Les 66 critiques de Michael Day sur Bd Paradisio...

« La Brouette des morts », tome 10 de la série « Dick Herisson ». Par D. Savard. Chez Dargaud.

Contexte de lecture : Un jour j'ai été amoureux de la série, aujourd'hui...

... la déception est d'autant plus cruelle et amère. Où est passée la petite touche fantastique (surréalisme ?) qui a fait le charme des premiers épisodes ? Où est cette ligne claire que l'on croyait héritée d'Hergé ou d'E.P. Jacobs ? Place donc, dans ce dixième tome, à un trait gras et lourd et à une (trop) simple histoire policière centrée sur l'héritage d'un magot. Pour couronner la déception, Savard utilise toujours de grosses ficelles qui étaient, dans un contexte décalé, jouissives, mais se révèlent aujourd'hui bien fades. Cerise sur le gâteau : une couverture (plutôt moche) qui révèle, à qui la survoler, l'élément « surprise » de l'enquête. On a faim de conspirations poissonnières et d'opéras maudits... Dick, reviens nous vite !
« Guérilla tchétchène », tome 1 de la série « Insiders ». Par Bartoll et R. Garreta. Chez Dargaud.

Contexte de lecture : Attiré par une couverture efficace et l'adjectif « tchétchène ».

Voilà donc la nouvelle héroïne de la nouvelle collection « Troisième vague »... Ah non ?!?, C'est chez Dargaud... Assez de perfidie... Autant dire que ce premier tome est on ne peut plus décevant. Pâle tentative d'un Largo Winch au féminin - au moins il faut laisser aux auteurs le bon goût pour leur héroïne - cet album souffre d'un excès de bonne volonté. Les auteurs ont - semble-t-il - voulu des scènes d'action très (trop !) cinématographiques ; nous voici, donc, avec un découpage peu fluide. Ils ont cherché à coller au mieux à l'actualité ; nous pouvons profiter de notes en bas de pages à ne plus savoir qu'en faire. Ils ont souhaité traiter toute l'actualité ; en route pour un zapping incessant : une tranche de Tchétchénie, superposée aux magouilles des compagnies pétrolières, agrémentée d'une pincée de Davos... Au final, une auberge espagnole où l'essentiel est oublié : le plaisir de lecture et la compréhension de la narration. Si le genre vous plaît, relisez vos romans de R. Ludlum...
« Le Guide du savoir-dire », tome 1 de la série « Focu ». Par D. Aranega. Chez Paquet.

Contexte de lecture : Un livre médaillé d'or 2002 au Festival International de la Diplomatie ! Comment rater une telle aubaine ?

Ne dites pas : « Il a un p'tain de trait cet Aranega. »
Dites : « L'album est d'un intérêt graphique certain, et en totale adéquation avec son propos. On sent la patte expérimentée de l'illustrateur qui ose s'exprimer et assumer des choix audacieux. »
Ne dites pas : « Ah, c'était de l'humour... »
Dites : « Certes tous les strips n'ont pas déridé mes zygomatiques, mais ceci est bien normal car quel album d'humour ne connaît aucune défaillance en 38 pages ? »
Ne dites pas : « Parfois, c'est vraiment con ce qu'il raconte. »
Dites : « L'auteur manie avec une certaine facilité le mauvais goût et le cynisme, et n'hésite pas à abuser d'un second degré des plus corrosifs ! »
Ne dites pas : « On me l'offrira bien un jour ce bouquin... »
Dites : « Bonjour Monsieur le libraire. Excusez-moi de vous déranger alors que vous succombez sous le poids des nouveautés. Néanmoins, auriez-vous - bien que je me doute de votre réponse, compte tenu du professionnalisme dont vous avez toujours fait preuve à mon égard - le premier album de Focu ? »


« Le Désert des carcasses », tome 2 de la série « Mâchefer ». Par F. Duval et S. Vastra. Chez Vents d'ouest.

