Magistral, de la première à la dernière page, j'ai adoré les 5 conteurs de Bagdad, captivant et drôle. Le dénouement est d'une grande richesse aussi intelligible que complet et inattendu, l'histoire dans l'histoire permet de doubler le dénouement d'une fin qui sans donner l'impression de se terminer en queue de poisson est une ouverture à d'autres réflexions qui obligent à repenser à l'album. Ainsi jusqu'au bout la "facilité" est évitée. Au point qu'à peine refermé, j'ai eu l'envie de relire l'album et de n'achever ce commentaire qu'après une deuxième lecture plus posée et moins captivée. En effet le scénariste a parfaitement maîtrisé l'affaire au point que la déception et peut-être même la colère sera énorme.... non pour le lecteur mais seulement pour tous les grands scénaristes à la place desquels je m'en voudrais terriblement de ne pas avoir été moi même le "conteur" des cinq conteurs de Bagdad, le premier auquel je pense serait inévitablement Sfar. Scénariste ou auteur me semble d'ailleurs tristement réducteur pour cette oeuvre. Vehlmann est ici un formidable conteur qui aurait mérité la plus grande des récompenses si on devait organiser un concours... trop pris par le besoin d'exprimer ces premiers sentiments, je n'ai encore rien dit du dessin, spontanément c'est d'abord le plaisir de Duchazeau d'avoir pu faire vivre en images un tel récit que je jalouse. Lui aussi a réalisé un coup de maître sans lequel je n'aurais pas pu écrire les premières lignes puisque sans même y prêter une attention particulière, il a forcément permis de donner vie au récit avec plus de force et d'amplitude. Avant même d'amorcer ma seconde lecture qui me permettra de m'attarder davantage sur le dessin, j'ai appris qu'en fait Duchazeau avait étroitement collaboré au scénario, ceci correspond parfaitement à l'impression fusionnelle que dégage l'album. De même, ma critique aurait été ruinée si ce conte était largement inspiré d'un conte déjà existant mais non c'est bien une création originale ça aussi m'a été confirmé, c'est donc avec grand plaisir que je vais me plonger dans une deuxième lecture sans tarder car tout en écrivant je cherchais sur quel point je pourrais émettre un bémol et je n'ai rien trouvé ni à enlever ni à ajouter, la perfection si elle est de ce monde existerait donc en bande dessinée.