La Nouvelle Bande Dessinee, le nouveau livre d'Hughes Dayez

Les 41 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



41. Ronny - 28/01/02 14:25 - (en réponse à : A mon avis,)
d'après ce que j'ai lu - un peu vite, j'en conviens - il ressort que la préoccupation de ces auteurs est surtout de raconter des histoires (toutes sortes d'histoires, que ce soit des romans inconnus adaptés, des rêves ou des sagas heroïques et fantaisistes) lisibles sans esbrouffe graphique ou de mise en page. Et tous de citer Hergé et autres diplodocus... Donc, "l'avant garde" - terme haïssable et idiot en l'occurence - ne serait en fait qu'un retour à la raison après des digressions où certains se regardaient dessiner sans savoir raconter d'histoire (ex : cf les derniers BoDoï ou Thorinth et le trucs dessiné par des espagnols en est un exemple contemporain)...

40. Midam - 28/01/02 02:51
Manu, tu parles bien et tu penses juste !

39. frads - 27/01/02 21:08
Je le revendique haut et fort: je suis fan du travail de Dayez en général. Cependant, d'après les extraits de son livre que j'ai lus dans BoDoi, il me semble qu'il y a plusieurs contradictions dans les réponses données et les questions posées, et dans ces mêmes questions, des conclusions hatives... je ne sais pas ce que vous en pensez, moi je le signale juste, mais j'ai pas le courage de mettre ici les exemples auxquels je pense :o)

38. frads - 22/01/02 20:16
J'aimerais savoir ce que les gens pensent d'Hugues Dayez. Rendez-vous sur le sujet "Le cas Hugues Dayez"...

37. Thierry - 22/01/02 09:18
Pas encore vu BoDoi mais au vu des reactions, j'ai survole (j'insiste sur le 'survole') les 3 premiers chapitres du livre, a savoir Blain, David B et Blutch. Je n'y ai pas trouve de propos particulierement elitistes, mais ou bien les 3 parties que j'ai rapidement parcourues ne contiennent de tels elements (ou je les ai rate), ou bien les extraits retires de leur contexte par BoDoi prennent un autre sens, avec, ou non, volonte de manipulation de BoDoi d’accentuer un cote 'intello'.
Pour les reste, j'ai releve quelques idees interessantes.
Des l'intro, Hugues Dayez lui-meme nous parle de la BD qui multiplie les references visuelles au cinema, cad jouant sur les cadrages, mise en page, etc, estimant que trop souvent, cela fait "cinema du pauvre" (et esbrouffe pour cacher un scenario creux dans certains cas, amha). Dans le corps du livre, on revient pluseurs fois sur la mise en page tres sobre, telle le "gauffrier" de Sfar (1 page, 6 cases de taille identique), qui accentue la lisibilite.
Amha, ce sont 2 techniques differentes qui s'appliquent a des histoires differentes. Un auteur talentueux qui applique la premiere methode a une bonne histoire s'en tirera toujours mieux qu'un quelconque qui raconte une histoire chiante dans un gauffrier.
A propos de XIII et Largo Winch, j'y ai lu que le succes venait vraisemblablement du fait que ces series multiplient les references au cinema, a la TV... ce qui 'rassure' le lecteur. Il est en terrain connu et achetera plus facilement XIII qu'un album de Blain, par exemple, dont le graphisme est tres eloigne des canons esthetiques habituels. C'est en partie vrai. Les a priori esthetiques sont reels, mais il ne faudrait pas oublier non plus que les premiers XIII sont aussi de la tres bonne BD. Leur succes vient aussi, et surtout de la. Accessoirement, cela amene aussi de l'eau au moulin de Davodeau a propos de sa carte blanche dans PR (sur cette anomalie de la BD qui multiplie les recits se deroulant aux USA alors qu'ils pourraient aussi bien se derouler en Europe).
Et bien sur, Blutch revient sur le probleme de perception de la BD, non seulement par les medias, mais aussi et surtout par les auteurs eux-memes. Vieux debat que Eisner rencontra deja dans les annees 30-40. Bluch cite l'exemple d'un cercle de minuit sur la BD d'il y a une dizaine d'annees. Les invites, Gotlib, Lauzier, etc, s'y definissent comme de simples rigolos qui ne se prennent pas la tete. Blutch s'estime "poignarde dans le dos", puisqu'il revendique un statut d'artiste. Un probleme similaire s'etait pose aux USA, alors que le monde de la BD essayait de se degager de l'image de super-heros en collant. Une emission-radio tres populaire organisa une emission speciale, il avait invite plusieurs auteurs (dont Scott McCloud, il me semble) qui esperaient beaucoup de cette emission. Malheureusement, en guise d'introduction, l'animateur, croyant bien faire, insista fortement sur la violence et le sexe (genre Sin City), enfermant la BD dans un autre stereotype.
Detail amusant, j'ai appris que Casterman, a la pointe du progress depuis quelques annees, avait refuse "La fille du professeur" et "Ibicus".
A+

36. Mushroom - 21/01/02 16:36 - (en réponse à : Héhéhé)
Je trouve amusant que ni Baru ni Baudouin n'aient été interrogés dans ce livre... par contre, qu'un petit peteux pontifiant comme Rabaté ( deja la morgue plein la bouche sur C dans l'air sur la 5°) vienne parader et devienne omnipresent ça commence à etre pesant... je pense que Bodoi ( volontairement ^_^) a quand meme mis en avant les propos les plus "provocateurs" et le livre ne se resume heureusement pas qu'à ça... L'ensemble est extremement agreable à lire mais j'ai l'impression que cette lutte est deja obsolète de meme que leurs revendications. En fait, la balle est vraiment dans le camp des lecteurs... A eux de faire l'effort d'aller vers qq chose de nouveau et de neuf mais on impose pas ses vues ni ses idées en se contentant de taper sur une partie de la production et en la denoçant par interview, tout cela manque singulierement de classe...

