Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

Le scénario est banal et plutôt classique... et pourtant ça accroche !!! Pas moyen de fermer cet album sans en connaitre la fin ! La faute à une narration efficace, aux personnages (très) attachants et naturels (Al'Togo est un personnage simple et sans prétention), au découpage dynamique ainsi qu'au dessin clair et très lisible. Savoia, l'auteur de "Nomad" a fait des progrés surtout dans le dessin des décors et dans la perspective. Al'Togo est une bonne bédé qui nous détend même si on peut regretter que le motif de l'histoire sur la cavale d'un ministre avec ses 2 filles soit invraisemblable. Une dernière remarque : chaque tome est une histoire complète... ce qui ne vous empêche pas de découvrir le prochain tome que j'attends avec impatience !

Ayant dans mon entourage des amis musulmans, j'encourage ces derniers à lire cet album et de se réunir ensemble pour d'aborder les questions sur l'honneur de la famille et sur celle des mariages forcés. Je ne voudrais pas remettre en cause la religion musulmane, loin de là, l'Islam mérite d'être mieux connu et est une religion de paix. Seulement, elle est mal interprétée par certains de ses pratiquants (pro-intégristes) qui ont une grande influence sur des populations, je rappelle que le mariage forcé est intoléré par le Coran... Dans le temps, en France, des familles chrétiennes procédaient de la même façon surtout dans les campagnes pour des intérêts financiers... alors ne commençons pas à donner des leçons aux musulmans mais laissons nos amis aborder ce problème et s'inspirer du Coran pour bannir les mariages forcés !!! Cet album est donc le plus abouti de la série, le scénariste a eu l'habileté de lier ce problème d'actualité avec un autre : celui des réseaux de prostitution et de leur acharnement sur la victime. En fait, je me demande bien comment Kraehn va réussir à raconter ce nouveau cycle en 2 albums tellement le ciel tombe sur la tête des 2 héros ! Quant au dessin, le trait est plus sûr et le découpage des scènes est parfait. Bref, c'est un nouveau cycle très prometteur et qui a le mérite de faire réfléchir le lecteur sur des sujets d'actualité de notre époque.

El Nino est une excellente série. L'histoire est prenante, on découvre plusieurs pays et leurs cultures sans tomber dans les travers d'une virée touristique. Il y a vraiment une "vraie" histoire, l'héroisme recherche son frère, son passé, puis entraine le lecteur dans une aventure au allure de roman d'enquête sans que cela devient pesant. Je trouve normal que Véra recherche son frère, elle ne l'a jamais connu et il est avec elle le seul rescapé de la famille. Le dessin est réaliste, clair, agréable à regarder avec une mise en page très réussie. Quant à l'introduction mettant en scène le personnage principale dans une mission humanitaire, on découvrira dans le 2ème tome que le scénariste n'avait pas fait cette scène pour rien puisque le tome 2 est basé justement sur le fait que Véra utilise la croix rouge pour essayer de rencontrer son frère. C'est sûr, cette série sera un classique de la bd... Un album qui est fortement conseillé à ceux qui ont adoré "Tramp".

Ce sixième tome des aventures de Mac Callum est, à mon avis, le meilleur de la série. Bien sûr, les détracteurs diront que par rapport aux premiers tomes que Carmen est méconnaissable. Personnellement, ça ne me choque pas et je trouve que le dessin s'est amélioré depuis. Isabelle Rabarot a fait du beau travail pour le coloriage, l'utilisation de l'outil informatique est plus discret et mieux exploité que celle de Florence Breton. Parlons justement du dessin, il suffit de jeter un coup d'oeil sur les planches où l'action se passe dans la jungle sous la pluie : c'est du vrai travail de pro, félicitations Gess !! Quant à l'histoire, je me réjouis du peu de place que prend la réalité virtuelle dans ce tome au profil de la psychologie des personnages. Carmen vit désormais en concubinage avec Reeves mais tous les deux sont des mercenaires. Lorsque son amant est contacté pour une mission et qu'il doit se faire passer pour mort sans que Carmen ne soit au courant, cela crée des complications surtout quand on sait la tenacité de Carmen. Seule ombre au tableau : Combien d'hommes auraient acceptés une mission de ce type sans en parler à sa femme ? La confiance envers l'autre a une limite surtout on sait qu'on peut mettre en danger l'être aimé... A la fin de l'album, je me surprends à me demander si cette histoire va faire des séquelles dans la vie de ce couple. Quoi qu'il soit, le scénario est accrocheur et la scène d'action finale est superbe : un excellent album.

