La polygamie, le voile, l’excision, et autres sujets TABOUS dans la BD

Les 151 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



151. pierrecédric - 08/06/12 16:15
Contexte long, uniquement le contexte...

150. pierrecédric - 08/06/12 16:12
Rhr(^^), sœur est évoqué 2 fois mais je n'ai même pas envie de montrer tellement les scénars sont cons... Inégal rôle frère/sœur, vraiment inégal pour une parodie des belles histoires de l'oncle Paul.

149. longshot - 08/06/12 16:08 - (en réponse à : suzy et PC)
Nan, mais mettons que le garçon soit le fils du frère (ou de la sœur) de l'oncle. Si c'est le frère (la sœur) de sa femme (à l'oncle) qui est le père (la mère) de la fille, alors les deux enfants n'ont aucune ascendance commune. Ils n'ont un oncle commun que par alliance. Pour peu que l'oncle et son épouse divorcent, et qu'ils n'aient pas d'enfant (qui serait, comme l'oncle, le cousin des deux), les deux gamins n'auront plus de famille commune. Si c'est le cas, difficile de parler d'inceste.

Après, les relations familiales sont aussi (avant tout) des relations sociales, donc si les gamins ont grandi ensemble... Bon. Mais ça, l'extrait ne permet pas de le savoir.

148. pierrecédric - 08/06/12 11:32 - (en réponse à : Ben longshot)
En faite on peut penser ce que l'on veut au final. Même si on a pas lu cette BD là...

147. suzy - 08/06/12 11:08 - (en réponse à : longshot)
Toi tu as joué à touche-pipi avec une cousine éloignée à la mode de Bretagne!!! (;o)

146. longshot - 08/06/12 10:58 - (en réponse à : PC 142)
Ça ne prouve rien. Ils peuvent être ses neveux sans être frère et sœur ni même cousins.

145. suzy - 04/06/12 21:54 - (en réponse à : pc)
On n'avait dit "pas les habits"! (;o)

144. pierrecédric - 04/06/12 20:50
Bah... De remonter un sujet sur les EO's n'a pas non plus fait grand succès.

Boh, c'est pas grave hein, c'est sûr l'inceste est tabou, très tabou... hou hou. ^^

143. suzy - 04/06/12 19:56 - (en réponse à : PC)
Tu m'excuseras mais je ne vois pas bien l'intérêt d'évoquer ce sujet en BD. Qu'est-ce que cela apporte à cet art? s'cuses mais cela ne me fait pas bander! (sic). Evoquer un véritable thème subversif, oui cela pourrait apporter de l'eau au moulin mais là , je vois pas bien.

142. pierrecédric - 04/06/12 17:58
un exemple complet (Oncle avec ses neveux):


141. Odrade - 04/06/12 17:12
Aussi dans les Métabarons.


O.

140. pierrecédric - 04/06/12 16:54
Ah, enfin quelqu'un qui joue le jeu.
Mh, il faudrait du texte et des dessins...

139. Achab - 04/06/12 16:53
Inceste en BD ?
Je pense à Jodorowsky tout de suite.
Au moins dans Borgia, mais probablement en filligrane dans toute son oeuvre...

138. pierrecédric - 04/06/12 16:29
L'inceste n'est pas "graphique" mais plus psychologique

Mh:
L'inceste n'est pas "seulement" graphique mais doit aussi être psychologique.

Ah oui, surtout psychologique.

137. pierrecédric - 04/06/12 15:36
Mh, l'onanisme, c'est un peu comme le sexe aussi... Non ?

136. suzy - 04/06/12 15:25
L'onanisme au travail? ... je m'en branle!

135. pierrecédric - 04/06/12 15:12 - (en réponse à : mh... Suzy)
Tu as un début de réponse à ta question là:

134. chienvert - 04/06/12 15:09
Mieux encore que le sexe au travail : l'onanisme au travail!

133. pierrecédric - 04/06/12 14:48
Qui me dit que les deux amants sont parents?
^^

132. suzy - 04/06/12 14:46
non il y a des trucs plus marrants à évoquer ... comme le sexe au travail! (;o)

131. suzy - 04/06/12 14:44
L'inceste n'est pas "graphique" mais plus psychologique. Là, dans l'image, moi je vois une levrette dans les fourrés (si j'ose dire). Qui me dit que les deux amants sont parents?

130. pierrecédric - 04/06/12 14:41
voir
Oups hi hi. ^^

129. pierrecédric - 04/06/12 14:36
On va essayer voir...
Une inceste, montrez m'en dans d'autres BD voir. ^^

128. suzy - 04/06/12 14:14
Pas certain que cela divise assez pour faire monter la sauce sur BDP.
Nan, faut parler de trucs plus graves comme la revente de dédicaces!

127. pierrecédric - 04/06/12 14:05
Ah tiens, c'est Quentin qui avait lancé celui-ci... Intéressant. ^^

126. Appollo - 27/11/05 11:44
"Je me pose deux questions cependant. La première est de savoir si un auteur de la métropole réussirait à faire passer ce que tu as fait passer, et à avoir autant de succès à la Réunion (Denis a-t-il eu le même succès avec « bonbon piment », par exemple ?)"

C'est un super album "Bonbon Piment" ! Comme c'est une histoire courte, ça n'a sans doute pas le même impact qu'une longue histoire.
Je ne sais pas répondre à ta question : il n'y a sans doute pas de règles et de toute façon trop peu de livres dont le sujet principal est la Réunion pour pouvoir le dire.

"La deuxième est de savoir si ce succès local te place dans la catégorie des “auteurs régionalistes” (c’est ainsi que Servais est présenté sur BDP, par exemple). Ce n’est pas pour être péjoratif (j’aime beaucoup Servais ;o)) mais plutôt pour savoir ce qu’il faut à une BD pour toucher à la fois un public local et plus large."

Nous avons quand même vendu plus d'albums en France qu'à la Réunion, hein ? :)
Je ne crois pas faire de la bd régionaliste, en tout cas pas plus que Dupuy et Berbérian (régionalistes parisiens ?) ou Tardi, ou Seth ou Tsuge.
Marjane Satrapi a sans doute touché de manière très différente les Iraniens exilés et les autres lecteurs sans liens avec l'Iran. Voilà.

125. Quentin - 27/11/05 11:23
Appollo: félicitations. Si on en vendait dans des proportions similaires en Métropole, ca dépasserait 300.000 exemplaires et ferait une des meilleures ventes de l’année! Ca montre qu’il y a un véritable intérêt pour ce genre d’histoire. A l’heure où on se plaint de la saturation et de l’uniformisation du marché BD, ca donne à réfléchir. Je me pose deux questions cependant. La première est de savoir si un auteur de la métropole réussirait à faire passer ce que tu as fait passer, et à avoir autant de succès à la Réunion (Denis a-t-il eu le même succès avec « bonbon piment », par exemple ?) La deuxième est de savoir si ce succès local te place dans la catégorie des “auteurs régionalistes” (c’est ainsi que Servais est présenté sur BDP, par exemple). Ce n’est pas pour être péjoratif (j’aime beaucoup Servais ;o)) mais plutôt pour savoir ce qu’il faut à une BD pour toucher à la fois un public local et plus large.

Larry: sois gentil, explique moi ce que je n’ai pas compris et comment un bébé peut naître avec un foulard ou plusieurs épouses.

124. Appollo - 27/11/05 09:32
"tu as dis plus bas qu'il était difficile de comprendre les problèmes de la Réunion si on n'y vit pas. La grippe coloniale est-elle faite pour un lectorat Réunionais ou Francais?"

Pour les deux. Serge et moi, on avait déjà fait des bd destinées à un public local, et on voulait essayer quelque chose qui, tout en continuant de parler de chez nous, pouvait toucher n'importe qui, n'importe où.

" Y a-t-il des clins d'oeils que seul un Réunionais peut comprendre? Des choses que tu n'essayes même pas d'expliquer car c'est difficile à faire passer à ceux qui ne connaissent pas le contexte?"

