Les 370 critiques de herve sur Bd Paradisio...

J'ai honte de l'avouer mais c'est la première fois que je lis une bande dessinée de Rabaté ; et bien en l'occurrence je n'ai pas été déçu, bien au contraire. Un petit bijou ce livre. Cela commence par une partie de pêche et cela s'achève sur une partie de pêche, mais entre les deux, que d'aventures pour Emile, fringuant sexagénaire qui menait une vie paisible jusque là. Car c'est un autre regard sur les vieux, que dans nos sociétés modernes, nous avons rebaptisés "séniors" (sans doute parce que ce terme nous fait moins peur) que propose Rabaté. Si dès le début, la solitude, la monotonie et les enterrements des copains sont le lot d'Emile, Rabaté distille d'entrée un sujet, encore tabou, celui de la sexualité du troisième âge, à travers le truculent personnage d'Edmond.(Rabaté illustre d'ailleurs ces scènes avec beaucoup de pudeur et d'intelligence). Car "les petits ruisseaux", c'est bien cela, une claque donnée aux idées reçues, un vent de fraîcheur, et une leçon donnée aux autres (ah !! ce baiser fougueux sur le quai de la gare, page 92 -noter qu'au passage, cette bd comporte 94 pages- , sous le regard réprobateur des braves gens, comme l'aurait dit Georges Brassens). Un autre a chanté "la vie commence à 60 ans" et c'est vrai que Rabaté ne se prive pas de le prouver. A la vie monotone du début succède en effet, avec la fugue d'Emile, une renaissance, une résurrection qui fait plaisir à voir avec des moments très drôles (la rencontre avec les hippies). Cet album formidable est un hymne à la vie. Jamais on ne tombe dans la nostalgie, non au contraire, mais vers l'avenir. Merci Monsieur Rabaté pour ce magnifique album. A acheter d'urgence, à lire et surtout à relire.
"Le bal des chimères", c'est d'abord un dessin, un dessin magnifique en couleurs directes de Fabien Lacaf. C'est aussi, une histoire d'amour contrariée, une histoire sur fond de vie militaire où jalousie et orgueil font mauvais ménage. "Le bal des chimères", c'est surtout la vie de garnison d'avant 1914, au fin fond des Hautes Alpes, sous un climat froid où les passions pour Anaïs s'avèrent toujours tragiques. Par rapport au premier volume (que j'avais beaucoup aimé), l'apparition, dans le second opus (qui clôt l'aventure) du Colonel Laroque, personnage haut en couleur digne des Lyautet, Pétain (celui de 14), et Gamellin, fait basculer l'histoire vers une enquête policière qu'augurait la dernière page du premier volume. Il ne va pas sans dire que les relations entre Anaïs et ce vieux colonel me font songer au formidable film de Bertrand Tavernier "la vie et rien d'autre" avec Philippe Noiret et Sabine Azema. Quelques maladresses de mise en page à signaler tout de même, -d'ailleurs on en retrouve dans les 2 opus-, comme aux pages 4 et 5, qui ne forment en réalité qu'une seule et unique planche. Un superbe diptyque qu'il ne faut pas rater.
Cette série continue d'être un bol d'air frais dans la production actuelle (en plus, cet opus nous entraine en Norvège !). Un dessin très "école Spirou" (normal) sur un scénario que ne renierait pas les éditions Glénat et autres qui nous abreuvent de séries ésotériques avec plus ou moins de bonheur depuis quelques années. En concluant une histoire à chaque volume, le scénariste Dugomier n'oublie surtout pas de nous en apprendre plus sur les origines de la mystérieuse et ravissante Alexia ; et j'avoue que dans le présent volume, nous sommes gâtés. Le prochain opus clôturant le cycle, vivement la suite. Rafraichissant ! A conseiller vivement !
