Les triplettes de Belleville

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128. Lien Rag - 19/06/09 17:40
Je l'ai vu hier, et j'avoue que s'il a beaucoup plus à l'autre moitié du public (qui passe ses examens en histoire de l'Art lundi et qui stresse donc un peu...), j'ai eu un sentiment plus mitigé.
Les arguments présentés ici sont assez intéressants, bien que je ne trouve pas vraiment de haine du peuple: la grand-mère est clairement vue avec tendresse, et les Triplettes aussi; même le vieux mécanicien de la voiture-balai (superbement réussi d'ailleurs) est vu avec la même tendresse.
La référence à Carné est probablement assez intéressante: le film est à la fois poétique (les rêves du chien, la mer, etc.) et dans le réalisme social le plus pur: les petits orphelins dépressifs ne vont pas faire soudain youkaïdi youkaïda parce qu'on leur offre un vélo, les prolétaires ne vont ni quitter leurs conditions prolétarienne ni se retrouver avec un physique de princesse à la place de leur corps usé par le travail, des vedettes éphémères de la société du spectacle ne vont pas perdre leur statut "jetable" simplement parce que c'est un film...

Certes, Carné savait mettre du merveilleux, la possibilité d'un rêve, dans son réalisme. Mais il faisait ses films pendant le Front Populaire ou à la Libération, pas au moments où les dirigeants du pays organisent le démantèlement systématique du programme du Conseil National de la Résistance...

Et Chomet sait aussi introduire de la fantaisie: à la fois la joie du jeune Champion quand il reçoit son tricycle (mais qui tourne vite en rond), les vieilles misérables qui s'assurent une autonomie en marge de la société grâce à la pêche à la grenade (mais dont le menu répétitif tourne lui aussi en rond, comme on le voit dans la scène où elles coassent), la grenouille qui survit et à la grenade et au ragoût (mais si une a pu survivre à la grenade en retournant à la mare, celle qui survit au ragoût ne survit pas au monde industriel), et surtout la course-poursuite finale.
En effet, je n'ai pas vu de commentaires sur cette course-poursuite, et pourtant c'est le principal moment où Chomet abandonne son pessimisme pour prêcher la révolte: révolte de petites vieille semi-clochardes qui n'ont plus rien à perdre et d'une mémé déterminée à sauver de l'exploitation sa seule famille, mais révolte qui n'y va pas avec le dos de la cuiller : à la poèle à frire et à la grenade quand même!

Certes, Chomet sait que la lutte armée n'est pas vraiment le truc à conseiller aujourd'hui, et il place sa révolte sous le signe du poétique et non sous celui du réalisme; et elle aboutit au succès grâce à la détermination d'une prolétaire prête au sacrifice (le magnifique croc-en-roue de mémé Souza), à la solidarité des trois vieilles (les chapeaux), mais aussi à tout un ensemble d'éléments fantastiques qui éloignent du monde réel (la voiture qui joue au Culbuto par exemple). Cela ne plaira pas au NPA peut-être, mais c'est probablement bien vu comme position de l'auteur.

N'empêche que malgré tout ça, je me suis un peu ennuyé pendant le film; mais il faut dire que pendant Trafic aussi (le Tati, pas le Soderbergh)...

127. yannick - 28/01/04 09:51
Effectivement, ça fait très plaisir de savoir que "les triplettes..." sont nominés. A coté des superproductions politiquement correctes, c'est une grosse bouffée d'air frais !

126. Altaïr - 28/01/04 09:34
Les triplettes de belleville nominées pour le meilleur long métrage d'animation aux oscars, aux cotés de Nemo et de frère des ours !!!
ça fait plaisir :o))))

125. Odrade - 25/08/03 16:13
Je viens d'aller voir...

DELIRE DELIRE DELIRE !!!

et les PovGrenouilles !!! argl
La chuis tromatisee.

Allez voir. Iconoclaste et non/sensique }

biz
O.

124. stanislas - 25/07/03 13:31
Ca y est je viens de voir ce film ! (comment ça en retard ?)
J'ai beaucoup aimé lire votre débat juste après, mais je trouve un peu excessif de parler de méchanceté cependant, je pense que c'est juste de la caricature, mais qui n'a pas pour but de détruire, plutôt de faire rire (les personnages de Zola sont méchants, veuls et souvent criminels, mais pourtant Zola n'éprouve aucune haine du peuple).
Mais moi ce qui me semble être le thème principal du film c'est la nostalgie du passé,les dangers de la modernité et les ravages du temps. Dès le début on a une scène heureuse et puis avec les années qui s'écoulent, la ville devient sombre, le chien obèse et la maison ploie sous le pont et les trains. Puis ensuite ce sont les Triplettes qui regrettent le temps où elles étaient de grandes chanteuses, le chien emporté malgré lui sur la locomotive (symbole de la modernité), ou encore cette petite scène encore plus significative où une grenouille (symbole du Français) s'échappe de l'assiette et finit écrasée sous le train, qui montre bien que l'homme est écrasé sous le modernisme. Et puis à la fin, cette dernière scène presque poignante où il parle à sa mémé vers le siège vide. C'est la même méfiance face au progrès que celui de Tati, ce qui explique les nombreuses références à ce film(plus qu'une publicité pour rendre hommage au cinéaste, je pense qu'il s'agit plutôt d'une manière de montrer que les idées sont les mêmes.) ET enfin le film est dédié aux parents de CHomet, qui sont à mon avis décédes et qu'il doit beaucoup regretté. C'est comme ça que je l'ai interprété moi....

123. boubou - 09/07/03 11:50
La faute d'orthographe, c'est exprès.

122. boubou - 09/07/03 11:49
Je n'est pas écrit avec des moufles mais avec un cerveau de tocard et un clavier qwerty. Ceci dit, j'ai maintenant un clavier azerty : héhéhé (visez les accents !).

Sinon, c'est bien Marcel Carné et pas Carne, la cousine de Rossinante.

121. Dan Pussey - 08/07/03 21:24 - (en réponse à : c'est le dernier qui a parlé qui a raison)
Cher Fabrice Neaud, je ne doute pas que le vouvoiement permettrait de relever le débat mais il nuirait à une certaine convivialité ou bien une apparence de convivialité immédiatement apportée par le tu. Les gens viennent peut être plus pour parler avec des gens qui aiment la bd que pour disserter sur la bd elle même.
Quand je parle des humoristes qui se moquent de nous, c'est pour répondre précisément à ce point :"Le public de base sera toujours receptif aux clichés qu'il estime tel et ne constatera même pas ceux qu'on lui attribue… c'est d'ailleurs l'une des faiblesses fondamentales de l'humour." Par ailleurs, je n'affirme pas non plus que les humoristes doivent être les maîtres penseurs mais pour faire rire ils prennent un certain recul sur les choses qui est un début d'analyse.