Ce sont jamais des choses indispensables à comprendre, mais les lecteurs réunionnais auront relevé plein de "clins d'oeil" : une graphie créole qui renvoie à un débat sans fin, la reprise de gravures connues, un air de séga qui rappelle quelqu'un, des lieux, des mots etc etc.

"Quelles sont les ventes au niveau de la Réunion (le livre est-il lu et discuté localement?)"

En gros, on a dû vendre 4 à 5 000 albums à la Réunion, ce qui fait beaucoup par rapport à la population (800 000). Les gens se sont appropriés l'album, les personnages et l'histoire. J'ai vu une troupe théâtrale amateure qui reprenait beaucoup d'éléments de la Grippe dans une création sans juger néccessaire de nous en parler : ça devenait du patrimoine et donc ça appartenait un peu à tout le monde.
Mon dernier album, avec Li-An, qui se passe aussi à la Réunion a bien marché aussi, mais n'a pas connu ce phénomène d'appropriation populaire - parce qu'il s'y prêtait moins sans doute. La bd de Téhem, "Tiburce" a eu un énorme succès aussi : son personnage est devenu une vraie figure populaire.
Il faut dire que dans une île qui n'a pas les moyens de représentation qu'ont les grands pays, il y a un vrai engouement pour ce genre de choses.

123. larry underwood - 26/11/05 16:26
alors qu'on ne nait pas polygame ou voilée


Malheureusement, si. Et ça tu l'as toujours pas compris.

122. Quentin - 26/11/05 16:04
Appollo et Lien Rag: merci pour vos post. C'est très enrichissant.

Petite question pour Appollo: tu as dis plus bas qu'il était difficile de comprendre les problèmes de la Réunion si on n'y vit pas. La grippe coloniale est-elle faite pour un lectorat Réunionais ou Francais? Y a-t-il des clins d'oeils que seul un Réunionais peut comprendre? Des choses que tu n'essayes même pas d'expliquer car c'est difficile à faire passer à ceux qui ne connaissent pas le contexte? Quelles sont les ventes au niveau de la Réunion (le livre est-il lu et discuté localement?)

Sinon j'aimerais revenir sur la phrase suivante (Appollo): Globalement, le français "moyen" (cet étrange animal qu'on ne rencontre jamais) est incapable de penser qu'on puisse être français *et* noir, par exemple - des remarques dans ce même sujet le prouvent. Il y a du point de vue des représentations un travail énorme à fournir

Je suis bien d'accord. On pourrait d'ailleurs remplacer "noir" par "polygame", "voilée" ou même "excisée" - c'est un peu où je voulais en venir avec ce sujet ;o) La différence est qu'on ne choisit pas d'être noir, alors qu'on ne nait pas polygame ou voilée... Je ne sais pas laquelle des différences est la plus difficile à avaler, entre l'inné ou l'acquis.

121. Appollo - 25/11/05 17:27
Je crois qu'effectivement les indépendances auraient pu mieux se passer, aussi bien en Algérie qu'en Afrique sub-saharienne. Mais je ne vois absolument pas comment la France aurait pu garder un domaine colonial.

120. Lien Rag - 25/11/05 15:54
Appollo: "L'indépendance était inévitable, évidemment."
J'ai longtemps pensé comme toi, jusqu'à ce que je lise "Le cameroun par les ponts et les routes" de Stephane Prévitali (1). La description de l'évolution des rapports entre Blancs et Noirs (lente, certes) après la deuxième guerre mondiale, et notamment de la prise de responsabilités techniques par les travailleurs noirs auparavant cantonnés aux rôles de manoeuvres, m'a forcé à réfléchir.
Je ne fais certes pas l'apologie d'un réformisme consensuel, mais la comparaison avec ce qu'il décrit de l'immédiat après-indépendance où toute la spontanéïté populaire a dû se mouler (la description hallucinante et à ma connaissance jamais évoquée ailleurs de la façon dont les shorts, les torses nus et autres vêtements courts ont disparus en quelques années, dont les femmes en particulier se sont mis toutes à porter des chaussures qui n'étaient avant qu'ornement de luxe) dans le carcan des conventions de la bourgeoisie noire cherchant une respectabilité nouvelle dans l'imitation des normes européennes force à se demander si les avancées de l'indépendance justifiaient le très net recul des luttes ouvrières (dès lors que la plupart des dirigeants syndicaux ont rejoints le nouveau pouvoir en place - ou dans le cas du Cameroun ont été éliminés).
Sans parler de l'évolution économique (nom doux d'une paupérisation effrayante) qu'ont connue la plupart des pays indépendants, ou des dictatures mises en place un peu partout!