35. mr NON - 21/01/02 11:48
tu as du mal me lire manu larcenet; mais ça ne doit pas être toi. Usurpation d'identité ça va chercher loin ça .

34. Y.L. - 21/01/02 11:35
"mais autant d'inepties en deux phrases ça ne peut que faire réagir" Je peux mieux faire. Merci de ces précisions et m'avoir remonter les bretelles, y a pas de mal.

33. manu larcenet - 21/01/02 11:19
Monsieur No
Je ne suis pas d'accord avec toi. Il y a plein de livres de l'Association qui me paraîssent très réussi. Ce n'est pas les livres qui me gênent, c'est les interviews des auteurs. C'est vrai, comme dit Jean-No qu'il faut se méfier des entretiens retranscrits parce qu'on se laisse souvent aller à dire des conneries, mais bon, ça recoupe quand même ce que j'ai pu observer en dialoguant avec certains auteurs...

Ceci dit, je trouve la disgression sur Picasso passionnante. Voilà un peintre qui a toujours revendiqué ses influences sans honte... (ça me touche personnellement!) Et qui a popularisé un Art à priori difficile à aborder. Il l'a fait avec humour et intelligence, sans pontifier. Il a réussi quelque chose d'universel. La grande classe.

32. RamoNash - 21/01/02 10:33
Y L
>je suis désolé, mais sans Picasso, le cubisme aurait existé, le cubisme était déjà en marche quand Picasso en était toujours à sa période rose. Voir Rietveld, Kadinsky, Mondrian etc...Le constructivisme et le futurisme sont à la base du cubisme, pas Picasso.>
Houlà, tu mélanges tout. Tu permets qu'on corrige ? Picasso est bien l'initiateur du cubisme en 1907 avec les demoiselles d'Avigon, ainsi que Braque dont les tableaux furent les premiers qualifiés de "cubistes" ce qui était péjoratif. Le cubisme est tributaire de Cézanne et ce dernier déclara qu'il fallait "traiter la nature par le cône et le cercle", bon.
Kandinsky n'a jamais rien eu à voir avec le cubisme. Influencé par le fauvisme, il est connu pour avoir réalisé la "première aquarelle abstraite" en 1910. Celle-ci semble avoir été anti datée et serait une étude pour une grande composition peinte en 1913.
Rietvled et Mondrian seront à partir de 1917 des tenants de l'abstraction géométrique au sein du groupe De Stijl. Les oeuvres de Mondrian de 1911 à 1916 peuvent être rattachées au cubisme puisqu'elles furent réalisées sous l'influence de Picasso.
Le constructivisme et le futurisme ne sont pas à la base du cubisme, c'est exactement l'inverse. Simple question d'antériorité historique. Le futurisme est né en 1909 avec la publication du manifeste du futurisme par Marinetti. Le constructivisme lui est plus tardif et est né en Russie où il prend la suite d'un mouvement qualifié de "cubo futurisme" vers 1917 ( au moment de la Révolution russe) avec des artistes comme Tatline, El Lissitsky, et Rodchenko. Bon, ce sont juste des précisions rapides mais autant d'inepties en deux phrases ça ne peut que faire réagir.

31. mr Non - 21/01/02 09:39
on change de sujet là, non? j'aurais aimé que larcenet (si c'est lui) réagisse à mes propos, ou alors me méprise-t-il?

30. J.-N. - 21/01/02 09:04
Picasso voyait ce qui se faisait de bien, il le copiait, en mieux. C'était une terreur des ateliers (on cachait les toiles lorsqu'il passait), mais il a fait énormément pour populariser les mouvements artistiques de son temps, le bilan est loin d'être négatif.
Par ailleurs, il ne faut pas confondre tous les mouvements artistiques : le cubisme, c'est Braque, Picasso, Gris, ça a démarré à la suite d'une expo Cézanne, avant les ismes évoqués (suprématisme, constructivisme...)
Juste pour le cubisme, donc, Picasso a été précurseur de quelque chose.

29. Y.L. - 21/01/02 08:47
à Monsieur Boum,
je suis désolé, mais sans Picasso, le cubisme aurait existé, le cubisme était déjà en marche quand Picasso en était toujours à sa période rose. Voir Rietveld, Kadinsky, Mondrian etc...Le constructivisme et le futurisme sont à la base du cubisme, pas Picasso.

28. manu larcenet - 20/01/02 23:10
Monsieur Boum

L'art de Picasso est universel...

27. hmmm-hmm - 20/01/02 22:53 - (en réponse à : J.N)
il n'y a pas que les auteurs qui puissent paraitre pédants...