120. Moi - 08/07/03 20:51
Houlà t'as écrit avec des moufles... euh "un certain realisme poetique a la Carne" c'est Carné (Marcel) je suppose... C'est vrai que la dernière scène est belle est illumine le reste du film d'un tout nouvel éclairage (qui éclaire aussi la personnalité du cycliste d'ailleurs, bien plus sensible et profond qu'on a pu le croire...). Maintenant savoir s'il faut prendre le monde-Chomet comme un monde à part qui existe pour lui-même ou comme un reflet satirique de notre société... Je pense quand même que les clins d'oeil à notre société et à ses clichés font pencher la balance vers une satire de notre monde... Mais bien sûr ce n'est pas seulement ça et ceux qui veulent y voir un regard politique ou(et) ricanant sur la société se trompent à mon avis, ou du moins passent à côté d'une bonne partie du film en ne considérant plus l'intrigue et les personnages pour eux-mêmes mais comme des prétextes à cette pseudo-dissertation satirique...

119. boubou - 07/07/03 14:39
Pardon pour les fautes.


Je me couvre la tete de cendres.

118. boubou - 07/07/03 14:38
Je continu.

1) Je trouve que vous avez pris le film trop au premier degres, comme un miroir a peine deformant de notre realite, alors que moi je vois le film comme la representation d'un monde imaginaire avec de serieuses racines dans le reel. Ainsi, les americains ne sont pas tous gros, ce sont les habitants de Belleville qui le sont, idem pour tout les elements que vous classez sous les termes diverses de "cliches", "ostrasisme", etc ... J'ai pris ca de maniere beaucoup plus fantaisiste.

2) Ainsi, pour cette fameuse haine du monde entier qui est sensee degoulinee toute gluante du cellulo, je ne me place que du point de vue de la stylisation. Les Triplettes sont seules et en circuit ferme ? Comme Winnie et ses amis, Mickey, ou le monde des super-heros. Champion a autant de personnalite qu'une roue de velo ? (Attention, blaspheme) Est-on sur que la bergere est le ramoneur soient plus profond ? Etc... J'ajoute que tout le monde est au meme niveau, pas comme dans Amelie Poulain, ou, la, on nage dans la gimauve avec 2, 3 gars supers mechants pour paraitre vaguement impertinant. Ici, il y a une vision.

3)D'ailleurs je n'est pas ressenti a un quelquonque moment un sentiment de superiorite. Je me suis dit : "Voila. Les persos sont comme ca. C'est sa vision. C'est son STYLE (et non pas sa vision du monde)." J'ai pris ca comme quelquechose de totalement exterieure.

4) Sur le teme de Bip-bip et Coyote. Je n'est la aussi jamais ressenti une quelquonque ampathie ou antipathie envers les deux personnages. Pour moi, ils ne representes rien. Ce ne sont que des concepts, le gars qui vas s'en sortir super facilement et le gars qui vas en prendre plein la poire. Le decors et le systeme encourage a cette solution (pas une fois on entre dans la psychologie, comment fait Coyote pour manger, ou est sa maison, etc ...).
Reste qu'il y a, c'est vrai une certaine noirceur (ici, on meurt pour de vrai). Elle est presente a mes yeux pour permettre un certain realisme poetique a la Carne, doux amer (facon comedie italienne, si on veut). Et c'est aussi le prix a payer pour le fin du film. Je trouve que ce dernier plan (avant dernier, si on compte celui du loueur de pedalo a la toute fin) tres tres reussi.

5) Je me rend compte que mon point de vue peut paraitre desincarne ("s'en fout des persos"). Pour moi, l'intrigue, les decors, les persos ne sont que des moyens qu'il faut doser pour creer des emotions, rien d'autre.

117. boubou - 07/07/03 14:15
Bon bin je l'ai vu ce film. Et je vous trouve tous injustes.

1) Je ne reviens pas sur la technique, que je trouve impressionante. D'accord, c'est un peu lent, mais c'est le prix de cette incroyable fluidité et beauté plastique. Les passages de poursuite en pedalo et ded poursuite finale sont de grands moments. Un petit regret : j'ai trouve parfois le compositing un brin rate. (P.S. Independance Day n'est pas une reussite technique : tout est affreusement rate et moche dans cette bouse)

2) Sur ce fameux cycliste, j'avais entendu a la tv que Chomet trouve les coureurs cycliste emouvant parcequ'ils etaient tayés pour la course et que, une fois sur la terre ferme, il semble plus maladroit. J'ai vu les images du dessin anime et juste apres des images de cyclistes au sortir d'une course et cette fragilite m'a frappe. Un bon point pour Chomet.

3) Sur la ressemblance du style avec De Crecy. Il me semble normal que, quand on travail sur trois BD et un court metrage ensemble, c'est qu'on a des point de vus convergeant. Que c'est gouts convergeaant soit aussi graphiques ne me derange pas du tout. De plus je trouve la ville celon Chomet (cf Triplettes) et la ville celon De Crecy (cf Prosopopus) completement differente, et pour tout dire, celle de Chomet me parait bien plus positive.

4) La refference a Tati, vous la trouve ecrasante, je pense que c'est juste une indication : " He, les gars, si vous aimez ce film, interessez vous donc a Tati, c'est mega cool. ". Et je nee trouve pas qu'il y ai tant de sitation que ca. (P.S. Vous avez reellement tous vu les films de Tati ?! Chouette ! Je me sentais un peu seul dans ma vénération)

116. Pat Boon - 07/07/03 12:39
On nous a menti sur ce film. La bande annonce nous a trompé. Comme celle -exemple qui me vient à l'esprit- de "Madame Doubfire". Vous vous dites : Waou ! ça à l'air drôle, rythmé et tout et tout. Et hélas c'est lent, rarement drôle, et les gens font une tronche à la sortie qui ne trompent pas.
Techniquement réussi ? Et alors ? Indépendance day l'est aussi.
Les clins d'oeil à Tati nous font surtout regretter le maître.
La vision du coureur cycliste avec ses jambes disproportionnées est maladroite, grotesque, voir choquante en comparaison de la réalité. Les sportifs qui font le tour de France ont les plus belles jambes qui soient et emmerdent Chomet qui doit être un p'tit gros qui rêvait de faire du vélo.

