Les 8 critiques de Mido sur Bd Paradisio...

J'aime beaucoup ce que fait Luc Brunschwig et j'attendais cet album avec un peu d'impatience. Force est de constater que mon avis est quelque peu mitigé. L'impression que j'ai retirée de la lecture du "Sourire du clown" est que le scénario avait été "trop" travaillé. Un peu comme si Luc avait voulu tenir le lecteur par la main pour être certain qu'il ne perde rien du cheminement de l'intrigue et de la psychologie des personnages (c'est peut-être pour mieux perdre le lecteur dans le second tome ?). Le résultat est que j'ai lu cet album avec un peu d'ennui, sans réelle surprise (à l'exception peut-être de la dernière case, et encore on s'attend à un tel événement dramatique). J'ai trouvé que ça manquait de non-dit, qu'il y avait trop d'explications et pas assez d'éléments de suggestion.

Je l'ai feuilleté suite aux conseils (généralement avisés) de mon libraire et j'ai tout de suite été séduit par les dessins et les couleurs. Il y a du Blain et du Blutch là-dedans, matiné d'un peu de Fred (enfin c'est l'impression que j'ai eue). La lecture, un vrai régal ! L'histoire est très originale, les dialogues savoureux et la scène de l'attaque de la banque superbe de dynamisme et de fluidité. Pour moi, un des meilleurs albums de l'année 2002 !

Personnellement, j'ai un avis plutôt mitigé sur cet album. Je l'ai trouvé plus anecdotique que le précédent (La Bar-Mitsva). J'ai eu du mal à m'intéresser aux problèmes de dictée du rabbin ainsi qu'aux nombreux personnages. Il m'a également laissé l'impression d'un foisonnement trop dense de multiples petites histoires. J'ai ressenti enfin un souci de didactisme trop présent à mon goût. Heureusement, on retrouve toute l'intelligence et l'humour de Sfar dans certains dialogues savoureux. Et puis, j'ai beaucoup apprécié les dernières pages et les réflexions du chat par rapport à la nouvelle situation qui se prépare...

J'ai trouvé cet album plus anecdotique que les deux précédents. L'invasion du donjon par des crapauds ninja constitue peut-être un thème moins fort que la construction d'un donjon concurrent, style parc d'attractions, ou la découverte d'une lampe magique entraînant un retour vers le passé. La fin est peut-être expédiée un peu rapidement ... Malgré cela, il y a des moments très savoureux, notamment les dialogues entre Herbert et Grégor, le Vampire myope. Les dessins de Larcenet sont toujours aussi bons et l'ensemble constitue un bon album. La série Donjon s'enrichit petit à petit et devient de plus en plus intéressante, originale et diversifiée.

La collaboration entre Sfar et Tanquerelle pour ce troisième tome des aventures du Professeur Bell démarre avec un formidable album. D'après les interviews de Sfar, ce jeune dessinateur s'annonçait talentueux, la preuve en est apportée avec "Le cargo du roi singe". On retrouve un dessin très proche des albums précédents, mais avec une touche d'originalité subtile. Quant au scénario, il mèle très habilement mystère, rebondissements, moments terrifiants et humour. Tout le talent de Sfar... Une très grande réussite !

Une excellente découverte que cette série librement inspirée de "Vingt mille lieus sous les mers". Déjà, le deuxième tome et on reste sous le charme d'un dessin simple mais talentueux, d'un découpage très lisible et imaginatif, au service d'une adaptation qui mèle humour et souffle de l'aventure avec énormément de brio. Bravo à Brüno et vivement le troisième tome !

Une très belle surprise de l'année 2000! Grégory Mardon nous raconte avec beaucoup d'humour, de sensibilité et d'émotion les aventures de son grand-père. A la fin des années 30, Adolphe Hérault, dit Dodo, s'engage dans la marine. Il sillonne les mers et les océans, participe à la guerre de 40-45, se marie en Afrique du Nord, revient s'établir dans le nord de la France, vieillit, meurt ... Ce jeune auteur fait preuve de beaucoup de maîtrise non seulement dans le dessin, mais également dans la conduite de son récit. On est captivé par l'histoire. Les textes du petit-fils en voix "off" sont utilisés de manière très judicieuse. Bref, un des meilleurs albums de la collection Tohu Bohu!

Après la lecture de cet excellent troisième (et dernier) tome de la série, je ne peux que vous encourager à découvrir Mobilis! Cette série compte parmi les rares collaborations de Andreas avec un dessinateur, en l'occurrence Christian Durieux. Scénario habile et intrigant magistralement mis en image par ce dessinateur que je connaissais peu. On pouvait se demander à la fin du deuxième tome où Andreas voulait emmener le lecteur. Et on le découvre, fasciné! "Manipulations minutieuses" nous apporte (presque) toutes les réponses à nos questions. Bien sûr, il reste une part de mystère, mais c'est ce qui fait le charme des histoires d'Andreas. Il faut noter que l'on découvre dans cette série des aspects du scénariste que l'on ne connaissait pas encore, notamment dans les relations sulfureuses entre les personnages. Peut-être est-ce dû à l'influence de Christian Durieux, le dessinateur ?