C'est une série qui avance lentement certes, mais, en tant qu'amateur de Swolfs, je me passionne plus pour le dessin que pour le scénario. En outre ce troisième volume a le précieux avantage, comme les deux précédents, de posséder une version noir et blanc qui suffit à mon bonheur de lecteur. On retrouve certains thèmes déjà traités en bande dessinée (mais en plus édulcoré chez les autres auteurs), comme les sentiments ambigus de Tristan, héritier déchu d'un domaine, avec la future chatelaine (Ombeline) et la fille du chef des brigands ("la brunette"). Cela n'est pas sans rappeler un épisode des "Aigles décapitées" (l'hérétique) de Kraehn. C'est vrai que le rythme du scénario est toujours le même d'un épisode à l'autre (poursuite, combat, la scène de cul, la préparation de l'avènement des forces du mal) mais ce moyen âge violent, rude, sanglant est magnifiquement dessiné par Swolfs, à qui je pardonne les faiblesses scénaristiques. En plus, deux personnages vont prendre de leur importance ici : le mystérieux Eol et le moine, (force du mal contre force du bien). Surtout n'oubliez pas la version noir et blanc de cette série qui mérite vraiment le détour.
Plus tard, on parlera de ce dixième numéro de "Donjon Monster" comme du Bezian; comme on a parlé du Blutch à propos de "mon fils, le tueur" (numéro 7 de la série). Car c'est cela la magie de "Donjon Monster" certains dessinateurs, et non des moindres, arrivent à éclipser totalement, de par leur talent, la notoriété des deux fabuleux scénaristes que sont Sfar et Trondheim. En outre, cet album bénéficie d'un scénario particulier basé sur le dénuement, d'une absence totale d'intérêt dans cette morne vie militaire, dénuement des liens affectifs (puisqu'un frère va excécuter son propre frère sur ordre), dénuement des dialogues (seuls les récitatifs sont présents ici), alors les éditions Delcourt, sous l'insistance de lecteurs zélés, ont eu l'intelligence de priver cette bande dessinée de ses couleurs originales pour nous livrer un petit chef d'oeuvre en noir et blanc qui fera certainement date dans la série des Donjons. (Pardon à Walter, le coloriste qui en avait bavé, selon ses dires, pour la version dite "normale") Cet opus, présenté sous une nouvelle couverture, va rejoindre, à sa juste place, la superbe édition en noir et blanc de "mon fils le tueur" dans ma bibliothèque. Un must pour tout collectionneur. Incontournable.
Cette nouvelle bande dessinée signée Bartoll(s) et Legrain (vous ne pouvez pas manquer le nom du scénariste, un stick l'annonce fièrement, par une formule à présent très rodée, je cite "par le scénariste d'Insiders ») souffre des mêmes défauts que le tome 1 de sa série phare, à savoir la multiplicité des personnages, des pays et là, en outre, de nombreux rappels historiques. Les pages sont ponctuées de «au même moment à Venise - page 17» , ou encore «au même moment, London City Airport -page 37- », mais aussi de «deux jours plus tard, dans les environs de Londres- page 32- », et encore page 34 , d’un «le soir même à Paris ». Honnêtement, c’est un GPS qu’il nous faut pour suivre cette aventure. A force de multiplier lieux et personnages, cela finit par nous donner le tournis… voire le mal de mer ou plutôt le mal de l’air, puisque l’ensemble de ces sympathiques personnages n’utilisent que l’avion (ou l’hélicoptère) comme moyen de déplacement. Non, je suis mauvaise langue la BMW et le cheval servent parfois à nos fortunés héros. D’ailleurs certaines pages me font sérieusement songer à l’univers de Largo Winch. Sinon, on peut rapprocher cette aventure d'un épisode de « mission impossible » (la vieille série TV, hein, pas la daube de ciné que l’on nous sert depuis quelques temps). Une aventure truffée de gadgets, de coups tordus et d'action. Pour une fois, je trouve que le thème abordé, celui du trafic d'objet d'art, nous change un peu des mafias des pays de l'Est et autres trafics de drogues tant prisés dans les bandes dessinées actuelles. Plaisant mais sans plus.
Quel plaisir de retrouver Carmen Mac Callum... sous de nouveaux traits, et pas n'importe lesquels, sous le crayon très réussi de Cassegrain, dessinateur remarqué du formidable diptyque "Tao Bang", toujours chez Delcourt". Autant les spin off qui déferlent sur le marché ne m'ont guère attiré(les "Navis", les "Carmen+Travis", les chroniques de "Sillage" et autres clônes mercantiles), autant cet album m'a vraiment subjugué. Pourquoi? Simplement parce que je retrouve les origines de ma Carmen favorite mais aussi car, à travers ce premier opus, je retrouve l'atmosphère des "James bond", dont je raffole (même l'image du "Spectre" est présente ici). Un récit rythmé et bien dessiné qui ne decevra certes pas les fans de la série originale. A conseiller fortement.