115. Fabrice Neaud - 07/07/03 04:37
(Au post 256412 j'avais confondu en un seul post celui de Dan Pussey et celui de Spirou(?)… J'espère que l'un et l'autre auront compris ce qui était pour l'un puis pour l'autre, à un paragraphe près, sachant que l'ensemble s'adressait plutôt à tous lecteurs et non à Dan ou à Spirou en particulier. Si je suis "pédant" ou "fat" ou ce que vous voudrez, qu'on ne me reproche pas, au moins, un excès de scrupules. C'est une chose qui n'en étouffe pas beaucoup ici…)

114. Fabrice Neaud - 07/07/03 04:30
Cher Dan Pussey… Mon post n'appelle pas de réponse, puisque je ne souhaite plus intervenir sur ce sujet. Enfin, vous faites ce que vous voulez… Je ne voudrais pas qu'on se méprenne… Si je fais des "aux revoirs" à ralonges c'est juste que je suis poli avec les intervenants…

Quand je pense à "injures", réfléchissons deux secondes et arrêtons de ne pas voir plus loin que le bout de notre nez… On commence des échanges qui sont ce qu'ils sont. Comme je ne me dépare pas d'un certain "sérieux", les remarques déplaisantes finissent immanquablement par tomber (voyez Stupendous, Slim Shady ou à l'instant Tigros…) et pas nécessairement venant des gens avec qui l'échange est déjà entamé…

C'est d'ailleurs un grand classique avec moi… Dès que j'émets le souhait poli de quitter le sujet, les trolls débarquent pour lacher leurs jeux de mots et leurs pets, tout aussi foireux les uns que les autres.

Puis-je seulement m'en aller tranquillement sans qu'on me crache à la gueule systématiquement parce que je n'emploie pas les méthodes rustiques (c'est sans doute ça être "pédant" - ou "prétentieux" ou "suffisant" ou… rajoutez à la liste ce qui vous plaira) de la plupart des posteurs?

… Apparemment non (suit une réponse de Tigros ou d'un autre qui se sentiront obligés de, etc… in sæculorum sæcula…)

113. nemOrtel - 07/07/03 02:09 - (en réponse à : tigros)
Encore un de tes jeux de mots foireux?

112. tigros - 07/07/03 02:06
Il n'avait pas menti Fabrice en faisant son autocritique, il est vraiment ultra pédant !

111. nemOrtel - 06/07/03 23:46
Le temps de le comprendre. kf kf kf (j'aime bien ce rire)

110. Dan Pussey - 06/07/03 23:26
"ne récolterais qu'une bordée d'injures et de bombes "second degré"
Vous avez raison d'être prudent, je ne manque jamais une occasion d'injurier les gens.

Je repondrai à ce post plus tard.

109. Fabrice Neaud - 06/07/03 19:03
… Les "humoristes"… Moui… En effet… On peut parler des Triplettes, ça reste encore faisable (quoiqu'on a fait un peu le tour) mais les "humoristes" (cf familles Adams 2 : "…Mais ces tons pastels…")…

J'ai définitivement éliminé ces derniers de mon corpus d'étude depuis bien longtemps car aucun ne m'a jamais fait rire. Je suis convaincu qu'ils sont pourtant au cœur de l'idéologie dominante et qu'ils véhiculent précisément la glue intellectuelle qu'axiomatise la vision journalistique du monde au détriment de l'ancienne vision (dix-neuviémiste et ringarde - ça va désormais de soi) esthétique pour ne pas dire littéraire de celui-ci…

Le prétendu "humour" est la grille de lecture obligée du monde aujourd'hui. En cela, je reitère le post adressé à TV sans vouloir vous offenser… Je crois que c'est une grille pauvre, sans intérêt et totalement autocentrée. Ça ne m'intéresse pas de développer parce que je sais que j'en aurais pour des plombes et ne récolterais qu'une bordée d'injures et de bombes "second degré" comme ça le fait à chaque fois… Pas envie. M'intéresse pas. M'ennuie.

Quant à vous renvoyer des gags sur votre pseudo… C'est le même topo. Je ne veux pas utiliser les effets que les autres utilisent puisque ce sont ceux-là mêmes qui me fatiguent le plus. Je reste persuadé que si les gens se vouvoyaient sur les forums en utilisant autre chose que des noms de code, le niveau s'élèverait automatiquement… Je ne suis pas pour qu'on me vouvoie mais pour que tous le fassent dans leur propre intérêt. Regardez ce que ça donne quand j'envoie paître quelqu'un avec le "vous"… Tout de suite, ça change le ton, ça change la classe et on change de palier.

Ce n'est pas spécifiquement à vous que ce post s'adresse, cher Spirou(hélas, je ne retiens pas cette suite de chiffre). Je n'oublie jamais, contrairement à d'autres, que je m'adresse ici en public et que c'est l'une des raisons pour laquelle j'ai cette manière d'opérer qui, j'en suis convaincu, ne fait pas croire au quidam qui débarque qu'il le fait dans une soirée privée entre potes.

Je voulais quitter cette conversation parce que j'avais autre chose à faire. Je vais joindre le geste à la parole.

Cordialement.

108. nemOrtel - 06/07/03 17:08
Simplement parce que de nos jours, se moquer de l'étranger est perçu comme la dernière des beauferies. Allez Dan, va t'acheter une K7 de Michel Leeb, et insère-là toi dans le magnétoscope, tu verras : exotique extatique garanti ;)

107. Dan Pussey - 06/07/03 13:52 - (en réponse à : Fabrice Neaud)
Il ne s'agit pas ici de justifier ses préjugés mais d'entamer une reflexion sur la vision de soi par soi et par les autres et des autres. Vous voyez de la haine quand je vois de l'humour. Je suis à deux doigts de penser que vous considérer tout le monde comme bête et méchant. D'ailleurs, les gens adorent avant tout rire de leur vie et d'eux mêmes. Faites la liste des humoristes actuels et vous verrez que pratiquement aucun ne va s'amuser à se moquer de pays étrangers ou de personnes qu'on n'a jamais croisé.

106. nemOrtel - 06/07/03 11:39
Ma tortue!

105. spirou2733 - 06/07/03 07:07
Boarf, si on peut même plus être con... :o)
J'vous ai quand même vouvoyé pour pas trop vous froisser, hein!
Pour vous venger, vous pouvez m'appeler Sprouite, Rouspi ou Pisrou :o)

104. Fabrice Neaud - 06/07/03 03:33
J'm'en va r'garder mon Littré… (En revanche, ces jeux de mots foireux et stupendesques sur mon patronyme sont a prohiber totalement selon la nétiquette…).

