Cet album a les défauts et les qualités de tout album historique. Sans les clés de lecture que sont quelques lumières sur la période, on risque de passer à côté voire d'assassiner dessin et scénario comme a pu le faire un bien peu charitable lecteur dans une autre critique. Mais pour qui perçoit toute la richesse des richerches historiques effectuées par les auteurs, c'est un vrai régal que d'accompagner nos jeunes héros au pays de Vermeer et de Rembrandt, de se promener avec eux dans les rues de Delft où l'on aperçoit la dentellière de Vermeer à travers une fenêtre, de partager les inquiétudes diplomatiques du Prince d'Orange face aux appétits d'un Roi Soleil avide de nouvelles conquêtes... En clair Les Louis d'or ne convaincront sans doute que les lecteurs déjà séduits par la rigueur et la précision tant dans le dessin que dans les références historiques des albums de Jacques Martin (Alix) et de ses héritiers (Chaillet pour Vasco). Alors sans doute faut-il un peu de curiosité pour pousser les portes d'un album qui donne à voir et à lire un monde qui pour une fois ne se résume pas à une simple histoire de cape et d'épée (bien que Cothias et Juillard ont donné au genre ses lettres de noblesse....).