Chester Brown

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10. Golden Chronicles - 13/01/06 11:53
Salut! L'entretien complet avec Chester Brown est désormais disponible sur le blog XEROXED.
Bonne lecture (et bonne année)!
Nico

9. david t - 14/12/04 00:34 - (en réponse à : golden chronicles)
juste pour te remercier pour cet extrait d'entrevue fort intéressant.

8. Golden Chronicles - 13/12/04 01:20 - (en réponse à : goldenchronicles@yahoo.fr)

Voici un extrait de l'entretien que j'ai réalisé avec Chester Brown pour le "Xeroxed #6: Chester Brown/Adrian Tomine". En introduction, j'ai aussi placé une bio de Chester Brown et de son influence majeure sur "Louis Riel": Harold Gray.

Bonne lecture.

1. Biographie de Chester Brown

Né au Québec en 1960, Chester Brown va très tôt s’intéresser à la Bande Dessinée. A l’âge de 17 ans, il tente déjà sa chance chez Marvel et DC mais son style ne correspond pas aux attentes de ces deux éditeurs. Après avoir emménagé à Toronto, Chester Brown y découvre le milieu de l’édition alternative et tente alors d’être publié dans le Raw d’Art Spiegelman et Françoise Mouly. Face à un nouveau refus, Chester Brown rejoint un mouvement en pleine explosion, celui de l’auto-édition. C’est en 1983 que paraît le premier numéro de sa série Yummy Fur. Au fil des numéros, Chester Brown tente de nombreuses expérimentations mais il se libère surtout de ses inhibitions au travers des péripéties scatologiques d’Ed The Happy Clown. Certains de ses Yummy Fur se vendent à 1000 exemplaires ; il signe chez Vortex Comics. En parallèle à sa surprenante adaptation des Evangiles, Chester Brown se tourne vers les récits intimistes. Ils donneront lieu à deux albums autobiographiques publiés par l’éditeur canadien Drawn & Quarterly : The Playboy (1992) et I Never Liked You (1994) . Ceux-ci obtiendront rapidement le statut de « classiques » tant la maîtrise graphique et narrative d’une grande justesse marqueront le genre. Chester Brown y dévoile ses premières affres sentimentales et son rapport d’attraction/répulsion aux revues pornographiques découvertes durant son adolescence. Après ces deux œuvres tout en retenue, il se lance dans un projet plus libre où il tente de rendre la perception du monde d’un nouveau-né. Malgré de superbes séquences aux accents surréalistes, Underwater (1994-1997) n’est jamais achevé ; l’étendue du concept décourage l’auteur qui préfère s’engager dans une nouvelle voie. Il se lance en 1999 dans une biographie de Louis Riel , un personnage historique controversé qui mena la résistance et la révolte des Métis contre le gouvernement canadien en 1885. Cette œuvre marque une nouvelle étape dans la quête d’austérité de l’auteur mais aussi l’un de ses plus beaux aboutissements. Chester Brown nous explique dans l’entretien qui suit comment le dessinateur Harold Gray influença son Louis Riel.

2. Biographie d'Harold Gray

Harold Gray est né en 1894 dans l’Illinois. Il entre dans le département artistique du Chicago Tribune en 1917 et y travaille comme illustrateur. En 1924, il propose une idée de strips mettant en scène le personnage de Little Orphan Otto mais c’est finalement Little Orphan Annie qui verra le jour dans les pages du New York Daily News le 5 août de la même année. Le succès est au rendez-vous. Harold Gray développe alors au fil des ans un univers totalement atypique. La jeune Annie évolue en effet dans un monde obscur et désespéré, un monde « adulte » si l’on prend ce terme dans son sens le plus péjoratif. Elle se retrouvera rapidement entourée d’une galerie de personnages archétypaux (et parfois décalés) qui mèneront souvent ses aventures à des dénouements mélodramatiques. Le graphisme expressionniste de Gray dépeint à la perfection une forme d’angoisse existentielle et l’atmosphère unique de sa série sera propice au développement d’une poésie sombre et de thèmes sociaux, philosophiques et parfois même politiques.
Harold Gray est décédé le 10 mai 1968 en laissant derrière lui une œuvre qu’il mena de main de maître durant quarante-quatre années.