103. nemOrtel - 05/07/03 17:57 - (en réponse à : Petites gens, grandes amours)
Ca alors, j'étais pénétré, et je le savais même pas! :)

102. spirou2733 - 05/07/03 17:34
Mister No ;o)
je crois que vous faites erreur, gens est du genre masculin, mais l'adjectif qui le précède se met au féminin, sauf lorsque "gens" est suivi de "de" eou d'un autre adjectif.
Je me trompe peut-être remarquez.
Mais il y a certainement de gens, voir même de bonnes gens (hé hé), beaucoup plus calé que moi en la matière, qui pourront confirmer ou contredir mes propos.

101. Fabrice Neaud - 05/07/03 17:05
Cher Dan Pussey, je crois que ça ne fonctionne jamais cette histoire de "montrer ses propres clichés" pour justifier ceux qu'on a des autres… Nous nous retrouvons juste avec deux clichés. La haine de soi n'excuse pas la haine d'autrui. Le public de base sera toujours receptif aux clichés qu'il estime tel et ne constatera même pas ceux qu'on lui attribue… c'est d'ailleurs l'une des faiblesses fondamentales de l'humour.

A NemOrtel… J'aimerai bien donner une adresse mail… Mais je crois que l'intérêt du troll suspendu est de venir frapper de sa foudre en public le paratonnerre à conneries que je suis… Ça le défoule et moi, au bout du compte, je m'en tape un peu. Je préfèrerais le rencontrer physiquement pour lui mettre mon poing quelque part (pas de haine, juste une leçon) parce que je préfère parler avec des gens pénétrées. (oui, "gens" est du genre féminin…)

100. Dan Pussey - 04/07/03 21:41 - (en réponse à : 100)
oui j'ai fait exprès.

99. Dan Pussey - 04/07/03 21:39
remet en question sa vision de l'autre.

98. Dan Pussey - 04/07/03 21:35 - (en réponse à : In vino veritas!)
Ayé je l'ai vu. Je dois avouer que je suis un peu déçu. On sort vraiment avec l'impression de ne pas avoir vu grand chose. Comme le dit plus bas quelqu'un, c'est un scénario de film de chiens (que j'ai en horreur depuis Pifou mais passons).
Le parti pris du film quasi muet était ambitieux mais si l'on ajoute à cela la durée du film, on assiste à la succession de péripéties de personnages désincarnés. Pourquoi faire toute une introduction sur la recherche de la vrai passion du cycliste qui a pour seul photo de ses parents une photo où on les voit en vélo pour accoucher d'un type qui ne fait rien, qui ne dit rien, qui n'est rien par après, qui ne véhicule plus d'émotion. C'est peut être là qu'on pourrait accuser Chomet d'avoir une vision noire des choses.
Madame Souza est sans doute la seule personne qui parvient à maintenir une empathie pendant tout le film.
Les Triplettes sont une espèce d'entité, un monstre à trois têtes qui fait des percussions comme dans les pubs cocacola.
Le rythme est un peu lent mais acceptable.
Concernant le sadisme appliqué aux animaux, je confesse que ça m'a amusé. Je ferai un prière à St François d'Assise.
L'aspect esthétique est lui très réussi. Tous les personnages même mineurs sont réussis. Les décors sont également sublimes. Petite réserve tout de même pour la mer qui faisait très animation à l'ordinateur. Pour les populations qui sont traitées de manière caricaturale, je n'y vois pas de la méchanceté puisque le film sera distribué dans le monde entier. Je crois justement qu'en caricaturant les deux populations (gros vs pochtron) Chomet lutte contre les préjugés (vilontairement ou non) des deux côtés de l'Atlantique. Le spectateur voit son préjugé de l'habitant outre atlantique (Français ou Américain) et voit le préjugé inverse (comment on le voit lui) si bien qu'il se remet en question et en rit.ahahah Bon tant pis.

97. nemOrtel - 04/07/03 21:03 - (en réponse à : Mon cher Fabrice,)
Pourriez donner une adresse email à notre fabuleux Stupendu à vos lèvres, qu'il vous supplie de le laisser vous rencontrer (pour vous punir de votre rhétorique, bien sùr)? Et si vous pouviez également nous le "décoincer" un peu, le pauvre petit, vous seriez un amour. Je ne sais pas, il refoule un peu non? *^_^*

96. Fabrice Neaud - 04/07/03 20:37
Personne ne vous a demandé de choisir ma vie, cher TV, ni moi ni un autre. En revanche, personne ne vous a demandé de faire de commentaires sur la mienne que vous ne connaissez pas. C'est totalement irrespectueux mais il faut s'y habituer, probablement.

Nous sommes entrés dans l'ère de la "Société des artistes sans œuvres", comme dirait Luis de Miranda dans son très drôle Ego Trip que je vous conseille de lire: c'est assez court, c'est écrit gros et dans le style second degré apocalyptique que l'on apprécie tant… il y démontre que, désormais, l'idéal libéral c'est d'être un "artiste dans sa tête" qui n'a "plus rien à prouver à personne" et qui a fait sienne la maxime scientifiquement prouvée qu'entre Léonard de vinci et lui-même il n'y a objectivement aucune différence…

Soyez ego tripal! Abandonnez cet idéal ronchon et dix-neuvièmiste consistant à diviser le monde en strates avec le haut et le bas (les aristocrates-artistes-philosophes en haut, le "peuple" en bas…)! Abandonnez l'idée de réaliser vos rêves, contentez-vous de les rêver! Just do it comme la "toile" vous le permet.

Vous auriez tort de vous priver de cet auto-animisme qui vous autorise à être un champion du monde sans que personne ne soit au courant - "Je suis un dieu, mon patron ne le sait pas et c'est tant mieux" - le monde entier vous donne raison…

Moi, "écorché vif", arc-bouté sur l'aigreur du sacrifice auquel j'ai consenti pour construire une œuvre déjà obsolète avant d'avoir été conçue dans un monde qui-s'en-fout, suis la preuve vivante du ratage auquel vous échappez avec une splendide mollesse post-moderne… Ne soyez rien, vous serez tout, tout les possibles, dans la "sérénité" offerte par la simplicité de vos aventures quotidiennes. Si vous n'avez plus de café biologique dans votre cuisine, essayez le thé, c'est une expérience tout aussi merveilleuse. Mais si vous n'avez pas de thé, l'eau du robinet vous amènera pareille extase… Après tout, entre La recherche du Temps perdu et la contemplation du bocal de poisson rouge, quelle différence? On obtient la même épiphanie sans perdre son temps…

Vous êtes l'homme (ou la femme) d'aujourd'hui, le mutant de demain! A quoi bon les singeries des chimpanzés que sont ces "auteurs" qui n'ont pas supporté la dégringolade de l'échelle de la vie que constitue pour eux l'absence du "h" à ce statut…

Finalement, entre Les triplettes de Belleville et les réflexions d'un TV, je préfère encore tenter de "sauver" les premières… Voici la réponse à la question de Stupendous.

