Les 105 critiques de Lef' sur Bd Paradisio...

Will Eisner : un grand de la bande dessinée mondiale reconnu par des prix prestigieux, la reconnaissance de ses pères et source intarissable d’admiration pour nous, ayant apporté de grandes choses au neuvième art et qui, malgré les années, continue de nous émerveiller !! Alors quand un génie comme lui parle des combines et autres arrangements entre familles juives au début du XXème siècle, forcément, on s’attend à quelque chose de grandiose… Montrant avec virtuosité l’évolution d’une famille, depuis sa venue en Amérique, par des pages de textes tel un journal, jusqu’à l’effondrement de leur emprire dans les années 70’s, Eisner ne perd ni de son humour implicite, ni de sa narration et encore moins de son talent. Sa spécialité, les planches sans cases avec deux émotions passant dans la même scène, l’une dans l’image, l’autre dans le texte ; il montre tout les problèmes, toutes les magouilles et autres arrangements comme s’il s’agissait d’une autobiographie ; tous les personnages fouillés jusqu’à en devenir “humains” ne vivent pas, ils tentent de survivre… Une peinture tant originale que profonde qui nous invite à regader un empire naître puis s’effondrer à travers drames, joies (rares), déceptions amoureuses, associations financières et familiales. Bande dessinée de mœurs, d’humour noir et de génie, “La Valse des Alliances” est en tout point un chef d’eouvre incontournable d’un des plus grand du 9ème art.
Kuklos par Lef'
Après le très remarqué (et remarquable) “Banquise” qui valut une nomination des auteurs au dernier festival d’Angoulême dans la catégorie “Meilleur Premier Album”, Sylvain Ricard et Christophe Gaultier reviennent et abordent cette fois un sujet pas si vieux que ça : KKK, le Ku Klux Klan. On se rappelait de la puissance qu’avait eu l’inauguration de “Lattitudes”, nouvelle collection de Soleil qui se disait ne présenter que des one-shot et bien voici un troisième album… sans doute le plus réussi !! Ricard parle d’un sujet épineux mais n’ayant que peu de connaissance concernant le KKK, je ne me risquerais pas à lancer un débat. Peu importe car le scénario est là : puissant, dévastateur et violent de vérité. Le scénariste pose tout le problème et montre vraiment toute l’ambiguïté et la difficulté de l’époque : les personnages de différents milieux plus ou moins entraînés, plus ou moins profiteurs… Victimes ou coupables ?? Comment faire la part des choses ?? Impressionnant aussi la façon dont on nous tient en haleine : commençant par la fin sans avoir la chute de l’histoire, on suit les confessions (concessions ??) d’un des protagonistes du Klan : il parle et nous raconte sa vie depuis son enfance, son père Klaniste et son enrôlement… Bref, Ricard a su saisir toute la difficulté à résumer un tel fait historique… Coup de chapeau !! Gaultier avait été remarqué dans “Banquise” par son inspiration de Blain et de de Crécy ; ici, il s’en détache et nous offre son style très personnel : ciselé, hachuré et puissant. En comparant les encrages avec le résultat final, on voit bien que Gaultier ne refuse pas les détails et ne le gâche pas avec la couleur. On parle souvent de l’atmosphère d’une BD, à savoir si les dessins vont avec l’ambiance qu’exige le scénario. Doit-on poser la question ici ?? Pô du tout. Je rejoins donc entièrement la critique précédente à savoir que dans ce tumulte de nouveautés, on peut de fraîcheur fait du bien !! Coup de chapeau et coup de cœur !!
Oyez oyez braves gens !! La voici, la voilà, la toute belle, la sympathique et la très réussie nouvelle série de la collection “Terres de Légendes” : “Salem la Noire”. Imprésionnés par cette vertigineuse couverture de plongée et peur d’être déçu en ouvrant ?? Rassurez-vous : l’intérieur est mieux que l’emballage !!! Bon, on va tout de suite couper court aux rumeurs, il y a une part de sympathie dans cette critique (voir de camaraderie…) mais sympathie justifiée puisque la qualité est au rendez-vous. En effet, à Salem la Noire, ville portuaire à l’insquisition aussi teigneuse qu’une bande de morpions, deux frères crétins au gros pif et au cerveau lent veulent tenter le vol du siècle. Vol du siècle ou ânerie du siècle puisqu’ils dérobent une pierre magique à un puissant sorcier… (puissant sorcier dont la méchanceté n’a d’égale que ses pouvoirs…) Une malédiction s’abat alors… Très horripilante pour eux mais extrêmement drôle pour nous… On se rappelle des dialogues d’Ayroles, ceux de Sylvain Cordurié n’ont rien à lui envier tant l’humour, l’ironie et la satyre sont au bon fixe ici. Le Scorpion, Harry Paütter et pleins d’autres héros très connus sont raillés ; les expressions des persos suivent la route et le plus impressionnant de tout est et reste les perspectives gigantesques et monumentales !!! Histoire originale dans un univers où la précision des décors est poussé aux maximum, la couleur (même informatique) s’accomode à merveille. (faut-il croire que ce trio se complète ??) Voila donc un début bien prometteur et une très bonne surprise à découvrir vraiment de toute urgence… Ayant fait leur preuve dans le dessin animé et dans le jeu de rôles, ce trio met bien en évidence ce qu’il sait faire le mieux : de la qualité… de la très bonne qualité !! Bien sur, si on veut chercher la petite bête, on peut reprocher quelques erreurs de jeunesse très discrètes et que l’on voit si on fouine (enfin, à 33 ans, on est plus très jeune non plus, héhé (je plaisante)) mais pour un premier album, cela est très très bon !!! Salem… elle est cool !! Bravo, bravo !! PS : tu vois Stéph’, j’ai pas été trop méchant…
Guillaume Sorel, illustrateur et dessinateur de génie et Mathieu Gallié, scénariste talentueux reviennent avec leur petit professeur Algernon Woodcock pour la suite et fin du premier récit : “L’œil Fé”. On se souvient du premier épisode : sorte de huis-clos entre deux confrères avec un rythme plutôt lent où l’histoire se mettait en place de très belle manière : pleine de mystères et de fantastique. Ce deuxième opus est tout simplement une superbe réussite sur tous les plans. Sorel se surpasse et offre de magnifiques planches aux couleurs somptueuses ; de ce côté, il n’y a rien à redire. (Les couleurs sont bluffantes à souhait) Mais côté scénario, beaucoup peuvent rester frustré : il faut savoir que l’on suit Algernon du début à la fin, ce petit bout d’homme qui porte un regard scientifique à tout et est, par conséquent, très terre-à-terre. Quand il découvre les solutions, c’est une autre croyance qu’il rencontre. Une croyance fantastique qu’aucune science ne peut expliquer ni comprendre. Et donc forcément, Algernon renonce à rechercher toutes les solutions, et par conséquent, nous aussi. Nous n’avons pas toutes les solutions (chose que j’ai beaucoup appréciée) et c’est ce que certaines personnes regrettent. C’est un mode de narration qui m’a beaucoup surpris à la lecture et qui, avec le recul, est très bien adapté puisqu’avoir toutes les révélations aurait gâché et tué cette belle part de mystère. Très bel album, je le préfère au premier. Somptueux et grandiose sur tous les plans… Même après l’avoir lu il y a trois semaines, j’en reste impressionné. Indispensable.
Voilà longtemps que je ne critiquais plus de BD. Voila longtemps aussi que je n’avais pas eu autant de plaisir à lire un album de BD. Et je suis comblé. Il m’est inévitable de parler de “Insomnie”, nouvelle collection des éditions Delcourt. Avec les nombreux avis des deux premières séries qui l’ont inaugurée, on avait surtout l’impression qu’elle était mal partie : Corbeyran au scénario des deux séries qui ne surprend pas trop et déçoit beaucoup de monde. On attendait donc “Dans la Nuit” pour se faire enfin un avis définitif sur cette collection dont le principe m’enchantait… Beaucoup d’entre nous se demande si cet album est aussi bon que “Comptine d’Halloween”, première série de Callède et Denys qui avait surpris plus qu’agréablement et avait fait énormément de bruits lors de sa fin et des révélations qui suivaient… Non, ce n’est pas aussi bon : c’est mieux !! Si vous avez été époustouflés par “Révélations”, fin de “Comptine d’Halloween”, vous serez scotchés par cet album !! Le scénario en lui-même est très étrange (effet recherché) car nous sommes ancrés dans notre réalité mais certains éléments (alliés à la narration) nous effraient : on se perd entre réalité, folie et fantastique. Mélangeant abilement flash backs, folie, rêve, pulsions et ellipses (très présentes et très angoissantes), Callède pond ici une histoire qui relève le niveau d’une collection à la limite de la dérive. Le dessin s’y prête avec une belle virtuosité tant le découpage est tout autant (voir plus) angoissant que l’histoire. Les expressions des personnages, le découpage, le jeu des ombres est manié de très belle manière… Callède et Denys font un travail indissociable. Les auteurs cherchaient à faire peur