Les 129 critiques de Jean-Marc Lernould sur Bd Paradisio...

"La Loi des 12 tables", de Corbeyran, Defali et Pérubos. Delcourt.

Corbeyran serait-il un bon appât ? On s'y est laissé prendre, du moins si on parle de la couverture de "la Loi des 12 tables", un "volume premier" qui n'aura peut-être pas de suite à domicile sauf si on a besoin de place sur ses étagères. Parce que du Sieur Corbeyran on attend surtout la suite du "Réseau Bombyce" avec Cecil ou du "Régulateur" avec Moreno, mais pas cette impasse "recommandée par 13ème rue, la chaîne action et suspense" dixit le stick apposé sur la couverture (on dirait que Delcourt aime bien ça ces temps-ci…).
Il est question en cet hiver 2006 (l'histoire est définitivement datée) d'un éphémère second rôle, une demoiselle vite assassinée et qui fleure bon la réincarnation d'une sorcière brûlée sur le gibet. Comme quoi il n'y a pas de fumée sans feu, ce qui inquiète un cercle réunissant des férus de cabale. Suit une enquête pseudo-métaphysique avec amours éplorés entre deux massacres.
Mais l'épisode "Mandragore" suivi du "Cénacle" dans le même album souffre d'un dessin qui transpire l'assistance publique par ordinateur et des couleurs non moins douteuses, catégorie néon. Bref il n'y a pas de quoi fouetter un stryge, aucune densité ni dans le fond ni dans la forme. On peut espérer que les auteurs ont le temps de se refaire mais cinq autres albums sont déjà annoncés à raison d'un tout les deux mois, la livraison finale étant prévue en novembre 2006 avec un certain "Choc en retour". Souhaitons que la fin ne soit pas bâclée pour respecter les délais de parution.

Le proverbe du jour :
"Choc en retour tu verras,
mieux Corbeyran reverras"

(incunable Delcourt, Haut Moyen-Âge).
Sauveur (La tranchée) par Jean-Marc Lernould
"Sauveur", "La Tranchée" tome 1, scénario de Eric Adam et Virginie Cady, dessin de Christophe Marchetti. Editions Vent d'Ouest.

Guillaume Apollinaire (et non "Appolinaire" comme il est écrit dans l'album) est cité en ouverture de ce premier volume dont la trame se déroule en l'hiver 1917 (une date qui ne figure nulle part dans ce tome 1 et qui n'est mentionnée que dans les promos et catalogues, mais on comprend vite que la guerre de 14-18 n'en tire pas encore à sa fin) :
"Mon amour est puissant j'aime jusqu'à la mort
Tapie au fond du sol je vous guette jalouse"

("la Tranchée").
Un poète qui soit dit en passant n'a guère connu le baptême du feu au plus profond de cette tranchée puisque le recul dû à son statut d'artilleur lui a laissé tout le loisir d'échanger sa fameuse correspondance torride avec Lou.
D'ailleurs dans l'album Sauveur Albertini, l'officier de renseignement qui sert de fil rouge à ce "two shot" et qui mènera l'enquête en terrain bourbeux n'a pas plus d'expérience, et c'est bien terrorisé par les bombardements en première ligne qu'il aboutit dans une casemate française en espérant y trouver un temps de répit. Pas de pot : il y rencontre une dizaine d'hommes entourant un cadavre tout chaud, transpercé par une baïonnette française. Y a du meurtre dans l'air..
Et puisque notre détective n'a vu personne sortir par la seule porte de cette cagna, l'affaire prend des allures du "Mystère de la Chambre jaune", vite mitigée par une resucée du "Crime de l'Orient Express" ("On avait tous de bonnes raisons de le dessouder" dit l'un des suspects), voire des "Dix petits Nègres" puisque l'un des troufions s'évade dans la nature où ce qu'il en reste, mais on peut imaginer qu'on retrouvera un bout de celui-ci dans le tome 2.
En dehors de cet abri, le ciel est bien le seul espace à manifester une couleur rougeâtre dans ce cloaque. Et puisque les "Boches" attaquent soudainement la tranchée, l'enquête devra attendre pour laisser la place à un carnage plus conséquent en nombre et celui là autorisé par les "lois de la guerre". L'assaut de la tranchée française par les Allemands est dantesque, l'irruption des gaz terrifiante (Ce n'est pas un hasard si Virginie Cady consacre la première ligne de sa préface à "Mon Pépé Gaston, à ses poumons brûlés"). Et le "bon Français", s'il veut survivre, doit bien jeter la première grenade qu'il trouve sur ceux qui lui tirent dessus, sans chercher à deviner la couleur de l'uniforme.
On voit que l'affaire ne sera pas simple pour Sauveur mais, comme il est dit dans l'album "Décidément flic c'est un sale métier."
L'ensemble tient bien la route mais il faudra voir les deux albums côte à côte pour se faire une opinion définitive.
Reste côté dessin à noircir le décor de cette boucherie avec un peu plus d'ombres car on imagine quand même mal qu'un tireur d'élite puisse allumer tranquillement des ennemis en tirant depuis la meurtrière d'une casemate éclairée de l'intérieur et qui plus est la clope allumée au bec. On ne le répètera jamais assez : fumer tue !