95. TV - 04/07/03 12:14
"J'ai toujours aimé les candides qui débarquent dans les conversations intéressantes pour jouer les Coluche. Heureusement qu'il y a Chomet pour nous rappeler pourquoi le "peuple" est haïssable… Finalement, je vais finir par l'aimer son film.
Cher TV, si vous préférez les choses "simples". Regardez les publicités pour les knackis Herta… Ce n'est pas une critique, c'est juste un léger constat (mais lourd de conséquences)."

Entre le candide qui vit sa vie et l'écorché-vif qui analyse et décrotique tout tout le temps, je choisis ma voie sans détour. Aucun doute là-dessus. Et il est vrai qu'une analyse de "bip-bip et le coyote" ne peut que constituer une "conversation intéressante"; j'eus même préféré le terme de "enrichissante". (A mes yeux de candide, nous ne sommes pas loin de la sodomie de diptères ou de l'art du filage des cheveux en tiers de douzaine (pour faire bien)).
Le "peuple est haïssable" et vous en faites partie, cher Fabrice. Malgré tout, je vous souhaite de trouver la sérénité. Vos combats sont vains et votre chemin guerrier n'est pas le bon, assurément.
Cela dit sans animosité.

94. Fabrice Neaud - 03/07/03 15:01
J'ai toujours aimé les candides qui débarquent dans les conversations intéressantes pour jouer les Coluche. Heureusement qu'il y a Chomet pour nous rappeler pourquoi le "peuple" est haïssable… Finalement, je vais finir par l'aimer son film.

Cher TV, si vous préférez les choses "simples". Regardez les publicités pour les knackis Herta… Ce n'est pas une critique, c'est juste un léger constat (mais lourd de conséquences).

Cher Stupendous, en décrassant votre prose des insultes gratuites je retiens deux choses "creux" et "gratuit"… Quelques réserves sur le second terme puisque ce film a coûté de l'argent, comme vous le soulignez deux lignes plus loin. "Creux" est un peu cruel pour les Triplettes mais définit assez bien votre intervention.

93. TV - 02/07/03 10:33
j'ai beaucoup apprécié l'explication sur Bip Bip et le coyote.
Quand je lis ce genre d'inteprétation, je me dis que je suis bien dans ma vie, avec mes deux ou trois neurones qui ne décortiquent pas tout tout le temps de façon à faire de moi un ultra-sensible écorché vif qui jamais ô grand jamais ne trouvera l'apaisement si ce n'est la sérénité. C'est pa sune critique, juste un léger constat.
En d'autre termes: si on aime se triturer les méninges à tout bout de champ, pas de lézard, mais quant à moi, je préfère prendre du plaisir à la vision de choses simples et m'interroger sur de choses plus "complexes" que "de la vacuité du second bouton jaune ornant la salopette de Petzi ou le dérisoire apprentissage de la condition humaine". Désolé.

92. Stupendous - 02/07/03 08:09
Je ne pige pas pourquoi tu descends le film d'un coté et tente en vain de le sauver de l'autre.
Daube ou pas? T'as apprecié ou pas?
Ta puissance rethorique est sans egal O Neo, tu parviens à faire croire à tous que le film est mechant, et tous te repondent à ce sujet... Alors qu'il est simplement creux et gratuit. Chomet s'est fait plaisir avec le pognon qu'on lui a refilé, c'est bonheur pour lui. Pourquoi se priver?
Allez, je te declare intervenant Ultime à partir d'aujourd'hui.

91. Fabrice Neaud - 02/07/03 03:41
Certes… Mais qu'est-ce qu'il est lourd cet hommage à Tati souligné, dans ce film, douze fois au Stabilo Boss fluo…

Je vais lever le pieds de ce forum pour quelques temps… Veuillez bien m'en excuser. Cordialement.

90. man - 02/07/03 00:14
Merci pour les compliments ! Mais rendons à César... etc.. ;)

Pour ce qui est du fait que les personnages soient logés à la même enseigne : je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre, mais il ne me semble pas qu'ils le soient vraiment. Il faudrait que je revoie le film pour m'en assurer, mais ce que je disais c'est qu'on ne pouvait pas partir du fait que tous les personnages soient représentés selon le même "niveau de vérité" pour dire que Chomet les jugeait négativement; mais sont-ils vraiment représentés au même niveau ? Je ne crois pas.
A propos de Tex Avery... je me suis peut-être avancé un peu dans la comparaison. Mais il me semble que la plupart des scènes "choquantes" citées sont plus de l'ordre du gag absurde et, oui, cruel, mais drôle, que de dégoût ou de cruauté pure.

Enfin pour la critique du système : c'est vrai, pourquoi revenir aux années 60 ? En hommage à Jacques Tati, justement ? ;o))
Le mélange des genres est effectivement assez surprenant... En y repensant, la course-poursuite avec les gardes du corps et leurs "french-mafieux" fait plus penser à du Al Capone qu'à autre chose. Peut-être pour illustrer la sclérose de la vie dans cette métropole où les parrains vont voir des stars sur le déclin ?
Bref.. questions sans réponse, mais la conclusion est : ALLEZ LE VOIR ! :)

89. Fabrice Neaud - 01/07/03 22:18
A Moi et à Man:

Hé ben… Comme quoi, quand on veut sortir le loup de sa tannière…
Chapeau bas, messieurs! Je trouve vos arguments très intelligents s'ils ne me convainquent pas pour autant… Mais au moins, ce sont d'excellents arguments et parfaitement défendables!

