Les 352 critiques de yannick sur Bd Paradisio...

Ce hors-série est sorti à l’occasion de la parution du 4ème album de la série « L’Enfer, le silence », il reprend le même principe que « L’histoire des aquarelles – Tome 1 » en nous expliquant comment Juanjo Guarnido a mis en scène et en couleurs le dernier scénario de J. Diaz Canales. En comparaison avec le tome 1 de « l’histoire des aquarelles », l’album est moins volumineux et par conséquent, moins complet. Il en résulte un hors-série moins surprenant que le premier album de cette série. N’empêche, pour les fans de technique de dessins (ce qui est mon cas) et de « Blacksad », ce tome restera un incontournable pour eux d’autant plus que Juanjo Guarnido n’hésite pas à nous présenter les teintes qu’il a utilisées pour réaliser telle ou telle case. Dans ce deuxième tome, la seule grosse nouveauté présentée réside dans la façon dont l’auteur a conçu les ambiances : il utilise désormais l’outil informatique avant d’ « attaquer » la couleur directe. En conclusion, les lecteurs qui avaient acquis le premier tome de ce hors-série ne seront guère surpris en feuilletant ce nouvel album : ils retrouveront les explications pertinents de Juanjo Guarnido dans la manière dont il a mis en couleurs son album. Les bédéphiles reverront aussi la même maquette. A défaut de m’avoir fait découvrir de nouvelles choses sur la façon de dessiner de Juanjo Guarnido, je ressors très satisfait de cette lecture car je considère ce tome comme un très beau cadeau de Noël (nous sommes en période de fin d’année 2010) : il est rare qu’un grand éditeur publie ce genre de réalisation, merci Dargaud !
Ce dernier album de la série confirme l’excellente impression que j’avais eue pour les deux premiers tomes : c’est un récit historique dramatique terriblement attachant que nous proposent Christophe Dabitch (au scénario) et Jean-Denis Pendanx (au dessin). Dans ce troisième tome, par la force des choses, la représentation des Pays-Bas au XVIIème siècle est pratiquement absente du récit. Sans vouloir trop vous en dévoiler, l’histoire se déroule dans l’océan indien et nous plongent vers des faits incroyablement terribles… et (paradoxalement) assez pertinents par rapport à la situation dans laquelle tout l’équipage va se retrouver. En fait, dans cet album, ce sont les ordres de Jéronimus qui seront décrites et disséquées par les auteurs : Christophe Dabitch ne nous cache pas ses sentiments (à travers la voix off assez présent dans l’album) pour son personnage. Ainsi, pour expliquer le comportement de Jéronimus, l’auteur pointe le fait que cet homme a géré les siens d’une manière comptable pour essayer de les extraire d’une situation critique. En clair, Christophe Dabitch pense que Jéronimus a été victime d’un système basé sur le profit (le capitalisme) au détriment du bonheur de tous les êtres humains. Mais, d’autre part, il est clair aussi que Jéronimus fut un être tourmenté par sa vie sentimentale gâchée et par son désir de s’en sortir dignement après l’échec de la mutinerie. Le lecteur se retrouvera donc devant un récit mettant en scène un personnage très complexe et fascinant malgré tous les horreurs qu’il ait pu commises. Rien à redire au niveau du dessin, c’est vraiment du très beau boulot ! Pour avoir vu les planches originales réalisées à la peinture acrylique et exposées au festival bd de Saint-Malo 2010, j’avoue avoir été bluffé par la beauté de son travail ! Seul, le manque de lisibilité dans certaines cases peut lui être reproché… et encore !... « Jéronimus » figure sans problème parmi mes récits historiques préférés (Les situations géopolitique et culturelle des Pays-Bas au XVIIème siècle au niveau mondial y sont passionnément décrites dans le premier tome), j’y ai apprécié le magnifique dessin de Jean-Denis Pendanx et le scénario de Christophe Dabitch qui nous fait interroger longuement sur les gestes qu’a commis Jéronimus Cornelitz. Un must !
Entre les ombres par yannick
C’est un ami qui m’a prêté « Renaissance » en ces termes : « Tiens, cette bd vient d’un film », « c’est bien ? » lui demandais-je, « C’est une bd assez spéciale » me répondit-il. Un rapide coup d’œil au contenu de l’album m’a fait apparaître un graphisme soigné et assez personnel, c’est ce qui m’a fait décider de lire aussitôt « Renaissance ». Le récit se situe en 2054, une jeune femme scientifique est portée disparue, elle semble avoir été enlevée : par qui et pourquoi ? C’est ce que tentent de savoir la police représentée par Karas et Avalon, la société qui emploie cette savante. Rien qu’à lire ce résumé, on peut déjà avoir quelques pistes sur le mobile de cette affaire… Quant au scénario proprement dit, j’avoue ne pas avoir compris tout de suite l’utilité de mettre en scène cette histoire dans le futur. En effet, cette histoire m’est apparue plus proche d’un récit policier que d’un récit de science-fiction. D’ailleurs, j’ai eu un peu l’impression que le dessinateur n’était pas très à l’aise avec cet univers puisqu’il a du faire appel à Citroën pour « designer » un véhicule. A mon avis, cette bd souffre d’un gros problème de narration. A la base, cette histoire est super simple à raconter puisque sa trame est linéaire mais les auteurs ont incorporé dans la bd des sauts entre les scènes et des séquences de bavardages qui compliquent inutilement la compréhension du récit. De plus, le dessin qui a première vue est de bonne facture ne se révèle pas vraiment adapté à la bd étant donné que les personnages sont difficilement différenciables. Seul, le choix du noir et blanc m’est apparu adéquat à ce scénario car il y apporte une bonne ambiance de polar. Il y a de bonnes choses dans cette bd : une ambiance glauque réussie, un graphisme –disons- « spécial » entre autres mais tout cela est gâché par une narration compliqué et par un dessin qui ne nous permet de bien différencier les différents personnages au premier coup d’œil. Bref, « Renaissance » m’est apparue comme un album très moyen. Dommage car j’ai senti que les auteurs s’étaient beaucoup investis dans cette bd…