Anachron est une série que je suis depuis le début et qui me procure beaucoup de plaisirs. Ce tome, à mon avis, est le plus hilarant des trois déjà parus jusqu'à ce jour. Au fil des albums, les gags changent, des surprises surviennent (essayez d'imaginer l'identité du passeur des monts Kordils...). Le dessin est très bon, le découpage très dynamique et les couleurs excellents. Le scénario, quoique assez linéaire, est original. Le mélange héroic-fantasy (qui reprend une partie de l'univers de Tolkien avec les trolls, dragons, etc...) et science-fiction (voir les vaisseaux spatiales et les armes) est réussi et cohérent. Les personnes sont attachants et certains sont énigmatiques (Falgant par exemple, c'est, à mon avis, le personnage le plus important de l'histoire). Le tout donne une série qui délasse le lecteur et qui, par ses gags, vous donnera de franches moments de rigolade. Anachron est un must pour tous ceux qui aiment des série comme "Troll de Troy".

Moi-aussi, j'ai découvert cette bd grâce au forum et je ne regrette nullement de l'avoir achetée. Lincoln est un excellent album. Le dessin, sans prétention de se hisser dans des détails que l'on retrouve chez certains auteurs, est très simple, lisible et va dans l'essentiel : efficace, attachant. Le scénario est très original et je n'irai pas à répéter ce qui a été raconté jusqu'à maintenant (voir les autres avis). Même si vous avez comme référence des séries comme "Aquablue", "la caste des méta-barons", etc. Laissez-vous tenter par "Lincoln". Une des meilleurs bédés de l'année.

En allant acheter cette nouvelle série chez mon libraire préféré, je m'attendais à retrouver l'ambiance imaginaire de "Blake et Mortiner", celle des grandes aventures !! Après un début réussi : une découverte = un mystère = une énigme à découvrir, l'aventure plonge ensuite à un banal course-poursuite entre méchants et gentils. Là encore, l'histoire n'est pas originale et j'ai eu envie plusieurs fois de tourner les pages sans lire pour connaitre le dénouement final. Une fin justement qui m'a laissé sur ma faim... Bref, l'énigme de l'Atlantide restera toujours une énigme... Dommage car le dessin est bon avec toutefois quelques erreurs de découpage (dans les scènes d'action notamment celle de la course-poursuite en voiture), les couleurs sont vraiment excellentes et originales avec l'arrière plan flou comme lorsqu'on regarde un film. En conclusion, je relirai plus volontiers "Blake et Mortimer" que "Imago Mundi"...

Autant le premier cycle fut un vrai plaisir de le lire, autant le deuxième m'a déçu. Pourtant, le dessin, les couleurs et le découpage sont toujours parfaits. Quant au scénario, ça ne m'a pas accroché car l'histoire se transforme petit en petit en une enquête policière : un meurtre se passe à bord du cargo et Calec recherche le coupable, c'est bien raconté mais ce n'est pas original. Le pire, c'est que je me suis demandé plusieurs fois quel intérêt de raconter cette histoire avec pour fond de toile : la vie des marins. Calec se retrouve plus souvent sur terre que sur la mer, cette histoire aurait bien pu se passer en plein Paris. La visite de l'afrique noire fut exotique mais loin d'être intéressant. Le prochain cycle se déroulera en Asie, j'espère que les auteurs reprivilègeront la vie maritime.