3. Extrait de l'entretien avec Chester Brown

Nicolas – Vous dédiez Le Playboy à Seth pour son « exemple en tant qu’artiste ». Son œuvre a-t-elle une influence similaire à celle de Joe Matt sur votre approche de la Bande Dessinée ?

Chester Brown – L’œuvre de Seth m’a grandement influencé à l’époque au je dessinais Le Playboy même si cela ne transparaît pas d’une manière évidente. Ces derniers temps, mon influence majeure est Harold Gray.

N. – Ce rapport à Harold Gray est omniprésent dans Louis Riel ; vous vous imposez de reprendre les attitudes et les physionomies typiques de ses personnages. Etait-ce une manière de vous confronter à son dessin, de mieux comprendre la fascination que vous lui vouez ?

Chester Brown – Non, je trouvais simplement son style si beau que j’ai voulu essayer de reproduire dans mon travail ce que je trouvais si captivant dans le sien. A mes yeux, j’ai complètement échoué dans cette tentative.

N. – N’y avait-il pas aussi dans cette approche une volonté de vous imposer des contraintes qui vous aideraient à ne pas « verser dans le mélodramatique » .

Chester Brown – Oui, j’évite cela en limitant l’utilisation de plans rapprochés et en gardant toutes les cases à la même taille.

N. – Sur l’une des dernières planches de l’album, vous jouez avec l’effet de « gaufrier » en laissant un espace vide là où aurait dû se trouver la dernière des six cases utilisées tout au long de Louis Riel. Qu’est-ce qui vous a mené à cet effet ?

Chester Brown – C’était un accident. Je disposais les cases pour le dernier numéro de Louis Riel et je me suis aperçu qu’il n’y avait que cinq cases au lieu de six pour la dernière page car je m’étais trompé dans mon compte. Je me suis aussi aperçu que cette erreur marchait bien et je l’ai donc conservée.

N. – Depuis longtemps déjà, vous avez pris l’habitude de dessiner une case par feuille de papier. Etait-ce pour vous permettre d’essayer plusieurs « dispositions » avant d’opter pour une composition définitive de vos planches ?

Chester Brown – Je n’aimais pas dessiner sur de grandes feuilles disposées sur une table à dessin. Mon bras se fatiguait à force de dessiner sur le haut des pages au sommet de la table. L’un des avantages de cette technique où les cases sont dessinées séparément tient en effet de la facilité à restructurer le récit.

N. – Dans l’édition originale de Louis Riel, vous reprenez douze cases muettes que vous introduisez dans vos pages de garde. Vouliez-vous par là créer une sorte de « bande d’annonce » de l’album ?

Chester Brown – J’ai déjà fait cela dans The Little Man. Il est traditionnel d’introduire une sorte d’imagerie dans les pages de garde. L’idée de présenter un bref aperçu du contenu de l’album m’a semblé naturelle.

N. – Une autre contrainte stylistique que vous vous imposez est celle de l’utilisation des yeux « ovales et vides » à la manière d’Harold Gray. Dans son America’s Great Comic-Strip Artists , Richard Marshall déclare ceci : “Un critique a suggéré que des yeux dépourvus d’expression obligent les lecteurs à faire appel à leurs propres émotions dans diverses situations du récits. Mais en fait, Gray insufflait une expression subtile dans ces petits cercles et faisait beaucoup de bien peu. Dans un sens plus large, ces fameux yeux étaient les symboles de l’univers austère qu’ils observaient et dans lequel Gray plaçait ses personnages avec un sentiment d’inéluctabilité”.

Chester Brown – Dessiner des yeux vides est un autre moyen de se détacher de l’excès mélodramatique ; des yeux dessinés avec beaucoup de détails peuvent véhiculer trop d’informations émotionnelles. Mais Marshall a aussi raison de dire que même ces cercles vides peuvent être utilisés pour exprimer un certain degré d’émotion.

7. gabrielu - 10/12/04 20:12
A propos de Louis Riel :
Je ne l'ai pas encore lu, mais pour la petite histoire, Hugo Pratt faisait du personnage de Louis Riel le grand-père de son Jesuit Joe, si on veut poursuivre la lecture dans un autre registre !

Sinon, de Chester Brown, la plus grande baffe pour moi a été "Ed the happy clown" qui date je crois de 92, n'est malheureusement pas traduit en français à ma connaissance (mais en allemand chez Jochen Enterprises) et disponible en anglais seulement en occase à ce qu'il semble (p ex sur abebooks.com). C'est très différent des livres autobio qui ont suivi, et assez lynchien (période "Eraserhead") je trouve. Un vrai ovni délirant, cauchemardesque et cathartique, avec beaucoup de nerf (je crois que c'est une de ses premières BDs). Malgré la variété de ce qu'on y trouve, ça a une unité ou une cohérence assez étrange.

J'ai bien aimé aussi "I never liked you", lu peu après, mais peut-être été un peu déçu dans mon attente justement parce que c'est différent d' "Ed". Faudrait que je le relise. En tout cas, le Louis Riel a l'air très bien, avec encore une métamorphose (stylistique aussi cette fois) assez halucinante.

6. helmut perchu - 10/12/04 12:32
merci david !

5. david t - 09/12/04 21:36 - (en réponse à : helmut)
tiens, y a ma critique ici.

pour info, je n'ai pas lu les précédents albums de chester brown (pas taper!)

4. yancomix - 09/12/04 13:06 - (en réponse à : helmut)
Ah non, ils sont toujours en bon état.

3. helmut perchu - 09/12/04 12:52 - (en réponse à : yancomix)
Okay pour Louis Riel, je saurrais être patient...

Pour les deux autres... faudra que je me refasse une lecture un de ces jours... l'étincelle viendra peut-être... ou pas ! Mais à l'ouvrir toute les semaine, les pages partent pas en labmbeau chez toi pasque les miens ont une reliure vraiment pourrie...

2. yancomix - 09/12/04 12:47
Je tente actuellement d'écrire une chronique sur Louis Riel pour benzine, donc si tu patientes un petit peu… :)
Par contre qu'il ne te reste rien après la lecture de "Je ne t'ai jamais aimé" ou du "Playboy" ne peut que m'étonner.
Très sérieusement, dans mon panthéon intime et personnel rien qu'à moi, aux côtés de tous les livres de Seth, de Chris Ware, de Jason, de Toffolo, de Mazzucchelli et de Muñoz & Sampayo, se trouvent les livres de Chester Brown.
"Je ne t'ai jamais aimé" m'a bouleversé, c'est un livre qui me tient encore aujourd'hui, compagnie (comprendre que je l'ouvre au moins une fois par semaine pour m'y replonger). Et je ne peux le défaire du "Playboy", lectures croisées et complémentaires.
Pour moi, des livres qui laissent des traces indélébiles…

1. helmut perchu - 09/12/04 12:35
Salut à tous,

Si j'ouvre ce sujet, c'est pour que vous (et yancomix le premier) réussissiez à me pousser à lire Louis Riel. Je suis pas loin de craquer mais je dois dire que "Je ne t'ai jamais aimé" et "La playboy" ne m'ont pas entiérement emballé. J'ai bien aimé mais plusieurs mois aprés leur lecture, il ne me reste pas grand chose -si ce n'est même rien- en tête. Autant ses potes -dans des registres différents- Joe Matt et Seth m'ont convaincu, autant Chester pas encore. Louis Riel semble être différent des deux titres pré-cités, pas forcément mieux ou moins bien, mais ne plaisant pas forcément aux même lecteurs alors...



 


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