Franchement, je ne m’attendais pas du tout à lire un récit aussi sérieux et terrible que ça ! En feuilletant « Mémoires du temps de l’URSS, les cahiers ukrainiens », je pensais y découvrir des anecdotes rigolotes sur les habitants de ce pays et un carnet de voyage sympa sur cette contrée. En fait, c’est une bd réunissant les témoignages de ceux qui ont vécu l’holodomor que nous propose Igort. Qu’est ce que l’holodomor ? Ça se passe dans les années 1930, c’est un programme élaboré par Staline et son gouvernement pour « forcer » les ukrainiens à accepter la collectivisation. Comment ? En implantant volontairement la famine dans leur pays. Pour quel résultat ? Au moins un quart de la population ukrainienne fut décimé ! L’album se présente en plusieurs chapitres. A chaque chapitre, une personne raconte comment elle a vécu cette période dramatique. On y découvre aussi comment les ukrainiens ont traversé les divers faits (comme la seconde guerre mondiale, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl), réformes et gouvernements jusqu’à nos jours… le moins qu’on peut dire, c’est que l’Ukraine est loin d’être pays moderne, il est loin aussi le temps où on disait que ce pays est le grenier à blé de l’Europe. Le lecteur y distinguera comment, aujourd’hui, les ukrainiens vivent la capitalisation de leur nation et les effets de la radioactivité. Je savais qu’il s’était passé « quelque chose de grave » en l’URSS lorsque Staline était au pouvoir mais je ne savais pas que ce fut à ce point terrifiant pour le peuple ukrainien. Quand je pense que tout cela s’est déroulé dans l’indifférence quasi générale des autres nations, ça donne une idée du comportement des politiciens et des populations à cette époque. Donc, la lecture de cette bd me fut salutaire : je vois désormais d’un œil nouveau le peuple ukrainien, mes opinions sur Staline et l’URSS ont aussi changé. Il faut aussi remercier Igort d’avoir conçu cet ouvrage car en réunissant tous ces rares témoignages, il contribue à faire en sorte que personne n’oublie ce génocide (oui, ce mot n’est pas trop fort !) dont furent victimes des millions d’ukrainiens. Deux choses m’ont « tiqué » en lisant cette bd : - Je n’aime pas trop ce genre de dessin mais je reconnais que le trait d’Igort colle bien au récit surtout au niveau de la mise en couleurs dont les tons sont rougeâtres et brunâtres. - La narration en voix off y est très présente. Souvent, j’ai eu l’impression de feuilleter un roman car de nombreux dessins ne servent qu’à illustrer les propos de l’auteur. J’y ai constaté également la présence de beaucoup de fautes grammaticales et de vocabulaires. Ce premier tome des « Mémoires du temps de l’URSS » m’est apparu très intéressant à lire. Cette bd contentera les lecteurs qui sont intéressés par les récits historiques même lorsqu’elle relate des faits qui se sont passés dans un pays étranger. Je doute fort que les bédéphiles qui n’apprécient généralement pas ce genre de récits trouveront leur bonheur en feuilletant cet album d’autant plus que l’auteur y raconte un terrible drame national avec toute la gravité qui se doit avec.
J’ai été agréablement surpris par ce troisième album de la collection « Le Casse » des éditions Delcourt ! Je m’attendais à une trame très classique. Certes, il est vrai que cette histoire est traditionnelle dans son déroulement mais j’ai été étonné par son dénouement ! Le scénario de « Soul Man » se passe de nos jours. En fait, il y a 40 ans, un casse mettant en scène une bande de mafieux ayant quitté Cuba suite à l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro pour faire fortune aux Etats-Unis. Pour convoyer l’argent gagné par la corruption, cette équipe fait confiance à un homme mais malheureusement, la caisse n’arrivera jamais à destination puisqu’elle sera volée par… personne ne le saura ! Le magot ? 20 millions de dollars, soit l’équivalent de 200 millions de dollars de nos jours ! Vraiment, est-ce que personne ne sait qui a volé cet argent ? Non, car, apparemment, un homme qui est enfermé en prison a avoué être le responsable de ce casse : c’est ce que vient d’apprendre une famille ayant des relations avec des personnalités haut placées. C’est ainsi que celle-ci va envoyer un des leurs en prison pour nouer contact avec ce taulard… J’ai été captivé par ce récit ! J’y ai apprécié la personnalité complexe et complètement différente des deux héros : l’un semble naïf et fragile, l’autre y apparaît sans pitié et solide comme un roc ! J’y ai adoré le tempérament du prisonnier, celui d’un homme sûr de lui et ayant une intelligence hors du commun (enfin, pas trop puisqu’il n’a pas réussi à échapper à la taule). Et puis, la narration de « Soul Man » m’est apparue excellente : je n’ai pas pu décrocher de cette lecture avant son terme ! Je trouve que le scénariste a très bien su gérer le suspense, les indices s’emboîtent intelligemment et logiquement au fil de l’histoire jusqu’au dénouement qui m’a semblé surprenant ! Le dessin de Denys et sa mise en page contribuent beaucoup au plaisir que j’ai ressenti pendant la lecture de « Soul Man ». J’y ai aimé son coup de crayon épais, la richesse des décors, la facile différenciation des personnages. Mention spéciale aussi à la mise en couleurs qui retransmet bien la froide ambiance de l’univers carcéral. A mon avis, la collection « Le Casse » de chez Delcourt propose, pour l’instant, des albums captivants et variés au niveau des scénarii. Ce dernier point est important à mes yeux car il permet de ne pas se lasser de lire les bds de cette collection. En tout cas, je vous recommande vivement la lecture de ce troisième opus des « Casses » car j’y ai passé un excellent moment en compagnie des deux héros. Fans de récits « policiers/thrillers », je pense que vous ne serez pas déçus par « Soul Man » !
