La bande dessinée: sous-genre, genre littéraire ou médium ?

Les 165 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



165. Golden Chronicles - 24/05/07 17:10 - (en réponse à : goldenchronicles@yahoo.fr)
C'est la raison pour laquelle je signalais que mon observation est basée sur des "généralités". Une génération, c'est effectivement plus ou moins variable.
Merci en tout cas pour votre attention!

Nicolas

164. vox - 24/05/07 16:44
Boh, le terme "génération" est assez arbitraire hein.

163. brigand - 24/05/07 15:47 - (en réponse à : Bert)
Ouais, moi aussi je ne suis pas convaincu par ce classement...la génération Akira a maintenant plus de 30 ans!

De plus, il y a quand même des lecteurs de moins de 30 ans qui ont également découvert les mangas via Taniguchi.

Par contre je suis assez d'accord avec la génération Naruto.

Bon, de toutes façons, c'est très, très général comme définition.

162. Bert74 - 24/05/07 14:54
Oui c'est très intéressant comme développement (faut que je lise le bouquin de Groensteen), mais moi, en revanche, je ne suis pas franchement d'accord avec le placement des catégories de lecteur de mangas. La génaration "Akira" n'est pas du tout celle-là.

Mais bon, c'est peut-être la cas en Belgique (cf la réserve au point 2.3.1)

161. vox - 24/05/07 10:49
Assez bien vue la génération Akira. Petit chipotage, c'est Arkham asylum ;)

160. Golden Chronicles - 24/05/07 01:14 - (en réponse à : goldenchronicles@yahoo.fr)


J'ai écrit un texte en réponse à l'excellent "Un Objet Culturel Non-Identifié" de Thierry Groensteen. J'y aborde deux idées qui me tiennent à coeur: le rôle du libraire et le "péril manga". Cliquez sur la couverture pour y accéder sur XeroXed.be.

A+

Nicolas

159. Manu Temj - 17/10/05 10:23 - (en réponse à : scarlet)
Oui, il faut peut-être un "receveur" dans tous les arts. Quoiqu'on ait pu discuter du fait qu'une oeuvre d'art puisse en être une par la seule volonté de son auteur, sans considération aucune pour un éventuel spectateur.

Dans le cas de la bande dessinée, c'est le fonctionnement même d'une suite d'images comme appartenant - ou non - à la bande dessinée, qui semble pouvoir relever de la décision de l'auteur, comme de celle du spectateur.

J'en prend pour exemple le tout nouvel album de De Crécy, Période Glaciaire, qui nous illustre ça avec brio, en nous servant sur un plateau l'exemple évoqué plus bas d'un conservateur de musée alignant des oeuvres sur un mur.

*** petit spoiler *** Dans un futur éloigné, des "préhistoriens" redécouvrent le musée du louvre sous plusieurs mètres de glace. Ils arrivent dans une salle thématique consacrée à Delacroix, se plantent complètement sur la nature même du lieu et des oeuvres, et l'un d'entre eux se met à les interpréter comme une suite cohérente de visuels racontant une histoire : une bande dessinée ! *** fin ***

C'est bien le receveur qui techniquement invente la bande dessinée, ni les peintres, ni le conservateur. Dans ce cas, c'est lui l'auteur de bande dessinée, non ? C'est l'intention (partagée ou non) qui fait la séquence narrative. C'est plus ou moins évident selon les contextes évidemment (souvent plus que moins heureusement), mais il ne me semble pas possible de réduire la définition de la bande dessinée à l'objet.

158. david t - 17/10/05 01:48 - (en réponse à : stanislas)
oui et non...

si je te prends au pied de la lettre, alors il faut reprendre le débat depuis duchamp...

d'un autre côté, il y a ce qu'on peut appeler un "consensus critique", qui n'est donc ni formellement défini, mais pas non plus complètement arbitraire. ce n'est donc pas véritablement "le receveur" qui décide de la place d'une oeuvre dans un corpus donné, mais celui-ci y participe en échangeant son opinion entre "connaisseurs". ce qui fait que même les opinions les plus radicales peuvent finir par être tout-à-fait acceptables pour la majorité (re: duchamp encore une fois.)

en d'autres mots il n'y a pas de définition formelle qui puisse englober un corpus en entier, une partie de ce corpus est établie par consensus.