avec une BD : chose difficile à réaliser puisque le lecteur a la possibilité d’interrompre sa lecture quand bon lui semble. Ce n’est pas comme au cinéma où l’on est enfermé dans une salle obscure, coincés entre le film et l’angoisse que veut transmettre le réalisateur. Non, ici, nous sommes en pleine lumière, il n’y a pas de bruits mystérieux et angoissants… Il n’y a pas ça, on est libre de tout lors d’une lecture… Et pourtant… Le pari est relevé et remporté !! On frissone constamment et plus l’histoire avance, plus la folie s’empare d’un des personnages, plus l’on frissonne et plus l’on se demande dans quel but, pourquoi, jusqu’où peut-il aller ?? A l’approche de la fin de la lecture, on peut croire (et c’est se qui m’ait arrivé) que le récit se finit au bout de la 48ème page. Rassurez-vous : on en est loin bien que l’album soit uen histoire complète à lui tout seul avec quelques éléments laissés en suspend… Au final, un très bel album angoissant, terrifiant qui, je pense, aurait dû inaugurer la collection. L’ouvrage correspond parfaitement aux attentes de “Insomnie”. J’attends la suite… Un an… trop long… A lire… “Dans la Nuit”…
Pour ma centième critique, j’ai décidé de rendre hommage à une œuvre monumentale, dans plusieurs sens du terme, à un auteur remarquable, source d’inspiration et d’influence pour moult autres scénaristes français. Ce créateur phare, on lui doit notamment des chefs d’œuvres tels que “Watchmen” et “V pour Vendetta” ; on lui doit la reconnaissance d’un travail phénoménal pour sa plus grande, sa plus magistrale et sa plus monumentale œuvre : “From Hell”, une autopsie de Jack l’Eventreur. On lui doit également, dans ses compositions, et après lecture de celles-ci, une autre vision de la bande dessinée : celle de ne plus voir le neuvième art comme un banal divertissement mais comme un média, un style, une technique qui mérite respect et prospérité. Derrière un travail qui lui a demandé plus de 10 ans, il dresse un portrait, une vision et son explication sur un mythe, une légende non élucidée qui a effrayé l’Angleterre en 1888. Cette fable que peut représenter Jack l’Eventreur : les nombreuses explications qui l’entourent, les réponses plus ou moins vraies et vérifiables, toute une entreprise qui a fleuri autour de cinq meurtres, autour de 4 prostituées…l’homme qui apporte sa vision, cet auteur talentueux dont on attend “Supreme” (aux éditions Delcourt) est et reste parmi les plus grands encore vivants de la bande dessinée mondiale ; cet auteur n’est autre qu’Alan Moore…incontestable et incontesté…génie de l’imagination et tant d’autre encore… Comme j’ai pu le dire, Moore est une inspiration pour beaucoup et la lecture de ce pavé, également dans plusieurs sens du terme (d’une part par la taille : 600 pages, mais aussi pour l’entreprise mise en œuvre afin de démontrer une thèse que l’on approuve ou non), a contribué sans doute aux congratulations qu’attendait Moore. Non pas qu’il ne soit pas respecté mais cette œuvre l’a hissé dans les rangs « des fous » qui ont osé faire CA. Pari très entreprenant et très risqué de Delcourt, on ne peut que s’incliner et admettre que cette édition a joué avec le feu. Comble de tout, ce défi est gagnant !! Bien sur la taille peut repousser, bien sur le style peut effrayer quand on le voit mais souvenez-vous…souvenez-vous de l’impression que nous eûmes en feuilletant “Watchmen” et “V pour Vendetta” ainsi que “Maüs” : un dessin très particulier qui repoussait beaucoup de lecteur. Et rappelez-vous aussi ce que vous aviez ressenti après lecture, en fermant le livre…vous étiez conquis, emballés, vous veniez de lire…des chefs d’œuvres !! C’est de même ici : captivant, envoûtant, Moore nous entraîne dans l’abîme et dans l’enfer qu’était cet univers londonien de la fin du XIXème siècle. Un gouffre immense où s’enfonçait une population dans la prostitution, le manque d’hygiène et le chantage. C’est ce monde qui a vu naître quatre femmes. Quatre femmes sans beaucoup de chance, quatre femmes qui tomberont dans la prostitution, le racolage et la mendicité. Quatre pauvres diablesses attachantes qui, pour survivre, se jouèrent de la famille royale avec un chantage, pour gagner quelques pièces, pour vendre leur silence sur un scandale qui ébranlerait toute l’Angleterre. C’est cet univers qui a vu naître Jack l’Eventreur. Ou plutôt, son mythe. Car le docteur William Gull, envoyé de la reine, pour réduire au silence ces « traîne-misère », n’avait qu’un rêve, qu’une obsession : s’élever, aller plus haut et conquérir un olympe inaccessible visible juste dans ses hallucinations dans lesquelles, il voyait l’avenir de l’Homme, sa déchirure, sa décrépitude où il se perdrait. C’est cet univers qui a vu naître…le re nouveau. C’est en tout cas la thèse qu’exploite Alan Moore, qu’on approuve ou pas. C’est sans aucun doute, une vision déjà vue mais pas autant développée car un tel mythe a inspiré mais Moore ne le fait pas, il montre et prouve. Il nous emmène dans une telle folie, dans une telle pensée que Gull nous paraît être un homme logique mais terriblement fou, un homme dont les horreurs qu’il commet lui paraissent être des avancées pour l’Humanité : sortir de l’enfer de Londres, s’élever… On ne s’arrête pas à ces quelques personnages : on suit également un policier, chargé de mener l’enquête alors que les supérieurs connaissent le secret que cachent ces meurtres sanglants…Un personnage bien