En voulant volontairement s'éloigner de ses précieux carnets, Joann Sfar a voulu commettre son "Rahan". Le dessin et les couleurs sont certes superbes mais la mayonnaise ne prend pas. Cette approche pseudo philosophique reste, à mon avis, au niveau de la niaiserie et j'avoue m'être ennuyé à la lecture de ce premier opus. Seules les dernières pages, sous forme de carnet, un genre où excelle notre ami Sfar (car je suis un inconditionnel de cet auteur, ne vous méprenez pas) m'ont captivé. Longtemps je me suis demandé vers quel public s'adressait cette bd, tant je n'en n'ai guère saisi le sens : adulte ou enfant ? Le mythe du bon sauvage revisité à la sauce Sfar est bel et bien raté. Pourtant, tout prédisposait à un enthousiasme général : un format original chez "Dargaud", une couverture réussie, une campagne de presse rondement menée (avec la une de "bodoï" et de "DBD"). Mais non, rien à faire, je n'ai pas aimé. Alors Monsieur Sfar, si vous voulez continuer à mettre en scène votre sympathique famille, livrez nous vos carnets ("Caravan" est LE livre par excellence que j'adore) au lieu de vous compromettre dans un scénario qui amuse et plait sans doute à Chabat, Coppens, Klapish et Pennac (voir le quatrièmpe de couverture) mais qui, moi, en tant qu'admirateur de votre oeuvre, ne m'a pas convaincu du tout. Album parfaitement dispensable.
je ne suis certes pas un fan de Loisel, hormis "la quête de l'oiseau du temps", je ne possède aucune autre bd de cet auteur ( j'ai essayé sa série "Peter Pan" mais j'ai rapidement décroché). Alors lorsque j'ai feuilleté la prépublication du "magasin général" dans bodoï, je me suis dit "ok mais sans plus". Certainement, la version off du "magasin général" m'a réconcilié avec le dessin de Loisel. C'est sans doute mon côté collectionneur abruti qui m' a poussé vers un tel achat mais je ne le regrette pas, à tel point que, dans la foulée de la lecture des coulisses de l'album, j'ai craqué sur la version dite "commerciale". En mettant face à face le crayonné de Loisel et l'encrage de Tripp, Casterman a eu une idée géniale pour souligner le superbe travail des deux auteurs. Une véritable synergie , un petit chef d'oeuvre. Car tout le talent de Régis Loisel et de Jean Louis Tripp est là : nous passionner pour l'histoire d'un village au Quebec où il ne se passe rien, enfin pas grand chose. Des scènes de la vie quotidiennes, avec ses joies, ses peines.....Quel tour de force, quel talent! Ne ratez surtout pas cette version crayonnée, qui, pour ma part m'a fait redécouvrir toute la virtuosité de Loisel. Ce livre est indispensable à tout amateur de bd.
Quelle claque (enfin c'est évidemment un euphémisme pour un album ayant comme héros un boxeur) cette seconde partie ! Déjà, on ne peut qu'admirer la superbe couverture qui renvoie au premier volume. Un peu plus éloigné de l'univers sportif, cet opus repose sur le proçès qui marquait l'incipit du premier opus. Avec un personnage nouveau, celui de l'avocat qui mériterait à lui tout seul un véritable album, tant Baru (il l'avoue dans la préface) l'a superbement croqué ! Une star à lui tout seul qui arrive à éclipser son client. C'est beau, dramatique, émouvant et superbement dessiné. En arrière plan, Baru n'oublie pas le problème des banlieues qui, après les émeutes qui se sont déroulées l'an passé, prend une acuité toute particulière. Le magazine "Bodoï" a prépublié cette histoire, en omettant l'épilogue (15 pages). Or cette conclusion vient complétement renverser (sans autant faire de spoiler) le destin d'Anton Witowsky, qui devient plus touchant ici. Merci Monsieur Baru pour ce dyptique.
Après un premier volume "road movie", un deuxième plus axé sur le polar, ce troisième volume, qui clôt un cycle, apporte beaucoup de réponses aux nombreuses questions que l'on se posait (Makyo, le scénariste, n'est guère avare en surprises dans cet opus). L'escapade américaine est belle et bien finie puisque les scènes se déroulent à Paris et en Province. D'ailleurs le dessinateur Rocco m'a confirmé, au salon du Livre, vouloir ancrer les prochaines aventures de son boxeur perdu dans un univers plus parisien, le tout en restant seul aux commandes, puisque Makyo, très occupé par ailleurs, abandonne la série. Une fin de cycle bien amenée, un dessin dynamique, bref une bonne série, méconnue je crois, qui mérite vraiment de sortir du lot.
