bel essai de Bellefroid, Les Editeurs de Bande Dessinée, paru chez Niffle en 2005. Vous comprendrez en le lisant ce qui sépare un Jean-Christophe MENU (L'ASSOCIATION) d'un Mourad BOUDJELLAL (SOLEIL) : ils ne font vraiment pas le même métier.

8. nemOrtel - 11/05/06 15:50
Indépendante? De quoi?

7. helmut perchu - 11/05/06 14:25 - (en réponse à : Dartois)
C'est pas la première fois que j'entends ça et j'ai jamais pigé en quoi Satrapi "vulgarisait" David B. Explications steuplé ?

6. Montag - 11/05/06 14:19 - (en réponse à : montag451@free.fr)
OK pour l'analyse : JCM est plus serein et nuancé que ne le laisse supposer ses livres.

L'Eprouvette n°2 est prévue pour juin. Un petit mois à attendre.

Si vous êtes aussi intéressés par Marjane - que j'ai eu la chance d'interviewer - rendez-vous sur http://www.cuverville.org/article43187.html

Très cordialement.

5. Dartois - 11/05/06 14:09
"vive Marjane Satrapi, dont les livres permettent à l'Association d'être à l'aise pour quelques années encore." En vulgarisant David B. Chacun son truc pour se maintenir à flots.

4. nick tyler - 11/05/06 13:53 - (en réponse à : Coacho)
Preuve est faite que la télépathie existe. Coacho a (presque) tout dit de ce que je pense de cette interview.

JC MENU semble même apaisé dans son discours.

Le fait qu'il assume ses contradictions, eu égard à l'amitié qu'il a pour M.M. Trondheim et Sfar, est plaisant.

On en a parlé sur un autre sujet (l'éprouvette) mais là aussi, il parle bien du fait que garder n'est pas forcément assimilable à la collectionnite. Et que les livres qu'il fabrique dans son Association sont faits pour être beaux, comme Robial avant lui.
Et tant pis pour les amateurs de produits dérivés.

Donc, une bonne interview, qui résume son point de vue actuel. Et qui ; A MON AVIS ; n'est pas du tout hargneuse et qui dit des choses VRAIES.

Vivement l'éprouvette 2 ! Et même si je n'ai pas lu, vive Marjane Satrapi, dont les livres permettent à l'Association d'être à l'aise pour quelques années encore.



 


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