26. J.-N. - 20/01/02 14:09
Je passe en coup de vent
Je n'ai pas lu le livre
Par contre j'aimerais recadrer les questions historiques : si on cherche à savoir d'où vient quoi, il ne faut pas chercher en termes de personnes mais en terme de projets éditoriaux.
Pour la franco-belgie, les précurseurs d'une BD dite adulte, ce sont les gens de Hara-kiri (Fred, Gébé, Reiser,... ), ceux de Pilote avec Cabu, Mandrika, Bretecher, Lauzier, Mézières et bien sûr Moebius/Giraud..., les auteurs connus plutôt pour leurs thématiques "hot" à l'époque, qui publiaient dans "V magazine" comme Forest ou Pichard.
Il n'y avait pas chez ces gens une ambition de changer la bande dessinée, enfin sans doute que si, mais c'est avant tout une génération politisée, soucieuse de bousculer les censures de la période gauliste, pompidolienne, giscardienne : parler de l'armée, de la guerre d'algérie, de la contraception, du sexe.
Les considérations formelles étaient nettement moins importantes : certains auteurs ont travaillé en référence aux illustrateurs, d'autres au dessin de presse, à des BDs plus anciennes (Mandrika, c'est surtout du Krazy kat)...
Une génération bien plus préoccupée par la reconnaissance de la bande dessinée en tant que forme artistique est venue avec la fin de pilote et le début de Métal Hurlant : les années "rock", les années "Lang" en france, les années 80 quoi, celles des petits frères de 1968, moins politisés souvent, moins intelligents, très talentueux en général et en tout cas très concernés par la reconnaissance de la BD : Bilal, la génération Futuropolis, Clerc, JC Denis, Martin Veyron, et puis Chaland et Petit-Roulet qui sont les deux véritables parains d'auteurs comme Dupuy et Berberian. Je ne parle pas des auteurs étrangers, parce que l'histoire peut sembler paralèlle mais ne l'est pas, il y a quand même eu des influences très importantes venues de Crumb et Shelton, ou de l'argentin Breccia et de ses suiveurs les plus importants : Muñoz et Pratt.
Cette époque, c'est aussi la naissance de (à suivre) qui s'est affirmé comme une usine à "littérature graphique" avec un énormé impact sur les consciences (un bilan médiocre amha puisque les vraies découvertes de (à suivre) venaient des éditions du Square etc.)
Il ne faut pas oublier aussi la génération PLG : Avril, Götting,...
C'est à cette époque qu'est apparue la forme la plus ambitieuse de critique BD avec des auteurs comme Bruno Lecigne, réputé illisible à l'époque (ce qui est injuste) et des supports comme les cahiers de la BD version Groensteen.
A la même époque, un fait technique très important est apparu : la photocopie à tarifs abordables. De là sont nés de multiples publications ultra-confidentielles et des auteurs comme JC Menu qui avant de devenir co-fondateur de l'asssociation a été le protégé de Groensteen, a été "missionné" par Robial pour lancer une sorte de laboratoire de bande dessinée expérimentale.
Beaucoup de choses partent de JC Menu en fait, alors dire ensuite que De Crécy, par exemple, a été précurseur de Menu, euh, c'est pas vrai, point : De Crécy est avant tout la dernière vraie découverte de (à suivre), avec Johan de Moor ; d'un point de vue historique, c'est un petit jeune - au talent extraordinaire - et pas spécialement un précurseur... et surtout pas un précurseur de Dupuy et Berberian, j'ai lu ça, c'est une énormité !
Bref, c'est une histoire complexe, l'important est de se souvenir qu'elle n'est pas finie.
Si certains auteurs actuels paraissent pédants, il ne faut pas oublier que tout est fait pour qu'ils apparaissent ainsi. Interviewé dans un livre sur "la nouvelle génération", ils peuvent sembler facilement concernés par leur propre nouveauté - contestable - leur influence à venir, etc., mais qu'on n'aille pas me dire que Blutch, Sfar, etc., se considèrent comme "trop bien" pour un public non-trié sur le volet.

25. Boum - 20/01/02 14:06
Et pourquoi la bédé serait seulement l'art du plus grand nombre? Pourquoi est-ce q'il ne pourrait pas y avoir une bédé différente avec des référents différents pour plaire à un public différent. Sans Robbe-Grillet et ses potes le roman actuel ne serait pas ce qu'il est ajourd'hui. Si Picasso avait fait des études de marché pour être certain de plairs à tous il n'y aurait pas eu de cubisme. Heureusement qu'il y a des créateurs qui se fichent de l'opinion du plus grand nombre sinon on en serait encore à peindre des parois de grottes.

24. mr Non - 20/01/02 13:55
Larcenet, je ne sais pas si tu es le vrai manu Larcenet ou si tu es quelqu'un qui trouve amusant de te faire passer pour toi, mais, sache que même si j'irai plus loin que toi dans mes critiques je suis au moins d'accord avec les tiennes. mais ce que je trouve le plus terrible c'est justement d'avoir de la prétention (je parle de ces auteurs) quand leur oeuvre n'est pas plus intello que le reste de la production en bd. Parce que je suis désolé, mais les albums de trondheim n'ont pour moi jamais été intellos. Et il faudrait que le monde de la bd soit bien justement inculte pour penser que trondheim fait de l'intello. Il fait du mainstream pour moi, à sa sauce, mais du mainstream. L'intello se situerait dans la production d'amok. Ce n'est pas parce qu'on a été publié à l'association qu'on est intello. Intello Saint-Ogan, Fred, Mc Cay, Herriman qui ont inventé tout ce que nous resservent les auteurs de l'association. Nouvelle vague? Rien que le terme est à mourir de rire de pédanterie et de vulgarité. On est pas nouveau parce qu'on s'amuse à jouer avec les systèmes de la narration. Je me marre. Les premiers inventeurs de la bd ont exploré tout ce qu'on pouvait faire. Et souvent dans le mainstream "classique" il y a plus d'inventions que dans leur production de poisson pilote. Il y a aussi une manie qui consiste à croire qu'une bonne idée fait une bonne série. C'est pourquoi ils créent des séries tous les mois. Le premier album est souvent pas mal et le deuxième souvent très nul. a ce compte-là il vaudrait mieux faire du one-shot, ça éviterait les gauffres. Et ne te déplaise, j'espère, le premier cosmonaute du futur est beaucoup mieux que le second. Je ne sais pas ce que tu en penses. Sinon, bravo et félicitations pour les entremondes, cette série là elle va en progressant.