Quoi de plus normal de situer un casse au Far-West ? C’est ce que nous proposent Luca Blengino (au scénario) et Antonio Sarchione (au dessin) en concevant le 5ème album de cette collection. Ça se passe au tout début du XXème siècle, Mac, un repris de justice cherche à mettre en place une petite bande, son but ? Se rendre dans une petite ville au bord des montagnes rocheuses pour y dérober la plus grosse pépite d’or du monde ! Mais, rien ne sera de tout repos car son propriétaire nommé Zondrick règne en maitre dans ce bled et veille jalousement à son « trésor »… C’est un récit bien construit au scénario solide et doté de rebondissements que nous présentent les auteurs… et pourtant… je n’ai pas beaucoup accroché à cette histoire. Mon grand reproche concerne les personnages qui manquent –à mon avis- de charisme. Jamais dans ce récit, je n’ai ressenti d’émotions pour les protagonistes. Jamais aussi, je n’ai vraiment vibré face aux péripéties vécues par cette bande de gangsters. Tout cela n’aurait pas été trop pénalisant pour moi si le dessin m’avait plu, hélas, ce ne fut pas le cas… Certes, les décors sont fouillés et les personnages sont facilement identifiables au premier coup d’œil dans cette bd mais le trait de Antonio Sarchione m’est apparu « froid » et très impersonnel. Certes, la mise en page est aérée et le choix des cadrages est pertinent mais tout cela est assez classique. Dans ce récit, il n’y a pas de gros plan sur les personnages (genre zoom rapproché sur les yeux d’un personnage pour nous faire ressentir sa peur) ni de scènes vraiment cinématographiques où on se sent vraiment au cœur de l’action (quand les protagonistes utilisaient des explosifs par exemple, pourquoi les auteurs n’ont-ils pas employé des grandes cases ?). Je pense que les lecteurs qui sont amateurs de westerns spaghettis – ce qui est mon cas !- resteront sur leur faim en lisant « Le Gold Rush » car il n’y a aucunes scènes qui m’ont donné des frissons. Pire, les personnages ne me sont pas apparus attachants. Cependant, le scénario est bien construit et devraient tout de même contenter les bédéphiles qui sont –à mon avis- fans de récits policiers plutôt que de histoires mettant en scènes des cow-boys…
Je me suis procuré « L’Affaire Dominici » en souvenir de l’excellent feuilleton du même nom en 2 ou 3 parties qui avait été présenté à la télévision française (avec un excellent Michel Serrault dans le rôle principal) il y a pas mal d’années, j’avais été impressionné par le grotesque acharnement du commissaire chargé de l’enquête et par le tempérament « brut » de Gaston Dominici qui a été apparemment condamné à tort du meurtre d’une famille anglaise de passage en Provence. La scène se passe en 1952, une jeune fille et ses parents anglais sont retrouvés morts sur la route de Provence à proximité de la Durance. Aussitôt, des soupçons se reposent sur la famille Dominici dont le domicile du patriarche est situé à proximité du drame. Le commissaire Sébeille de la police marseillaise est chargé de retrouver le ou les meurtriers. Tout au long de son enquête, il ne cessera de s’acharner sur Gaston Dominici et ses enfants… Et pourtant, on ne saura jamais le mobile de ces homicides, on ne saura jamais non plus si c’est vraiment les Dominici sont réellement les coupables alors que les indices et les témoignages étaient très contradictoires ! J’ai été capté par la lecture de cet album… jusqu’à son dénouement qui tombe totalement à plat ! Pourquoi diable Pascal Bresson (au scénario) et René Follet (au dessin) n’ont-ils pas été plus loin dans la recherche de la vérité sur le meurtre de cette famille anglaise ?! Je me souviens du téléfilm qui concluait sur l’hypothèse d’un règlement de compte entre anglo-saxons car le père était un important directeur d’une grosse société, le ou les meurtriers auraient profité du périple de cette famille en France pour l’abattre. Dans la bd, il n’y a aucune recherche, les auteurs se cantonnent sur l’enquête du commissaire Sébeille jusqu’à la condamnation de Gaston Dominici, point final ! Il n’y a pas d’épilogue dans cette bd qui aurait pu nous éclairer davantage sur les tares de cette affaire. Pour le reste, le récit est tout de même très captivant à suivre ! Et le lecteur comprendra que Gaston Dominici a voulu protéger toute sa famille en reportant toutes les accusations sur lui, du moins dans la version que nous présentent les auteurs. Je trouve que le découpage est excellent, la mise en page est assez aérée, le nombre de cases par planche n’est pas excessif et par conséquent, ça permet à la bd de présenter une bonne lisibilité. J’aime beaucoup le coup de patte de René Follet même si par moment, j’ai éprouvé du mal à bien distinguer au premier coup d’œil qui est le personnage présenté. Cependant, ceci n’est qu’un pinaillage de ma part étant donné la bonne qualité graphique de l’ensemble de l’album. L’utilisation d’un lavis en noir et blanc est particulièrement justifiée par ce scénario, cette colorisation permet de créer une ambiance pesante et tendue au récit, elle permet aussi de se plonger dans les années 50 comme si on regardait un bon vieux polar. Il aurait fallu une bonne conclusion à cet album pour que je l’appréciasse pleinement, il est dommage que le scénariste n’ait pas été plus loin dans ses recherches sur cette affaire ou n’ait pas proposé les autres hypothèses sur le meurtre de cette famille anglaise qui avaient été présentés par des journalistes. Pour le reste, tout est nickel pour moi : le récit est passionnant, l’ambiance lourde est bien rendue et le dessin de René m’est apparu très convaincant… jusqu’à cette conclusion bâclée…
Enthousiasmé par les commentaires de nombreux bédéphiles ayant aimé le premier tome de « Barracuda », je me suis pratiquement précipité pour m’acquérir cet album ! Il faut reconnaître aussi que la présence de Jérémy Petiqueux, coloriste de la superbe série « Murena », en tant que dessinateur de « Barracuda » m’a hautement motivé à cet achat. C’est une histoire de pirates (on ne sait pas à quelle époque que ça se passe mais ce n’est pas très important) que nous présentent Jérémy Petiqueux et Jean Dufaux. Les héros du récit se nomment « Blackdog », le capitaine du « Barracuda », et son fils « Raffy ». Ces personnages se partagent la vedette avec Emilio et Maria, deux adolescents qu’ils ont capturés suite à l’abordage d’un navire espagnol. Devenus esclaves, ces deux enfants ont été vendus à bon prix à des hommes plus ou moins scrupuleux dès leur retour sur terre… Mais « Blackdog » a d’autres projets en tête dont celui de retrouver le plus gros diamant du monde suite à la découverte d’une carte de trésors et à la capture de riches héritiers à bord du navire que son équipage a abordé… Que dire du scénario de ce premier tome de la série ? La plupart des ingrédients qui composent –à mon avis- une bonne histoire sur les pirates se retrouvent dans cet album : un capitaine énigmatique, des grandes gueules, une bataille navale, des belles femmes (bin oui quoi !) fortes en tempérament, du sang, de la poussière, des passes d’arme… et j’en passe. Il y manque juste un peu d’humour, des trahisons et des bonnes séquences épiques que se racontaient les flibustiers. Et pourtant, malgré tout cela, je suis ressorti un brin déçu de ma lecture… La faute à des comportements vachement irrationnels de la part des protagonistes surtout de la part de Maria qui se présente malgré son (très) jeune âge comme une femme mature, se laisse dévoiler sa nudité au public bien qu’elle ait été élevée dans une riche famille et qu’elle ait été éduquée sous les principes de la religion chrétienne… Et je ne vous parle pas de l’homme qui a « acheté » Emilio à un prix exorbitant alors que sa demeure tombe en ruine… Sur ce dernier point, j’espère bien que Jean Dufaux aura une explication à nous apporter par la suite sur le comportement de ce chevalier comme je souhaite une réponse à la présence de la riche famille sur le navire espagnol. Et je ne vous parle du tempérament de Raffy qui est loin de posséder le charisme qu'on attend pour un personnage principal… Je me range au concert de louanges des autres bédéphiles sur le dessin de Jérémy Petigueux dont on sent un certain « parrainage » en la personne de Philippe Delaby, dessinateur de la série "Murena" à laquelle Jérémy participe en tant que coloriste. Personnellement, je trouve que le coup de patte de Jérémy Petiqueux est légèrement en retrait de Philippe Delaby mais il faut reconnaître qu’il assure pour un premier album ! Ce premier tome de « Barracuda » m’est apparu distrayant mais il comporte des invraisemblances et des séquences inexpliquées qui m’ont gâché cette lecture. J’avoue que j’attends avec grande curiosité le prochain album de la série car cette introduction se passe la majeure partie du temps sur terre et son dénouement laisse deviner que la prochaine bd se déroulera en mer avec comme personnage principal « Blackdog » qui est plutôt effacé dans ce premier récit : je m’en réjouis d’avance car les comportements de Maria et de Raffy dans ce présent album m’ont gonflé… Bref, j’attends de voir comment va évoluer la suite des aventures du pirate « Blackdog » pour me prononcer définitivement sur mon conseil d’achat ou non de cette série…
Vraiment pas mal cette nouvelle série d’Emmanuel Civiello ! En tout cas, « La Dynastie des Dragons » est cent fois mieux que celle qu’il avait réalisée avec sa compagne Hélène Herbeau, je faisais bien entendu la comparaison avec « Mamma Mia ». Pour la petite histoire, ce couple d’auteurs s’est installé en Asie depuis maintes d’années. Hélène Herbeau en a donc profité pour s’intéresser à la culture de ce continent, et en a logiquement concocté un scénario basé sur les légendes chinoises et sur l’histoire de ce pays. En fait, le lecteur suivra le destin du fils de l’empereur Song (territoire des Hans) qui a été « envoyé » chez les Tangoutes. L’enfant a été sacrifié par le roi afin de calmer la colère du dragon Ying Long suite à la capture d’un phénix, animal sacré et immortel. Le bédéphile suivra aussi la destinée d’une femme Hans qui fut marié contre son bon gré à l’ambassadeur Zhao Bao Ji, un Tangoute… S’il est vrai que le scénario de ce premier tome de « La Dynastie des Dragons » est difficile à suivre, croyez-moi, ça vaut le coup de s’accrocher à cette histoire car il aborde avec précision –il me semble- et avec passion le passé de la Chine. Si je dis ça, c’est parce que je suis fan de récits historiques et par conséquent, j’aime quand je découvre de nombreuses informations sur le passé d’une civilisation et de personnages qui ont marqué leur époque. Le récit d’Hélène Herbeau m’est apparu intéressant, passionnant et riche en renseignements sur la conception de ce grand empire qui est devenu par la suite la Chine telle que l’on connaît de nos jours. Certes, dans cette bd, il est ardu de retenir les noms des différentes contrées et des personnages mais il faut se convaincre qu’on a affaire à un récit qui met en scène des protagonistes et des territoires qui ont réellement existé ; par conséquent, il aurait été –à mon avis- irrespectueux de « simplifier » les appellations sous la seule excuse que ces dernières ne sont pas communes à notre culture occidentale. Que penser des différents personnages ? Pour moi, deux entre eux sortent du lot dans ce premier tome de la série : l’empereur Song et la femme de la deuxième partie de la bd. Le premier personnage est captivant par son acharnement à acquérir l’immortalité, et le second par sa douceur et sa ténacité à rester une femme Song. Pour le reste, il est vrai qu’il est difficile de s’attacher aux protagonistes secondaires car ils disparaissent assez vite du récit malgré les 70 pages que compte la bd. A noter que le célèbre juge Bao fait son apparition dans ce premier tome ! Quant à l’aspect fantastique de ce scénario par la présence de dragons et d’un phénix, que ceux qui détestent ce genre de récits se rassurent ! L’existence de ces créatures ne dénature pas l’aspect historique de cet essai d’Hélène Herbeau ; au contraire, ils lui apportent une petite touche surnaturelle qui m’a contribué à m’intéresser à la fable chinoise présentée par l’auteure dans ce présent album. Le graphisme d’Emmanuel Civiello s’il est de haut niveau m’est apparu un peu en deçà de ce qu’il faisait sur « La Graine de folie » : Certaines perspectives comme sur l’attaque des Tangoutes (page 22) m’ont semblé peu convaincantes, j’y ai noté aussi quelques visages exagérément déformés. Cependant, il faut reconnaître que le travail d’Emmanuel Civiello est tout de même impressionnant au vu des 70 pages qui forment ce premier tome ! Pour moi, cet auteur est un des auteurs les plus doués de sa génération et une de mes références dans l’illustration : quelle beauté dans sa mise en couleurs ! Quelle inventivité dans sa mise en page (jetez un coup d’œil aux pages 58-59 !) ! Quelle précision dans son dessin (page 48 ) ! Un vrai régal sur le plan visuel ! Un dernier mot sur la représentation des personnages : vu la présence de très nombreux protagonistes dans ce premier tome, il me semble assez difficile pour un auteur de bien les faire distinguer au premier coup d’œil mais je trouve qu’Emmanuel Civiello s’en est bien sorti (il ne pouvait pas par exemple raser ses personnages étant donné que c’était la coutume de l’époque que les chinois aient des moustaches ou des barbichettes !). Certes, il faut être bien éveillé pour lire ce premier tome de « La Dynastie des Dragons » car le récit est dense, les personnages sont assez durs à reconnaitre au premier coup d’œil et les dénominations des protagonistes ou des lieux sont difficiles à retenir. Cependant, il serait dommage de passer à côté de cet album car le scénario m’est apparu très intéressant et passionnant. De plus, le dessin d’Emmanuel Civiello est –à mon avis- tellement envoutant qu’il serait injuste de ne pas faire un effort de compréhension sur le scénario. En tout cas, moi, j’attends impatiemment le prochain tome !
