Je lis ici et là sur le forum que cet album est un "sympathique petit polar", "à lire entre la poire et le fromage", "à lire dans le lit avant de s'endormir"... Si vous pouvez dormir du sommeil du juste ou prendre de la pêche melba (après le maroille) après avoir lu Makabi, c'est que vous avez le sommeil et l'estomac très solides. D'abors je suis toujours soufflé par la technicité de Luc Brunschwig, qui utilise le média BD comme personne. Sa narration est d'une grande complexité, mais également d'une grande limpidité, c'est une gageure. Surtout, cette technicité n'est pas de l'esbrouffe, elle est toujours au service du fond, de l'histoire, des personnages. Et chez Luc les histoires et les personnages sont d'une grande richesse. Makabi est d'une noirceur vertigineuse, empreint d'un désespoir implacable. Et en même temps d'une humanité infinie. Les personnages sont profonds et attachants au delà de l'imaginable. C'est toujours très agréable d'être surpris et secoué, alors merci Luc. Et si tu refais d'autres gentils polars de ce style, entre deux IRS, je suis preneur.