Le mémorial du jour :
Le 27 février 2006 s'est éteint
L'un des six derniers poilus français
de la guerre 14-18

Agence France Presse
"Okko, le cycle de l’eau 2", de Hub (avec Stephan Pelayo pour les couleurs). Delcourt.

C’est l’année du Chien et Delcourt ne l’est pas moins en publiant ce mois-ci le second volet d’une chronique asiatique intitulée "Okko", avec un coffret réunissant les deux tomes du "Cycle de l’eau" de Hub qui promet déjà un second cycle consacré à la terre : bref, les éléments sont de sortie.
L’ouverture de cette série est plutôt sympathique et bien maîtrisée, avec une troupe hétéroclite façon "Gentlemen extraordinaires" revisitée avec couleurs crépusculaires malgré un décor planté au Pays du Soleil Levant. Une troupe censée poursuivre les "kamis" ou démons mais le samouraï Kanatta, le moine ivre de saké Noshin et le géant masqué Noburo vont devoir se mettre au service d’une quête très particulière : rechercher "Petite Carpe", la soeur du jeune Tikku.
Marionnette géante et redoutable, château suspendu dans les airs, naine pourvoyeuse de chair fraîche, vampires inattendus : "Nous avons tous un démon à tuer" selon un personnage.
On apprendra au passage à lire un peu mieux le japonais mais le glossaire sera difficile à replacer dans la conversation..
Une mention bonne pour les cadrages/débordements comme on dit dans le milieu du rugby, et des couleurs très sympa de Pelayo . A noter dans le second tome, une mise en page plus aérée : un petit vent de liberté.

Le proverbe du jour :
"Relâche mon époux !
Sinon je lui brise le cou !"

(Scène de ménage, page 41, case 2).
"La Promesse", "Le Dernier livre de la Jungle" tome 2, de Desberg, De Moor et Reculé. Le Lombard (Polyptyque).

Deuxième volet d'une série prévue en sept tomes et concert à six mains : Desberg au scénario, Reculé aux story-board et aux crayonnés, De Moor pour les encrages et les couleurs. Du beau monde donc pour reprendre et revisiter l'oeuvre de Rudyard Kipling, oeuvre "librement adaptée" prévenaient les auteurs dans le premier volume (une mention qui a disparu du second tome : problèmes de droits ?). Trop de monde peut-être pour donner un véritable caractère à cette oeuvre revisitée.
L'épisode 2 s'intitule "la Promesse", en référence peut-être à l'espoir que Disney nous sorte complètement de la tête tant le Mowgli version américaine a imprégné toute une génération d'enfants. Mais outre que l'on met en scène le héros qui revient à l'automne de sa vie sur son enfance sauvage, il n'y a pas de quoi sauter de liane en liane. Le tigre Shere Khan a beau faire la grimace, il ne parvient guère à faire peur, même les griffes rouges de sang. La narration manque de densité mais on retrouve néanmoins Kipling dans les échanges initiatiques entre Mowgli âgé et philosophe et un jeune Indien. Le reste n'est que batailles rangées entre animaux avec Mowgli en grand stratège lorsqu'il ne se pose pas des questions existentielles sur sa place dans la société. Bref, on n'est pas obligé d'investir dans les 4 autres tomes à venir et malgré un très joli dessin, les nostalgiques de la baston animalière seraient mieux inspirés de se refaire une cure de Rahan. Ou de (re)lire Kipling.

La citation de la semaine :
"Un jour tu feras un tome mon fils,
mais pas plus par pitié.."

(Stanley à Desberg, perdu dans la jungle de Kipling).
Abdallahi - T. 1 (Abdallahi) par Jean-Marc Lernould
"Abdallahi", tome 1, de Dabitch et Pendanx. Futuropolis.

"Que ta chamelle bouffe le cadavre de ta mère souillée par les chiens !" Hé oui, au début du XIXème siècle, le transit de l'Occidental vers le coeur de l'Afrique n'était pas de tout repos, au point que rares ont été ceux qui ont pu ramener à nos oreilles ce genre de remarques.. Surtout lorsque l'on part vers l'inaccessible, Tombouctou, une ville mythique à cette époque, que certains ont vu de leurs yeux sans avoir pu la décrire, faute d'en être revenu vivant. C'est donc un carnet de voyage très particulier que livrent Dabitch et Pendanx.

L'histoire est véridique et Saintes (Charente-Maritime, sud-ouest de la France, Monde..) garde les traces d'un certain René Caillié, fils de bagnard et le premier Européen attesté à revenir donc de Tombouctou sur ses deux jambes. Une dure aventure qui lui a imposé de découvrir et d'apprendre les us et coutumes d'une série de peuples ou de tribus. Une véritable coupe transversale du continent africain alors inconnu, verrouillé d'abord par les Maures, très sourcilleux d'orthodoxie religieuse. On y retrouvera quelques sujets d'une actualité brûlante. Mais le sieur Caillié est tenace et plonge dans l'Afrique Noire où les femmes sont belles et les hommes édentés, "des bouts d'os me tombent du palais" avoue l'explorateur malade, persuadé de mourir sur place. Mais le voyage (initiatique ?) accompli en compagnie d'un ancien esclave, Arafanba n'est pas de tout repos (ce "couple" n'est pas sans rappeler certains épisodes africains de "Corto Maltese"..).

En 80 pages de ce qui n'est que le premier volume d'une histoire conçue en deux tomes, Dabitch et Pendanx confirment que Futuropolis nouvelle version sait toujours trouver des conteurs de talent. Avec une mention particulière pour Jean-Denis Pendanx dont le dessin respire la poussière de l'Afrique et magnifie ce continent que l'on a tous rêvé. Et on va encore se pencher (décidément) sur la page 38, cette feuille charnière des BD imaginées autrement qu'en une cinquantaine de pages. C'est quoi cette école de peinture ? Fauvisme, pointillisme, impressionnisme ? Juste un mélange très personnel, une touche qui permet de passer instantanément de l'ombre au soleil. Un soleil dont la chaleur est palpable.

On est bien ici dans un récit de Dabitch, qui, auparavant, a été voyager au pays des Serbes, et surtout dans des peintures de Pendanx : on pourrait rêver que comme pour Alex Barbier à Angoulême il y a quelques années, l'ensemble des planches de l'album soient exposées sur des murs. Cela serait un beau voyage.

La remarque du jour :
"Je t'attends depuis des mois.
Le temps n'existe pas en Afrique
mais ça fait long !"

(Arafanba à Caillié)
"L'affaire du voile", de Pétillon. Albin Michel.