énigmatique, fragile et instable que ce gentleman policier. Dans sa quête désespérée, il trouvera réponse, il trouvera un visage à mettre sur ce « monstre ». Mais quand la haute société se rabaisse aux prostituées, forcément : ça choque. Bien sur Moore ne s’arrête pas là, 600 pages pour s’exprimer, il est bien évident qu’il va plus loin. Mais pour ma part, je vous inviterai à lire “From Hell” pour connaître la suite… Si Moore accomplit ici une prouesse scénaristique, le travail d’Eddie Campbell est tout autant impressionnant !! Bien que son style puisse repousser certains, j’aimerai revenir de nouveau sur “Watchmen” et “V pour Vendetta” : les dessins de ces deux œuvres collaient parfaitement au scénario et à l’ambiance, non ?? Ici, c’est pareil. Les deux auteurs ont chacun fait un travail ahurissant pour peindre une société qui ne peut être représentée qu’en noire, tellement elle est immonde et immorale. Mélangeant certains passages avec un style très « ciselé » avec une peinture aquarelle (je crois) qui rend fluide le passage, le dessin joue avec le scénario pour servir des passages différents et alternés (en lisant, vous comprendrez). On peut se plaindre de ne pas reconnaître les personnages ou bien d’avoir un temps d’adaptation au style de Campbell : pour ma part, je dois bien dire que ce « temps d’adaptation » fut très bref tant l’histoire m’envoûta dès le prologue…On peut dire également de Campbell que son style est brouillon et que tout le monde peut en faire autant…certaines perspectives font changer d’avis tellement que c’est beau. Et les scènes de tortures et de dissection… Moore ne tombe même pas dans le voyeurisme et offre la pensée, la vision de Gull lors de ces scènes tout en faisant l’anatomie du corps (sorte d’ironie noire). Même si le noir et blanc cache certains détails, la dissection n’en pas perd pour autant sa clarté et reste sans doute, le plus grand passage du récit…(non pas que j’aie des tendances de boucher humain mais cette scène est indispensable pour tout chirurgien ou médecin légiste en herbe) Et la société…lorsque la première prostituée se fait assassiner, nous avons la même vue en plongé et durant de très longues pages, Moore (et Campbell) nous montre les réactions des différents passants : d’abord indifférents puis fuyants de peur d’être mouillé dans une quelconque affaire, il faut attendre l’arrivée hasardeuse d’un policier pour que quelqu’un veuille bien s’occuper de la malheureuse. Et là encore, le ridicule tombe : cet agent de l’ordre croit qu’elle est saoule alors qu’elle a la gorge tranchée de gauche à droite… Durant tout un récit, Moore montre, justifie la naissance d’un monstre et s’appuyant sur le malheur, la misère de l’époque. Une telle justification se respecte car c’est sans doute la plus plausible. Gull, malgré les atrocités qu’il commet, nous est montré comme quelqu’un de très intelligent, de très instruit, de très cultivé. La scène où il se ballade dans Londres en expliquant au cocher l’architecture de différents bâtiments le prouve. On n’aurait même pu croire que ce chapitre serait d’une lenteur et d’un ennui innommables, mais non. Tout étant basé sur une recherche approfondie des auteurs, et la narration de Moore, ainsi que son découpage, faisant le reste, on ne s’ennuie pas, on lit, on dévore ces pages qui nous paraissent trop courtes. La force et la puissance que dégage cette œuvre sont très impressionnantes : chacun des personnages n’arrivant pas au bout de ce qu’il croient, enchaînant souvent sur des déceptions et des remords. C’est une véritable peinture dans un certain temps, mais Moore ne veut pas laisser une impression vide et fausse où son propre avis serait faussé. Non, il le donne son avis, nous montre sa vision telle qu’il le veut. Il nous enferme même dedans pour nous libérer et nous laisser penser ce qu’il nous plaît. Mais lorsqu’il démontre, on ne peut que lire et écouter. Surtout que certains éléments paraissent inhabituels voir déplacés dans le récit quand ils apparaissent pour la première fois, mais comme pour ses autres œuvres, Moore nous explique et tout devient clair. Il faut bien sur lire cette œuvre et prendre un certain recul après car ce pavé ne peut pas laisser indifférent. Dans l’ensemble, beaucoup de gens sont unanimes pour dire que c’est un chef d’œuvre (j’en fais parti) mais je connais d’autres gens qui n’ont pas apprécié. C’est une œuvre dure, et difficile pour certains, il ne faut pas la mettre entre toutes les mains surtout sil les mains en question veulent lire leur premier Alan Moore. Le tout premier que j’ai lu fut “La Ligue des Gentlemen Extraordinaires”, je suis désormais un grand fan du scénariste. C’est, encore une fois, une livre très complexe et très dur mais tellement réussi. Que l’on soit d’accord ou non avec la thèse des auteurs, on ne peut qu’admettre que c’est un chef d’œuvre. Cet album est sorti en octobre 2000 et je ne l’ai eu qu’en décembre 2002 et je viens juste de le finir en l’ayant commencé il y 4 jours. Mieux vaut tard que jamais comme dirait le dicton. Si vous n’avez pas encore lu ce chef d’œuvre et si vous m’avez supporté jusqu’au bout de cette critique et même si le prix est assez important, vous devez lire “From Hell” au moins une fois dans votre vie… Dernier conseil : ne lisez pas “From Hell” d’un tait : faîtes-le petit à petit… Voilà, je crois que j’ai assez parlé et je m’en vais souffler la bougie de ma centième critique.
Ayons peur, effrayons-nous : voici “Reine des lézards”, quatrième album de la série “Black Hole” de Charles Burns, cet auteur qui nous conte si bien les mésaventures de ces jeunes adolescents aux corps si…changeants. Ce qu’il y a d’incroyable dans cette série, c’est cette constante qualité qui ne se fane pas mais qui s’améliore de plus en plus. Car, les sentiments et les actions des personnages peuvent sembler répugnants et repoussant mais après réflexion…n’avez vous pas fait pareil au moins une fois dans votre vie ?? Après trois tomes qui développaient les angoisses, les soucis et l’univers, ce quatrième se termine par un rebondissement totalement inattendu et…sanglant…Un peu d’action pour une suite qui ne devrait décevoir personne. Toujours des éléments qui semblent nous en rappeler d’autres mais qu’on ne peut rattacher à ceux que nous connaissons. Quelle complexité…quelle effroyable complexité !! Toujours cette même angoissante atmosphère, toujours tout… Pardon…mais c’est trop bon…
On pouvait croire que Charles Burns nous contait quelques singulières mais indépendantes histoires d’adolescents mal dans leur peau mais au fur et à mesure que les tomes défilent, plus de petites parcelles de révélations s’insinuent dans la vie des ces personnages si…jeunes. Surtout qu’ici, la défonce est de rigueur : en quête de dope, nos petits camarades deviennent de plus en plus antipathiques…auraient-ils la crève, cette maladie qui frappent ces jeunes gens de plein fouet transformant certains en monstre et d’autres en boutonneux mal polis ?? On peut le croire mais si la voix off est très présente ici, Burns nous montre deux journées de deux personnages différents se croisant et se décroisant tout en jouant sur le temps du récit : mélangeant passé, présent, plus que parfait et autres manières de nous perdre et de nous repêcher à la 64ème page pour nous laisser sur une fin angoissante nous obligeant à crier la suite des aventures de ces jeunes qui semblent si éloignés de nous mais qui nous ressemblent tellement. Avec un découpage efficace, des textes et des dialogues effrayants et très présents, cette série s’inscrit parmi les plus effroyables (dans ce sens : qui cause de l’effroi, de l’horreur) que j’ai pu lire. Indispensable et… Au-delà de tout…au-delà…du réel…
Charles Burns est l’un des plus grands auteurs américains tant qu’il s’illustre ici pour représenter à merveille une ambiance noire, angoissante, agonisante… Si on se perd dans une narration qui joue avec les flash backs (chose tout à fait voulue), Burns nous invite à relire ces albums tant il y a d’éléments qui nous échappent, qu’on l’on ne perçoit pas à la première lecture. Une mise en place de l’univers et un découpage plus qu’énigmatiques car, en plus du dessin, ces deux éléments sont les piliers de l’atmosphère. L’ambiance est tellement glauque, morbide et prenante que je m’empresse de me ruer, de lire le troisième opus… Comme dirait Mr Burns des Simpson : “Excellent” !!!
“Naüja” est une série singulière que j’apprécie vraiment beaucoup. Et ce second album ne fait qu’améliorer la sympathie que j’éprouve. Après un premier tome qui fit date, ce deuxième est de tout autre qualité : si on reprochait au premier de ne présenter que les personnages (ce qui n’est pas totalement faux, puisque le rythme était lent et les dialogues très représentatifs), ici, nous avons affaire à une singulière quête, une légende très vieille et surtout à un peu plus d’action. De nouveaux personnages, de nouvelles races et des informations sur tout : l’univers, nos héros bien qu’en effet, une part d’ombre reste visible mais celle-ci n’empêche ni la compréhension ni le plaisir de la lecture tant le scénario est bien ficelé, attrayant et les dessins ont plus d’assurance, de maîtrise et les couleurs…que dire…splendides !!! Je reste comme Cycy, sur une très bonne surprise et j’apprécie le peu de temps que nous ont laissé les auteurs : juste 6 mois entre deux opus. Bravo et continuez ainsi !!!
