Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Delcourt pour avoir réaliser des belles intégrales à prix réduits comme « le chant des stryges saison 1 » dont je fais une chronique ci-dessous. « Le chant des stryges » est une des séries phare des éditions Delcourt. C’est à partir des « chants des stryges » que d’autres séries scénarisées par Corbeyran comme « le clan des chimères », « le maître de jeu » et plus récemment « Asphodèle » (les similitudes avec la série mère étaleront dès le 3ème tome) sont apparues. Mais revenons sur « le chant des stryges » : Le « chant des stryges » est une BD action mélangée d’ésotérisme, d’enquêtes, de fantastique et de complots politiques. La première saison est composée de 6 albums. Le premier album « Ombres » est un tome d’introduction terriblement musclé : Nivek le responsable de la sécurité rapprochée du président est viré pour ne pas l’avoir protégé efficacement lorsque celui-ci s’est rendu dans une base secrète. Nivek vit mal cette mise à l’écart et entreprend de connaître réellement les raisons d’autant plus qu’il a été tout près d’être victime plus ou moins d’un meurtre. Au cours de ses péripéties, il fera la connaissance de « Ombre », une ravissante jeune femme mystérieuse et au tempérament « guerrière » qui va devenir rapidement son principal allié… C’est en souvenir de ce premier album très réussi que j’ai eu la motivation d’acheter cette intégrale. Hélas, la série va me paraître s’essouffler assez rapidement… Les tomes suivants me sont apparus moins accrocheur que « Ombres », l’intrigue initiale qui était un mélange de triller, d’enquête et de fantastique va vite se pencher vers l’ésotérisme avec la présence dans les tomes 4 (« Expériences ») et 5 (« Vestiges ») de scènes d’incantation qui ne m’ont pas parus vraiment indispensables à l’histoire. Du coup, comme je n’ai jamais vraiment aimé les récits d’ésotérisme, j’ai eu la nette impression que la série baissait brutalement de rythme. Par conséquent, mon intérêt pour cette histoire diminuait à fur et à mesure que l’ésotérisme prenait le dessus sur le triller. J’ai plusieurs d’autres remarques à formuler qui m’ont tiqué lors ma lecture parmi lesquelles : - j’aurai aimé savoir un peu plus sur « Ombre », cette femme surgit de nulle part dans cette histoire et peu d’éléments sont dévoilés sur elle par la suite… c’est un peu maigre pour une premier saison qui comporte 6 tomes ! - les scènes d’action mettant en scène « Ombre » sont parfois totalement irréalistes, on la voit par exemple sauter pratiquement du haut d’un immeuble et s’en tirer sans une égratignure. - je n’ai pas aimé le dénouement qui est trop ouvert à mon goût et par conséquent force les lecteurs à lire la prochaine saison… A noter également la présence de nombreux clins aux feuilletons « X-Files » de la part du scénariste dont la plus notable est l’apparition d’un personnage qui ressemble beaucoup à « l’homme à la cigarette ». N’oubliez pas que « le chant des stryges » a été réalisé pratiquement en même temps que le feuilleton « X-Files »… Graphiquement, le style semi-réaliste de Guérineau est parfaitement adapté à la série. Ses décors fourmillent de détails et ses personnages sont facilement reconnaissables. Le découpage et les cadrages semblent sortir tout droit du cinéma, en tout cas j’aime beaucoup ce sens du rythme. Je préfère la mise en couleurs directes de Merlet (du tome 1 au tome 4) à la colorisation faite par ordinateur de Ruby. A mon avis, Ruby dernière utilise des trames trop lisses et des tons trop froids par rapport à Merlet qui emploie des couleurs chaudes plus appropriées au récit. Si vous avez les moyens, je vous recommande les versions normales au format de l’intégrale sortie à l’occasion du vingtième anniversaire des éditions Delcourt. En effet, la mise en page est trop condensée et le lettrage trop petit pour que le lecteur puisse apprécier pleinement « le chant des stryges » en version poche. « Le chant des stryges » est une série qui m’a finalement déçu surtout au regard des avis très favorables de la majorité des bédéphiles, peut-être que j’attendais un peu trop de cette BD ? Je n’ai pas aimé le passage d’une histoire d’action, de fantastiques et de complots politiques vers un récit de plus en plus orienté vers l’ésotérisme. De plus, le dénouement de cette première saison est trop ouverte et par conséquent, force les lecteurs à découvrir la suivante pour avoir (je l’espère) des réponses aux énigmes des 6 premiers tomes... chose que je déteste beaucoup. En conclusion, je ne suivrai pas les prochains albums de la série.