En effet après la seconde guerre mondiale des centaines de militants de gauche (ou au moins humanistes et démocrates) se sont engagés en Afrique, comme enseignants, infirmiers, médecins, etc., fermement décidés à changer les choses (quoique la plupart du temps sans remettre le moins du monde en question le colonialisme ni la supériorité supposée du modèle occidental).
Ils se sont heurtés frontalement d'abord à leurs propres préjugés, souvent en béton armé, également à ceux des populations locales, à une réalité locale complexe, et se sont retrouvés en totale incompréhension avec les militants (vaguement ou clairement nationalistes) locaux.
Leur épopée mériterait largement d'être traitée en BD, d'ailleurs.
La vague des indépendances arriva à peine une décennie plus tard, bien trop tôt pour qu'ils aient eu le temps de prendre du recul, d'apprendre de leurs erreurs, de capitaliser leurs expériences, ou pour que la méfiance réciproque s'estompe.
Le cas célèbre de Guy Monnerot, l'un d'entre eux, et l'incompréhension mutuelle qui le tua me paraît assez emblématique de leur situation générale.
Je reste persuadé qu'un choix stratégique différent des militants nationalistes et/ou démocrates, qui aurait différé la confrontation et ainsi laissé beaucoup plus de temps aux évolutions politiques et sociales, aurait permis la rencontre entre ces milieux si opposés dans les formes mais assez proches sur le fond, et une transformation beaucoup plus profonde des sociétés africaines et des relations franco-africaines, voire (on peut rêver) éradiquer le néocolonialisme qui s'installa immédiatement sur les ruines de l'Empire.
Après tout la grande grève des cheminots de 1948 décrite dans Les Bouts de Bois de Dieu, et généralement considérée (explicitement à la fin du livre) comme précurseuse des luttes de libération nationale, a été en grande partie organisée et structurée par un syndicaliste communiste et antiraciste, mais blanc.
Et mes parents ont des amis instituteurs qui bien que n'ayant eu aucun lien avec le FLN durant la guerre, sont restés à l'indépendance en Algérie et se sont vus offrir à leur retraite une maison dans le village (Kabyle je crois?) où ils enseignaients, par les villageois reconnaissants et outrés de voir qu'une vie de dévouement à leurs élèves ne leur avait apporté aucune sécurité matérielle.
Les convergences et les possibilités de rencontre existaient donc réellement, elles n'ont juste pas eu le temps de se mettre en place avant que l'Histoire ne s'emballe.

On peut se poser la question de l'intérêt de refaire l'Histoire comme je le fais ici, mais prendre les évènements passés comme coulant de source et inévitables uniquement parce qu'ils se sont passés d'une certaine façon ne me paraît pas une façon plus pertinente de comprendre et d'analyser l'Histoire.



(1) N'ayant pas lu son deuxième livre, "Je me souviens de Ruben", je ne connaissais pas son rôle d'acteur dans la lutte de l'UPC; dans le premier il se décrivait uniquement témoin, et quasiment apolitique.