C'est drôle l'impression que peut procurer un livre. Comme les deux précédentes critiques, j'ai longtemps hésité avant d'acheter ce titre, je l'ai souvent feuilleté mais il a fallu attendre que l'ami Coacho en parle pour avoir le déclic. Non, ce n'est pas le "soleil" qui m'a ébloui mais simplement le format longitudinal assez inhabituel chez cet éditeur (entre le comics et le 48CC, en fin de compte) et un dessin assez particulier, de prime abord. Et bien j'avais tort, dès les premières pages, nous sommes plongés dans un enquête policière passionnante. Même sans être original (on surfe une fois de plus sur la mode de la catholic-fantaisy), le scénario est riche et repose, comme l'a bien écrit Okilebo, sur des dialogues et réparties très enlevés. Un régal. Ne passez pas à côté de ce petit chef d'oeuvre de suspens et d'humour.
Certes, je ne suis pas un grand admirateur du dessin de Pierre Wachs (qui illustra "Poème rouge" ou encore "Sous la peau, le serpent", toujours chez Glénat) mais là, l'intrigue bien ficelée l'emporte vraiment sur le dessin. Malgré les sempiternels défauts (notamment au niveau des visages de femmes), j'ai été littéralement subjugé par cette histoire de copains et de blanchiment d'argent, sur un fond de mafia venu des pays de l'Est. Pris dans un engrenage infernal, Jacques Colpin, le héros, nous touche par sa naïveté et sa franchise. Ce premier tome de cette nouvelle série est prenant et bien maitrisé. Je le conseille.
Voilà une série qui mérite vraiment d'être connue. Ce deuxième volume est tout à fait passionnant. Après un premier opus qui présentait les deux familles en présence, cet album se recentre sur une trame financière et juridique contemporaine, que renierait pas un certain Van Hamme. Malka utilise à bon escient son métier d'avocat dans le scénario (même les notes de bas de pages renvoient scrupuleusement à la procédure pénale). En outre, ce polar judiciaire n'est pas avare en rebondissements. Une formidable saga servie par un dessin très agréable de Gillon, qui, à 80 ans, nous offre une formidable leçon de graphisme (j'ajoute que Glénat a soigné, à mon goût, les couvertures de cette série). Cela se lit bien, avec enthousiasme. Dans la lignée des Largo Winch, mais dans le cadre des institutions françaises, cet album plaira donc aux amateurs du genre.
Beaucoup de battage médiatique pour finalement pas grand chose. Avec au scénario Xavier Dorison (" le troisième testament") et Fabien Nury ("West", "légion"), on pouvait s'attendre à du grandiose. Il n'en est rien. Un simple histoire de guerre des polices dans un Paris au début 20ème, sur fond d'enquête sur la bande à Bonnot.Ce n'est pas passionnant, et guère prenant. Bref, je suis resté sur ma faim et cet album reste tout de même assez banal et sans surprise. Le dessin de Delitte est égal à lui même. Mis à part les costumes, j'ai toujours l'impression de voir les mêmes personnages d'une série à l'autre. Déception donc.
C'est une chronique de 4 copains qui n'ont pas grandi ou plutôt qui n'ont pas envie de grandir (version plus moderne du film "un élephant ça trompe énormément", pour les cinéphiles avertis). Derrière l'humour et les situations quotidiennes de la vie, Christopher aborde des sujets plus graves, comme la fidélité, l'entrée dans la vie "adulte", le désir, le doute. Découpé en courts chapitres (correspondant chacun à une chanson des Beatles), cet opus fait la part belle à la nostalgie, au rock et aux femmes qui sont en l'occurence plus matures que nos quatre garçons qui essaient de rester dans le vent, garçons sympathiques mais pas encore adultes. Véritable hymne aux copains et à la musique. En plus, de par son dessin, cette bande dessinnée tranche aussi avec les autres albums de la collection "Polyptyque" lancée par le lombard. Une bouffée d'air frais, cette bd. J'en recommande évidemment la lecture.