157. stanislas - 16/10/05 12:41
Je trouve d'ailleurs que cette définition est une solution de facilité, car c'est le lecteur qui se met à définir ce qui est de la BD ou pas, alors que cette définition devrait-être contenue dans l'objet, et pas dans la perception qu'on en a.

156. scarlet - 16/10/05 12:10
"Pour qu'une séquence de dessins (une "bande" "dessinée") devienne une "bande dessinée" il faut donc que l'un OU l'autre des bouts de la chaîne (auteur-lecteur) le perçoive comme tel."

Il faut qu'il y 'est un auteur et un lecteur/spectateur/utilisateur/consommateur/client etc...bref un receveur, dans tous les arts non ? C'est pas specifique a la bd.

155. rgtchange - 16/10/05 11:28
Pour ceux que ce sujet intéressait, je signale la sortie d'un numéro spécial artpresse "Spécial Bandes D'auteurs".

Il est un peu cher (15 €), mais à mon avis vaut le coup, malgré le côté pose intello (je dis ça pour ne pas dire branlage de nouille, mais je n'ai rien contre la branlette intellectuelle, ça évite que les neurones s'engorgent...)

Avec un sujet où 15 auteurs répondent à la question : "Vous sentez-vous plus proche de la famille des arts plastiques ou de celle de la littérature ?"
On se croirait sur BDParadisio...

;)

154. rgtchange - 11/09/05 13:09

153. rgtchange - 11/09/05 13:07
http://bugpowder.com/andy/index.html

152. rgtchange - 11/09/05 13:07
Par hasard, je suis tombé sur ce site en anglais...

Pleins d'illustrations...


151. nemOrtel - 10/09/05 18:51
Je précise que "Moi" est la signature hein :)

150. Quentin - 10/09/05 18:43
Pour clarifier ce que je voulais dire, à mon avis le point central n'est pas tellement l'abstraction mais bien la construction. Une abstraction bien construite passe très bien. Le succès d'une abstraction aléatoire, par contre est... aléatoire (et avec le jeu des probabilités, ben c'est pas tous les jours qu'on tombe sur un bon cadavre exquis).

149. nemOrtel - 10/09/05 18:37
"La poésie est aussi belle que les femmes : il n'y en a qu'une."

Moi.

148. Quentin - 10/09/05 18:19
"La BD peut être à la fois un médium et un art, mais perd sa qualité de médium si sa fonction artistique touche à l’abstraction"

L'abstraction empêche-t-elle le transfert d'un message? Parfois oui, si elle brouille les pistes et si le lecteur se perd. Mais si elle est faite intelligemment, elle arrive au contraire à utiliser le media et à faire passer des choses différentes - émotions, poésie, associations d'idées. Je pense aux BD d'Eric Lambé, ou à certains albums de Mattotti, que je trouve très poétiques. Quant à Mitchum (Blutch) ou aux albums de Fortemps, par contre, ca me tombe des bras... Le message (s'il y en a un) ne passe pas.

147. Manu Temj - 09/09/05 23:16 - (en réponse à : martin)
Je suis assez d'accord avec ton discours sur les 2 abords possibles de l'abstraction en bande dessinée (en plus il réconcilie mon point de vue avec celui de Vieto ! ;o)).

Le second est peut-être effectivement plus intéressant en ce sens qu'il touche au fondamental de la bande dessinée, à savoir la narration. Le premier (Bleu par exemple) laisse en place une narration certes minimaliste, mais limpide.

Et si la BD est un média (puisqu'il y a un auteur d'un côté et un lecteur de l'autre), c'est le lecteur qui donne un sens à ce qu'il lit (et accessoirement qui décide s'il s'agit ou non d'une BD).