Cet homme passe à travers les gouttes.. Après s'être moqué gentiment des Corses sans apparemment faire l'objet de la moindre tentative de plastiquage et en ayant mis de son côté l'humour des Insulaires, le détective Jack Palmer remet le couvert en enquêtant dans les milieux musulmans de Paris et de sa banlieue. Pourtant "l'Affaire du voile" est parue un mois à peine avant une autre "affaire", celle des caricatures de Mahomet, laquelle a fait couler beaucoup d'encre, et beaucoup plus de sang. Pourtant le ciel n'est pas tombé sur la tête de Pétillon, comme quoi il doit y avoir un dieu pour les dessinateurs, du moins ceux qui ont du talent. Pourquoi ? Peut-être grâce à la naïveté du héros apostrophé sans ménagement ("T'es qui ? Un bouffon de Colombo de sa race de sa mère ?"). Surtout par le sens de la dérision et par des dialogues imparables.
D'abord Palmer parle peu. Il se contente d'écarquiller les yeux à la recherche d'une fille de médecins portée soudainement vers le coran et dont le nom d'emprunt ne s'invente pas : Yasmina Fatwa. Car ce sont les autres qui parlent : il suffit de les écouter. "Depuis quand t'es intégriste ?" demande un musulman à un coreligionnaire. "D'après sa barbe, je dirais trois jours" répond un autre. Autre bulle savoureuse : "Il ne veut pas devenir imam comme son père.. C'est pourtant un domaine où être arabe est un atout."
L'atout justement de Pétillon reste l'observation et l'écoute, et pas seulement du monde musulman ou islamiste. Ainsi Lucie, la fille de bonne famille disparue "avait des préoccupation de son âge : sortir, la techno, un pétard de temps en temps, lire Houellebecq." "Lucie musulmane c'est aussi sérieux que Madonna convertie à la kabbale !" dit sa mère à Palmer.

N'empêche que Pétillon n'est pas devenu dessinateur de presse par hasard et la jeune Latifa (Une Musulmane qui fuit l'école coranique) ne se prive pas d'évoquer son malaise : "Ma mère, elle a peur de mon père, de mes frères, de la famille, du quartier, de la communauté, ma mère elle a peur du milliard et demi de musulmans qui vivent dans le monde."
Bon, comme le dit le proverbe, Dieu reconnaîtra les siens, dixit dans "l'Affaire du voile" cette autocitation de Pétillon: "S'il a retrouvé un homme dans le maquis corse, il pourrait retrouver quelqu'un n'importe où."
Bravo Colombo..


La sourate du jour :
"Cache cette mèche de cheveux !
Tu es impudique"

(Dépôt légal janvier 2006)
Le pouvoir et l'inceste (Borgia) par Jean-Marc Lernould
"Le pouvoir et l'inceste", "Borgia" tome 2 par Jodorowsky et Manara. Albin Michel.

On se demande comment les deux lurons ont pu attendre si longtemps pour s'attaquer au mythe de la famille Borgia dont le destin avait tout pour les séduire : soif de pouvoir et d'argent, violence et bien sûr sexe à tout va. Ce dernier principe semble avoir pris le rôle principal dans le tome 2 au détriment de l'intrigue historique qui démarrait pourtant tambour battant dans le 1 ("Du Sang pour le pape"). Certes, on ne mégotera pas sur les sublimes héroïnes de Manara, toujours très bien dévêtues mais certaines pages retombent dans les ornières du "Déclic" en oubliant de nous raconter une histoire ou en tombant dans le gore (une femme enceinte et son amant transpercés par une lance en plein orgasme ou encore une scène d'écartèlement..).
Malgré ces réserves, l'album montre que Manara sait aussi être virtuose lorsqu'il s'attaque au dessin d'architecture, sans parler des couleurs somptueuses. Du grand art rehaussé par le talent de Jodo qui sait plus que tout autre mettre en scène la perversité. De quoi faire oublier une interprétation très libre de la saga des Borgia, dont, ceci dit, la réalité dépassait peut-être bien des fictions..
On est prié d'attacher sa ceinture pour le prochain tome 3 qui s'intitulera "Les Flammes du bûcher".

Le proverbe du jour :
"Borgia du matin,
bonjour l'assassin"

(Saint Albin Michel, février 2006).
L'affaire USA (Alack Sinner) par Jean-Marc Lernould
"L'Affaire USA", Alack Sinner, de Munoz et Sampayo. Casterman Romans.

Quatre ans et demi après, les attentats du 11 septembre n'en finissent pas de faire couler de l'encre. Dans "Le Monde" daté du 10 février 2006, on repérait ainsi le titre : "Le responsable de la traque de Ben Laden à la CIA a été limogé".
Quatre ans et demi après, l'encre - et le sang - coule toujours, celle de José Muñoz et de son compère Carlos Sampayo qui ressuscitent pour l'occasion le détective Alack Sinner dans "L'Affaire USA". Ressusciter est bien le terme puisque le looser réapparaît en jogging et pourvu d'une santé éclatante depuis qu'il a cessé de fumer et s'attend à devenir grand-père d'un jour à l'autre. Mais l'Amérique de Munoz et Sampayo ne reste jamais propre très longtemps et les deux nouvelles affaires qui échoient sur le bureau du détective vont vite prouver que l'on a bien du mal à vivre une retraite tranquille au pays de l'Oncle Sam.
Au mois d'août 2001, Alack Sinner est choisi le même jour par deux clientes pour son anachronisme. Il est l'un des rares détectives à donner encore des rendez-vous "secrets" dans l'obscurité d'une église tandis que Big Brother sature le silence de ses écoutes électroniques relayées par satellites. Les oreilles sont partout, derrière toutes les portes. CIA et mafia, Gouvernement font régner une chape de plomb, avec des sbires impossibles à semer au fil de deux affaires qui n'en feront bientôt plus qu'une : une affaire d'Etat, "l'Affaire USA".
On s'achemine tout doucement vers un certain 11 septembre, nullement imprévisible dans certaines sphères de l'Etat selon les auteurs. Personne n'échappe à la manipulation. Ceux qui tirent les ficelles se permettront même de se moquer d'Alack Sinner : "Regardez-le : un innocent aussi puéril que son petit-fils. Le sel de la terre".
L'histoire très dense - bien qu'étalée sur 80 pages - est soulignée par un noir et blanc plus hallucinant que jamais et par un trait qui semble hâtif et épais et pourtant d'une extrême finesse. Comme leur héros, Munoz et Sampayo ont une forme d'enfer et ne ronronnent pas. Leur pessimisme est hélas toujours d'actualité.

Le proverbe du jour :
"11 septembre,
jour des cendres"

(Religion non identifiée, XXIème siècle)
"Okiya, la Maison des plaisirs défendus", par Jung et Jee-Yun. Delcourt.

Une fois n'est pas coutume la maison Delcourt offre un avertissement sur la couverture d"Okiya, la Maison des plaisirs défendus" : "Pour public averti" . Diantre, la dernière oeuvre de Jung et de son scénariste Jee-Yun sentirait-elle davantage le souffre que le "Borgia" de Manara-Jodorowsky ? Il est vrai que le tandem qui a déjà collaboré dans la très belle série "Kwaïdan" maîtrise à merveille les arcanes de l'érotisme asiatique et que "Okiya" dispose de quelques cases "chaudes", mais pas au point de choquer les moeurs, même politiquement correctes.
L'histoire se situe au Japon en 1650 . Le samouraï Yasunari part à la recherche d'un nouveau maître et fait étape dans un village pour le moins hostile une nuit de lune sankô (lune à trois rayons). Il ne trouve refuge qu'invité dans l'okiya ou maison des geishas dans laquelle il vit quelques moments d'intense bonheur. Mais au matin il décide de partir. Aura-t-il fait le bon choix ? Lorsqu'il se retourne l'okiya a disparu et l'écharpe couleur cuivre offerte par la patronne de l'établissement lui vaut étrangement l'inimitié du village voisin. Il faudra comprendre pourquoi.
Jee-Yun ne cache pas les influences prestigieuses qui l'ont aidé à bâtir cette histoire fantastique : Nagisa Oshima ("l'Empire des sens"), Yuki Innoue ("les Mémoires d'une Geisha"), Takabayashi ("la Femme tatouée") et même Anaïs Nin. Avec aussi "une pensée pour toutes les inconnues qui donnent quelques instants de joie".
Quant au dessin de Jung c'est un petit bijou de précision et de sensualité. A noter que les deux auteurs ont travaillé ensemble pour les couleurs.

Le proverbe du jour :
« Une geisha vaut mieux
que deux tu l'auras »

(Edo, XVIIème siècle).
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