« Pleine lune »est ma troisième lecture d’une bd de Chabouté en 2009 après « Zoé » et « Sorcières ». Et encore fois, j’ai pris beaucoup de plaisirs à feuilleter un album de cet auteur ! « Pleine lune » nous raconte les péripéties nocturnes d’un fonctionnaire de la CPAM (ou de la sécurité sociale) suite à un malentendu avec des gitans dont il devait leur remettre une lettre de son directeur… Ce qui fait l’intérêt de cette bd, c’est le personnage d’Edouard Tolweck, le fonctionnaire. Ce protagoniste est l’archétype de l’antihéros : égoïste, raciste, fainéant, méchant… bref, c’est un gros connard en puissance ! Alors, quand Edouard Tolweck est confronté à la poisse en cette nuit de pleine lune, on ne peut s’empêcher de se dire que c’est bien fait pour lui ! Et c’est même assez marrant tout ce qui tombe sur lui car certaines situations me sont apparues très loufoques ! Bref, Chabouté a stéréotypé à fond ses personnages et s’est servi des idées reçues pour construire cette histoire tarée : les fonctionnaires sont des fainéants, les immigrés sont des truands, les conductrices de poids-lourds sont des obsédés sexuels, les chasseurs sont des alcooliques… et j’en passe ! C’est gros et ça peut déplaire à certains lecteurs ce déballage de clichés mais au moins, l’auteur ne s’en cache pas ! Je ne reviendrais pas sur le dessin de Chabouté dont j’en avais parlé dans mes avis sur « Zoé » et « Sorcières » : je considère cet auteur comme un des meilleurs dessinateurs en noir et blanc de nos jours. « Pleine lune » m’est donc apparue très plaisante à lire grâce notamment à l’humour noir disséminé tout au long de cette histoire. Le récit comporte de nombreux clichés à prendre au second degré. Le dénouement est, comme d’habitude chez Chabouté, très inattendu. Lecture sympa ! Note finale : 3,5/5

« Sorcières » est la deuxième bd de Chabouté que j’ai lue en 2009 après « Zoé ». Cet album est composé de courts récits mettant en scène des habitants du monde rural sur le thème de la sorcellerie. Bien que cette bd est classée dans le genre fantastique, je pense qu’elle trouverait facilement sa place dans l’humour (noir). Elles peuvent paraître clichées ces histoires mais comme dans mon avis sur « Zoé » du même auteur, je précise que certaines croyances perdurent encore dans les régions rurales. Ainsi, en Picardie, de nos jours, des automobiles pourront découvrir des tissus accrochés à des branches d’arbre. Ces derniers proviennent de femmes qui viennent d’accoucher, cette « tradition » a pour but d’apporter le bonheur au nouveau-né… Par conséquent, ça ne me semble pas si clichés que ça que Chabouté situe ses superstitions dans une zone campagnarde… « Sorcières » m’est apparue comme une bd très plaisante à lire car chaque récit présente une chute humoristique. Toutes ces histoires sont loin d’être originales, certains dénouements sont –à mon avis- assez faciles à deviner mais l’ensemble se révèle sympa à feuilleter et sans prise de tête. « Sorcières », c’est aussi un album qui ridiculise la sorcellerie et les superstitions. Alors que la plupart des récits commencent par de l’ésotérisme, le lecteur découvrira des chutes plus « terre à terre ». Graphiquement, j’aime beaucoup le noir et blanc de Chabouté (je n’ai pas eu l’occasion de jeter un coup d’œil sur la version colorisée de cet album). J’apprécie énormément aussi sa narration où le lecteur ne sera jamais largué par la complexité de telle ou telle histoire. A noter aussi que les personnages sont représentés comme de purs agriculteurs marqués par la dureté de la vie paysanne (clichés ?)… Finalement, j’ai pris beaucoup de plaisirs à lire ces courts-récits qui ridiculisent la sorcellerie. Leurs chutes me sont apparus assez marrantes (il faut aimer l’humour noir !) et j’ai apprécié le coup de patte de Chabouté. Lecture très sympa !... Note finale : 3,5/5

