Les 3 critiques de supermatou sur Bd Paradisio...

Parfaite maîtrise ! C’est le qualificatif que je trouve le mieux approprié pour cet album qui vient clore le premier cycle, le cycle de l’eau. Cette toute première histoire ne semble pas pouvoir être un première oeuvre tellement je n’y vois aucun défaut (non pas qu’il faille de la bouteille pour pondre un chef d’oeuvre, mais lorsqu’une série débute, elle a parfois tendance à se perdre, trop durer dans le nombre des tomes, finir l’intrigue en eau de boudin,…). Bon, le dessin est très beau, rien à redire, très belles couleurs, l’intrigue, déroulée en deux tomes, pose l’histoire et beaucoup d’interrogations dans le premier tome, et le second arrive à y répondre sans de grands écarts invraisemblables, les personnages sont déjà biens définis avec des caractères bien marqués, il y a ces astérisques qui se réfèrent à des références historiques, techniques, dialectiques ce qui ajoute un petit plus dans la crédibilité du récit même si on nage parfois en pleine mythologie (d'ailleurs, la visite du site http://www.okko.fr en rajoute une couche avec une carte, un historique des clans etc...). Et puis il y a donc ce premier cycle, terminé en moins d’un an, qui n’est pas restrictif quant aux possibilités de développement de l’histoire (du style, « le héros a vengé son frère en tuant le super méchant et en sauvant le monde et la princesse à la fin du tome 2 », et si on veut sortir un tome 3, on fait quoi ? On sort une nouvelle princesse ? Le Super méchant avait un fils qui veut venger son papa? On va dans les étoiles ? on l'a souvent vu faire). En clair, ce premier cycle est un beau chapitre qui peut en amener facilement d’autres, et je dévorerai donc la suite avec la même fringale que pour le premier tome. Nb: c'est sur ce même site que j'ai vu qu'il s'agissait du même dessinateur qui nous avait pondu il y a maintenant 10 ans de cela, Kazandou. Kazandou, bouillie indigeste de SF+héroic fantasy+cyber punk+ failles spatio-temporelles sous un visuel très manga, héros à dragon ball, filles aux courbes généreuses... bref, remercions ce cher Hub d'avoir mis au rang d'oeuvre de jeunesse Kazandou(ille) et de s'être consacré à OkkO. A comparer les 2, c'est d'ailleurs difficile de croire que Hub et Chabuel Humbert ne font qu'un !

Dommage. La reprise par un autre dessinateur de la série m’a fait comprendre que le seul réel intérêt que j’avais pour les péripéties de l’héroïne et ses acolytes était surtout dû au dessin des 2 premiers tomes que j’avais trouvé original et très beau, lumineux (c’est vrai que pour l’histoire, c'est-à-dire un groupe de rebelles qui essaient de se battre contre les instigateurs d’un putch qui s’est emparé du pouvoir dans un monde plus ou moins imaginaire, c’est du déjà vu). En même temps, il ne doit pas être facile pour un dessinateur de reprendre une série en plein au milieu, et de s’approprier les personnages surtout dans ces circonstances, mais là, c’est moi qui ai du mal. Ca me rappelle quand j’achetais des comics il y a pas mal d’années, où ils sont les rois pour vous dérouler une histoire en changeant de dessinateurs toutes les 5 minutes. Résultat, il faut du temps pour retrouver qui est qui, et guetter chaque conversation où un protagoniste appelle un autre par son nom pour se dire : « ah, alors lui, c’est Jack, donc elle ça doit être Sarah …». Pour Marshall, c’est assez ça, difficile de retrouver ses marques, le nouveau style de dessin est trop différent, beaucoup de tons "gris" là où les autres albums étaient de vrais arc en ciels, assez dépouillé. Il peut plaire à certains, mais j'accroche pas du tout. Fallait-il continuer la série ? L'arrêter net ? Où sortir en hommage juste un recueil des croquis, essais et autres travaux de préparation qui ont dûs être élaborés pour la génèse de la série. C’est vrai qu’il est peut-être dommage de ne pas finir une histoire, mais pour ma part, ce tome 3 n’en est pas la suite, et je ne cherche donc plus à en connaître la fin.

Il manque 5 pages!! 5 pages pour terminer comme il faut l'intrigue. Au plus haut de l'intrigue alors que ce cher Blacksad se retrouve bien mal en point, il suffit de tourner la page pour avoir une explication de texte sur deux planches qui donne une conclusion aux évènements de l'album. Il faut dire qu'avec une petite introduction tortuesque, une petite histoire de coeur, et les retrouvailles des protagonistes des précédents albums, ajoutons à cela la trame principale, et c'est sûr qu'il allait falloir faire court pour le dénouement. Un peu frustré de voir tout résolu en un claquement de doigt, mais blacksad reste blacksad, le dessin irréprochable, superbe. Et ne pas mettre la note maximale serait faire offense à cette référence à tant de talent.