119. Appollo - 25/11/05 14:29
"Les relations sexuelles entre races, voilà un autre sujet plein de clichés en BD."
Dans la Grippe, tous les personnages se métissent, soit de manière voyante et socialement scandaleuse, soit de manière invisible : Voltaire avec Emma, la soeur d'Evariste avec le boutiquier chinois... (y en a d'autres, mais c'est dans le tome 2). Et ce n'est que le reflet d'une société très métissée, qu'est la société créole : le discours colonial est raciste (voir le discours du curé ou des gros blancs), mais la pratique est métissée. Paradoxe réunionnais !
Je ne parle pas du code de l'indigénat, parce qu'il n'a jamais été en application à la Réunion : tout le monde était citoyen français de plein droit, et ce depuis l'origine (sauf les esclaves avant 1848, et les femmes avant 1946).

118. nemOrtel - 25/11/05 13:40 - (en réponse à : et pour coller au sujet)

117. nemOrtel - 25/11/05 13:38 - (en réponse à : O.)
Allons ma chère, comment peut-on se laisser prendre à un piège aussi grossier? ;)

116. Quentin - 25/11/05 10:40
Appollo: L'échec de la France, ce n'est pas celui du discours (…) mais celui des actes et des mentalités

Je suis en partie d’accord avec cette analyse. La question est de savoir ce qu’on fait une fois qu’on a constaté cet échec. Est-ce qu’on s’entête à postuler que tout citoyen est égal en théorie et qu’il n’y a donc aucun problème, ou est-ce qu’on commence à reconnaître les inégalités de fait pour les combattre? C'est en admettant l'échec des pratiques que le communautarisme peut jouer un rôle positif. Si l’état échoue à défendre les droits des membres des différentes “communautés”, eh bien il faut que les communautés le défendent elles-mêmes – au besoin en créant des partis politiques dans ce but. C’est pas l’idéal (le communautarisme a aussi ses inconvénients), mais c’est mieux que de ne pas avoir de droits (merci Mouloud ;o)).

La partie où je ne suis pas tout à fait d’accord, est qu’un discours universaliste (républicain) trop étendu n’arrive plus à gérer la diversité culturelle. Ca va de pair avec le fait que l’égalité de tous les Francais suppose l’inégalité entre les Francais et les non-Francais. Quand on essaye d’étendre le principe rébublicain en dehors des frontières, en construisant par exemple une citoyenneté Européenne (épisode de la constitution Européenne), les Francais votent contre. C’est un bon exemple de tension entre exception culturelle et universalisme de droits. A mon avis, on aurait eu un problème encore pire si les colonies étaient restées Francaises. Bref, égalité au sein des frontières ou pour tous les membres, inégalité en dehors des frontières ou pour les non-membres. Ce principe vaut quelque soit la définition des frontières (région, nation, UE) ou des membres (communautarisme, citoyenneté nationale, citoyenneté européenne). La question n'est donc pas de savoir comment faire pour que tout le monde soit égal, mais plutôt comment gérer les différences et les inégalités - à quel niveau et avec quel contenu.

Sinon, oui, Loustal et ses collaborateurs sont géniaux. Kid Kongo, pour ne prendre que cet album, est un chef d’oeuvre. Une des seules BD traitant de la relation entre une femme blanche et un homme noir (un autre tabou). Il y a aussi l’album de Ronzon, quoique je me demande un peu dans quelle direction ca va partir (j’attend la suite avec impatience). Les relations sexuelles entre races, voilà un autre sujet plein de clichés en BD. C’est traité de manière très politiquement correcte, à la fois dans le romantisme, dans les relations de pouvoir (c’est en général toujours l’homme qui est blanc) et dans l’impossibilité que ca marche. A part Buddy Longway, la plupart des relations interaciales finissent soit mal, soit très mal – j’attend le 2e tome de la grippe coloniale pour voir comment ca va finir entre le tirailleur noir et la bourgeoise blanche ;o). En ce qui concerne la grippe coloniale, je confirme ma 1ere impresion (j’aime beaucoup mais j’aurais souhaité plus d’histoire/politique) – je n’ai pas vu de référence au code de l’indigénat, pour ne mentionner que ca ;o)

115. Mouloud - 25/11/05 10:07 - (en réponse à : Quentin)
Pardonne ma maladresse Quentin, mais comme je ne fais que de brefs passages sur internet, mes doigts reproduisent mal ce que ma pensée accompagne.
Et ça pouvait prêter à confusion.
Je remets ça mieux en place.