Comme dans leur précédente collaboration, « Lady Tara Cornawall », l’ambiance est toujours aussi gothique (décors, costumes, visages). Même certains dialogues de cette bande dessinée se retrouvent ici, comme « de quoi sommes nous certains » formule qui résumait cet opus. Un très beau dessin où les pleines pages, souvent pour décrire les ignominies perpétrées par le comte Vlad Tepes, ponctuent le récit d’un Dracula, sous un angle intimiste. L’aspect chef guerrier de Vlad Dracula n’est guère traitée ici, seuls ses crimes sont visibles. C’est en outre une double narration qui s’offre à nous : en 1888 un archiviste confie au romancier Bram Stocker, (qui fera l’objet prochainement d’une bd d’Yves H et de Sera chez Casterman), auteur de « Dracula », les mémoires de la princesse, Cneajna, l’épouse du comte Vlad. Cette approche presque intime, et passionnelle, le tout dans une ambiance paradoxalement glaciale, du comte sanguinaire, est originale et mérité d’être lue. J’ai retrouvé dans cette atmosphère glacée le climat et la folie du film « l’Impératrice rouge », de Joseph Van Sternberg, avec Marlène Dietrich (d’ailleurs, Cneajna, est toujours vêtue de cette couleur tout au long de l’album), car c’est plus autour de l’épouse du comte Vlad que repose le scénario. A découvrir.
Autant leur dernière collaboration "la danseuse du temps" ne m'a guère convaincu, autant je suis tombé sous le charme de ce conte érotique qui m'a fait songer au film "Brigadoon" -toute proportion gardée évidemment- de Vincente Minelli (avec Gene Kelly et Cyd Charisse). Car ici, ce n'est pas un village qui apparait (ou disparait) mais une maison de Gieshas. Delcourt surfe sur la vague du film "Geisha" inspiré du superbe roman du même titre ; mais le talent est bien présent. Un dessin tout en finesse et suggestif, des couleurs superbes, font de cette bd un one shot tout à fait recommandable. A travers l'hsitoire de quatre hommes (l'intendant, le gouverneur, l'homme marié et l'homme errant,) les auteurs illustrent ce qui, peut-être, est une légende. Un pari osé pour les éditions Delcourt, mais cet érotisme (plus que soft) est parfaitement mis en scène, sans vulgarité aucune. J'ai beaucoup aimé cette histoire
Tout est fait pour que je passe à côté de cette bd. Un format type comics, un dessin hype-réaliste, des couleurs rougeoyantes. Pourtant, j'ai rapidement accroché à la lecture de cet opus, peut-être à cause de la présence de nos mousquetaires nationaux, mais j'avoue que la lecture de "maîtres et escalves" est savoureuse. Savoureuse, à plus d'un titre : le scénario d'abord; c'est "Angélique et le sultan" à l'envers. Pour les cinéphiles avertis que vous êtes tous, je rappelle simplement que la merveilleuse Angélique se fait enlever de la cour du roi Louis XIV pour être placée dans un harem. Bien, ici c'est l'inverse (sauf qu'Angélique est japonaise). Savoureuse ensuite pour les anachronismes (volontaires ?) qui ponctuent cette bd : par exemple, sous le règne du bon roi Soleil, on trouve une rue Victor Hugo, avec une taverne, dont le nom est Esméralda'inn, (alors que le siècle suivant n'avait même pas encore deux ans) ou encore la présence persistante de quatre mousquetaires (dont les noms sont sagement tus tout au long du livre) qui font penser à un trio célébres (chut !!!, ils étaient en réalité 4) sous Louis XIII. Reste le sommum de l'impossible : notre vaillant Samouraï parle couramment français, alors que l'ére Meidji n'est pas à l'ordre du jour avant deux cent ans ! Restent les dialogues savoureux (excusez-moi d'user de cet adjectif mais c'est l'expression à employer pour cette bd) de nos mousquetaires où humour et grivoiserie sont subtilement dosés. Malgré toutes ces imperfections, je conseille vivement la lecture de ce premier opus qui nous fait voyager de Shogun à Louis XIV. C'est distrayant, drôle, totalement improbable mais cela se lit avec plaisir. A quand la suite ?
Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly « Dracula, le prince Valaque Vlad Tepes » (Emmanuel Proust Editons), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H. C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée. Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes. Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel, passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance. Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge. D’ailleurs, je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus Seul hic au tableau, la couverture, qui me fait plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien. Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général. Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante. Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs. Bravo.
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