Contexte de lecture : Dernière chance pour une série dont le premier tome (première aventure) m'avait profondément déçu.

Les auteurs ont trouvé leur rythme de carburation. Ce deuxième récit est bien plus efficace que le premier. Doux mélange entre Mad Max et les classiques du western, le tout rehaussé d'une touche d'humour et d'un brin de « on ne se prend pas la tête », l'histoire de cet ancien pilote de courses reconverti en garagiste de choc sur une terre sauvage et dévastée est un très excellent moment de délassement. Fred Duval (Travis, Carmen McCallum) trouve même l'occasion, dans cette poursuite infernale menée pied au plancher, de donner de l'épaisseur à ses personnages. Au rayon regret, cependant, la mauvaise habitude que prennent les auteurs à terminer trop vite chacun de leurs récits ; on pouvait certainement en attendre plus du combat contre la horde sauvage de motards. Mais, quoiqu'il en soit, la mécanique est bien huilée et le mélange suffisamment détonant pour nous faire embarquer à bord de la dépanneuse d'un héros sans peur ni reproche.
« Visionary Reality », tome 1 de la série « Le Silence de la Terre ». Par A. Ploy et Damour. Chez Les Humanoïdes Associés.

Contexte de lecture : J'attaque l'album avec un a priori plutôt favorable compte tenu des 6 autres tomes de la fresque TransGénèse.

2035, la Terre, « polluée » par les effets secondaires de la culture intensive de plantes génétiquement modifiées, agonise. Tedd-Alister, un Mutagène, rejoint son ami Dudd au sein de la Biosphère, dans l'espoir d'être guéri. À peine installé, les ennuis commencent par l'intervention musclée d'un groupe d'EcoWarriors manipulés par un mystérieux « vampire ».
Anne Ploy s'attaque, dans cette nouvelle série de la TransGénèse (déjà la troisième !), aux dérives des OGM et des manipulations génétiques. Peu de surprises pour les habitués de la fresque : S-F intelligente (proche de certains textes de Dick ou Spinrad), découpage et narration efficaces. La nouveauté est à chercher du côté du dessin. En effet, Damour délaisse temporairement Nash (Éd. Delcourt), pour se frotter à un univers qui comporte de nombreuses similitudes avec la série qui l'a fait connaître. Et justement, c'est ici que le bât blesse. En effet, le dessinateur ne semble pas trouver directement ses marques ; son trait est parfois si léger qu'il vient à disparaître, alors que ses personnages manquent de consistance au fil des cases. Malgré ces quelques regrets, cette série - et le cycle dans son ensemble - fait, à juste titre, partie de la crème d'une S-F où « science » et « fiction » ne sont pas (comme trop souvent en BD) deux concepts incompatibles. Cerise sur la gâteau, la TransGénèse pose un problème intéressant : sachant que Le Temps de l'éveil (premier album du premier cycle) se déroule en 2025, et que Visionary Reality débute en 2035, comment a-t-on pu en arriver là ?

« Rester normal », tome 1. Par F. Beigbeder et Ph. Bertrand. Chez Dargaud.

Contexte de lecture : Plutôt détendu dans le train qui me ramenait dans mes pénates. Prêt à découvrir ce qu'une icône médiatique telle que Beigbeder peut apporter à la bande dessinée.

N'importe quoi ! Comment rester normal devant ce tissu d'âneries, dont la pirouette scénaristique des dernières pages semble être le seul éclair de lucidité. La recette (médiatique) semble claire : prenez un gars qui n'a pas grand chose à dire mais qui le fait savoir, flirtez avec le faussement branché, faites semblant de cracher dans la soupe et vous aurez (semble-t-il) un scénario de bande dessinée. Autant dire que cet album suinte la vacuité, et atteint le paroxysme de l'inutilité. Les intellectuels bien pensant me rétorqueront que tout ceci est du 2e degré, que prêter aux riches permet de stigmatiser leurs dérives... Onanisme que tout cela. Et le dessin ? En parfaite symbiose avec le scénario !
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