Tu disais :
"...je trouve que le communautarisme, ou même le pluralisme légal, offre des solutions à certains problèmes, quand le reste a échoué..."

Et je mettais en italique ensuite une citation politique qui faisait écho à ce que tu disais mais donnait un autre son de cloche :
"Le communautarisme, il naît de la faiblesse de l'Etat républicain. Quand l'Etat ne remplit plus son rôle, les membres d'une communauté se retournent vers celle-ci pour être défendus, faute de l'être par l'Etat."

C'est mieux ainsi.

114. Altaïr - 25/11/05 09:28
En tous cas, il avait été question, juste avant ou juste après la guerre de 39-45 (je ne me souviens plus), de donner le droit de vote aux élites algériennes (donc finalement peu de gens, et éduqués pour la plupart "à l'occidentale"), mais cela avait suscité un véritable tolé en France métropolitaine...
Et du coup, l'opposition algérienne s'est radicalisé, forcément.

En tous cas, question complexe que celle de la colonisation... quand j'en parle avec des gens, j'ai toujours l'impression que l'idée qu'on en a est très édulcorée. On retient qu'on a bati des églises, des hopitaux et des écoles (sous-entendu on leur a apporté la civilisation) et on passe de côté l'exploitation des populations, le pillage de leurs ressources, et pire...
Effectivement, je pense que la France n'assume pas encore ce passé là.

113. philma - 24/11/05 19:13
Il n'a jamais été question d'octroyer la citoyenneté française aux algériens musulmans

Je crois que si (il faudrait que je vérifie), mais extrêmement tardivement, comme une tentative désespérée qui n'était plus d'actualité pour les algériens.

112. Appollo - 24/11/05 18:40
En bd, on peut ajouter Aristophane et Jano, quand même. Les auteurs qui s'y intéressent ne sont pas nombreux - et c'est à mon avis assez révélateur - mais il y en a de très bons. Tu citais Loustal. Bon sang, Loustal !
J'en profite pour dire qu'il a signé l'affiche de Cyclone BD, le festival de la Réunion (la semaine prochaine) : on peut la voir sur www.cyclonebd.com.

111. Appollo - 24/11/05 18:37 - (en réponse à : Quentin)
Ah je n'ai pas sous la main des sources pour t'assurer que la population de l'Empire ne dépassait pas celle de la France. Il me semble ne pas me tromper, pourtant, mais j'ai un doute à cause de la population de l'Indochine, qui était la seule colonie véritablement peuplée.

"Sinon, penses-tu que le multiculturalisme est un problème partout dans le monde sauf en France, qui aurait trouvé le remède miracle pour gérer la diversité culturelle sans discriminer personne?"

La France est bien loin d'avoir trouvé quoi que ce soit : du point de vue de la représentation, il est paradoxalement plus valorisant d'être un noir aux USA (alors que la société est quand même très raciste) qu'en France.
L'échec de la France, ce n'est pas celui du discours (je maintiens que l'idéologie républicaine est fondamentalement positive) mais celui des actes et des mentalités : pas de noirs, ni d'arabes au cinéma, à la télé, à l'assemblée, incapacité de penser son identité, racisme latent, méconnaissance de l'histoire du pays... Les griefs sont tellement nombreux que je suis bien incapable de les énumérer tous. Globalement, le français "moyen" (cet étrange animal qu'on ne rencontre jamais) est incapable de penser qu'on puisse être français *et* noir, par exemple - des remarques dans ce même sujet le prouvent. Il y a du point de vue des représentations un travail énorme à fournir.

"Dans ce cas, pourquoi les anciennes colonies ont-elles demandé leur indépendance au lieu de s’intégrer à la France qui ne voulait que leur bien?"