23. manu larcenet - 20/01/02 13:11
hem... Je n'ai pas lu ce livre, j'en ai juste lu des extraits dans le Bo doï 49...
Je dois dire que ça a été une claque. Je déteste quand des auteurs se mettent à théoriser la bande dessinée. Surtout quand ces derniers sont aussi pontifiants, élitistes, méprisants et donneurs de leçon. Ils se mettent quasiment au niveau de certains auteurs "main stream" qui méprisent le reste des production, du haut de leurs ventes de mutants... En plus, ils racontent à peu près tous les mêmes choses: dessiner d'après nature, ne pas trouver ses références dans la bande dessinée mais dans l'Art, etc... Il y a un mot qui n'apparait jamais dans ces interviews: "populaire". Vu de ma fenêtre , la bande dessinée me semblait être un art populaire, et c'est même ce qui me paraîssait être son attrait majeur. En lisant ces interviews (ou plutôt des extraits), je ne vois que de la théorisation artistique et aucune main tendue vers "le plus grand nombre". Je crois sincèrement que si on ne crèe pas pour le plus grand nombre, on ne crèe pour personne. . A part Joann qui me semble dire quelques choses choses assez vraies, le reste me semble de plus en plus s'éloigner du populaire (pas populiste, hein!) pour se diriger vers quelque chose comme la nouvelle vague au cinéma: un truc pour amateurs érudits, tout à fait bien pensé et maîtrisé, intelligent et tout ça, mais laissant de côté tous ceux qui n'ont pas la culture nécessaire pour pénetrer leurs oeuvres. Parce que c'est aussi ce qui m'a vraiment choqué en lisant ces entretiens: tous parlent de références culturelles qui ne sont pas accessibles à tous. Et ça, ça porte un nom: le mépris. Je suis sincèrement triste et déçu. Je pensais qu'avec de tels talents, on pourrait aller vers une bande dessinée populaire active (voire activiste) de qualité...

ça confirme un peu ce que je commençais à penser: Il vaut mieux lire leurs livres que leurs interviews... Les grands artistes (ce qu'ils sont tous sans contestation possible) ne sont pas forcément de grands hommes.

22. Onc'Phlegmon - 18/01/02 10:09 - (en réponse à : au Jobastre)
J'ai sans douté été un peu maladroit dans mes formulations, puisqu'il semble que tu aies perçu de ma part de l'agressivité envers les auteurs pré-cités. Ce n'est pas du tout le cas. Je ne doute pas de la sincérité de la plupart d'entre eux, et de leur lucidité quand à leurs filiations. Ce qui m'irrite n'est pas du tout leur travail (j'apprécie celui de certains, moins celui d'autres, comme chacun), mais la manière dont il est commenté. On a parfois l’impression que personne d’autre qu’eux n’a rien à dire ! Et c’est quoi qu’il en soit l’opinion qui passe par les média qui, après avoir été trustés dans les générations précédentes par Bilal-Tardi ne s’intéressent aujourd’hui qu’à Blutch-Trondheim. Une fois de plus les auteurs ne sont pas en cause. Le problème est qu’aux yeux du grand public, ils représentent LA bande dessinée. Il y en a d’autres, il serait bon que les journalistes le fassent savoir. Allez soyons caricatural et parlons de deux auteurs qui, bien qu’amis, ont des trajectoires et des images très opposées : Le Gall et Trondheim. Et attention, une fois de plus, je ne juge en rien l’un ou l’autre intrinsèquement, je ne parle que de leur « visibilité professionnelle ». Trondheim véhicule une image d’intello pur et dur, qui a condescendu à travailler pour les plus jeunes : quelle grandeur d’âme magnifique, quel talent ! Le Gall est un auteur populaire de Spirou, qui cherche à offrir des récits plus ambitieux : mais pour qui se prend-il, ce bouseux ? Voilà ce que j’entends souvent. Pourtant, selon moi, le plus fin et le plus intéressants des deux n’est pas forcément le plus aimé des journalistes. Mais tout ça n’est pas très important, c’est juste histoire de causer !

21. RamoNash - 17/01/02 23:21
pm
Pourrais-tu développer ton assertion ? Ça pourrait sûrement être profitable au débat.

20. pm - 17/01/02 22:31
Daïboken: eh non justement,dire le contraire serait une grave erreur.

19. Boum - 17/01/02 18:19
Tout a été dit... mais tout n'a pas été raconté.

18. Le jobastre - 17/01/02 16:45
Onc'Phlegmon
16/01/02 - (172333)
Cette "nouvelle BD" [...]Je regrette juste qu'à l'arrivée d'une bande ambitieuse (n'enlève rien à ce mot, il est parfaitement trouvé, exactement adapté, aucun ne saurait mieux décrire le noyau dur dont tu parles, hors Rabaté et Andréas), on oublie tous les anciens des années 70 et 80.


