Il vient de sortir et personne n'en parle... Pourtant, cet album clôt en beauté un cycle de science-fiction intelligent et tout ce qu'il y a de plus respectable. Est-ce dû aux avatars éditoriaux du titre ? Toujours est-il que Dallas Barr semble ne jamais avoir trouvé son public, vite relégué au rang d'erzatz winchien au vu du premier album (un gars friqué à la recherche d'un million de livres. Soit, mais il y avait plus!). Or, Haldeman, au vu de "La guerre éternelle", est un auteur de s-f de talent et ses histoires bénéficient de plusieurs niveaux de lecture. D'ailleurs, pas la peine d'espérer raccrocher tous les wagons si vous n'avez pas relu la série avant d'attaquer ce dernier tome. Les auteurs cultivent l'art du non-dit, de l'ellipse, et ce que certains ont assimilé à des trous dans le récit. Or, rien ne manque ! Le dessin prend le relais du texte pour éviter de trop longs récitatifs et, pour le reste, les auteurs se reposent sur l'intelligence du lecteur qui saura décrypter, éplucher le récit pour en saisir toutes les clés. Et voilà peut-être où se situe le problème : Dallas Barr n'est pas une bédé fast-food ; elle exige que l'on prenne son temps pour pleinement l'apprécier et, croyez-moi, le jeu en vaut la chandelle !! Quant au dessin de Marvano, même si l'on constate une rupture de style entre le tome 4 et 5 (dûe également au changement de coloriste), il reste égal à lui-même : lisible, coulant, parfois original et se permettant des expressions de visage rarement vues ailleurs. Pour les fans, je signale une petite apparition en guest du sieur Marvano himself dans le rôle de Garibaldi (tomes 6 et 7): pas un poil de barbe qui manque !