Je ne suis pas certain qu'on puisse parler de media, si le message transmis n'est pas intentionnel et clair (le décalage ensuite, c'est autre chose, une question d'efficacité).
Quoi qu'il en soit, on ne peut pas nier l'apport de l'intentionalité de l'auteur. Laisser les clés de la maison au lecteur c'est déjà faire oeuvre d'auteur : "Ce que tu as sous les yeux peut se lire. C'est une séquence. A toi de décider ce qu'elle raconte et si elle raconte quelque chose, mais convient d'abord avec moi que c'est peut-être une bande dessinée. Je souhaite que ça en soit une".

A défaut, nous revenons aux exemples de la semaine dernière : un conservateur de musée aligne 12 tableaux sur un mur. Il les a appariés selon des critères historiques par exemple, mais il n'a pas intention d'auteur.
Par hasard un visiteur y décèle une séquence narrative fortuite (du point de vue du conservateur), et absolument personnelle (sa femme qui l'accompagne ne capte rien à ce qu'il lui explique. Elle ne trouve pas le fil narratif). La suite de tableau devient-elle une bande dessinée du seul fait du "lecteur", alors même que l'auteur n'avait aucune intention ?

A moins que dans cet exemple, ce ne soit le lecteur qui fasse oeuvre artistique et devient donc l'auteur ?

Pour qu'une séquence de dessins (une "bande" "dessinée") devienne une "bande dessinée" il faut donc que l'un OU l'autre des bouts de la chaîne (auteur-lecteur) le perçoive comme tel.

Intéressant. Le jeu des 7 erreurs devient une bande dessinée, dès l'instant ou un gamin n'y voit pas un "dessin mal recopié", mais une séquence au cours de laquelle le nez du personnage a poussé, il a déplacé le coussin derrière lui et le soleil s'est couvert d'un nuage (et 4 autres événements !).

Je suis poussé dans mes retranchements sur ce coup là ! :o)

146. martin - 09/09/05 19:23
On peut finalement parler de 2 formes d'abstractions dans la bande dessinée :
- l'abstraction de ce qui est représenté (Bleu de Trondheim, les bandes abstraites de Bile Noire)
- l'abstraction de l'histoire : Blutch où on ne comprend pas bien où il veut aller. Dans ce cas là on peut parler d'abstraction parceque ce qui est raconté semble sans sens réel.
Personnellement c'est ce dernier point qui m'intéresse, puisqu'il met en cause l'obligation pour la bande dessinée à raconter quelque chose.
Si on aborde Blutch avec l'attente classique (sans jugement de valeur), il devient en effet incompréhensible. Ce qui me laisse penser qu'il faut l'aborder autrement et que donc la BD en général peut être abordée autrement.

quelqu'un a évoqué les intentions de l'auteur, ce qui me parait être une erreur : en connaissant les intentions de l'auteur on ne peut juger que de la différence entre son voulu et notre perçu.
Et si la BD est un média (puisqu'il y a un auteur d'un côté et un lecteur de l'autre), c'est le lecteur qui donne un sens à ce qu'il lit (et accessoirement qui décide s'il s'agit ou non d'une BD).

145. jamais fan - 09/09/05 14:19 - (en réponse à : pour donner un coup de main)
Je crois qu'au Japon la distinction entre l'écriture et le dessin n'existe pas. D'ailleurs, pour avoir fait un peu d'histoire de l'écriture, je sais que c'était aussi le cas dans notre civilisation : l'alpha est une déformation de la représentation graphique de la maison.
Souvenons-nous de notre enfance. En maternelle nous dessinions pour ainsi dire tout le temps et soudainement, au CP, il faut ecrire.
Cela ne définit aucunement ce qu'est la BD mais ne se siturait-elle pas dans le besoin de combler ce fossé contre-nature : une littérature d'illétré, une écriture de dislexique (et je sais de quoi je parle)

144. Manu Temj - 09/09/05 14:03
Si je suis vos argumentations et que je recentre (un peu) sur le sujet, la bande dessinée deviendrait "abstraite" dès lors que son rôle de medium s'estomperait.

Soit, pour revenir à la définition du medium (ou media, les deux sont corrects semble-t-il), dès lors que le moyen d'expression (artistique, en l'occurence) qu'est la bande dessinée n'est volontairement plus vecteur d'un message clairement identifiable.

