Il est très difficile de rester zen après avoir lu ce dernier album de la série Astérix. Outre le foin marketing, les millions engrangés par les éditions Albert René en promo illustrée dans la presse de tout poil (illustrations par Uderzo des numéros "collectors" du CinéTéléRevue, de La Libre Belgique, de la Dernière Heure, rien qu'en Belgique) et le cinéma habituel qui entoure la sortie d'un album de cette série, il restait l'intérêt réel de chaque lecteur que nous sommes de retrouver nos chers héros gaulois que nous avons suivis durant tant d'années. Bien que les derniers albums nous avaient un peu déçus, souvent nous accueillions avec bienveillance les efforts d'Uderzo, seul aux rennes du dessin ET du scénario depuis 7 ou 8 albums. L'homme est charmant, souriant, on lui doit tant qu'on lui passait tout... Mais là, que peut-on trouver comme argument pour défendre le résultat de ce dernier album ? Triste, vraiment triste, c'est l'impression qui m'est restée en refermant l'album. Uderzo ne se targue-t-il pas partout de tenter de respecter au plus juste l'univers créé par Goscinny et lui, voici plus de 30 ans, ainsi que la personnalités des personnages. Ne dit-il pas qu'il n'y aura pas de repreneur de la série par d'autres auteurs après sa disparition, pour éviter tout dérapage, tout mauvais développement de cet univers ? Mais Monsieur Uderzo, qu'avez-vous donc commis dans ce dernier abum ? Trouvez-vous réellement que vous avez respecté l'esprit du petit village gaulois en le faisant se faire envahier par les extra-terrestres ? Trouvez-vous réellement amusant le fait de ridiculiser vos héros, votre propre création ? Pensez-vous sincèrement encore amuser votre public ? Astérix n'est pas un manga, ni un comics. Qu'est-ce que des robots du genre Goldorak viennent faire dans votre série mythique ? Je suis réellement triste, empli d'incompréhension devant l'ampleur du désastre. N'y a-t-il personne pour conseiller Uderzo dans ses choix éditoriaux, dans les directions prises pour le développement de sa série ? Pour moi, c'est un véritable massacre, tant au niveau du scénario qu'au niveau du dessin. Je n'ai pris aucun plaisir à lire cet album, tant ma tristesse s'allourdissait au fil des pages. Ne parlons-même pas de l'humour qui a presque déserté l'album, Uderzo semble avoir oublié que c'était le point d'honneur de Goscinny de développer d'abord l'humour fin plutôt que l'intrigue d'une aventure. Bref, je me sens las et seul, criant mon désespoir dans un désert où je sais que je ne serai probablement entendu que par des compères qui éprouvent la même tristesse que moi... mais qui, malheureusement, ne sera pas pris en compte par Uderzo pour la suite, j'en suis convaincu...