Les 4 critiques de Oscar Lafuente sur Bd Paradisio...

L'univers fantasque et onirique d'Olivier Supiot est peuplé de bêtes tentaculaires et de dérisoires monstres d'acier. Mers déchaînées, femmes fatales et belles de nuit mènent la vie dure à des héros sans peur et trompe-la-mort. Dans son dernier album publié chez Vent d'Ouest, le lecteur plonge dès les premières planches dans un autre monde et ouvre "une sublime porte" sur les aventures peu ordinaires du Baron de Münchhausen. Karl Hieronymus, Baron et homme de guerre allemand à la solde de la Grande Catherine est enfermé dans les geôles d’un Calife tyrannique. Pour sauver sa peau, Münchhausen n’a qu’une seule et unique nuit pour conter à son hôte les prouesses et les exploits dont il se vante. Ce cousin issu de germain du grand Don Quichotte, valeureux en mille lieux à la fois, virevolte, tempête, étripe, esquive. Ayant échappé à une harde de barbares assoiffés de sang, il s’éprend d’une goule géante. Mais c’est une idylle impossible… alors il se jette à corps perdu dans de folles péripéties, croisant vaisseaux fantômes, courtisanes hystériques et la dame en noir… D’un péril à l’autre, le fier officier se refuse obstinément à la mort. Même au bout de la nuit, nul ne sait par quel enchantement, il parvient à lui fausser compagnie et la renvoie à ses macabres occupations. L’imagination du Baron Von Münchhausen n’a pas de limites ! Du moins, elle ne s’arrête pas à ce premier tome…
Le dérisoire par Oscar Lafuente
"Le Dérisoire" est l'album à faire découvrir à tous ces pédants qui prétendent encore que la bande-dessinée est un art mineur. Et malheureusement, il en existe encore!! Ils se pincent le nez en s'approchant d'une librairie ou d'un rayon BD. Bien sûr, cet album, le troisième de la collection "Carrément BD" de Glénat, est une merveille, un coup de maître. Graphisme ébouriffant et scénario "magique". Eric Omond nous ligote ici dans une histoire sombre et onirique. A bord d'un navire mangé par la rouille, des fantômes errent comme des âmes en peine et s'ennuient à mourir. Le capitaine n'est plus maître à bord-Dieu y-a-t-il en core sa place? - depuis que le coeur du bateau a cessé de battre. Il est comme écrasé par le poids de cet amas d'acier inerte, prisonnier des entrailles ocres du géant. Un jour pourtant, il découvre que son navire est habité par des voyageurs mondains venus de nulle part. Une femme étrange et séduisante règne sur ce petit monde et va entraîner le capitaine déchu dans les profondeurs bleues de la folie... ou de ses rêves.
Les petits ruisseaux par Oscar Lafuente
Mourir, la belle affaire ! C'est vieillir... mais faire de vieux os en se vautrant à corps perdu -perdu pour perdu- dans le sexe, beaucoup (à 70 ans piges c'est pas quand même pas Rocco…), la drogue (juste un p'tit pétard), and rock and Roll, quoiqu’il soit plus en jambe dans les bals musette : voilà toute l'histoire d'un vieillard qui renaît de ses cendres... Le sexagénaire perd son camarade de pêche bêtement foudroyé par une crise cardiaque alors qu’il met la petite touche finale à son jardin secret. En effet, il cultive une passion très particulière pour la reproduction des playmates glacées langoureusement étalées sur les pages de magazine pour hommes. Quand la chance lui sourit, il chatouille du pinceau des modèles en chair et en os -voire plus si affinités- recrutées dans l’agence matrimoniale de la Grande Ville voisine. Le pépé des campagnes encore vert choisit alors de jeter aux oubliettes ses souvenirs, ses hameçons et « Les chiffres et les Lettres » et de jouir de ce sursis que lui octroie la Grande Faucheuse. Il croise le chemin d’une des maîtresses du cher disparu. La peur de la solitude et une poussée de testostérones le pousse sous l’édredon de la dame. Un peu taraudé par le remords, il quitte au volant de sa voiturette pétaradante son petit village. Vu la capacité du réservoir d’essence, le tour du monde du pépé tourne court. Le hasard le fait échouer à quelques encablures de la maison de son enfance. Presque rien n'a changé depuis la guerre. Il n’y a toujours pas l’eau courante et l’électricité n’est pas encore arrivée jusque là. La petite masure est fréquentée par une communauté de rebelles tendance retour à la nature et sus à la société de consommation. Son arrivée sonne, pour un temps, le glas des petits renoncements –fromage de chèvres et légumes bios- du troupeau. Quelques gouttes d’essence plus tard, le chef de la tribu et deux de ses congénères guidés par le vieillard encore davantage ragaillardi par toute cette jeunesse peu farouche, font une descente dans un temple de la consommation : tous les chemins se croisent à un carrefour… Le soir, toute la clique se laisse aller à quelques excès de bouche, qu’elle digère ensuite dans un épais nuage de fumée bleue. L’arrivée de l’aïeul est fêtée toute la nuit et au petit matin, une jeune naïade s’offre à notre pépé. Ses pérégrinations bucoliques lui ont redonnées le goût de vivre encore un peu… mais plus jamais comme tous ces vieillards qui arpentent les cimetières en marmonnant et presque heureux d’avoir survécu à leur voisin : « Il est parti bien tôt… Enfin, il était bien malade ! » Pascal Rabaté nous livre avec ce bel album en couleur, c’est assez rare, un portrait tendre, originale et sans tabou des ces vieux qui un jour perdent espoir alors qu’il y a peut-être encore quelque chose à vivre entre « Les Feux de l’Amour » et « Questions pour un champion »…
Le sang des Valentines par Oscar Lafuente
Ca commence par une fin. La fin d'une guerre sanglante où les cadavres putrides de millions de soldats pourrissent dans les entrailles noires et boueuses des champs de batailles. Le 12 novembre 1918, les camps déversent leur flot de prisonniers estropiés, crasseux et à peine vivants. Augustin rentre chez lui, dans les pyrénées. Geneviève, sa femme l'attend peut-être encore.... Au début de la guerre, il y eut des lettres, noircies de reproches : le domaine trop grand, un enfant disparu, la maladie et puis le silence. Augustin n'existe plus pour personne ! Peut-être même est-il mort ?... Eventré par un obus, tué à petits feux par la gangrène. Un jour pourtant, il s'est réveillé du cauchemar. Des lettres belles et sensuelles. lui donnent à nouveau l’envie de vivre mais la guerre a défiguré le monde. Son monde. Geneviève est morte depuis longtemps. En quelques albums, Christian de Metter est devenu un auteur. Un véritable auteur. Un de ces faiseurs d’histoires comme Tardi, Rabaté qui par une magie obscure insuffle à ses personnages de papier une bouffée de vie. Oscar Lafuente.

 
Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio