Chauzy

La critique du dernier Jonquet me paraît assez pertinente, par rapport notamment à ce que je disais de la Vie de ma Mère sur un autre sujet (voir plus bas):
Le roman noir est peut-être lun des derniers bastions dune restitution du réel social& à condition dêtre de la littérature, c'est-à-dire de recomposer toute la complexité des êtres, du monde, de lexistence. Avec Jonquet, il semblerait que les plus défavorisés ny aient pas droit. (les inrockucptibles n°570)

Voila les interventions précédentes:
55. Manu Temj yannick - 06/09/05 14:57 - (379404)
Moi j'ai été un peu géné par La Vie de ma Mère. J'y ai trop retrouvé de ce que je pensais être des clichés médiatiques sur la banlieue. Alors, ne connaissant pas plus qu'un autre non-habitant la réalité des banlieues je me suis demandé si Chauzy n'était pas un peu en train de perdre son regard "de l'intérieur" sur le sujet, ou si tout ça n'était finalement pas tant que ça des clichés... d'où le malaise : racolleur (sans parler de racisme) ou terrifiant de réalité ?
Je n'ai pas su trancher et j'ai du mal à conseiller cet album du coup...
Peut-être que tes copains amiennois pourraient te laisser nous transmettre le détail des réactions des ados à sa lecture. Je serais assez curieux.

52. Coacho - 06/09/05 14:52 - (379398)
A propos de "La vie de ma mère", il faut garder à l'esprit que c'est d'abord l'oeuvre du romancier Christian Joncquet qui a été adpatée par Chauzy (dans une saine et plaisante collaboration).
Et Joncquet est connu pour ses livres noirs et contemporains, orientés principalement sur les problèmes urbains et sur la noirceur et le désespoir des Cités.
Je ne crois pas que l'on puisse taxer Joncquet de racisme (mais après tout je ne suis pas son exégète) tant il vit ces chroniques quotidiennes comme autant de pulsation cardiaques... Ne diabolisons pas tout non plus !

Lien Rag:
L'intérêt de l'Oud (et de Quéquette Blues éventuellement, mais dans la phase actuelle, après la période "beur" qui refusait tout rattachement historique, les jeunes de banlieue semblent se penser nettement plus en continuité avec leur histoire familiale que sociale) est que Boudjellal raconte une histoire, brute de décoffrage, sans se poser la question d'à qui il la raconte (et franchement, bon courage pour tout comprendre si vous ne connaissez pas l'arrière-plan culturel et historique!).
Contrairement aux BD de Chauzy par exemple (ou même Petit Polio), qui racontent la banlieue à des lecteurs qui ne sont pas de banlieue.
Il faut reconnaître que "La Vie de ma Mère", même si elle est franchement raciste (le pauvre français innocent perverti par tous ces arabes - s'il n'y avait pas le personnage du vieux coco la BD pourrait être éditée au Triomphe), a l'avantage de raconter la banlieue de façon beaucoup plus crue, de conserver la rage et l'affirmation de la différence qui constitue une part de l'identité des jeunes des cités.