Page noire par yannick
Un petit polar publié par Futuropolis ? Je suis curieux de voir ça étant donné que cet éditeur est plutôt spécialisé dans la production de romans graphiques ! Ce sont Frank Giroud et Denis Lapierre qui se sont activés au scénario accompagné de Raph Meyer au dessin : autant dire que ce ne sont pas des auteurs inconnus pour tous ceux qui lisent régulièrement des bds ! « Page noire » nous propose de suivre les péripéties de Kerry Stevens qui essaie à tout prix de connaître l’identité de Carson Mc Neal. Ce dernier est un écrivain à succès mais il a particularité de ne s’être jamais vu en public et de ne jamais avoir accordé une interview à quiconque. Cependant, Kerry Stevens a eu la chance grâce à ses relations professionnelles de lire une partie du dernier roman de Carson Mc Neal, bien avant sa sortie officielle. Dans ce livre (et aussi, dans ce présent récit), les lecteurs suivront la vie assez tumultueuse d’Afia Maadour… Il faut reconnaître que le scénario de « Page noire » est très bien construit, très bien conçu… je dirais même que c’est TROP bien pensé même ! Car, tout cela manque énormément de spontanéité, de naturel dans ce récit ! J’ai du mal à croire que le personnage principal, c'est-à-dire l’écrivain, ait mené tout le monde du bout des doigts sans anicroche à ce point-là ! A moins de s’appeler Dieu, ce mec a une chance pas possible ! Comment être convaincu qu’il a pu pratiquement tout connaître de la vie d’une des héroïnes tout en ayant été à des centaines voire des milliers de kilomètres d’elle ? A part ça, j’avoue que cette histoire m’a tout de même fait accrocher à sa lecture jusqu’au bon deux tiers du récit : le récit était passionnant, les personnages étaient vraiment intéressants… Après, le derniers tiers du livre, je le sentais venir avec cette révélation qui ne m’a pas convaincu. Graphiquement, Ralph Meyer utilise deux types de dessin pour cette bd : un style assez simple et proche de la ligne claire pour accompagner les péripéties de la journaliste et de l’écrivain ; et un style plus actuel, voire plus « informatisé », pour suivre les aventures d’Afia Maadour, l’autre héroïne. Pour être franc et bien que je sois plutôt réticent à contempler les dessins réalisés sur ordinateur, je préfère ce style du moins ce que Ralph a été capable de concevoir avec cet outil. Le style utilisé pour les séquences liées à la journaliste m’est apparu trop dépouillé, je n’ai pas aimé par exemple la façon dont l’auteur représente les personnages situés à l’arrière plan (les visages sont trop « schématisés » à mon goût). Sans ce final, j’aurais hautement apprécié « Page noire ». Jusqu’au deux tiers de la lecture, j’ai été emballé par cette histoire, les personnages étaient vraiment intéressants. Mais ce final… enfin, bref, tout ceci est pour vous avouer que j’ai été déçu par mon feuilletage de « Page noire »…
Je suis agréablement surpris par les dernières séries de Fabien Nury ! Je n’ai pas aimé « W.E.S.T. » mais depuis la parution de « Il était une fois en France », ce scénariste réalise d’excellents séries, du moins des bds qui me plaisent énormément. Pour concevoir « La Mort de Staline », Fabien Nury s’est associé avec Thierry Robin. Et encore une fois, il me surprend plaisamment avec ce récit enlevé, captivant et accrocheur. « La Mort de Staline » nous propose un récit sur la façon dont la passation de pouvoir suite au décès de ce tyran s’est déroulée. Ne vous attendez pas à voir une histoire qui glorifie Staline ou le rend plus « humain » par rapport à ce qu’on sait de lui ! Loin de là ! Ici, Staline reste Staline ! C'est-à-dire un dictateur qui aura fait souffrir ses opposants jusqu’au bout ! Et même après sa mort, puisque ses détracteurs vont se déchirer entre eux pour prendre les rênes de l’U.R.S.S. ! Pour cela, tous les coups sont permis : corruption, meurtres, machinations politiques, menaces et j’en passe vont se succéder à ma joie ! Oui, à ma grande joie parce que je ne me suis pas ennuyé du tout en lisant ce premier tome ! Fabien Nury nous annonce dès la première page de la bd que « La Mort de Staline » est un récit historique. Il précise aussi qu’il a effectué de nombreuses recherches pour rendre son histoire le plus fidèle possible à ce qui s’est réellement passé. Mais, il ne peut nous cacher qu’il a inséré dans sa bd des séquences imaginées… N’empêche, je suis tombé sur le charme de cette bd qui m’apprend énormément de choses sur Staline et sur la situation politique de l’U.R.S.S. à cette époque. Parlons un peu des personnages maintenant : ils me sont apparus haïssables tout simplement dans leurs fais et gestes ! Que d’hypocrisies et de lâcheté de leur part ! A défaut d’éprouver de l’attachement aux protagonistes car il y a énormément de personnalités qui sont présentés dans ce premier tome, il faut reconnaître qu’ils sont forts en gueule ! N’allez pas croire que cet album ne contient que des scènes morbides : des séquences pleines d’humour noir parsèment la bd (Ah la scène sur l’autopsie de Staline ! Quel bonheur !). Je ne suis pas un grand fan du coup de patte de Thierry Robin mais j’avoue que son travail sur cette série m’est apparu très réussi. Ses personnages sont tout de suite reconnaissables, sa mise en page est très dynamique et son job sur les décors –quoique ceux-ci sont assez dépouillés- est honorable. La mise en couleur est, à mon avis, adapté au récit grâce à l’utilisation de tons assez froids qui retransmettent bien le côté machiavélique de ce récit et le climat de la Russie. Ce premier tome de « La Mort de Staline » m’est apparu comme une introduction fascinante, instructive et mille lieues de la mauvaise réputation ennuyeuse et barbante qu’on se fait des récits historiques. De plus, cette bd est dotée de protagonistes délicieusement haïssables, elle est accompagné d’un dessin correct de Thierry Robin et d’une mise en page très dynamique. Alors, que demander de plus ? La suite s’il vous plait !