Mais qui les oublie ? C'est là le point vraiment intéressant de ton post. Certainement pas les auteurs que tu cites qui, eux, ne sont pas touchés par l'amnésie qui est un des gros maux dont souffrent les lecteurs de BD ( connexe à la "chapellisation" et au manqué de curiosité qui font qu'entre le lourdaud nostalgique voire régressif qui veut lire "les BD que j'aimais quand j'étais petit", le manga-maniaque qui ne veut que de la manga mais attention que de la manga pour ado formatée et pas d'autres types de mangas, etc... on se retrouve avec des troupeaux de lecteurs à oeillères ). Mal aux origines multiples : manque de réédition d'ouvrages ama indispensables ( et qui réédite par exemple Gébé, tout aussi indispensable que les rééditions de Tillieux mais certainement pas dans le meme créneau nostalgique, c’est l’Asso... pas si centrée sur sa petite personne finalement ), manque d’éducation BD des lecteurs, silence médiatique assourdissant,etc...

Ou si on les oublie, c'est peut être qu'avec le recul du temps, on s'apperçoit qu'ils n'avaient rien fait de si remarquable que ça ? Et que dans quelques années, leurs successeurs auront disparu à leur tour au profit d'une nouvelle génération "d'audacieux". Qui bien entendu ressasseront les mêmes thèmes, avec le même anticonformisme parfaitement conformiste.

Il y aurait effectivement matière à s'étendre sur le prétendu anticonformisme de certains. Mais cela concerne par exemple plus un certain conformisme underground ou punk, sous-culturel ou ce que tu veux que certains n'arrivent pas à dépasser/sublimer à la manière par exemple d'un Burns ou des Hernandez. Mais pour les personnes dont il est question, il n'y a pas de déni des filiations.

Car ne nous y trompons pas, il s'agit là d'une BD de "genre", exactement comme le Western, la SF ou les Vikings. Il s'agit juste du genre "intello". Il a ses propres codes, ses règles, ses thématiques.

Hum, et quand David B & Christophe Blain font "La révolte d'Hop Frog" est-ce du western ou est-ce "intello" ? Quand Christophe, encore lui, crée "Isaac le pirate", fait-il ( oh le vilain pas beau ! ) de la BD intello ?

Il s'adresse à un public plutôt jeune qui se veut cultivé sans, la plupart du temps, l'être vraiment beaucoup.

Hum, le genre de raccourcis que j’apprécie... Ben non cela ne s’adresse pas un public de crétins qui se croient intelligents ( je reformule mais bon c’est exactement ce que tu dis ). Ce sont des livres d’abord écrits pour soi ( et pour plein de raisons différentes suivant les auteurs "amalgamés" dans ce sujet ) et pas pour le public. Je te l’accorde qu’ils sont quand même pensés dans l’optique d’être lus ou plutôt lisibles mais ce n'est pas de la démagogie ou du "servage de soupe" car le public est multiple et il y a simplement l’envie de toucher le plus grand nombre tout en ne les prenant pas pour des abrutis ( elle est juste là l’ambition ). Effectivement il y a pas mal de jeunes ou moins jeunes ( les 30/40 ans non nostalgiques sont-ils jeunes ou pas ? ) gros lecteurs de BD dans ce lectorat mais il y a aussi de plus en plus de femmes, de "vieux", de tout-petits, etc... Il y a plein de gens qui ne lisent pas de BD mais qui pourraient en lire si on leur montrait qu’il y a aussi des histoires qui peuvent les toucher dans la pléthore de parution.

Ce qui serait passionnant, ce serait une étude sémiologique pour analyser non pas la prétendue "nouveauté" de chaque génération, mais plutôt ce qui la rattache aux précédents représentants du "genre intello". Le "cauchemar-vérité" de David B, par exemple, a été très exploité par l'underground américain dans les années 70.

Oui et alors ? David n’a jamais prétendu être à l’avant-garde ou être un génie. Soit tu fais des procès d’intention aux auteurs, soit tu parles de ceux qui glosent sur le travail des auteurs, mais sois plus précis. Enfin, assure toi, dans ce cas particulier, David sait très bien ce qu’il fait et la BD est juste le medium le plus approprié pour faire partager ce qui se passé dans sa tête.

Fondamentalement, si ces auteurs sont toujours mis en avant, c'est que la BD a honte d'elle même, et qu'elle cherche à se justifier, à dire "regardez, je peux être intelligente!". Ce qui est d'une regrettable maladresse. Les choses les plus interessantes du moment ne sont pas forcément chez ceux qui le clament haut et fort. De même que les grands auteurs de romans américains de la seconde moitié du XX° siècle viennent du polar et du roman noir, genre populaire par excellence, les plus grands des créateurs de BD aujourd'hui ne sont pas forcément dans la petite brochette hyper médiatique dont il est question ici.

Oui bien sûr... Ils ont du tellement le clamer haut et fort que cela a bouché les oreilles de certains... La "brochette" dont tu parles ( et y a des opinions et approches bien différentes, ce qui en fait une brochette pas très casher au bout du compte ) ne clame pas "haut et fort" qu’elle fait mieux que les autres, voire les seuls trucs intéressants ou pour parler plus vulgairement en a une plus grosse que les autres. Quand on lui donne l’occasion de s’exprimer, autrement qu’en BD qui est le moyen d’expression principal, elle dit ses attentes, ses deceptions, etc... En tout cas, elle ne rejette pas la BD populaire mais la BD populeuse.

Bon c'est pas bien articulé tout cela mais c'est pas grave...

17. daiboken - 17/01/02 15:36
PM - on pourrait très bien écrire le contraire qu'on aurait tout autant raison. Ou tout autant tort?