Bilal…qu’on l’aime ou non, cet auteur est et reste un incontournable de la BD science-fiction contemporaine. Qu’on l’aime ou non, ses œuvres restent des classiques que tout bédéphile se respectant doit avoir lu, ou du moins connaître. Qu’on l’aime ou non, on se doit de connaître Bilal et sa trilogie Nikopol. Paru initialement sous trois volumes (“La Foire aux Immortels”, “La Femme Piège” et “Froid Equateur”), ce triptyque est pour le moins fascinant en tout point de vue : déjà publié dans un premier intégral il y de cela longtemps, puis réédité avec une nouvelle couverture cette année, les aventures d’Alcid Nikopol ne peuvent laisser indifférent. Le premier opus est sans doute le plus réussi : plaçant bien l’univers, le scénario est tout bonnement excellent ; le style de Bilal très froid mais très beau inspire un tel réalisme que la dureté du monde passe comme une lettre à la Poste… (pas bon comme comparaison) La fin n’en est que plus réussie, que plus impressionnante…la suite étant de tout autre registre. En effet, “La Femme Piège” m’a un peu déçu : se lisant plus vite que le précédent (normal puisqu’il instaurait l’univers), Bilal nous perd entre des pensées totalement explosées à la drogue et autres saloperie et la réalité qui n’est pas totalement éloignée des rêves. Tandis que son style devient plus plaisant, les couleurs plus épanouies, les traits plus généreux, le scénario perd de son intensité tout en restant admirable dans la narration et le découpage. Autant dire qu’Enki Bilal nous montre plusieurs facettes de ses nombreux et illustres talents. Partant de complot divin et politique dans “La Foire aux Immortels” (des Dieux égyptiens venus se ravitailler en carburant et dont l’un d’eux s’enfuit pour se venger, etc…), le ton diffère vers une psychologie ravagée ne faisant plus appel, ou moins, aux Dieux et leur influence du premier opus. Alcid n’est plus héros mais est à la limite du figurant pour laisser la place à une belle et troublante jeune femme : Jil Bioscope. C’est elle qui se drogue, se détruit…La voix off, totalement absente dans le premier tome, est ici omniprésente, se qui aurait tendance à gâcher : trop c’est trop !! (quel argument) Pour le troisième et dernier opus, là, va falloir qu’on m’aide : le dénouement est, pour moi, petit mortel, totalement incompréhensible, je n’ai rien compris au pourquoi du comment ni le lieu, ni la date, ni l’histoire !! D’autant que le dessin se bonifie et atteint un summum splendide et envoûtant. Mais le scénario…est le contraire du dessin : il se dégrade au fur et à mesure de ces 176 pages. Alcid père, Alcid fils, Jil, une journaliste…oulala : c’est trop pour moi tout ça… Que dire de plus : qu’on aime ou qu’on n’aime pas Bilal, on se doit d’avoir lu sa trilogie Nikopol que certains qualifient de chef d’œuvre et d’autres, comme moi, qui demandent explications… Mais cela reste indispensable…bien évidemment…
Il fallait le faire !! Dans le double sens du terme. Il fallait le faire, d’une part pour l’hommage à La Fontaine et d’autre part pour allier enfin littérature et bande dessinée. Claude Guth, Laurent Cagniat, Yann Dégruel, Julie Audibert, Jean-Luc Loyer, Jean-Luc Masbou, Turf, Tiburce Oger, Michel Plessix, Thierry Robin, Cécile Chicault, Cyril Pedrosa, Isabelle Dethan et Mazan signent ici douze des plus grandes fables de La Fontaine qui est et restera une source intarissable d’émerveillement et d’enfer pour les petits écoliers qui les apprennent par cœur. Des mauvais souvenirs de classe pour certains, un enchantement pour d’autres…mais tout le monde y trouve son compte et se remémore ce que tout ceci représente. En allant de “La Chauve-Souris et les deux Belettes” à “Le Loup et l’Agneau” tout en passant par “L’Huître et les Plaideurs”, tout le texte intégral de La Fontaine est préservé. Dans un format tout à fait inhabituel, Delcourt apporte un des plus beaux collectifs pouvant se lire de 7 à 77 ans. “La Fontaine aux Fables” est une fontaine d’émerveillements…avec un soupçon d’humour tout à fait dosé, une travail splendide et inoubliable : à l’image des fables…
Banquise par Lef'
« Soleil se met enfin à faire de la qualité. » C’est ce qu’on m’a dit lorsque j’ai feuilleté pour la première cette œuvre : “Banquise” de messieurs Christophe Gaultier et Sylvain Ricard. Je n’ouvrirai pas le débat de la question introductrice de cette critique mais parlerai de cet album car c’est cette réplique qui m’a donné envie de lire l’album ; et surtout de l’acheter. On ne peut nier l’évidence que Maurad Boudjellal inaugure une très belle collection (prénommée Latitudes) avec deux beaux ouvrages, “Tonnerre rampant” de Liberge et “Banquise”. A la fois innovatrice et singulière, cette collection n’en est qu’à son début, et quel début !! Je n’ai pas encore lu “Tonnerre rampant” mais ce chef d’œuvre qu’est “Banquise” ne peut pas passer sous le silence ; ce qui ne se passe pas d’ailleurs. Car, en le lisant, une envie folle me prit de le relire (et ça ne m’était pas arriver depuis “Watchmen” et “V pour Vendetta”, c’est pour dire) ; non pas que je le compare à ces œuvres mais j’ai eu un engouement soudain et incontrôlable en refermant cet opus. Le résumé de BDP (que je trouve très alléchant) ne peut transmettre (car cela est impossible) toute la puissance qui entoure cette œuvre inqualifiable de par sa réussite, son suspens et surtout sa narration. Une bande de fié fiés salauds, tous plus fous les uns que les autres, sur une banquise à la recherche de survie et de tuerie. « Il n’en restera qu’un ». Oui, mais qui ? L’histoire est racontée par un patron de bistrot, qu’a-t-il a voir dans l’histoire ? Que devient celui qui survit ? Qui est cet alcoolique affalé sur la table ? Ce que la neige peut recouvrir, la poudre et le sang le déterre… 80 pages ? Oui. Un one-shot ? Oui. Du suspens et un scénariste qui nous tient en haleine jusqu’au bout ? Oui monsieur. Indispensable et envoûtant comme le grand Nord ? Oui, oui, oui. Quant à Ricard, quelle beauté, quelle précision dans le style et quelle féerie dans ces décors somptueux ! On parle de l’école à de Crécy, je ne peux y donner mon avis : je n’ai jamais lu de de Crécy, honte sur moi. Mais qu’importe, le résultat est là : captivant, envoûtant : deux auteurs qui étaient fait pour se rencontrer, qui étaient fait pour collaborer et produire un si beau chef d’œuvre. Une note maximale que j’aurais voulu faire exploser : s’il m’avait été permis de mettre 6, je l’aurais fait. Noël est là, du haut de sa banquise, le Père Noël pourrait bien vous l’apporter…
J’ai rarement vu une évolution si rapide dans le dessin et la mise en couleurs. Je dit ça car je suis très impressionné par le travail de Cyril Bonin : autant son style dans le premier tome pouvait laisser perplexe, ici il maîtrise absolument et nous offre de très belles planches avec de plus en plus de détails qui n’alourdissent pas la case ni la vue (chose remarquable) et peint à merveille une ambiance des plus noires, des plus “celles que j’aime”. Quant au scénario, j’avoue qu’après la chute de la première enquête qui avait abouti à un polar pu et dur ; là, le fantastique prend le dessus, ce qui me déçoit tant on pouvait se référer au réel, au rationnel dans les deux premiers opus. Là, rien : que du fantastique. Ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : j’ai aimé cette fin car nous pouvions deviner au troisième tome que le fantastique serait très présent mais mon enquête préférée est, et reste, pour l’instant la première. Je pense que “Les sables du temps” est très bon, avec Bonin qui se surpasse et qui mérite une standing ovation. J’apprécie, j’aime, j’adore, j’idolâtre, je divinise…faîtes comme moi : nagez dans le brouillard…
Après une approche polar dans la première enquête, nos personnages londoniens reviennent pour notre plus grand plaisir dans une affaire qui semble plus se rapprocher du fantastique. J’avais cru cette série finie au deuxième album tant la chute nous tenait en haleine mais non : il semblerait que les auteurs veuillent faire des “duettistes”. (histoire en deux albums) Je regrette que l’approche est changée car nous n’aurons plus une révélation plausible mais fantastique ; non pas que je répugne désormais cette série mais j’appréciais plus l’atmosphère des deux premiers tomes. De plus, les dessins de Cyril Bonin évoluent énormément, surtout sa mise en couleur qui hérisse une bonne fois pour toute la barrière entre les deux abords. Après ce petit moment de nostalgie, j’ai tout de même trouver des qualités à cet opus (dixit la note), nombreuses, je vous rassure. Tout d’abord l’enquête débute sur les chapeaux de roues en commençant par un court flash back qui semblerait n’avoir aucun rapport avec nos personnages londoniens puisqu’il se déroule en Amérique. Bref, deux intrigues parallèles qui ne se réuniront pas à la 48ème page. Si l’on accepte l’arrivée de nouveaux personnages ambitieux, on ne peut que deviner leur future “sortie”, souvent brutale de ce tableau morbide de cette triste époque. Bien que novateur dans le ton, j’apprécie grandement cette nouvelle enquête dont les révélations viendront prochainement… PS : j’ai trouvé de temps à autre les dialogues lourds car les présentations sont nombreuses, régulières et pêche donc le rythme important du récit…