« Fais péter les basses Bruno ! » est le premier album réalisé par Baru après que celui ait été primé « Grand Prix de la ville d’Angoulême » en 2010. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur n’a pas changé sa façon de mettre en scène des personnages aux caractères bien trempés ! Le scénario de cette bd ? C’est le récit d’un hold-up où sont mêlés des vieux braqueurs reprenant du service et une bande de jeunes loups… sous le témoignage involontaire d’un prodige du foot africain qui est venu en France clandestinement pour y trouver la gloire. Cette bd s’instruit dans la continuité de « Pauvres zhéros » le précédent album de Baru par la présence de protagonistes forts en gueule. Comme dans « L’autoroute du soleil » et « Cours Camarade ! », on y retrouve aussi sa manière de faire enchainer les péripéties de ses personnages à cent à l’heure ! Le résultat donne un récit très vivant et distrayant à lire à défaut d’être complètement convaincant car les protagonistes en font des tonnes ! C’est un peu comme si le bédéphile feuilletait une version allégée du film « Les tontons flingueurs » transposée en bande dessinée. La présence du jeune africain permet à l’auteur de pointer discrètement la situation peu enviable des clandestins dans mon pays (son propos n’est pas moraliste, l’album ne comporte pas de réflexions sur le sort des immigrés), elle contribue aussi à « pauser » ce récit riche en scènes loufoques. Graphiquement, les fans de Baru retrouveront le style très personnel de l’auteur et la mise en couleurs que celui-ci avait proposé dans « Pauvres zhéros ». Sur ce dernier point, j’avoue que j’aime beaucoup sa nouvelle manière de coloriser, j’apprécie sa façon d’insérer des tons plus variés par rapport à ceux qu’il utilisait sur ses premiers albums. Quant à la mise en page, rien à dire : c’est aéré et ça se lit avec fluidité. Bref, au niveau dessin, « Fais péter les basses Bruno » est vraiment un album plaisant à contempler. Distrayant, plaisant à lire, doté de personnages qu’on n’est pas prêts d’oublier, beau à contempler : voilà les qualificatifs que je retiens de « Fais péter les basses Bruno ! ». A mon avis, le seul défaut de cette bd est le classicisme au niveau de son scénario… Ce n’est pas suffisant pour me dégouter de cet album, bien au contraire ! Note finale : 3,5/5
La main verte par yannick
« La Main verte », c’est une fiction sur ce que serait notre vie sans voiture… M’ouais, pourquoi pas, sauf qu’il me faudra de solides arguments pour convaincre qu’il n’y aura plus de véhicules dans le futur ! Et cette bd ne m’a absolument pas persuadé… je vais tenter de vous expliquer pourquoi. L’auteur part du principe qu’il n’y aura plus de carburants pratiquement du jour au lendemain. Je n’y crois pas du tout à cette prédiction, je pense qu’il y aura de moins en moins d’énergies fossiles mais ça ne se disparaitra jamais. Par contre, du fait de leur rareté, leurs prix ne seront qu’à la portée d’une population aisée (ou privilégiée). Alors de là à ce qu’il n’y ait pas de véhicules à essence dans le futur, je n’y crois guère. L’auteur part aussi du principe que tous les véhicules ne fonctionneront qu’à essence. Là-aussi, je trouve que c’est irréaliste car actuellement, les constructeurs automobiles se penchent sur la voiture électrique, sans compter qu’il est possible de concevoir des engins fonctionnant à l’air comprimé, au gaz ou à pile combustible et j’en passe ! D’ici à ce qu’il n’y ait plus d’énergies fossiles, les constructeurs automobiles trouveront donc bien un moyen aussi efficace que la motorisation à essence pour concevoir des véhicules ! L’auteur part enfin du constat que les céréales seront détournées de leur fonction première pour concevoir des carburants. Là-aussi, je reste dubitatif pour de nombreuses raisons que je n’étalerai pas ici. Graphiquement, le style utilisé par Hervé Bourhis n’est pas un genre que j’aime énormément mais je l’ai trouvé bien approprié à cette histoire. Pour le reste, il est vrai que cette bd est sympa à lire et qu’il y a des situations vécues par le personnage principal qui sont assez cocasses mais ça ne m’a pas suffit pour que j’appréciasse cet album.
C’est en souvenir du dessin animé « Vic le viking » (Eh oui, rappelez-vous, c’était pendant les années 80 !) que je me suis mis à feuilleter « Ingmar ». Je ne sais pas trop pourquoi mais je trouve que cette bd a un air familier et sympathique qui se rapproche du dessin animé : Est-ce ceci a un rapport avec le graphisme qui m’est apparu très agréable à contempler ? Est-ce parce que les tronches des personnages ont quelque chose de ressemblant avec « Vic le Viking » ? En tout cas, j’étais enthousiaste à me replonger dans l’univers de ces anciens guerriers nordiques. « Ingmar » est le nom d’un des deux fils d’un chef viking. Ingmar est un homme peureux, ayant un physique désavantageux et qui n’a que pour seul atout sa malice, bref, c’est tout le contraire de son frère qui est repu aux combats ! Tout va donc pour le meilleur des mondes pour Ingmar, l’antihéros, qui mène une vie tranquille et faite de fainéantise jusqu’au jour où son père perde sa tête, ce jeune garçon qui possède tout de même de la fierté devra affronter son frère pour prouver à tout le village qu’il peut assurer la succession de son géniteur ! Avec un tel résumé, le lecteur peut deviner qu’ « Ingmar » sera un récit drôle plein de rebondissements. La bd est finalement amusante mais souffre, à mon avis, de son passage à la fin du premier tome à un récit plus classique teinté d’une réflexion sur la religion. Je comprends que les auteurs aient voulu surprendre les lecteurs mais moi, tout ce que je voulais, c’est de passer un bon moment de rigolades entre vikings et non un glissement du scénario vers une romance à mille lieues de la dureté du monde barbare ! De plus, l’histoire, de tomes en tomes, m’est apparue décousue comme si le scénariste avait écrit ce récit au fil de ses inspirations… Graphiquement, j’aime bien le coup de crayon assez particulier de Rudy Spiessert. L’auteur semble laisser ses crayonnés, puis les encre discrètement pour enfin passer à une mise en couleurs parfaitement adaptée aux situations. Le tout donne une bd très agréable à contempler d’autant plus que la narration m’est apparue bonne. Le premier tome d’« Ingmar » me laissait présager une série intéressante à suivre pour tous amateurs de récits de vikings. Hélas, dès la fin du premier tome, les aventures de cet antihéros vont prendre une tournure qui me satisfait guère car l’histoire s’écarte de plus en plus du monde des vikings qui, à la base, m’intéressait fortement. Dommage car avec le dessin de Rudy Spiessert qui me plait beaucoup, « Ingmar » était bien partie pour être une série sympathique tout en restant dans l’univers des guerriers du nord.
Je ne suis pas contre les expérimentations dans la bande dessinée. Au contraire, j’aurais même tendance à encourager ces nouvelles approches mais pour « La Nouvelle pornographie », c’est complètement naze ! En effet, comment peut-on réellement prendre du plaisir à feuilleter ce « truc » ?! Il faut être vachement dérangé du ciboulot pour s’exciter en lisant ce « machin » ! Certes, après lecture, on comprendra que ce sont vraiment des actes sexuels que Lewis Trondheim a dessinés mais il faut vraiment avoir une sacrée dose d’imagination pour trouver ça bandant ! C’est comme si vous vous mettiez à regarder un film de cul avec des protagonistes représentés d’une façon très très très minimaliste, c’est à dire avec des ronds, des carrés, etc… alors de là à dire que vous aurez envie de « sauter » votre partenaire juste après avoir lu « La Nouvelle pornographie », il ne faut vraiment pas être bien (à moins d’être un obsédé grave de chez grave !) ! Ce n’est même pas la peine que je parle du graphisme, ma note donnée pour « La Nouvelle pornographie » parle d'elle-même… En conclusion, si c’est vraiment comme ça que la pornographie va se renouveler, je préfère nettement revoir les premières bd de cul que ce truc ! Au moins, c’était vraiment du concret !
Cadavre exquis par yannick
La fiche résumé de « Cadavre exquis » en dit un peu trop –à mon avis- sur cette histoire présentée par Pénélope Bagieu, je m’abstiens donc d’en raconter plus… Que dire sur cette bd ? J’ai passé un très agréable moment à suivre les péripéties de l’héroïne qui cherche à sortir de son quotidien d’hôtesse d’accueil et de sa vie sentimentale bien norme et lamentable. J’ai eu l’impression de suivre un bon petit film bien français ou plutôt une pièce de théâtre avec trois comédiens principaux se déroulant dans un huis-clos. L’histoire proprement dite ne m’est pas apparu très originale, le dénouement est irréaliste mais j’avoue que l’intrigue m’a semblé très accrocheuse et bien menée. Et puis, j’y ai apprécié l’humour employé à la fois léger, bien vu et amer (parfois). Les personnages sont –à mon avis- assez attachants (surtout l’héroïne). Au niveau du dessin, j’ai aimé le coup de crayon de Pénélope Bagieu. D’un style simpliste, il permet de focaliser notre attention sur les expressions (réussies) de ses personnages et c’est heureux ainsi car son récit justement se concentre sur la relation entre les protagonistes. La mise en couleurs m’est apparue très agréable à l’œil à défaut de bien marquer les ambiances. Au final, j’ai vraiment passé un bon moment de lecture avec « Cadavre exquis ». A défaut d’être original, le récit m’est apparu sympa à suivre, j’ai gardé le sourire aux lèvres tout au long des péripéties de l’héroïne. Un bon divertissement…
Un peu compliqué à suivre ce premier tome de « Metropolitan » ! En fait, il faut piger dès le départ qu’il y a trois principaux protagonistes dans cette bd au risque de passer à travers cette histoire ! Qui sont ces trois personnages ? Le premier est un gus qui s’est retrouvé foudroyé par un malaise dans le métro parisien, il doit sa vie sauve à un flic qui a eu le réflexe d’appeler le SAMU. Le deuxième est le policier qui a sauvé ce pauvre mec et qui est sur une affaire d’argent sale. Le troisième est un protagoniste dont on ne sait pas trop d’où il vient, ce qu’il fait… bref, apparemment, il joue le rôle du méchant… Le lien entre ce trio ? Pour le flic et le gus, il parait évident qu’ils se voient de temps en temps. Mais pour le méchant monsieur, on ne sait pas trop… Ce qui m’a marqué le plus dans ce premier album de « Metropolitan », c’est son ambiance de polar : on est en plein dans un récit pessimiste sur la nature humaine et sur la vie à Paris : les gens sont blasés et égoïstes, la capitale française y est montrée sous la mauvaise image d’une ville polluée et inhumaine… Bref, ce n’est pas la joie à Paname quoi ! Pour le reste, quoique dotée d’une histoire accrocheuse (on est tout de même curieux de savoir qui sont ces personnages et où les auteurs veulent nous emmener !), j’avoue avoir été déçu par la lenteur du récit. A la fin de ce premier tome, on ne peut pas dire que l’intrigue ait beaucoup avancée ! Parmi les trois protagonistes, seul le « méchant monsieur » m’a réellement fasciné… Quant au dessin de Laurent Bonneau, je le trouve fascinant à contempler. Ce style est assez personnel avec son mélange de décors réalistes finement illustrés et, sa représentation des protagonistes aux traits épais et expressifs. A noter que les arbres y sont dessinés d’une manière très sommaire qui tranche avec les décors architecturaux sont représentés d’une façon fouillée. Le tout donne un graphisme qui m’a vraiment emballé par son originalité et sa capacité à donner une atmosphère pesant et très adapté au récit. Malgré son intrigue qui évolue très lentement et ses nombreux allers-retours entre ses personnages qui peuvent désorienter le lecteur, je suis curieux de voir comment cette histoire va évoluer dans le prochain tome car j’ai apprécié le dessin de Laurent Bonneau et l’atmosphère pesante qui règne dans ce premier album de la série.
« Quoi ? Encore une autobiographie ???!!! » « Oui mais là, c’est un gars, Martin, qui nous conte son premier poste dans l’éducation nationale en tant que remplaçant et non sa vie privée. » « Ah, mais ce n’est pas vraiment original comme thème, au cinéma par exemple, on a bien eu le droit au « Maître d’école » avec Coluche au premier rôle ! » « Tiens, c’est marrant comme comparaison parce que dans cette bd « Le journal d’un remplaçant », le personnage principal m’est apparu également un professeur sympathique. »… Mais à la différence du « maître d’école », Martin va se retrouver pratiquement dès son entrée dans l’éducation nationale dans un institut de redressement pour élèves ultra-violents et évidemment, ce n’est plus exactement la même chose… J’ai énormément apprécié le sang-froid de Martin envers ses élèves et sa façon de nous raconter ses difficiles épreuves sans pleurnicher. Et surtout, j’ai ressenti énormément de tendresse de sa part envers ses élèves alors que plus d’un d’entre nous aurait craqué. J’ai également été rassuré de voir que des jeunes vrais enseignants comme Martin -c’est-à-dire des gens qui aiment vraiment ce métier et qui l’ont fait par vocation- existent encore ! J’ai été réconforté aussi par le fait de découvrir des professeurs comme Martin qui s’investit beaucoup pour redonner, à force de patience et de respect, l’envie aux élèves, d’apprendre. Alors, bien sûr, le lecteur n’échappe pas à la critique (constructive et sans méchanceté) d’un enseignant envers l’éducation nationale. A la décharge de Martin, il faut dire qu’aussi cette administration ne lui a pas fait de cadeau en l’envoyant dans cet institut à la hâte sans le former et avec pratiquement aucun soutien de la part de ses autres collègues ou supérieurs… Bref, Martin se retrouve parfaitement isolé au sein de cet institut dans lequel il va passer pratiquement une année complète en tant que remplaçant ! Dès lors, le lecteur a droit aux réflexions, interrogations, espoirs, recherches de solutions envers le métier de Martin et envers le système scolaire qui me sont apparus tout de même très intéressants ! « La ligne claire » (cette fameuse terminologie désigne tout dessin ayant un trait fluide, encré, achevé et pratiquement sans utilisation de hachures) est le style de l’auteur, c’est un dessin qui ne m’attire pas plus que ça. Dans cet album, j’ai apprécié la simplicité de la mise en page et la fluidité de la narration. Par contre, j’ai été gêné par la représentation de certains de ses élèves que j’ai eu énormément de mal à distinguer au premier coup d’œil. Au final, « Le journal d’un remplaçant » m’est apparu comme une autobiographie intéressante sur la carrière professionnelle d’un jeune instituteur. Cette bd est très agréable à lire. « Le journal d’un remplaçant » m’a fait découvrir quelques travers du système éducatif français à propos desquels Martin nous livre des réflexions constructives et sans (grosse) dérive militante à laquelle le lecteur a souvent droit lorsqu’il lit ce genre de sujet. Note finale : 3,5/5