Oui, j'avais oublié les rêves du chien qui est bien le seul à réver en fait…

Concernant les différents niveaux de "vérités" que nous affichons, je parlais de la vie réelle: la représenter, c'est bien montrer ces différents niveaux suivant les personnages auxquels on s'attache. Ici, ils sont tous logés à la même enseigne, comme vous l'avez noté tous deux, ce qui tend bien à prouver une vision du réalisateur, un seul point de vue…

Concernant Tex Avery, il y a une grande différence… D'abord il s'agit de cours métrages fonctionnant sur un comique de répétition selon des lois quasi géométriques… Avery peind moins des "psychologies" avec ses personnages que des structures presqu'abstraites (du comportement, béhaviorisme, sociologie - à cet égard, on pourrait presque tenter un audacieux parallèle entre Tex Avery et Houellebecq… ;) ).

Au sujet des absences de "psychologies", Bip Bip et le Coyote, pour cruelle que soit cette série (et c'est d'une cruauté bien pire que chez Chomet en fait), c'est de l'abstraction pure - des situations, des décors, un même désert, etc. (alors que Les Triplettes de Belleville sont parfaitement (imparfaitement d'ailleurs, nous le verrons plus loin) situées). En outre, la répétition des malheurs du Coyote itérées jusqu'à la nausée entraîne toutefois la compassion du spectateur qui finit, après avoir bien ri, par ne plus rire du tout. Je conseille à ce titre à tout amateur de se faire des tartines de Bip Bip… à la file et il comprendra que le "message" est beaucoup plus clair que dans les Triplettes : attaque féroce contre le "golden boy" que représente Bip-Bip, critique et impuissance de la critique effectuées par le seul représentant de la "loose" intégrale (et populaire "d'en bas", pour tout dire…) qu'incarne Coyote, critique du capitalisme (les pauvres ne peuvent se défendre qu'avec les armes que leur fournissent les riches, ici représentés par la même marque générique et auto-référentielle "Acmé"), etc.). Dans les Triplettes, la compassion, s'il y a, est intellectuelle, artificielle, apportée de l'extérieur par le spectateur qui veut bien la voir mais pas émotionnelle, pas induite.

Et puis pourquoi partir des années soixante pour faire une critique du "système" aujourd'hui?? Ça marche chez Tati qui était des années soixante (ou soixante-dix), mais ici? Qui critique-t'on? Le "Général"? La télévision qui vient à peine d'entrer dans les foyers? Sans compter que Belleville ressemble à tout sauf à un New-York des années soixante. Je l'avais déjà noté plus haut: pourquoi avoir si précisément daté la France pour nous envoyer ensuite vers un fantasme de "New-York-sur-Loire" Foligatesque et Prosopopien (assez pénible, au demeurant)?

… Sinon "descendre" les franchouillards pour "équilibrer" l'image obèse des Américains n'exclue pas une haine générale pour le genre humain, comme vous le signalez tous deux…

Mais pensez à mon premier paragraphe: je trouve que vous avez eu raison de souligner les extraits que j'avais oubliés. Ce qui prouve bien, encore une fois, que nous jugeons là un film qui, etc.

88. man - 01/07/03 18:21 - (en réponse à : pouet)
Quand je vois ces critiques sur la méchanceté ou le dégoût du genre humain, ça me fait penser un peu aux critiques régulières qu'on entend sur les Deschiens : "on critique les pauvres... méchanceté... supériorité des intellectuels..."
Je caricature volontairement les différents arguments qui ont été avancés ici, mais il me semble qu'on tombe dans le même débat. Est-ce que l'absence d'amour, de tendresse pour les personnages, implique forcément une haine ou un mépris pour le peuple en général ? (en admettant que ce soit le cas, et je n'en suis pas si sûr)

Si j'ai bien lu (corrigez-moi si je me trompe, mon cher Fabrice Neaud), les êtres humains seraient représentables à travers les différentes "vérités" qu'ils affichent à leur semblable --rudesse et beauferie pour les congénères croisés dans le métro, amour et finesse pour les intimes (ou vice-versa, ce n'est pas l'important). Quelle méchanceté y aurait-il donc à les représenter sous le jour qu'ils montrent, c'est-à-dire, si je comprends bien, celui de beaufs ou de populos ?
On pourrait me répondre qu'on connaît un peu plus sur les personnages principaux qu'une façade sentimentale. Mais tous les éléments qui leur donnent un peu de profondeur tendent au contraire à éviter la méchanceté : la grand-mère qui se préoccupe tellement de son petit-fils au début, en essayant tout pour lui faire plaisir; qui se démène pour le retrouver; le chien, qui finalement, a des instincts de chien, et on voit mal comment le lui reprocher.

Maintenant, ce qu'on leur inflige : le chien se fait bringuebaler sur la roue de la camionnette. Le chien toujours qui aboie quand le métro passe, mais tient à peine sur ses jambes. Les grenouilles qui explosent à la grenade de 14-18. Cruauté gratuite ? Volonté d'imprimer le dégoût ? Ou alors tout simplement... des bons vieux gags de dessins animés ? Pour ma part, j'ai explosé de rire, sans chercher un sens caché ou une intention particulière de la part du réalisateur. De même pour le mécanicien-souris. Je suis peut-être bon public, mais ce n'est ni plus ni moins ce que nous propose Tex Avery avec ses scènes qui, sur le papier, sont d'une violence et d'une méchanceté insoutenables vis-à-vis des personnages stéréotypés qu'il bombarde de projectiles, explosifs et gags cruels, mais qui font pourtant rire. Et pourquoi font-elles-rire ? Peut-être parce que nous sommes méchants et cruels, ou simplement parce que voir plus bête et plus infortuné que soi, ça fait toujours du bien... (Chatilliez est méchant avec les populos ? fort bien... mais pourquoi a-t-il autant de succès auprès des populos ?)