La France ne voulait pas leur bien. Malgré l'abrogation du code de l'indigénat, les colonisés (hors DOM) n'étaient pas citoyens français mais sujets français, avec des droits différents. Il n'a jamais été question d'octroyer la citoyenneté française aux algériens musulmans. L'indépendance était inévitable, évidemment.
La France s'est tellement cachée derrière son discours, sans jamais passer aux actes, qu'elle a créé elle-même la "fracture coloniale".
Cela dit, les solutions prônées dans les autres pays ne me semblent guère fonctionner non plus.

110. Quentin - 24/11/05 18:21
Mais ca fait qq temps que j'ai lu l'album. Je relis la grippe coloniale ce soir pour voir si mes premières impressions se confirment...

109. Appollo - 24/11/05 18:18
La Réunion a vraisemblablement été découverte par des marins arabes, puis par des portugais, avant que les français-hollandais-anglais y viennent faire un tour.
Pas de Grippe coloniale t2 à l'horizon, malheureusement.
Et sinon oui, Li-An m'a passé ton bonjour ! :)

108. Quentin - 24/11/05 18:10 - (en réponse à : Je sais, c'est trop long - désolé)
Appollo: tu connais l’histoire coloniale mieux que moi :o) Mais tu la vois par le prisme de la Réunion et je la vois par celui du Cameroun (qui n’était pas une vraie colonie en tant que telle car elle était sous mandat de la société des nations après la 1ere guere mondiale). Ceci dit, je crois que je t’ai mal compris et je ne parlais pas du code de l’indigénat, qui faisait des colonisés des êtres taillables et corvéables à merci - système bien entendu inique, que je ne défend pas (!). Il ne faut pas confondre le code de l’indigénat avec l’administration indirecte et le droit coutumier (c'est de ca dont je parlais). Tu parlais hier des Cadi à Mayotte, qui continuent à rendre la justice, même après l’abolition du code de l’indigénat. C’est un systéme de droit coutumier, qui cohabite avec le système judiciaire national. C’est de ce genre de cohabitation que je parle. Désolé pour ma méprise.

En ce qui concerne la population des anciennes colonies, quelles sont tes sources? Si je calcule bien elle est aujourd’hui entre 4 et 5 fois celle de la France (si on compte le Vietnam dedans). Elle devait donc être d’environ 60 millions en 1945 (sauf qu’à l’époque, la population de la France était plus faible).

Sinon, penses-tu que le multiculturalisme est un problème partout dans le monde sauf en France, qui aurait trouvé le remède miracle pour gérer la diversité culturelle sans discriminer personne? Dans ce cas, pourquoi les anciennes colonies ont-elles demandé leur indépendance au lieu de s’intégrer à la France qui ne voulait que leur bien?

En ce qui concerne la grippe coloniale, c'est justement une de ces rares BD qui aborde un sujet sensible (pour ne pas dire tabou): le passé colonial de la France. Rien que pour ca, j’aime beaucoup. Mais si je puis me permettre une critique, je regrette que ce ne soit que la toile de fond de l’histoire. A moins que ca ne soit plus politisé dans le tome 2? Tu as entièrement raison de dire que je ne comprend pas la majorité des enjeux à la réunion. J’aimerais tellement tout comprendre en lisant des BD. Malheureusement, je reste toujours sur ma faim ;o) (quoique la grippe coloniale soit un peu mieux que les autres qui effleurent le sujet)

La France a vraiment un rapport spécial à son histoire coloniale. La Belgique aussi, mais dans un autre sens. Il y a en Belgique un rapport très émotionnel et romantique à l’Afrique Centrale. D’ailleurs, la plupart des dessinateurs de BD Belges ont dessiné au moins un épisode en Afrique, de Hergé, Franquin, Jijé, à Frank, Warnauts-Raives, Stassen (ou même certains dessins de Schuiten :o)) – juste à vue de nez, et j’en oublie sûrement plein. J’ai l’impression qu’on ne retrouve pas le même intérêt pour l’Afrique sub-saharienne parmi les auteurs de BD Francais (Loustal est une exception), même si j’en connais au moins 2 qui ont grandi en Afrique. Bizarre, cette gêne vis-à-vis du passé colonial en Afrique.