Un agréable souvenir à la lecture du premier album et je dois dire que mon appréciation sur ce deuxième est meilleure. Après un premier opus aux frontières du fantastique, des personnages bien ancrés, une ambiance bien posée et oppressante de ce Londres du XIXème siècle, la fin de cette première enquête surprend d’un bout à l’autre du récit : de rebondissements en révélations, les personnages se révèlent être moins bons que ce qu’on nous laissait entendre. Roger Seiter nous avait habitué à une narration pour le moins réussie et exemplaire de qualité ; ici, elle reste au même niveau mais c’est la qualité graphique de Bonin qui rehausse le tout et rendent une fin monumentale. Les couleurs, quant à elles, sont plus nuancées, plus posées et plus fluides que celles du premier. Que dire ?? Que rajoutez ?? Si ce n’est que cette fin pourrait bien être un chef d’œuvre…on en était si près… On devine le meurtrier une dizaine de pages avant la fin mais la fin de la fin ne nous est dévoilée que dans la dernière planche. Un petit bijou, une pure merveille…le brouillard s’est levé, la qualité est apparue…
Que l’on puisse qualifier ce premier album comme un petit bijou est normal mais applaudir les auteurs me semble plus requis. “Fog”…s’il vous reste des bribes de vos ennuyeux cours d’anglais, vous saurez que ce mot signifie brouillard. Et il n’y a que le titre qui est de brume car voici une atmosphère digne de Londres du XIXème siècle. Londres 1874… Les bas-fonds de la capitale britannique n’ont jamais été un lieu de villégiature, mais depuis quelques semaines, la police enquête sans succès sur des meurtres d’une sauvagerie inhabituelle. Une rumeur commence à circuler…des esprits malfaisants roderaient dans Londres. Avec un dessin qui reproduit à merveille une ambiance digne de ce nom et un scénario qui nous laisse dans le brouillard le plus total (si je puis m’exprimer ainsi) il est indispensable de lire cet ouvrage indispensable pour une indispensable bonne bédéthèque. Une affaire criminelle rondement menée qui laisse présagé un bon retournement de situation. Fabuleuse découverte, bien que ce premier opus date un peu, je me retrouve avec un bon sentiment et je m’empresse de sortir le deuxième tome du sac et de le lire… Ces deux messieurs vont faire parler d’eux…mais en bien…je vous rassure…
Murena, Agrippine, Néron, Balba, Massam, Sénèque…tous ces personnages et bien d’autres dans un celle saga : celle de Rome, celle de l’Histoire. Dufaux et Delaby perpétuent le renouvellement de la BD historique en inscrivant cette série parmi les meilleures qu’ils aient pu faire. Tous les personnages nous sont présentés dans leur intimité, leurs pensées sans que messieurs les auteurs nous poussent à aimer tel ou tel protagoniste : nous sommes libres de tout jugement, de tout avis. Fin du premier cycle, que Dufaux appelle “cycle de la mère”, nous retrouverons tous ces acteurs pour un deuxième cycle intitulé “cycle de l’épouse”. Car c’est bien d’acteurs qu’il s’agit : Sénèque a dit une chose juste, “La vie n’est qu’une pièce de théâtre : ce qui compte, ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée. L’endroit où tu t’arrêtes, peu importe. Arrête-toi où tu voudras, pourvu que tu te ménages une bonne sortie”. A croire que cette phrase était également destinée aux auteurs. Seul et unique bémol : mes couleurs préférées sont et restent celles du tome 2. Monumental.
La Rome antique avec ces protagonistes qui ont marqué l'Histoire pour très longtemps. Avec un casting "diabolique" (Néron et Agrippine), Dufaux affirme de nouveau que la BD historique n'est pas morte et ne le sera pas avant longtemps. Delaby affirme son style, classique, il vrai, mais fouillé, plaisant et impressionnant. Bien que ma mise en couleurs préférée soit celle du tome 2, je suis impressionné par ce duo qui n'a pas fini de nous surprendre et nous réserve un bien bel avenir à ces personnages de papiers ô combien attiré par le sang, le pouvoir et à la personnalité si complexe. Bravo messieurs. J'en redemande.
Ce deuxième album est tout bonnement excellent. La suite de ce péplum est plus que réussie et plus parfait que son prédécesseur. Dufaux mûrit avec l’age : ses BD prennent plus d’ampleur et sont de plus en plus intéressantes… Delaby signe ici l’une des plus belles mise en couleurs qui m’ait été donné de voir…et son style est à couper le souffle. Bref que de réussi, on ne peut que faire court devant un tel chef d’œuvre et le résumer en un mot : achetez-le.
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