Bon. Maintenant, c'est vrai que le film baigne dans une certaine noirceur. On pourrait se dire : "le cycliste est assimilé à un cheval de course, donc le réalisateur rabaisse les cyclistes et par la même occasion le cyclisme."
Mais est-ce que je suis le seul à avoir pensé que le cynisme et la critique qui pourraient sous-tendre ce film se portent non pas à l'encontre d'un peuple, de personnages, mais d'un système ?
J'ai lu sur le topic que Chomet rendait hommage aux paysages des années 60, à l'urbanisme, etc. En est-on bien sûr ? J'ai au contraire l'impression que s'il y a bien quelque chose de noir dans ce film, s'il y a bien quelque chose qu'il critique, c'est Belleville elle-même, avec son urbanisme chaotique, sa mafia qui imprègne le tout et relègue ses stars d'antan, les Triplettes, sur le pavé. Au départ, la maison de la grand-mère et du futur coureur est à l'air libre, bien dégagée, on dirait la campagne, les oiseaux chantent et le ciel est bleu. Au fur et à mesure que la ville se construit (ce n'est pas Belleville bien sûr, mais on retrouve la même ambiance des deux côtés de l'océan), la lumière disparaît, l'air s'épaissit, et surtout la riante maisonnette ploie sous le pont du métro. Le métro, symbole de la modernité qui aliène les petites gens, de la machine qui écrase tout sur son passage. Tout le monde ici a eu l'air choqué par le chien-pneu. Personne n'a parlé de ses rêves ! Ses rêves qui sont pourtant éloquents, qui nous permettent pour le coup de le connaître intimement, qui nous montrent ses angoisses : infailliblement, il se retrouve sur la machine à son tour, incapable de maîtriser son destin, et il remplace même momentanément les passagers du train qui lui aboient dessus. Suite logique, sans doute, du train électrique qui lui avait écrasé la queue quand il était petit et qui alors n'était qu'un jouet.
Pour ce qui est du coureur-cheval de course... En ces temps où le dopage est imposé en série aux coureurs, leur fabriquant une musculature disproportionnée, et où les sponsors font finalement d'eux ce qu'ils veulent, est-on si loin que ça de cette assimilation ? On est loin en tout cas de la nostalgie et du respect qui ressort du carnet du gamin, au début du film, où il collectionnait les photos de champions et les images de courses cyclistes.

Finalement j'ai l'impression que ceux qui reprochent à Chomet d'avoir exprimé sa méchanceté et son dégoût de la classe populaire (à travers un film, on ne le répétera jamais assez, excellent ;))) ) se sont, pour le coup, trompés de cible.

87. Moi - 01/07/03 17:36
Bon je vais un peu ramener ma fraise sur un sujet qui a pris une ampleur que je ne soupçonnais pas... Tout d'abord peut-on parler de haine quand tous les personnages sont jugés à la même aune ?... Par exemple on peut penser à de l'antiaméricanisme en voyant tous ces américains obèses, mais vu qu'on a aussi droit aux caricatures de franchouillards amateurs de vins, ça équilibre... Mais s'ils sont tous au même niveau, alors on peut parler de dégoût du genre humain (voire de la vie vu qu'on ramène l'histoire de la grenouille) ? Franchement c'est pas un peu forcer ? Le cycliste de fils n'est pas si inexpressif ni si con : observez son regard, guettez ses sourires, imprégnez vous de sa gestuelle et vous verrez... Pareil pour le mécanicien, je trouve qu'il représente aussi un personnage "équilibré", vu que son côté mickey-mignon est compensé par sa face "méchante"... Et les triplettes de belleville sont émouvantes aussi : on a affaire à 3 vieilles grand-mères qui certes "n’ont rien, dont aucune n’a réussit a construire sa vie et quitter le groupe, dont le grand plaisir consiste à passer la soirée à regarder la télévision, et dont l’alimentation est constitué uniquement de grenouille à toute les sauces", mais qui pourtant sont artistes si on veut, témoignent d'un vécu, font la preuve d'une malice et d'une intelligence insoupçonnables au premier abord... 'Fin c'est comme ça que je l'ai ressenti...
Quant au personnage du vendeur de pédalo, reste à savoir s'il est vraiment radin (il n'est pas vraiment antipathique, il rappelle juste le prix du tour en pédalo, si je me souviens bien)...

P.S : Pour les "références" à de Crécy, il est possible que le style de de Crécy ait un peu déteint sur celui de Chomet, non ? (je sais pas quel était le style de Chomet avant sa collaboration avec de Crécy, alors je ne peux pas plus me prononcer...)

86. jpthali - 01/07/03 10:58 - (en réponse à : Chers tous)
Je suis allé voir "les triplettes de belleville" hier et j'en suis sorti ravi. Ayant lu avant les diverses interventions mentionnant notamment une haine supposée du réalisateur pour les personnages décrits, je n'en suis absolumment pas d'accord. En des temps ou il est de bon ton de reprocher le "politiquement correct" à la plupart des oeuvres créées, ça fait du bien de voir un film qui ose caricaturer jusqu'au bout les personnages qu'il met en scène. J'y est personnellement vu une variation animée "des tontons flingueurs" avec ce Paris caractéristique des années 60. Dans le film de Lautner non plus, les personnages ne sont pas dépeints de manière édulcorée, la charge y est virulente et la critique acerbe. Certes, du dégoût est présent dans "les triplettes". En ce qui me concerne les gags à répétitions sur les qualités gustatives des grenouilles, m'ont légèrement incommodé mais le cinéma est aussi là pour éveiller les émotions les plus diverses chez le spectateur. Réussir à provoquer rire et dégout dans un dessin animé est déjà une gageure. Bref, très bon film, je suis déjà curieux de voir le prochain long métrage de Chomet. Un élément qui me questionne tout de même, aucune mention de De Crécy au générique, même pas un remerciement, les 2 seraient-ils définitivement fachés ?

85. spirou2733 - 01/07/03 08:13
Cependant la salle n'étaient pas tellement pleine ; seulement onze personnes.
Perso, moi ça ma fair rigoler, mais bon, j'suis un peu con aussi.
Je tiens également à dire que la réactions des gens a été la même pour le coup de la grenade pour pêcher les grenouilles.

84. Fabrice Neaud - 30/06/03 21:57
… Aah? Comme quoi ce "dégoût" n'est pas de mon seul fait… Mais peut-être le mot "dégoût" est-il un peu fort (mais je l'ai employé le premier, c'est donc complètement de ma faute)… Gêne (je ne suis pas sûr de l'orthographe de "gêne", d'un coup…), oui…

83. spirou2733 - 30/06/03 21:53
Ah ben moi dans la salle, pour le chien en roue de secours, il ya eu des "Ha" et "Ho" de dégout indigné, comme quoi...
[oulà, le "dégout indigné", ce qu'il faut pas inventer quand on sait pas s'exprimer comme il faut ;o)]

82. Fabrice Neaud - 30/06/03 20:35
Cher BDfan, je suis plutôt d'accord avec vous… D'ailleurs j'avais oublié la scène de la grenouille qui - comme un cauchemar trop violent est refoulé dans l'inconscient - avait fait basculer mon opinion sur le film à ce moment précis. Oui, il me semble aussi qu'il y a quelque chose du dégoût dans Les Triplettes

Le problème que je crois discerner, c'est que pour nous faire "réagir" comme vous posez la question, il faudrait que le film envisage de cesser (ne fut-ce qu'un moment) de nous faire rire (car ce rire-ci est bien une intention de l'auteur - et tout le monde de rire dans la salle de la grenouille écrasée, du chien en roue de secours, des Français poivrots à bérets…) (il faudrait d'ailleurs, et à mon humble avis, que nous cessions en général d'envisager le rire comme une arme efficace de dénonciation. Mais ça, c'est une autre histoire…). C'est pour cela que j'y vois une certaine "haine" du peuple de l'auteur (du réalisateur) et non une peinture de ce même peuple qu'on "égratignerait" par tendresse pour lui…

Vous m'avez permis de mieux comprendre où se situait ma gêne vis-à-vis des Triplettes (qui, je le répète, rest quand même, etc.).

