Pourquoi ?

Les 178 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



178. nemOrtel - 15/11/05 19:14 - (en réponse à : pourquoi tant de R?)

177. Quentin - 15/11/05 17:57 - (en réponse à : quentingausset@yahoo.fr)
Ca m'avait échappé...

Philary. Tu as raison de tiquer. Je voulais justement insister sur la différence entre être un grand artiste et un grand homme. Donc j'avais tort de mélanger. Pour le reste, je te rejoins.

RamoNash: je ne comprend pas ton aggressivité. Je n'ai jamais prétendu être ni un grand artiste, ni un grand homme. Tant que j'y suis, un certain Pierre Richard te demande de ne plus répandre son adresse e-mail sur le net en prétendant que c'est la tienne.

176. RamoNash - 07/11/05 22:53 - (en réponse à : Ami de la poésie)
Si Quentin n'avait pas d'aussi lourds antécédents, ses propos auraient pu me faire mourir de rire. Oui, il a raison, l’artiste est engagé ou il n’est pas. Quelle originalité dans le propos, quelle force dans l'espit, quelle fraîcheur dans l'inspiration. Mais étrangement Quentin n'est, ni un grand artiste, ni un grand homme. Juste un personnage rabougri qui pérore dans les limbes du cyberespace.

175. Philhary - 07/11/05 21:23 - (en réponse à : Quentin)
"Bien sûr, tous les poèmes ne doivent pas nécessairement avoir une portée sociale ou politique. Mais tout auteur digne de ce nom doit aborder la question un jour ou l'autre. Sinon il n'est qu'un grand artiste (comme Verlaine) - jamais un grand homme (comme Hugo)."

Le "tout auteur digne de ce nom" me fait tiquer, puisque tu le mets en relation avec le fait d'être "un grand homme". Donc "auteur digne de ce nom"="grand homme". Et euh Céline, au hasard? Pas un "grand homme", pas un "auteur digne de ce nom"? Et Dostoïevski, dont j'ai appris récemment, à ma grande tristesse, qu'il était antisémite?
Et puis franchement, à la limite, je m'en fous de l'homme, l'homme est mort, ses oeuvres restent. Enfin non, en fait c'est plus compliqué, tout ça ressortit encore au domaine de la morale. Je ne peux pas dire que je m'en fous de l'homme, puisque quand même, j'ai ressenti un grand dégoût en apprenant l'antisémitisme de Dostoïevski, et je me suis demandé comment un type qui a écrit de telles merveilles, une oeuvre attachée au peuple, en plus, avait pu par ailleurs avoir de si nauséabondes pensées.
N'empêche, ça ne m'en fait pas moins adorer "Crime et Châtiment".

174. larry underwood - 07/11/05 17:50
Bah ouais.

ah, c'est si simple d'asséner des grandes certitudes sans avoir pris la peine de les vérifier...

173. longshot - 07/11/05 17:40 - (en réponse à : en effet...)
"Victor Hugo était, dès le principe, l’homme le mieux doué, le plus visiblement élu pour exprimer par la poésie ce que j’appellerai le mystère de la vie."

Victor Hugor par Charles Baudelaire

"Vous allez en avant vous dotez le ciel de l'art d'on ne sait quel rayon macabre. Vous créez un frisson nouveau."
Victor Hugo

172. larry underwood - 07/11/05 17:00
Mais on a pas besoin d'etre artiste pour etre un grand homme. D'ailleurs Baudelaire considerait Hugo comme une sorte de tâcheron.

Tiens, j'avais loupé celle-là.

Oui, c'est évident : c'est sans doute à cause (ou grâce à) de ce mépris revendiqué que Baudelaire dédie à Hugo trois pièces de Tableaux Parisiens (Le cygne, les sept vieillards, les petites vieillies), et que chaque fois il s'est fendu d'une lettre dans laquelle il offrait modestement ses textes au gars Victor afin de connaître son sentiment.

171. longshot - 07/11/05 12:56 - (en réponse à : Pourquoi ? J'explique certaines choses)
EXPLICO ALGUNAS COSAS

Preguntaréis: Y dónde están las lilas?
Y la metafísica cubierta de amapolas?
Y la lluvia que a menudo golpeaba
sus palabras llenándolas
de agujeros y pájaros?

Os voy a contar todo lo que me pasa.

Yo vivía en un barrio
de Madrid, con campanas,
con relojes, con árboles.

Desde allí se veía
el rostro seco de Castilla
como un océano de cuero.

Mi casa era llamada
la casa de las flores, porque por todas partes
estallaban geranios: era
una bella casa
con perros y chiquillos.

Raúl, te acuerdas?
Te acuerdas, Rafael?
Federico, te acuerdas
debajo de la tierra,
te acuerdas de mi casa con balcones en donde
la luz de junio ahogaba flores en tu boca?

Hermano, hermano!
Todo eran grandes voces, sal de mercaderías,
aglomeraciones de pan palpitante,
mercados de mi barrio de Argüelles con su estatua
como un tintero pálido entre las merluzas:
el aceite llegaba a las cucharas,
un profundo latido
de pies y manos llenaba las calles,
metros, litros, esencia
aguda de la vida,
pescados hacinados,
contextura de techos con sol frío en el cual
la flecha se fatiga,
delirante marfil fino de las patatas,
tomates repetidos hasta el mar.

Y una mañana todo estaba ardiendo
y una mañana las hogueras
salían de la tierra
devorando seres,
y desde entonces fuego,
pólvora desde entonces,
y desde entonces sangre.
Bandidos con aviones y con moros,
bandidos con sortijas y duquesas,
bandidos con frailes negros bendiciendo
venían por el cielo a matar niños,
y por las calles la sangre de los niños
corría simplemente, como sangre de niños.

Chacales que el chacal rechazaría,
piedras que el cardo seco mordería escupiendo,
víboras que las víboras odiaran!

Frente a vosotros he visto la sangre
de España levantarse
para ahogaros en una sola ola
de orgullo y de cuchillos!

Generales
traidores:
mirad mi casa muerta,
mirad España rota:
pero de cada casa muerta sale metal ardiendo
en vez de flores,
pero de cada hueco de España
sale España,
pero de cada niño muerto sale un fusil con ojos,
pero de cada crimen nacen balas
que os hallarán un día el sitio
del corazón.

Preguntaréis por qué su poesía
no nos habla del sueño, de las hojas,
de los grandes volcanes de su país natal?

Venid a ver la sangre por las calles,
venid a ver
la sangre por las calles,
venid a ver la sangre
por las calles!

(Pour les non hispanophones, une traduction en anglais est disponible ici. Je n'ai pas trouvé de traduction française, sauf pour les derniers vers.)

170. Lambda - 07/11/05 11:49
Ah, d'accord, j'étais pas sûr de... mais maintenant je comprends bien que... Ok, fallait le dire, quoi... Je crois que j'ai bien capté, là...







Pourquoi?

169. Coacho - 07/11/05 11:41


PARCE QUUUUUUUUUUUUUUUUUUEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !

168. Lambda - 07/11/05 11:38 - (en réponse à : Odrade)
Pourquoi?

167. Odrade - 07/11/05 11:29
Passke je suis polie.


O.

166. Lambda - 07/11/05 11:04 - (en réponse à : Odrade)
Pourquoi?

165. Odrade - 07/11/05 10:48 - (en réponse à : à Lambda)
Merci.


O.

164. Lambda - 07/11/05 10:31 - (en réponse à : Odrade)
Pourquoi?

163. Odrade - 07/11/05 10:20
*Hrm*

On pourrait revenir à la question, s'il vous plaît ?



O:

162. Altaïr - 07/11/05 10:19
Je pense que c'est précisément l'improtance de l'engagement politique d'Hugo et le symbole social qu'il est devenu qui en ont fait le "plus grand écrivain français"...
Du point de vue de son oeuvre, certains passages sont grandioses, mais elle est tout de même pleine de défauts. Sa poésie est souvent lourde, et sa prose bavarde (Aaaah les passages sur Waterloo et les égouts de Paris dans les misérables, mythiques !).

Bref, d'un point de vue artistique, je ne trouve pas qu'Hugo soit un génie. Mais l'homme a eu une importance dans l'histoire sociale française qui est indéniable. Pour certains, le rôle des intellectuels est précisément de critiquer la société et d'avancer des idées pour un monde plus juste. Hugo était de ceux-là.

161. scarlet - 06/11/05 17:28
Mais on a pas besoin d'etre artiste pour etre un grand homme. D'ailleurs Baudelaire considerait Hugo comme une sorte de tâcheron.

160. Quentin - 06/11/05 17:08
Ce poème (...) a tout: la grâce, la légèreté, l'évanescence, la subtilité quoi.

Il lui manque juste l'engagement...

Les gens qui chantent que "tout le monde il est gentil" sont naïfs ou myopes. Ceux qui disent que "tout le monde il est méchant" sont mysanthropes. Ceux qui s'en foutent sont des moutons qui méritent d'être tondus à tour de bras. Même s'ils savent écrire de beaux poèmes. L'art c'est beau. l'art c'est bien. Mais il faut le replacer dans le contexte qui l'a produit. Ca peut légitimer (directement ou indirectement) le meilleur comme le pire. Bien sûr, tous les poèmes ne doivent pas nécessairement avoir une portée sociale ou politique. Mais tout auteur digne de ce nom doit aborder la question un jour ou l'autre. Sinon il n'est qu'un grand artiste (comme Verlaine) - jamais un grand homme (comme Hugo).

159. Appollo - 06/11/05 15:51 - (en réponse à : Michaux)
TÉLÉGRAMME DE DAKAR

Dans le noir, le soir,
auto dans la campagne.
Baobabs, Baobabs,
baobabs,
Plaine à baobabs.

Baobabs beaucoup baobabs
baobabs
près. loin, alentour,
Baobabs, Baobabs.

Dans le noir, le soir,
sous des nuages bas, blafards, informes,
loqueteux, crasseux,
en charpie, chassés vachement
par vent qu'on ne sent pas,
sous des nuages pour glas,
immobiles comme morts sont les baobabs.

Malédiction!
Malédiction sur CHAM!
Malédiction sur ce continent!

Village
village endormi
village passe

De nouveau dans la plaine rouverte: Baobabs
Baobabs baobabs baobabs
Afrique en proie aux baobabs!

Féodaux de la Savane. Vieillards-Scorpions.
Ruines aux reins tenaces. Poteaux de la Savane.
Tams-tams morbides de la Terre de misère.
Messes d'un continent qui prend peur
Baobabs.

Village

Noirs
Noirs combien plus noirs que de hâle
Têtes noires sans défense avalées par la nuit.
On parle à des décapités
les décapités répondent en " ouolof "
la nuit leur vole encore leurs gestes.
Visages nivelés, moulés tout doux sans appuyer
village de visages noirs
village d'un instant
village passe

Baobab Baobab
Problème toujours là, planté.
Pétrifié - exacerbé
arbre-caisson aux rameaux-lourds
aux bras éléphantiasiques, qui ne sait fléchir.

Oh lointains
Oh sombres lointains couvés par d'autres
Baobabs
Baobabs, Baobabs, Baobabs
Baobabs que je ne verrai jamais
répandus à l'infini. Baobabs.

Parfois s'envole un oiseau, très bas, sans élan,
comme une loque
Un Musulman collé à la terre implore Allah
Plus de Baobabs.

Oh mer jamais encore aussi amère
Le port au loin montre ses petites pinces
(escale maigre farouchement étreinte).

Plus
plus
plus de baobabs
baobabs
baobabs
peut-être jamais plus
baobabs
baobabs
baobabs.


158. Appollo - 06/11/05 15:34 - (en réponse à : Le coin des pouet !)
Moi, j'aime Hugo, Baudelaire, Rimbaud et Verlaine. Mais tout ça, c'est des conneries, parce que la vraie poésie, elle est là :

buvez du lait d'oiseaux
lavez vos chocolats
dada
dada
mangez du veau

Hu hu, sacré Tristan Tzara...

157. Bagarreuse - 06/11/05 14:59
On dit pas PD, on dit momosexuel. C'est dans Titeuf!

156. Bibi lolo - 06/11/05 13:02
Hein ? Comment ca quand je veux ? Quand je veux quoi ?

;-)

155. larry underwood - 06/11/05 10:53 - (en réponse à : bibi)
On pourrai presque croire qu' ils etaient PD tous les deux .

Ah ah ah ! T'es pas mauvais quand tu veux.

154. Bibi lolo - 06/11/05 06:10
Que de beau texte quand meme ...

153. Bibi lolo - 06/11/05 06:08
C' est monstrueux cette histoire de trou du cul ! L' autre poeme j' adore , completement d' ac avec Philema , mais qu' est ce que c' est ca ? On pourrai presque croire qu' ils etaient PD tous les deux .

152. larry underwood - 05/11/05 23:43
Ah ah, bien vu.


Sauf que je suis pas sourd ni aveugle ! Donc d'où peut bien venir mon problème...


Au fait, chez moi dit "GNEIN ?"

151. l'étranger - 05/11/05 23:33
c'est pas la question qui te faut larry!
ce serait plutôt : Comment?

150. Vieto - 05/11/05 18:13 - (en réponse à : Philary)
Entièrement d'accord avec toi sur If.
N'empêche que "You will be a man, my son", est devenu un lieu commun...

149. Philhary - 05/11/05 16:31 - (en réponse à : Rah lovely!)
"Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés,
Mais nous voyant joyeux d'être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut la tête."

"De la douceur, de la douceur, de la douceur" comme il l'écrivit lui-même.

148. Philhary - 05/11/05 16:27 - (en réponse à : Larry Underwood)
Eh bien là où tu vois quelque chose de ronflant, je vois un chef-d'oeuvre. Comme quoi tout est question de sensibilité. Ce poème ("Beams", à la fin de "Romances sans paroles") a tout: la grâce, la légèreté, l'évanescence, la subtilité quoi. Je préfère mille fois ça à "Liberté", qui est certes un grand poème de la résistance, mais qui est, ahma, limite pompeux pris indépendamment du contexte. Un peu comme "If" de Kipling, que j'ai toujours trouvé atrocement pompier.

147. nemOrtel - 05/11/05 14:39
C'est ce que disait Rimbaud tous les matins.

146. larry underwood - 05/11/05 14:08
misère, qu'il est ronflant le Verlaine...

145. nemOrtel - 05/11/05 14:03 - (en réponse à : hervé)
Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,
Nous nous prêtâmes tous à sa belle folle,
Et nous voilà marchant par le chemin amer.
Le soleil luisait haut dans le ciel calme et lisse,
Et dans ses cheveux blonds c'étaient des rayons d'or,
Si bien que nous suivions son pas plus calme encor
Que le déroulement des vagues, ô délice!
Des oiseaux blancs volaient alentour mollement
Et des voiles au loin s'inclinaient toutes blanches.
Parfois de grands varechs filaient en longues branches
Nos pieds glissaient d'un pur et large mouvement.
Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés,
Mais nous voyant joyeux d'être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut la tête.


Verlaine, aussi.

144. herve - 05/11/05 13:52 - (en réponse à : nemOrtel)
comme quoi Rimbaud était capable d'écrire parfois n'importe quoi !

143. herve - 05/11/05 13:50 - (en réponse à : oups!)
in "Oeuvres Poétiques complétes" de Paul Verlaine

142. nemOrtel - 05/11/05 13:50 - (en réponse à : hervé)
Non, ça de la poésie gay.

141. herve - 05/11/05 13:48
Et ça c'est pas de la poésie engagée :

Le sonnet du trou du cul.

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire , humblement tapi parmi la mousse,
Humide encor d'amour qui suit la pente douce
des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l'autan cruel qui les repousse,
A travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'en aller où la pente les appelait.

ma bouche s'accoupla souvent à sa ventouse,
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée et la flûte câline,
C'est le tube où descend la celeste praline,
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos!


Arthur Rimbaud & Paul Verlaine
in "Oeuvres Poétiques complétes"
Ed la Pléiade
Page 1416.

140. Gillix - 05/11/05 13:48 - (en réponse à : dédicace spécial Altaïr)
Comme on parlait de point de vue, hem, archaïque, à propos d'Hugo, voilà celui d'un autre :

Viens te mettre à côté de moi, sur le banc, devant la maison, femme, il va y avoir 40 ans qu’on est ensemble.

Ce soir, et puisqu’il fait si beau, et c’est aussi le soir de notre vie, tu as bien mérité, vois-tu, un petit moment de repos.

Voilà que les enfants à cette heure sont casés et s’en sont allés par le monde, et de nouveau on n’est rien que les deux, comme quand on a commencé.

Femme, tu te souviens, on avait rien pour commencer, tout était à faire, et on s’y est mis, mais c’est dur, il faut du courage, de la persévérance, il faut de l’amour et l’amour n’est pas ce qu’on croit quand on commence.

Ce n’est pas seulement ces baisers qu’on échange, ces petits mots qu’on se glisse à l’oreille, ou bien de se tenir serrés l’un contre l’autre.

Le temps de la vie est long, le jour des noces n’est qu’un jour, c’est ensuite, tu te rappelles, c’est seulement ensuite qu’a commencé la vie.

Il faut faire, c’est défait. Il faut refaire, et c’est défait encore.

Les enfants viennent, il faut les nourrir, les habiller, les élever, ça n’en finit plus. Il arrive aussi qu’ils soient malades; tu étais debout toute la nuit. Moi, je travaillais du matin au soir.

Il y a des fois qu’on désespère et les années se suivent et on n’avance pas.

Il semble souvent qu’on revient en arrière. Tu te souviens, femme, tous ces soucis, tous ces tracas.

Seulement, tu as été là, on est resté fidèle l’un à l’autre, et ainsi, j’ai pu m’appuyer sur toi, et toi, tu t’appuyais sur moi.

On a eu la chance d’être ensemble. On s’est mis tous les deux à la tâche, on a duré, on a tenu le coup. Le vrai amour n’est pas ce qu’on croit, le vrai amour n’est pas d’un jour, mais de toujours.

C’est de s’aider, de se comprendre, et peu à peu, on voit que tout s’arrange.

Les enfants sont devenus grands, ils ont bien tourné, on leur avait donné l’exemple. On a consolidé les assises de la maison, que toutes les maisons du pays soient solides et le pays sera solide, lui aussi.

C’est pourquoi, mets-toi à côté de moi et puis regarde, car c’est le temps de la récolte, et le temps des engrangements.

Quand il fait rose, comme ce soir, et une poussière rose monte partout entre les arbres, mets-toi tout contre moi, on ne parlera pas, on n’a plus besoin de rien se dire, on n’a besoin que d’être ensemble encore une fois, et de laisser venir la nuit dans le contentement de la tâche accomplie.  


"Livret de famille vaudois" par C.F. Ramuz
(Et ce texte y figure encore aujourd'hui, dans le livret de mariage (je ne sais pas si vous avez ça en France d'ailleurs))

Il ne reflète pas mes idées, mais sans que je ne sache pourquoi, j'aime malgré tout ce texte.

139. Gillix - 05/11/05 13:43 - (en réponse à : Larry)
Ah mais pardonjmexcuse, mais la version de Reggiani, dans laquelle il déclame en introduction "le dormeur du val" avant d'attaquer la chanson proprement dite est superbe!

138. larry underwood - 05/11/05 13:39
ah, le déserteur... ! La seule reprise qui ait grâce à mes yeux est celle de Renaud... ;o)

"Monsieur le président, je vous fais une bafouille
Que vous lirez surement, si vous avez des couilles..."

Love.

137. Gillix - 05/11/05 13:36 - (en réponse à : le )
Les résultats sont certes des fois surprenant (Mylène et Jacquot, ça fait peur), mais (Larry, je te remercie) "le dormeur du val" a lui aussi été utilisé, par Serge Reggiani, dans une version de sa reprise de "Le déserteur" de Vian...

Moralité : on est pas près d'en sortir, mais parfois, c'est bon, très bon même...

136. larry underwood - 05/11/05 13:35
(c'était mon texte à l'oral du capes... ***voix émue pleine de souvenirs***)

135. larry underwood - 05/11/05 13:33
Et ça, c'est engagé ou c'est juste pour déconner ?


La chanson du décervelage


Je fus pendant longtemps ouvrier ébéniste
Dans la ru’ du Champs d’ Mars, d’ la paroiss’ de Toussaints ;
Mon épouse exerçait la profession d’ modiste

Et nous n’avions jamais manqué de rien.
Quand le dimanch’ s’annonçait sans nuage,
Nous exhibions nos beaux accoutrements
Et nous allions voir le décervelage
Ru’ d’ l’Echaudé, passer un bon moment.

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Nos deux marmots chéris, barbouillés d’ confitures,
Brandissant avec joi’ des poupins en papier
Avec nous s’installaient sur le haut d’ la voiture

Et nous roulions gaîment vers l’Echaudé.
On s’ précipite en foule à la barrière,
On s’ flanque des coups pour être au premier rang ;
Moi j’me mettais toujours sur un tas d’pierres
Pour pas salir mes godillots dans l’sang.

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Bientôt ma femme et moi nous somm’s tout blancs d’ cervelle,
Les marmots en boulott’nt et tous nous trépignons
En voyant l’Palotin qui brandit sa lumelle,

Et les blessur’s et les numéros d’ plomb.
Soudain j’ perçois dans l’ coin, près d’ la machine,
La gueul’ d’un bonz’ qui n’ m’ revient qu’à moitié.
Mon vieux, que j’ dis, je r’connais ta bobine :
Tu m’as volé, c’est pas moi qui t’ plaindrai.

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Soudain j’ me sens tirer la manche’par mon épouse ;
Espèc’ d’andouill’, qu’elle m’ dit, v’là l’ moment d’te montrer :
Flanque-lui par la gueule un bon gros paquet d’ bouse.

V’là l’ Palotin qu’a juste’ le dos tourné.
En entendant ce raisonn’ment superbe,
J’attrap’ sus l’ coup mon courage à deux mains :
J’ flanque au Rentier une gigantesque merdre
Qui s’aplatit sur l’ nez du Palotin.

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Aussitôt j’ suis lancé par dessus la barrière,
Par la foule en fureur je me vois bousculé
Et j’ suis précipité la tête la première

Dans l’ grand trou noir d’ousse qu’on n’ revient jamais.
Voila c’ que c’est qu’d’aller s’ prome’ner l’ dimanche
Ru’ d’ l’Echaudé pour voir décerveler,
Marcher l’ Pinc’-Porc ou bien l’Démanch’- Comanche :
On part vivant et l’on revient tudé !

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !


Jarry.

134. larry underwood - 05/11/05 13:29
deux s'maines...

133. nemOrtel - 05/11/05 13:23 - (en réponse à : en passant)
Moins de deux semaines avant la sortie d'Harry Potter aux US.

C'était la phrase cruelle du jour.

132. herve - 05/11/05 13:23
> Yan : je vois que je ne suis pas le seul à aimer Jean Richepin ( mis superbement en musique par Brassens, Ô mon maître )

> voiçi donc aussi un poète trop méconnu :

A Londres ,je connu Bella ,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine,
Qui n'était jamais là.

Et peut être aimait -il la mangue;
Mais Bella les Français
Tels qu'on le parle: c'est assez
Pour qui ne prend que langue;

Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain.


Toulet

131. larry underwood - 05/11/05 13:16
Ce sont deux optiques fort différentes, mais qui n'ont rien d'opposées... Hugo hurle sa douleur devant l'injustice, l'inacceptable. Il condamne par l'exagération : son style même est une arme pour rendre insupportable les faits qu'il dénonce. Rimbaud en revanche, avec le Dormeur du val par exemple, oppose un état de grâce naturel à la violence soudaine de la mort. Mais que cherche-t-il à dénoncer ? Les dommages de la guerre ? L'absurdité de la mort ? La séreinité devant l'inévitable ? Le lecteur se projette dans le poême, et il y apporte ce qu'il souhaite. C'est certes plus "poétique" (au sens où la poésie "devrait", tels les produits laitiers, exprimer des sensations pures, bien que cette définition soit fort réductrice), mais moins frappant. Encoore une fois, ce n'était pas l'intention de Hugo, dans ce genre de textes, de faire résonner la corde invisible de notre être. Il cherchait à provoquer l'indignation, la colère, la révolte et la force de faire changer les choses.


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Le dormeur du val, A. Rimbaud.

130. larry underwood - 05/11/05 13:09
Ô flots abracadabrantesques

après Mylène pillant Baudelaire, c'est Jacquot insultant la mémoire de Rimbaud... elle est belle la france...

129. Philhary - 05/11/05 13:07
Et donc, dénonciation de la brutalité soldatesque, lors de la Commune. Le poème décrit peut-être une scène de viol, mais comme d'habitude avec Rimbaud, tout cela est assez mystérieux.



 


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