16. pm - 17/01/02 12:50
Tout est dans le style.
Le fond est issu de la forme

15. Thierry - 17/01/02 09:56 - (en réponse à : a AM)
la liste n'etait pas exhaustive, d'ou les 3 petits points ;o))

14. A.M. - 17/01/02 09:44
Tu as oublié les histoires de vengeance, ça marche très bien et il y en a eu des célèbres.

13. Thierry - 17/01/02 08:49
Tout a ete dit ou fait ?
Une petite reponse de normand: p'tet ben qu'oui, p'tet ben qu'non.
Le nombre de sujets a traiter est finalement assez limite. Deux personnes s'aiment, mais leur famille les en empeche. Un personnage veut s'elever socialement. A tue B (un classique)... donc tout a ete dit.
le reste n'est qu'habillage. C'est l'habillage qui fait toute la difference, que ce soit le contexte, l'approche, l'angle d'attaque, le ton... en gros tout ce qui est apporte par l'auteur. chacun amenera sa propre sensibilite au sujet, pour le meilleur ou le pire. Donc tout reste a dire.
A+

12. Inti - 16/01/02 21:37
j'ai lu avec intérêt les post de Thierry et Onc'Phlegmon. pour ma part, rien à dire de plus, si ce n'est que ça m'apprend encore des trucs. par contre, une question m'est venue, celle qu'on a déjà entendue 10000x tant pour la BD que pour la peinture, le cinéma, la littérature et les autres arts, mais chaque fois qu'elle ressurgit, elle est toujours aussi emmerdante: "mais alors, tout a déjà été fait en BD???"
pas de chance: le siècle passé a posé aux artistes de celui-ci un sacré défi: innover. je me demande de quoi sera fait l'art du 21e siècle.

11. Thierry - 16/01/02 13:20
J’ai l’impression d’avoir ete mal compris.
Bien sur, il y a cet engouement des intellos, pas toujours jeunes, qui se sont empresses de mettre quelques uns sur un piedestal, comme on le fit (et on le fait encore) avec Moebius dans les annees 70 (et hors contexte, pas mal de choses ne passent plus, comme “le garage hermetique”). Dans le meme ordre d’idee, il y a l’engouement tout aussi imbecile pour tout ce qui a du succes, sans regard pour la qualite intrinseque (on s’extasie devant le nouveau Asterix comme devant les derniers Tintin, alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi !). Il y a cette dichotomie entre “Je peux etre intelligente” et “je suis un phenomene editorial” qui est en effet la consequence d’un complexe d’inferiorite.
L’histoire est un eternel recommencement. La bande de l’Association a plus d’un point commun avec celle de Pilote qui “deboulonna” Goscinny en 68. Avec le recul, ca a donne des bonnes choses et des merdes integrales, des tics, trucs et astuces pour “faire intello” (mais montrait surtout un manque d’imagination) mais elle aura fait avancer les choses, comme le fit celle d’(A Suivre) a sa suite. Dans 10-20 ans, on aura le meme regard sur la bande actuelle, et celles qui suivront.
Ce qui ne change pas non plus, c’est la volonte de batir un mur entre ces 2 ‘extremes’, crees de toutes pieces. L’Association reedite Gebe et Forest, Trondheim, Larcenet sont publie dans Spirou, Donjon est le lieu de collaboration entre auteurs de plusieurs horizons. Et “Moins d’un quart de seconde pour vivre” ou “Approximativement” (qu’on cite toujours, je me demande pourquoi) auraient trouve leur place dans (A Suivre) sans probleme. Tout s’interpenetre et fait la richesse de la BD. Mais il est parfois interessant d’isoler un element pour voir son apport, si tant est qu’il y en ait un.
J’ai employe “ambitieux” mais en precisant que je n’aimais pas vraiment cette adjectif moi-meme, mais n’en trouvait pas d’autres. Pourquoi pas innovant ? Certainement pas puisque tout n’est qu’evolution de ce qui a precede. Different ? Different par rapport a quoi ? Ca me rappelle Brian Michael Bendis qui s’amusait d’etre percu comme un auteur “underground”. Et de continuer qu’il n’y a pas si longtemps, des qu’on sortait du super-heros en collant et de la fille a gros seins, on etait catalogue underground. Mais aller a l’encontre de ce complexe d’inferiorite selon lequel ce n’est jamais que de la BD correspond plus ou moins a ce que je j’entends pas “ambition”. Elle n’est pas l’apanage de quelques auteurs, maison d’edition, d’une époque, etc.
Les auteurs qui participent a cet ouvrage ont ou ont eu cette demarche. Ils ne sont ni les premiers, ni les seuls, ni les derniers. Ils sont representatifs d’une certaine tendance, au sens tres large. Cette tendance a eu la chance d’etre mediatisee et a meme produit quelques tres bons albums. Elle s’est nourri d’influences diverses et fera partie des influences possibles pour les annees a venir.
A+