Il est assez étonnant de découvrir chez l’éditeur Bamboo, le spécialiste des bd « humoristiques », des albums mettant en scène des personnages dans une période sombre de l’histoire de France. Avec sa nouvelle collection « Angle de vue », « Bamboo » propose désormais des récits émouvants ou ayant fait l’objet de loin ou de près d’une mise en situation réelle comme « L’envolée sauvage ». « L’envolée sauvage » raconte le destin d’un jeune garçon prénommé Simon pendant la seconde guerre mondiale en France. Celui-ci est orphelin juif et va être contraint comme la plupart de ses semblables à fuir la milice et l’occupation allemande. Dans le premier tome, le lecteur est invité à suivre les péripéties de Simon qui va, naïvement par la force de son jeune âge, découvrir le racisme et la folie des hommes. Ce premier album de la série m’est apparu intéressant par son ton assez neutre et l’absence de mélodrame que j’ai pu découvrir dans d’autres albums similaires traitant ce thème, ce parti pris est à mon avis intelligent de la part des auteurs car cela amène les lecteurs à s’interroger tout en étant capté par les aventures de Simon. Malgré l’absence d’une ambiance pesante, le récit se révèle émouvant et je me suis pris d’affection pour ce jeune garçon. Le seconde tome m’a semblé en deçà du premier album, les personnages me sont apparus assez stéréotypés surtout ceux de la milice et des soldats allemands qui jouent le rôle du grand méchant. Simon possède une chance incroyable (par rapport à ses compagnons), la plupart des gens qu’il croise se révèlent un peu trop fraternels avec lui à mon goût et n’hésitent pas à l’aider… Bref, j’ai eu l’impression de suivre les péripéties du jeune juif sans en être convaincu (Par exemple : Simon est le seul à trouver l’idée d’utiliser les pigeons…). Au niveau du dessin, la bd se révèle très plaisante à contempler. Le dessin d’Arno Monin est agréable d’autant plus que la mise en couleurs m’est apparue très bien adaptée au récit. La représentation des jeunes personnages est mignonne et leurs expressions bien rendues. La mise en page est correcte. Cependant, le deuxième tome m’a semblé moins travaillé graphiquement que le premier album : les décors sont plus sobres et quelques erreurs narratives parsèment la bd. « L’envolée sauvage » est une bd intéressante et assez émouvante à lire. Son traitement graphique m’est apparu agréable et m’a motivé à lire cette bd. Les jeunes personnages notamment Simon, le héros de ce récit, sont attachants. Hélas, le second tome est, à mon avis, bâclé par rapport au premier album à cause notamment d’un scénario qui va de plus de plus se révéler un peu trop simpliste : Simon va avoir plusieurs fois un peu trop facilement la main heureuse. Bref, avec un premier tome réussi, j’ai eu le gros sentiment qu’il n’a pas fallu de grand’chose pour que « L’envolée sauvage » devienne un incontournable…
Palaces par yannick
J’avais tellement aimé « Le Bureau des prolongations » de Simon Hureau que quand j’ai vu « Palaces » du même auteur lors d’une des mes virées dans une librairie parisienne, je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter ! D’ailleurs, ça aurait été vraiment idiot de ma part de laisser tomber cette lecture car « Palaces » est en quelque sorte le prologue de « Le bureau des prolongations ». Ce récit est en réalité le carnet de voyage de Simon Hureau au Cambodge. Le lecteur y découvrira un homme qui semble se négliger un peu comme les fanas du mouvement « grunge » des années 90 (souvenez-vous, c’était « Nirvana », « Soundgarden », etc…). Bref, l’auteur se retrouve dans ce pays avec quelques amis, il ne se prend le pied qu’en dormant à la belle étoile même au beau milieu d’un champ de mines abandonné par les Khmers rouges et de partager ses péripéties avec la population locale… Ce genre de voyage où le gus part à l’aventure avec pour seuls compagnons un sac à dos et une bonne dose de culots (ou d’insouciances), je l’ai fait il y a quelques années et j’en ai ramené d’excellents souvenirs. Et quelles sont les raisons qui m’ont motivé à faire ça ? Réponses : ne pas être enfermé dans la cage dorée d’un hôtel proposé par une agence de voyages et le… peu d’argent, et c’est certainement ces raisons qui ont aussi poussé Simon Hureau à se rendre ainsi au Cambodge. Bref, je pense que vous l’avez compris : j’ai passé un très bon moment de lecture en voyageant en compagnie de Simon Hureau. J’ai admiré avec lui les monumentales « pierres » d’Angkor, j’ai frissonné avec lui quand il s’est réfugié dans cette fameuse bâtisse, je me suis mis à sourire lorsqu’il était « secoué » sur sa mobylette en empruntant les pistes cambodgiennes, etc… ça a été un bon dépaysement pour moi de lire cette bd ! Au niveau du dessin, je préfère me taire car je risque de ne dire que des superlatifs ! J’aime déjà le noir et blanc de Hureau Simon aperçu dans « Le Bureau des prolongations » mais là, avec l’emploi de tons rougeâtres, c’est vraiment ma-gni-fi-que ! Et dire que l’auteur a réalisé sa bd à partir de croquis faits sur place (et donc nombre d’entre eux ont « disparu » pendant son voyage), je suis vraiment époustouflé par son coup de crayon ! Sans être aussi enrichissant que « La Tentation » de Renaud de Heyn ou encore « Le Photographe » de Guibert & Lefèvre, « Palaces » offre aux lecteurs une vision très divertissante d’un voyage dans un pays dit « risqué » ; c’est cet aspect-là qui m’a plu dans cette bd. Dommage que l’album (au format et à la pagination conséquente) coûte 28€00 ( !)…
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