StJo: le "politiquement correct", voilà un des principaux tabous dans notre société ! Je suis bien d’accord. Aucun sujet n’est tabou en soi, c’est la manière de l’aborder qui l’est. Ceci dit, je crois qu’il y a différentes manières d’être politiquement incorrect. On peut déraper avec des phrases incendiaires (genre Sarkozy ou Finkielkraut sur un autre sujet), ou bien on peut essayer d’expliquer la complexité d’un problème. Le problème est que quand un problème est complexe, et qu’on a 30 secondes pour en parler à la TV (ou 5 lignes sur BDP, une 3 cases dans une BD), on peut difficilement être autre chose que soit politiquement correct, soit incendiaire ;o)

Mouloud: c’est moi qui ai écrit ca? Dans quel contexte?

107. philma - 24/11/05 15:58 - (en réponse à : Appollo)
La Réunion est un territoire sans population indigène au départ, si j'ai bien compris, et découvert par des marins bretons .
A part ça, est-ce que Serge pense terminer la grippe coloniale un jour ou est-ce qu'il glande toujours sur ses planches ?

P.S: est-ce que Li-an t'a transmis mes amitiés( aperçu rapidement à fnac-Italie alors qu'il dédicaçait) ?

106. Appollo - 24/11/05 15:04 - (en réponse à : Quentin, toujours)
J'ajoute, mais tu t'en doutais, que le problème colonial à la Réunion - et d'une certaine manière, l'identité française - est au coeur de mon travail d'auteur de bd. Sans doute que la majorité des enjeux t'échappe - pas parce que tu serais bête, mais parce qu'il s'agit de faits très spécifiques - mais dans mon île, ce sont des éléments de réflexion très importants, et sensibles, parce qu'ils touchent à l'identité, ou à la quête identitaire de beaucoup de Réunionnais.
Alors, je ne parle pas de polygamie ou d'excision dans mes bd, mais j'aborde des problèmes très précis, liés à l'identité réunionnaise et française.
Après, que ce soit réussi ou pas, c'est autre chose. :)

105. Appollo - 24/11/05 14:59 - (en réponse à : Quentin)
Le code de l'indigénat a été aboli dans les colonies françaises en 1946, il me semble (à vérifier), cela fait donc 60 ans. Ne t'inquiète pas, je connais un peu mon histoire coloniale. :)
C'était un régime inique qu'il a bien fallu combattre. C'est étonnant que tu les justifies : ton discours est exactement le même que celui des partisans et nostalgiques de l'Algérie française.
Par ailleurs, la population des colonies françaises n'a jamais dépassé celle de la métropole. C'est après les indépendances que les populations de ces pays ont augmenté énormément.
La "France" n'impose pas (plus) ses lois à quelques îles. C'est une phrase inepte et très vexante pour les domiens (dont je fais partie).
La colonisation dans les DOM n'a pas grand chose à voir avec celle qui a eu lieu dans d'autres pays, pour plein de raisons historiques. Il y a eu des injustices, plein même, mais d'un degré infiniment moindre que celles qui ont eu lieu ailleurs.
Aujourd'hui, le droit commun est installé - pratiquement intégralement - et cela grâce à la départementalisation de 46. Si les mouvements indépendantistes sont peu nombreux (voire absents pour la Réunion), c'est parce que les populations domiennes ne se considérent pas (plus) comme colonisées.
Ne plaque pas les discours coloniaux et post-coloniaux sur des réalités très différentes.

104. Odrade - 24/11/05 14:11
Dans le genre des mecs qui font de la compensation (grosse bagnole, gros château, etc), tu te poses un peu là, Nem...


O.

103. nemOrtel - 24/11/05 13:49 - (en réponse à : O.)
Celui-ci plutôt.

102. Mouloud - 24/11/05 13:45 - (en réponse à : à Quentin un peu trop rêveur)
Citation.

Le communautarisme, il naît de la faiblesse de l'Etat républicain. Quand l'Etat ne remplit plus son rôle, les membres d'une communauté se retournent vers celle-ci pour être défendus, faute de l'être par l'Etat




 


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