10. mr Non - 16/01/02 10:33
Plus ambitieuse? Différent? C'est oublier que ces auteurs ont tout simplement emprunté le chemin tracé il y a quelques années par Fred, Tardi, Forest, Munoz, Baudoin et il y en a beaucoup d'autres. C'est oublier qu'art Spiegelman, et Chester Brown, Seth, Joe Matt ont ouvert la voie un peu avant. Je ne reproche rien à l'équipe de "l'association" qui a permis d'ouvrir à nouveau la brèche en France. Mais parler aujourd'hui de bd plus ambitieuse est vraiment affaire de mode. Les bd de Sfar et Trondheim aujourd'hui sont très commerciales et ne font plus preuves de l'avant-garde de leur début. Ils comptent tout autant que Vatine, wendling, Lauffray, springer qui ont aussi ouvert une voie, autre, au même moment, et tout aussi ambitieuse. Il ne faut pas confondre groupe d'influence, et problèmes d'éditeurs. Ce n'est pas parce que pendant une petite dizaine d'année les grands éditeurs avaient délaissé les ouvrages plus littéraires que c'est une nouvelle vague. Cette tendance a toujours existé dans la bd, que l'on se souvienne du journal de jules renard par fred. Je suis d'accord que les pilules bleues auraient pu être édités par casterman. Je parlerais plutôt de relève, pour un courant qui avait été oublié. D'un autre côté Franquin delporte jidéhem, peyo avaient ouvert une voie très commerciale il ya quelques années. En quoi diffèrent aujourd'hui les multiples scénarios de sfar et trondheim (avec parme, larcenet etc...) des productions spirous d'antan? Ces auteurs sont très intéressants et amènent un autre public à la bd. Moi je dirais simplement que la main est en train de changer lentement et glisse progressivement. alors que Dupuis a du mal à se renouveller et que même s'il reste premier, perd peu à peu son public, Dargaud, et Delcourt prennent peu à peu sa place. et si ce n'est pas encore financièrement, c'est surtout en termes d'innovations et de prises de risque. Je serais prêt à parier que delcourt va aller en grandissant, et va peu à peu manger les anciens grands malgré leur pouvoir financier. C'est un mouvement commencé il y a quinze ans surtout. Le déplacement peu à peu de Bruxelles vers paris du pôle de direction de la bd francophone. Il suffit d'observer les nouveautés des maisons françaises pour s'en apercevoir. Et la création de structures très agressives en termes de production et de nouveautés (soleil, humanos, delcourt et tous les indépendants). Le vrai mouvement novateur et encore petit se situerait aussi plutôt en suisse francophone avec l'émergence de toutes petites structures très intéressantes. Le seul monstre qui reste c'est dargaud en belgique, parce qu'ils ont su créer "poisson pilote" très bonne collection. Mais j'aurai cru qu'il y aurait plus de titres, et après un beau départ, le catalogue ne se renouvelle pas trop finalement. Ça reste de la récup de l'association.

9. Onc'Phlegmon - 16/01/02 10:23
Cette "nouvelle BD" existe depuis le milieu des années 60. Depuis bientôt 40 ans des auteurs, les uns très interessants les autres non, se succèdent dans la même lignée qu'on peut dire plus intello, voire parfois même élitiste. Et comme dans la BD grand public, il y a des chefs d'oeuvres et des merdes. Je regrette juste qu'à l'arrivée d'une bande ambitieuse (n'enlève rien à ce mot, il est parfaitement trouvé, exactement adapté, aucun ne saurait mieux décrire le noyau dur dont tu parles, hors Rabaté et Andréas), on oublie tous les anciens des années 70 et 80. Ou si on les oublie, c'est peut être qu'avec le recul du temps, on s'apperçoit qu'ils n'avaient rien fait de si remarquable que ça ? Et que dans quelques années, leurs successeurs auront disparu à leur tour au profit d'une nouvelle génération "d'audacieux". Qui bien entendu ressasseront les mêmes thèmes, avec le même anticonformisme parfaitement conformiste. Car ne nous y trompons pas, il s'agit là d'une BD de "genre", exactement comme le Western, la SF ou les Vikings. Il s'agit juste du genre "intello". Il a ses propres codes, ses règles, ses thématiques. Il s'adresse à un public plutôt jeune qui se veut cultivé sans, la plupart du temps, l'être vraiment beaucoup. Ce qui serait passionnant, ce serait une étude sémiologique pour analyser non pas la prétendue "nouveauté" de chaque génération, mais plutôt ce qui la rattache aux précédents représentants du "genre intello". Le "cauchemar-vérité" de David B, par exemple, a été très exploité par l'underground américain dans les années 70. Fondamentalement, si ces auteurs sont toujours mis en avant, c'est que la BD a honte d'elle même, et qu'elle cherche à se justifier, à dire "regardez, je peux être intelligente!". Ce qui est d'une regrettable maladresse. Les choses les plus interessantes du moment ne sont pas forcément chez ceux qui le clament haut et fort. De même que les grands auteurs de romans américains de la seconde moitié du XX° siècle viennent du polar et du roman noir, genre populaire par excellence, les plus grands des créateurs de BD aujourd'hui ne sont pas forcément dans la petite brochette hyper médiatique dont il est question ici.

8. TNT - 16/01/02 09:49
ok, je suis d'accord avec toi sur le fond, mais c'est le terme ambition qui me gene. pour moi ca n'a rien à voir avec l'ambition mais ce serait plutôt faire preuve de plus de créativité, d'imagination, sortir des sentiers battus...

7. pm - 15/01/02 22:44
Je ne vois pas en quoi cyberculture mon amour est plus ambitieux qu'amours fragiles.Il y a une nouvelle vague c'est évident, je ne vois pas d'ailleurs comment on pourrait lui joindre Andréas, qui amène un vent d'une très grande fraîcheur à la bande dessinée actuelle, au départ animée par de petits éditeurs, mais c'est un peu parce que ce type de bds avaient disparu depuis la fin de futuropolis et des romans (A Suivre).Des auteurs comme Fred, Forest, Munoz, Baudoin, Chaland, Petit-Roulet,Andréas ne dénoteraient pas dans ce nouveau paysage et un livre comme les pilules bleues auraient très bien pu sortir chez casterman il y a quelques années, sans doute dans un autre format.