« Salade niçoise » ? Ce sont des petites fables se situant dans la ville de Nice et ayant pour personnage principal Manu, un jeune homme. C’est une bd réalisée par Baudouin quand il était l’un des auteurs les plus connus (et il l’est toujours !) et les plus prolifiques de chez l’éditeur « L’Association ». A cette époque, Baudouin ne concevait que des albums en noir et blanc. Je préfère ne pas trop vous dévoiler le début de chaque récit histoire de vous laisser la surprise de les découvrir par vous-même. Sachiez cependant que chaque historiette présente une fin qui m’est apparue à la fois étonnante et pour certaine mélancolique. Sans en être franchement inoubliables, ces histoires me sont apparues agréables à lire. Ces récits m’ont permis de (re)découvrir un peu la ville de Nice et le quotidien des jeunes locaux. Ainsi, ce n’est pas à proprement dit une surprise pour moi de remarquer que les cafés et la promenade des anglais (surtout le long de la ville vieille) sont pris d’assaut par cette partie de la population en fin de journée. Pas mal de ces historiettes tournent autour aussi des marins, c’est assez étonnant de le constater étant donné que pour moi, le port de Nice n’est pas –à mon avis- à proprement parler un port de pêche mais de plaisance. Cependant, toujours est-il que j’ai ressenti la même atmosphère de Nice en lisant cet album que lorsque je me suis rendu sur place, j’en conclue que cet album de Baudouin est incontestablement une réussite sur ce plan-là. Que ceux qui aiment la ligne claire et ne jurent que par ce genre de dessin ne feuillètent pas « Salade niçoise » (et les autres albums de Baudouin aussi !) ! Le style de Baudouin est à vrai dire brouillon, inconstant et délavé. Ça peut paraître à première vue « laid » à regarder mais moi, j’aime ce style, j’apprécie la capacité de cet auteur de « saisir » les ambiances plus que la recherche d’une quelconque perfection dans la représentation des personnages ou des décors. En tout cas, je pense que peu d’auteurs peuvent se féliciter même en toute modestie de créer une atmosphère rien qu’avec du noir et blanc et Baudouin fait –à mon avis- parti de ceux-là. « Salade nicoise » est un recueil de petites histoires assez curieuses dont le dénominateur commun est sa situation dans la cité niçoise, c’est un album que j’ai trouvé plaisant à feuilleter. Le genre de bd que je relirai sans me lasser d’autant plus que j’apprécie le style d’Edmond Baudouin.

C’est actuellement le récit que j’ai le moins aimé de tous les albums de Christian Cailleaux que j’ai pus lire. C’est son scénario qui en est la cause, je n’ai pas été du tout convaincu par l’engagement du personnage principal prénommé Terry en faveur d’une hypothétique chasse au trésor proposée par Sam, un protagoniste de race noire. Déjà que je ne suis pas du tout du tout superstitieux, alors quand l’auteur nomme l’« Harmattan », un vent du Sahara qui rend fous les hommes pour justifier la réaction du héros, j’hallucine ! Si le lecteur accepte ce postulat (ce qui n’est pas mon cas), je pense qu’il passera un bon moment de lecture. J’avoue que l’ensemble m’est apparu tout de même assez sympa à feuilleter car les personnages sont attachants. Reste qu’il faut aussi accepter (encore !) une séquence de tuerie assez surréaliste d’un des proches de Sam : ça fait beaucoup non ? Par conséquent, je n’ai pas apprécié ce scénario ! Par contre, au niveau du dessin, j’aime le coup de patte de Christian Cailleaux. J’aime bien cette mise en couleurs en grisé qui met en valeur le trait de cet auteur. Du côté du découpage, je n’ai pas grand-chose à reprocher à Christian Cailleaux, ça se lit bien, c’est fluide et la mise en page aérée se prête bien –à mon avis- à l’édition « format de poche » que je tiens entre mes mains. Il faut aimer lire des récits où l’irrationnel est présent (même un tout petit peu) pour accepter ce scénario de Christian Cailleaux sinon « Harmattan – Le vent des fous » vous décevra malgré un dessin –à mon avis- très agréable à contempler. Si vous voulez découvrir une bd de cet auteur, allez plutôt jeter un coup d’œil sur « Le troisième thé » dont j’avais apprécié son ambiance se passant en Afrique.