J'y verrais donc une nouvelle "preuve" du caractère fondamentalement narratif de la bande dessinée, puisqu'alors, c'est la restitution au lecteur des clés du contenu narratif qui définirait l'abstraction (comme dit Vieto, peu importe ce que l'auteur a voulu dire, il laisse liberté au lecteur de travailler son imaginaire).

Alors que nous avons cherché à démontrer (par d’autres moyens) que la bande dessinée n'était sans doute pas de la littérature, voilà que nous en viendrions à montrer plus ou moins qu’elle n’est pas tout à fait non plus à ranger aux côtés de la peinture ou la sculpture. En effet, l’abstraction en peinture se définit – me semble-t-il – par la disparition de l’évocation plus ou moins ressemblante du monde visible (j’ai piqué la formule à M. Larousse). Ce n’est pas le cas en bande dessinée puisque Blutch ne s’affranchit pas de cette évocation, mais donne dans l’abstraction au sens de la définition donnée plus haut (c)Viéto

Bon, et alors ?
La bande dessinée peut être un médium, mais pas obligatoirement.
La bande dessinée peut être un art, mais pas obligatoirement.
Elle peut être à la fois un médium et un art, mais perd sa qualité de médium si sa fonction artistique touche à l’abstraction.
Sa fonction narrative est fondamentale et l’emporte sur ses aspects purement graphiques, mais elle ne peut pas être non plus rattachée complètement à la littérature, car elle ne fait pas nécessairement appel à l’écriture ou au langage (au sens de codifications apprises), même si elle peut les réintégrer sans se pervertir, et même si certains de ses éléments propres ont, avec le temps, permis de constituer un langage, une sorte d'écriture propre (composition, bulles, onomatopées, etc.)
Ni réellement littéraire, ni simplement graphique, à la fois art et média, la bande dessinée est donc bien une discipline à part. Ce qui m’amène à penser que même en cherchant la petit bête comme nous l’avons fait, nous en revenons à des notions qui tiennent au bon sens ! :o)

143. Quentin - 09/09/05 12:47
"Toute représentation graphique, ne raconte-t-elle pas finalement quelque chose ?"

Il me semble que non. Que raconte un tableau de Mondrian avec des carrés bleus et rouges? Que raconte un portrait? Je suis d'accord que les tableaux plus élaborés de scènes de la bible (par exemple) "racontent" qqch, mais il me semble que c'est plus l'illustration d'une histoire déjà connue qu'une histoire en soi. D'ailleurs, pour qq'un qui n'y connaît rien à la Bible, ces tableaux ne racontent rien. Même chose pour les illustrations dans les livres d'enfants ou dans la collection Gallimard/Futuropolis ou encore les couvertures d'albums de BD: les images ne racontent qqch qu'en rapport avec l'histoire. Qu'on les présentent en dehors et elles ne racontent plus rien.

142. scarlet - 09/09/05 00:24 - (en réponse à : manu)
bien vu

141. Manu Temj - 08/09/05 23:45 - (en réponse à : Vieto)
C'est peut-être en définitive la littérature qui est un mode d'expression à part...

Mmmm certainement, puisqu'elle fait obligatoirement appel à l'écriture ou à la langue parlée (la tradition orale est une littérature) qui l'une et l'autre résultent d'un apprentissage de type "scolaire".

Les arts plastiques ou la musique ne nécessitent pas d'apprentissage a priori pour le spectateur. Même si une forme d'apprentissage culturel secondaire peut approfondir la compréhension de l'oeuvre, mais ça n'a rien à voir (et il en est de même pour la littérature d'ailleurs).

140. Vieto - 08/09/05 23:38
Je complète mon point de vue du post précédent, puisque Scarlet fait des objections totalement fondées.

La littérature est basé sur le mot, qui sert d'intermédiaire entre la suite de lettres imprimée sur le papier et notre intellect et ou notre affect. Un mot imprimé doit absolument avoir un sens sans quoi il n'est qu'une suite de lettres.
Le niveau d'abstraction atteint par l'écriture automatique n'est pas au niveau de celui atteint par l'abstraction en peinture : les mots, même s'ils ne constitue pas une phrase compréhensible, ont tous individuellement un sens, et ce sens suffit à capter l'attention ou à faire travailler l'imaginaire.
Il n'en est pas de même pour une suite de lettres sans signification.

La musique ou les images elles, n'ont pas besoin d'avoir un sens pour solliciter notre imaginaire. L'artiste, comme le relève justement Scarlet, à son sens à lui, mais comme il n'utilise pas les règles de représentaions communément admises, rien ne peut garantir que celui qui recoit le message en comprendra le sens originel.
Pour moi, c'est cela l'abstraction : une liberté plus grande donnée à chacun pour interpréter une oeuvre. C'est pour cela que je parle d'absence de sens, car l'oeuvre étant ouverte, aucune direction ("sens") n'étant indiquée, peut importe à la limite que l'auteur ait voulu dire quelque chose ou pas...
On peut se perdre dans un tableau même s'il ne représente "rien", je connais des gens qui sont capables d'écouter un concert de musique contemporaine (j'en suis incapable), et certains lecteurs ont trouvé génial Mitchum (je les envie).
Mais je ne connais personne capable de lire un texte indéchiffrable (dans une langue inconnue ou réellement dépourvu de sens).
C'est peut-être en définitive la littérature qui est un mode d'expression à part...

139. scarlet - 08/09/05 23:34
Et pour revenir à la peinture qui raconte une histoire et bien plus, pensez à ce qu'on à pu écrire comme connerie sur la peinture de Leonard ces derniers temps !

138. scarlet - 08/09/05 23:23
Mais Vieto tu parles de l'abstraction comme ci elle n'avait aucun sens. Tu parles du surréalisme que tu opposes avec l'écriture automatique alors que c'est LA pratique surréaliste par excellence !
L'abstraction c'est l'art qui réfléchit sur lui-même et qui s'est détaché de la représentation pour mettre en évidence ses propres moyens. A des fins diverses mais le modernisme à fini dans la conseptualisation. On ne pouvait pas aller beaucoup plus loin dans la représentation de la représentation que "Une et trois chaises " de Kosuth. On ne peut pas dire que ça n'a pas de sens. C'est plutot ce trop plein de signification qui peu couper une oeuvre du public.

137. Manu Temj - 08/09/05 23:23 - (en réponse à : Vieto)
Pas d'accord avec toi cher confrère !
J'ai moi aussi lu Mitchum il y a peu, et en aucun cas on ne peut parler d'abstraction. Que le récit soit "surréaliste", "sans queue ni tête", "onirique" ou que sais-je (je ne suis pas non plus un grand littéraire, tu t'en doutes...;o)), il n'empêche que c'est un récit parfaitement figuratif.

Une littérature abstraite ce serait ama une succession non pas de signes indéchiffrables, mais de mots n'ayant d'autre relations entre-eux que le rendu esthétique (en tout cas perçu par l'auteur) de leur succession, disons :

"poire jeu ballon arthropode loi"

Je ne suis d'ailleurs pas certain que l'un ou l'autre poète ne se soit déjà essayé à cet exercice.

Peux-tu faire la même chose en bande dessinée ? Nous revenons à notre débat de la semaine dernière sur le caractère narratif obligatoire ou non de la bande dessinée.
Supposons une séquence de dessins :

[une poire][un jeu de l'oie][un ballon][une puce][un parchemin]

Peut-on parler de succession narrative ? Si oui, c'est de la bande dessinée, si non, c'est juste une justaposition de visuels.

Comment déterminer si la réponse est oui ? Notre conclusion était la suivante : si l'auteur (et lui seul) a décidé qu'il y avait séquence narrative alors c'est de la BD. Et là, oui, je suppose qu'on pourrait parler de bande dessinée abstraite :o)

Pour Blutch non, ta démonstration de tient pas !


136. Vieto - 08/09/05 23:07
Pour rebondir sur le dernier post de Quentin, la lecture de Mitchum de Blutch (que d'aucuns considèrent comme un génie), m'a amené, outre un sentiment d'imbitabilité inégalé (j'en parle sur un autre thread), la réflexion suivante :
La BD est un mode d'expression qui comme la musique, la peinture, et le cinéma, permet l'abstraction. La littérature non.

Je ne connais pas grand-chose de l'Oulipo de Perec, mais je ne pense pas que ce soit de l'abstraction. Du surréalisme, peut-être, mais de l'absatraction non.
Et pour cause : le lecteur refuserait de suivre de la littérature abstraite.
Par littérature abstraite, j'entends des textes sans sens prédéfinis, genre écriture automatique, et à l'extrème, des successions de lettres ne formant pas de mots.
Je pense qu'aucun lecteur ne lira plus d'une page d'un ouvrage qui ne serait constitué que de suites aléatoires (ou non, peu importe) de lettres.

dcéezi, diéd e eéfyaç= épejd& çeé&eo e&é,z&t B

J'ai improvisé sur mon clavier, et j'aurais pu écrire un bouquin comme ça. Personne ne lira ça en trouvant ça génial.

(Attention, provocation ;-)) : Blutch fait pareil sur sa table à dessin, il y a plein de gens qui achètent, et même certains qui s'exclament : p'tain, c'est génial!

La BD n'est donc pas de la littérature, puisque cette dernière ne permet pas l'impro.
CQFD ;-)

135. Manu Temj - 08/09/05 23:02 - (en réponse à : scarlet)
Toute représentation graphique, ne raconte-t-elle pas finalement quelque chose ? Même un portrait, s'il est réussi. Ce n'est pas pour autant de la bande dessinée. C'est pour cette raison que la locution "figuration narrative" utilisée par les pionniers de l'analyse BD, ne pouvait s'appliquer à la seule bande dessinée et a presque valeur de pléonasme.

Un élément essentiel de la bande dessinée, c'est la séquence (la "bande"), que tu ne retrouves pas dans un tableau figuratif isolé, alors que dans un chemin de croix ou certaines successions de vitraux, si.

Quant à la distinction culte / culture, je ne la ferais pas intervenir dans ce débat. La bande dessinée peut être un art, comme elle peut être cantonnée à son rôle de medium. Il peut alors être culturel, cultuel, militant ou éducatif, ça reste de la bande dessinée. Crois-tu que le Bernadette ou le Don Bosco de Jijé ont moins valeur de "propagande" (j'utilise ce terme avec des pincettes) religieuse que les tableaux anciens dont tu parles ?

Restreindre la bande dessinée à sa dimension artistique, ou - en tout cas - aux bandes dessinées qui résulteraient d'une volonté artistique, c'est non seulement périlleux (la définition de l'art, hein, on n'en est pas sortis...) mais c'est aussi se priver d'un pan non négligeable de la production BD.

134. scarlet - 08/09/05 22:55
houpela !! Alors là je te conseille de prendre n'importe quel bouquin sur l'histoire de l'art pour te rendre compte par toi-même que la peinture raconte !!! Et bien plus que tu ne le crois !

133. Quentin - 08/09/05 22:45
Toutes les images ne racontent pas quelque chose. Je ne suis pas un spécialiste mais mon intuition me dit qu'il faut faire la différence entre les représentations, les illustrations, les histoires et les émotions. La peinture classique, c'est souvent de la représentation (surtout dans les paysages, les portraits, etc.). Un christ sur une croix ne représente pas Jésus (car personne ne sait à quoi il ressemblait) et ne raconte pas une histoire, mais illustre un moment d'une histoire bien connue. Par contre, un chemin de croix raconte une histoire. La peinture moderne cherche moins à représenter qu'à véhiculer des idées et des émotions, il me semble. Ai-je dit des bêtises?

132. scarlet - 08/09/05 21:47
La Bd c'est quand même d'abord le monde de l'image non ? Et la peinture c'était aussi fait pour raconter. Les cathédrales sont recouvertes d'images et de sculptures destinees à raconter la Bible aux gens qui ne savaient pas lire. Quant aux racines du truc je pense qu'il ne faut pas extrapoler sur des oeuvres dont la destination même était differente. C'est le vieux débat sur la différence entre ce qui relève du culte et et ce qui relève de la culture. Les intentions ne sont pas les mêmes.

131. Quentin - 07/09/05 13:52
Bert 74. Moi c'est la maruqe jaune jouée sur Vynile dont je me souviens (l'introduction, notamment, avec Big Ben et la voix sinistre du commentateur). Très théätral, donc très Jacobsien, finalement :o)

Pour Nemo qui ne voit pas bien la différence entre cinéma et bande dessinée, il suffit de comparer Astérix au cinoche et en BD - Y'a pas photo :o)

130. nemOrtel - 07/09/05 13:44
Tiens? Un Georges. T'as vu j'ai repris ton image favorite.

129. larry underwood - 07/09/05 12:48
J'ai bien ri Vieto lorsque tu parles du talent d'un autre BDparadisien. Ce n'est pas un discours d'étudiant cherchant à sublimer ses fantasmes d'adolescent attardé qui m'intéresse.

Restons simples, appelle moi "maître".


Je constate, chagrin, que tu continues d'associer systématiquement les termes "adolescent" et "attardé". Tu veux qu'on en parle ?

128. nemOrtel - 07/09/05 12:16 - (en réponse à : n'oublions pas les vraies valeurs (dédicace à UDG))

127. Bert74 - 07/09/05 12:08
De ce pas allègre et joyeux, reprenons notre danaïde conversation.


La BD peut très bien être considérée comme un genre littéraire. Ne dit-on pas "lire de la BD".
En outre des codes existes pour la lire : onomatoppées, séquences narratives, etc...

A la limite je la rapprocherais plus de la poésie que du roman, car elles utilisent également un matériel technique duquel elle n'hésitent jamais à s'affranchir pour faire entrer le lecteur dans un monde de sensation.
('tain faut que j'arrête l'acide le matin, moi)

Par contre une des différences fondamentales que je vois est le fait qu'on ne peut se faire lire/réciter une BD, à la différence du roman, de la poésie, et bien-sûr du théâtre.
Alors la BD, plaisir solitaire ? (je savais qu'on était tous qu'une bande de branleurs !)

Quoique... J'ai encore le souvenir ému du Mystère de la Grande Pyramide et de la Marque Jaune "joué" sur vinyle, et moi la BD dans les main : "Minuit sonne sur le ciel de Londres, tout alourdi de pluie...."

126. nemOrtel - 07/09/05 11:58 - (en réponse à : manu)
Sinon je ne pensais pas à toi en écrivant ça, mais plutôt au créateur du sujet.

125. marcel - 07/09/05 11:56
*** voix de supermarche ***
Le petit Manu est attendu au quiz.

124. nemOrtel - 07/09/05 11:55 - (en réponse à : se pradelise)
Je suis trublé...

123. Manu Temj - 07/09/05 11:52 - (en réponse à : se cite lui même...)
C'est tragique la vie d'un troublion, finalement...

Ah tiens ? On écrit "trublion"...

122. Manu Temj - 07/09/05 11:48
Bert :
Dis, Manu, tu m'as lu jusqu'au bout ?
Oups ! Pardonne-moi ! :o) (quel couillon je fais)

NemO :
Non, franchement, quel besoin de vouloir classer les arts, c'est absurde. Enfin sauf si on est snob, avec un énoooorme besoin de reconnaissance sociale pour compenser quelque chose, et qu'on ne sait plus quoi faire de toute cette culture bd dont tlm se fout dans les salons où l'on cause.
Ah ! Je te reconnais bien là ! :o)
Sur le fond, je m'en fous pas mal que la BD soit de la littérature ou non, cette petite construction intellectuelle m'amuse, c'est tout. Tu ne contesterais pas mon droit à l'amusement quand même ?
Quand à la définition de la bande dessinée, ben si, ça m'intéresse plutôt pas mal.
Quand aux raisons fondamentales de cet intérêt dans mon schéma psychologique et social, ben là, tu vois, je m'en tape un peu !
Comme quoi... C'est tragique la vie d'un troublion, finalement... ;o)

121. Bert74 - 07/09/05 11:47
C'est tragique la vie d'un bobo, finalement...

Tu m'étonnes !

Heureusement qu'il y a les forums... heu les fora j'veux dire...

120. nemOrtel - 07/09/05 11:37
Bah le ciné aussi alors! Attends, c'est jamais qu'une bd filmé et projetée pour être vu en grand par une foule de gens! Et les bulles elle sont enregistrées sur la piste son pour que le spectateur puisse placer lui-même les philactères à sa guise. Des fois on les voit quand même, ça s'appelle des sous-titres!
Non, franchement, quel besoin de vouloir classer les arts, c'est absurde. Enfin sauf si on est snob, avec un énoooorme besoin de reconnaissance sociale pour compenser quelque chose, et qu'on ne sait plus quoi faire de toute cette culture bd dont tlm se fout dans les salons où l'on cause.
C'est tragique la vie d'un bobo, finalement...

119. Bert74 - 07/09/05 11:30
Dis, Manu, tu m'as lu jusqu'au bout ?
Je dis la même chose que ton post 117 !
Alors pourquoi tu dis que t'es pas d'accord avec moi, hein ?
(moi qui suis toujours d'accord avec toi, snif!)
:0)

118. Manu Temj - 07/09/05 11:25 - (en réponse à : Bert toujours...)
Je pense aujourd'hui qu'on peut la qualifier de genre littéraire, au même titre que la poésie, le roman ou l'écriture théâtrale.

Je persiste : Non, si on s'en tient à ce qui semble la définition admise habituellement de la littérature qui fait référence à l'écriture et à la tradition orale.

La poésie est une écriture ou une production orale esthétique, c'est de la littérature.

Le théatre tient à la fois de l'écrit et de la tradition orale. Il est proche de la littérature et peut sans-doute y être rattaché. La discussion portant ama sur l'importance du jeu de scène (à rapprocher donc de la pratique multi-millénaire du mime).

L'importance capitale de l'utilisation d'éléments graphiques purement représentatifs et non codifiés (donc ne relevant pas de l'écriture) dans la bande dessinée, l'éloigne selon moi définitivement de la défintion de la littérature.

Mon raisonnement n'est pas très affectif, je le conçois, et j'aimerais aussi que la bande dessinée ait une meilleure place dans les cours des collèges et des lycées (en français, au titre de l'apprentissage de la narration, ou en arts plastiques, peu importe...)

117. Manu Temj - 07/09/05 11:18 - (en réponse à : Bert74)
que dire alors de Jacobs dont l'art est lui aussi beaucoup plus illustratif que narratif.

Je ne suis pas de cet avis. Malgré l'importance des récitatifs dans B&M, et leur caractère souvent excessif, un album de B&M ne peut pas se suivre correctement en ne lisant que le texte. L'emploi des bulles, notamment - dès lors qu'elles ne sont pas une redite d'un texte joint reprenant les dialogues, ni de simples onomatopées illustratives - est un signe sans équivoque d'appartenance au genre (cf. les premiers Pieds-Nickelés de Forton, qui ne sont ama pas encore de la bande dessinée, ou le travail d'Alex Raymond sur Flash Gordon qui s'est longtemps plus apparenté au récit illustré. Même si dans ce second cas, la calligraphie manuelle des textes et leur imbrication étroite dans l'image, laisse la place à la discussion. Une vraie frontière du genre à mon sens)

Les bulles sans le dessin, c'est l'absence d'information sur l'origine des dialogues (qui parle ?). La compréhension est fondamentalement altérée.

Jacobs, du moins pour B&M, c'est de la bande dessinée !

116. Bert74 - 07/09/05 11:00
Sinon, pour revenir un tout petit peu plus dans le sujet, il y a quelque temps je défendais bec et ongles la BD comme médium et genre à part entière, absolument différent de la littérature. Je pense aujourd'hui qu'on peut la qualifier de genre littéraire, au même titre que la poésie, le roman ou l'écriture théâtrale.
Et même qu'on doit le faire, ce qui permettra de l'intégrer plus facilement aux cours de français du collège, où entre un poême d'Appolinaire, une pièce de Molière et un roman de Zola, on pourrait très bien avoir l'étude d'une planche de Franquin ou celle de Maus.
Ne serait-ce pas merveilleux ?



 


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