81. BDfan - 30/06/03 14:29
Bonjour à tous.
Je suis impressionné par la qualité de vos différentes interventions et je dois reconnaître que celle de Fabrice Neaud m’ont littéralement soufflées.
Pour ma part je suis allé voir le film ce WE et si mon amie a adoré ce film elle qui n’est par particulièrement amateur de BD je dois reconnaître que pour ma part mon avis a été beaucoup plus mitigé.
La réalisation technique est superbe, les dessins sont époustouflant. Je ne connais pas le style de De Crécy mais puisqu’ il semble faire l’unanimité que l’univers du film soit assez proche du sien je vais me chercher quelques uns de ces albums pour découvrir cela. Les musiques sont effectivement envoûtantes et l’ensemble est très impressionnant.
Malgré tout cela et bien que j’ai somme toute bien apprécié le film je ne comprend pas pourquoi tout les personnages sont aussi noirs.
J’ai beau cherché aucun n’est attachant, ni les triplettes qui n’ont rien, dont aucune n’a réussit a construire sa vie et quitter le groupe, dont le grand plaisir consiste à passer la soirée à regarder la télévision, et dont l’alimentation est constitué uniquement de grenouille à toute les sauces,(grenouille dont la seule qui parvient à s’échapper est écrabouillée par un métro…. « on n’échappe pas à cette misère ? »)
Ni la grand mère qui élève son petit fils en le nourrissant d’une infâme mixture en surveillant son poids et son entraînement comme une vulgaire bête à concours.
Ni……
Bref tout ce qui décrit la vie est dépeint avec une aigreur et une tristesse à vomir…. Alors peut être que c’est cela l’idée peut être l’auteur a-t’il cherché à nous dépeindre un monde si laid pour que nous prenions conscience que nous participons de cette laideur et qu’il nous faut réagir afin que chacun de nous puisse apporter ces propres couleurs dans cette grisaille. A moins qu’il ne soit tout simplement misanthrope et qu’il nous crache son dégoût de l’humanité.

80. Fabrice Neaud - 29/06/03 18:50
Cher Jeam, sans parler de l'autisme (car je doute que nous avons ni l'un ni l'autre de suffisantes connaissances médicales pour trop partir là-dessus) et en s'éloignant un peu du sujet, je me permettrai un écart quant à cette histoire d'"apparence" que nous pouvons donner aux autres et qu'ils nous donnent - par exemple, dans la rue.

Je crois que nous sommes autant ce que nous apparaissons que ce que fait bouillir de passions extatiques notre petit moi intérieur, privé et resplendissant comme un trésor sous-marin. Je m'explique.

Avoir l'air renfrogné, agressif, méprisant, hautain ou simplement absent, vide, ailleurs, décalé ou encore et plus positivement joyeux, avenant, aimable, poli, sont des manières d'être "présent au monde" qui ne sont ni neutres ni n'empêchent le jugement que l'on peut se faire d'une personne.

Quelqu'un qui vous aborde d'un air méfiant, soupçonneux voire agressif est méfiant, soupçonneux et agressif… Que mieux le connaître révèle un être délicat, nuancé, subtil, intelligent, ouvert, généreux, bon, n'ote rien au fait qu'il est méfiant, soupçonneux et agressif à première vue. Cet "à première vue" est un moment de la vérité de cette personne qui n'est pas moins vraie que sa "vérité" intime. Il est ses deux vérités qui semblent se contredire, comme il en est d'autres encore.

Les êtres ne sont pas des idées que nous devons absolument apprivoiser pour approfondir et nuancer notre jugement sur eux, tout simplement parce que nous n'avons qu'une vie et qu'il y a bien plus de gens qui nous resteront des inconnus que de gens qui deviendront nos intimes. Connaître quelqu'un intimement n'est pas le connaître mieux ou plutôt ce n'est pas le connaître supérieurement à quelqu'un qui le connaîtrait moins, c'est le connaître intimement et c'est tout. Si cet être est bon en privé et "mufle" en public, sa muflerie ne sera pas moins patente de sa vérité dans ses premiers abords avec autrui que celle de sa bonté avec ses intimes… Ces deux vérités de l'être sont donc autant vraies l'une que l'autre.

C'est pour cela que, pour moi, il n'y a pas "bénéfice du doute" dans les Triplettes (je veux dire, il y a sans doute "doute" mais pas "bénéfice"…) parce que tout le sens du film n'a pas de "secret" a délivrer qui serait une connaissance intime de son réalisateur, de ses intentions ou que sais-je. C'est également pourquoi je n'accorde que peu de crédit à cette histoire de pudeur. La pudeur est une chose qui, par définition, ne se déclare pas. C'est une vertu qui se manifeste mais qui ne s'énonce pas. Qui se "déclare" pudique fait aveu… d'impudeur, évidemment!

Les gens que je croise dans le métro, s'ils me montrent un visage fermé, renfrogné, mal-aimable, soupçonneux ou agressif sont tout cela à la fois car cela veut au moins dire qu'ils tiennent en assez peu d'estime l'espace public (et, se faisant, les autres) pour ne pas se sentir obligés de composer ici autre chose que ce que leur humeur du moment leur dicte… (La politesse, par exemple, n'est pas un comportement qui a ses degrés ou qui s'accorde seule à certains privilégiés. Qui n'est poli qu'avec ses amis n'est pas poli. Il est poli avec ses amis.) Cela s'applique pour tous et pour moi également.

Nous entrons ici dans le territoire de la morale, terme "inconfortable" parmi d'autres - dans notre société qui réclame son abolissement (par ignorance de ce qu'elle est) - s'il en est…

Et tout cela se décide sur Les Triplettes de Belleville qui, décidément, continue à être très bien pour obtenir de nous faire écrire tout cela… ;)))

79. spirou2733 - 29/06/03 17:08
Ben moi je l'ai trouvé pas mal du tout.

Ca au moins c'est de la critique constructive ;o)



 


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