« Visionary Reality », tome 1 de la série « Le Silence de la Terre ». Par A. Ploy et Damour. Chez Les Humanoïdes Associés.
Contexte de lecture : J'attaque l'album avec un a priori plutôt favorable compte tenu des 6 autres tomes de la fresque TransGénèse.
2035, la Terre, « polluée » par les effets secondaires de la culture intensive de plantes génétiquement modifiées, agonise. Tedd-Alister, un Mutagène, rejoint son ami Dudd au sein de la Biosphère, dans l'espoir d'être guéri. À peine installé, les ennuis commencent par l'intervention musclée d'un groupe d'EcoWarriors manipulés par un mystérieux « vampire ».
Anne Ploy s'attaque, dans cette nouvelle série de la TransGénèse (déjà la troisième !), aux dérives des OGM et des manipulations génétiques. Peu de surprises pour les habitués de la fresque : S-F intelligente (proche de certains textes de Dick ou Spinrad), découpage et narration efficaces. La nouveauté est à chercher du côté du dessin. En effet, Damour délaisse temporairement Nash (Éd. Delcourt), pour se frotter à un univers qui comporte de nombreuses similitudes avec la série qui l'a fait connaître. Et justement, c'est ici que le bât blesse. En effet, le dessinateur ne semble pas trouver directement ses marques ; son trait est parfois si léger qu'il vient à disparaître, alors que ses personnages manquent de consistance au fil des cases. Malgré ces quelques regrets, cette série - et le cycle dans son ensemble - fait, à juste titre, partie de la crème d'une S-F où « science » et « fiction » ne sont pas (comme trop souvent en BD) deux concepts incompatibles. Cerise sur la gâteau, la TransGénèse pose un problème intéressant : sachant que Le Temps de l'éveil (premier album du premier cycle) se déroule en 2025, et que Visionary Reality débute en 2035, comment a-t-on pu en arriver là ?