6. Thierry - 15/01/02 12:33
Qu’entends-je par “approche plus ambitieuse” ?
Je reconnais que l’expression n’est peut-etre pas la plus adequate, mais je n’en ai pas trouve d’autre. C’est pour cela que j’ai insiste sur le “non-pejoratif” appliqué a Chauvel & cie. Je ne suis pas un pro-Association, pro-nouvelle generation qui denigre tout le reste (je suis en train de redecouvrir Gil Jourdan avec beaucoup de plaisir ;o))
Dans plusieurs de leurs albums, les auteurs en question ont demontre une volonte de sortir des limites qui existaient dans la bande dessinee jusqu’alors. Pour caricaturer tres fort, dans la majorite des cas (essentiellement dans le monde des magazines), la BD etait affaire de genre: western, policier, humour… de format et de themes (pas de sexe, pas de heros negatifs...). Thorgal fut cree parce que le redacteur en chef de Tintin s’est rendu compte qu’il n’avait pas d’histoire de Viking dans son magazine !
Il y a toujours eu des auteurs qui ont eu la volonte de defaire de ces “regles”, surtout avec l’avenement de Pilote ou (A Suivre) et des auteurs comme Druillet, Tardi ou Fred pour ne citer qu’eux.
Mais, et c’est peut-etre lie a mon age, j’ai l’impression que depuis une dizaine d’annee, une nouvelle generation a emerge qui, sans complexe, a apporter un nouveau souffle a la BD en abordant d’autres themes, etc.
Par exemple, quand Rabate adapte un roman russe tout-a-fait inconnu et nous fait suivre pendant 600 pages les deboires d’un personnage hautement antipathique, il fait preuve d’ambition.
Quand David B decide de nous faire partager ses cauchemars dans “le cheval bleme”, il fait preuve d’ambition.
Quand Sfar et Guibert introduisent des discussions a caractere theologique dans “les olives noires” (voire la partie avec la statue grecque), ils font preuve d’ambition…
A l’inverse, un album comme “Ocean City”, aussi plaisant soit-il, n’est jamais qu’un recit de genre, idem pour “Western” (un des tres bons albums de 2001, selon moi), “Le scorpion” ou “7 secondes”. Mais cela ne veut pas dire que de tels albums ne peuvent pas etre interessants voire intelligents (quelques exemples en vrac: Sillage, SOS Bonheur, Zoo, Amours fragiles...).
A+

5. TNT - 15/01/02 11:23
heu... juste une question:
ca veut dire quoi "une approche plus ambitieuse de la bande dessinée" ????????

4. Thierry - 15/01/02 10:44
en effet, le livre sortira officiellement le 24 janvier durant le festival d'Angouleme, mais il sera presente anticipativement le 17 janvier a Bruxelles.
L'echantillon d'auteurs essaie a mon sens d'etre le plus representatif possible d'une certaine tendance, plus que d'une "ecole" (je deteste ce mot applique a la BD), de la bande dessinee actuelle. Rabate, De Crecy ou Sfar ont en commun, selon moi, qu'ils ont une approche plus "ambitieuse" de la bande dessinee que Tome, Van Hamme ou Chauvel (sans aucun sous-entendu pejoratif, je precise). On peut evidemment regretter l'absence de quelques uns comme Menu (mais l'Association est deja bien representee), Davodeau, Andreas... mais je pense qu'on aurait difficilement pu rever meilleur affiche.
A+

3. M le M - 15/01/02 10:16
Je tiens à préciser que ces auteurs sont des auteurs que j'apprécie énormément et que j'achète leurs sorties systématiquement. Pour autant il y a une confusion triple dans ce livre pourtant très intéressant. A mon sens De crécy et Rabaté n'appartiennent à aucune école. Par contre Blain, blutch, sfar, trondheim, larcenet (manquant, pourquoi?), delisle, guibert, david b., menu (où est-il?), dupuy-berberian appartiennent à ce même groupe issu de l'association ou d'autres éditeurs indépendants. Ce livre tente de fermer la nouvelle bande dessinée à ces auteurs, et de ce fait élimine les autres groupes tout aussi importants, même s'ils n'ont pas le même côté sympathique et familial d'auteurs "bobos" recommandés pour la famille. On peut voir un groupe à la Marcinelle/Charleroi. Mais De Crécy est plutôt le précurseur de tout ça, l'avant-garde de ce mouvement qui finalement a suivi consciemment ou inconsciemment... Et Rabaté est tellement éloigné dans ses récits comme dans son dessin, que je ne vois pas le rapport.

2. Moi - 15/01/02 09:50
Mais j'avais lu que le bouquin ne sortait que le 24 janvier...

1. Thierry - 15/01/02 09:00
LA NOUVELLE BANDE DESSINEE
Blain/Blutch/David B./de Crécy/Dupuy-Berberian/Guibert/Rabaté/Sfar/Trondheim

editions Niffle-Cohen

Aprés la nouvelle vague, le nouveau roman et les nouveaux philosophes, serait-ce le tour de la nouvelle bande dessinée? Sans constituer un groupe organisé, les neuf personalités-phares interviewées dans ce livre partagent une même vision ambitieuse de la bande dessinée, puisant leur inspiration bien au-delà, dans toute l'histoire de l'art et de la littérature. Plus question de "petits mickeys", ni de "cinéma de papier": la bande dessinée signée Blutch, Dupuy et Berberian ou Rabaté s'affirme comme un mode d'expression résolument original. Ce n'est pas un hasard si aujourd'hui, les plus grands éditeurs se les arrachent pour redorer leur image. A l'instar des Franquin, Morris ou Peyo qui ont révolutionné la discipline il y a cinquante ans, les neufs personnalités de ce recueil s'imposent comme une génération indispensable.
A travers des entretiens en profondeur richement illustrés, La nouvelle Bande Dessinée s'avère une plongée passionnante au coeur de ce tourbillon créatif.




 


Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio