Les 475 critiques de Coacho sur Bd Paradisio...

Le retour de Nic le barbare de la Cité ! Comme à son habitude, le petit Oumouk se trouvera là où il ne faut pas et payera le lourd tribu de la responsabilité d’émeutes citadines. Cela lui vaudra un peine d’intérêt général dans un environnement terriblement hostile : la campagne. Il sera alors confronté à de redoutables créatures et il lui faudra dominer sa peur et accessoirement grandir ! Pris en tutorat par André Grimbeyroux, il va découvrir les joies de la vie en province. Etrange livre qui se déroule pourtant sur un fond social sinistre mais qui est parfois à la limite de la farce. Enchaînement de calembours et de situations gaguesques qui pourraient nuire à l’ensemble mais c’était sans compter avec le talent de Manu Larcenet. Il se permet de nous emmener dans une sorte de complot affairiste délirant sans que ça sombre dans le grotesque et arrive à nous faire rire en maîtrisant son rythme de narration. A noter la plus que sympathique présence de l’ami Ferri qui prête son crayon pour plusieurs personnage et tout ça sans que l’ensemble ne se dépareille. Un bon moment de rigolade dans une France qui, décidemment, a peur !
Décidément, ce duo là est bien plus à l’aise avec la petite Nävis qu’avec Spirou. Le costume est à leur taille et le scénariste prolifique est dans son élément. Tout part encore d’une intrigue mince comme du papier à cigarette et, comme d’habitude, tout est lâché dans un rythme ébouriffant qui tient des meilleurs dessins animés. C’est beau, enjoué, drôle, gentil et même si le but n’est pas de donner une profondeur particulière au caractère de leur personnage phare, ça éclaire tout de même sur les comportements futurs de toute la clique de la série mère. Le trait de Munuera, dont je suis de toute façon fan, est délié, gras, plein de courbes, de vitesse. C’est vraiment superbe ! La petite Nävis est magnifique, craquante à souhaits. Elle est bien cette série jeunesse !
Et voilà donc comment se conclue l’histoire trouble et troublante de Gabriel de la Serna. Une histoire qui nous plonge dans cette dictature sandiniste violente qui réprime tout sentiment, toute idée, qui brise toute velléité et tout rêve. Difficile de croire, de grandir, de s’élever dans un environnement aussi hostile. Entre la fuite de la réalité et la volonté de se réaliser quand même, les personnages vont s’entrechoquer et rien ne laisse jamais indifférent. On ne sort pas indemne d’une telle leçon de bande dessinée. C’est dû évidemment à un scénario de très grande qualité, où tout est bien campé, de l’environnement politique à la situation géographique en passant par les caractères des personnages. Mais c’est aussi le résultat inouï de la qualité de la mise en scène d’Emmanuel Lepage qui nous offre des planches d’une beauté proprement hallucinante. Chaque page est le résultat d’un travail minutieux et le choix des ses couleurs est toujours parfait, toujours idéal pour souligner l’intensité de l’instant ou la force d’un sentiment. On ressent la moiteur tropicale de la forêt, on ressent la peur des protagonistes traqués, on est plongé dans la même excitation des moments intenses, ou bien troublés par les même pulsions sexuelles que ces mêmes personnages ressentent… Un époustouflante leçon graphique qui est au service d’une histoire forte et complète, qui permet d’aborder un grand nombre de thèmes aussi disparates que la création, la dictature, l’homosexualité, le meurtre… Tout d’une parfaite fluidité et d’une cohérence qui est al marque des grands. Et derrière tout ça, un message fort, une conclusion idéale… L’espoir… Diptyque à lire de toute urgence.
Déjà le 3° volume des aventures de Marzi, la petite polonaise. Toujours composé d’anecdotes qui vont de la plus futile de l’enfance à la plus lourde du climat politique de cette Pologne étouffée et étouffante, cet album marque plusieurs signes dans l’histoire de Marzi. Même si le ton est toujours le même, et quel plaisir de jouer de la naïveté d’une enfant pour mieux souligner les incohérences d’un régime dictatorial, il s’affine de façon très sensible. Marzena Sowa se sent plus à l’aise, plus en confiance, et donc en confidences, et nous livre des saynètes touchantes, belles, profondes à la fois, avec un talent de mieux en mieux maîtrisé. Sylvain Savoia est lui aussi de plus en plus à l’aise et pourtant, c’est un dessinateur chevronné. Je suis personnellement sous le charme constant de Marzi qui atteint une plénitude plaisante à lire. J’espère que vous partagerez mon enthousiasme.
J’aime quand ce genre de petit miracle se produit… Lou, c’est d’abord l’histoire d’une magnifique petite fille blonde qui est une enfant de famille décomposée. Une petite fille qui a la tête bien sur les épaules et qui doit prendre en charge sa maman, dépassée par sa vie et dont les attitudes puériles tranchent avec la grande maturité dont elle fait preuve. Dans ce 3° tome, Julien Neel nous emmène à la période charnière de chaque individu, de chaque enfant : l’adolescence… Je ne me pose même plus la question du sexe de l’auteur même si le fait qu’un homme parle en ces termes de ces moments là me paraît merveilleux de justesse… Julien Neel a une petite fille, mais elle n’a pas l’âge de Lou, et on peut se douter que ce papa poule transpose ses angoisses, ses pensées, ses idées, ses craintes, ses peines et ses joies, dans son personnage de papier… Lou me semble être une sorte de personnage dont l’origine est l’enfance même de l’auteur, puis de sa proche famille, puis de son épouse, et est le résultat de projections qu’ils doivent évidemment faire… Mais bon sang ce que c’est beau, doux, tendre, et juste ! Petite fille fragile et forte en même temps, perdue dans ses sentiments en permanents mouvements, Lou va voir sa mère devenir heureuse et amoureuse, tandis qu’elle va se perdre, se chercher, douter, pour tenter de mieux se retrouver dans les méandres biochimiques de cette épuisante période de la vie ! Les allégories sont fortes, touchantes, et à chaque fois que Julien Neel s’approche du danger d’un quelconque cliché, il s’en éloigne habilement ou nous fait profiter d’une pirouette d’une grande intelligence et d’une merveilleuse sensibilité… Les couleurs pastels, le sujet, tout est réuni pour donner dans la guimauve et pourtant, non, ça reste tout simplement cristallin… Alors bien entendu, je suis peut-être moi-même un peu fleur bleue et le fait d’avoir une petite fille et de m’inquiéter de son évolution joue-t-il un rôle important dans mon appréciation ? Oui… Peut-être… Mais au moins me dis-je que je suis sur la même longueur d’onde de l’auteur et que je me retrouve ainsi bercé parfaitement par le canevas qu’il borde avec cette magnifique série qu’est « Lou »… J’ai même vu Boulet courir pour aller aux toilettes dans la cour de l’école, c’est dire ! Des planches admirables aux couleurs adéquates, les historiettes se suivent sans être dans le simple gag en une planche classique… La trame est plus complexe, plus fine, et parfois, à la fin d’une page, même si rien n’arrive, ce qui est décrit prend tout son sens en se révélant à la lumière d’une page suivante qui lie le tout… J’avoue, lorsque j’ai refermé ce livre, je ne me suis pas endormi tout de suite… J’ai réfléchi, les larmes aux bords des yeux, à l’enfance qui passe, à ce que nous représentons pour eux et à ce qu’ils représentent pour nous… Julien Neel avait mis en image certaines de mes craintes, et je lui en sais gré… La planche muette de Lou, qui repasse elle-même sur les points forts de son enfance, que chaque parent s’applique à rendre merveilleux pour son enfant, est un truc qui m’a complètement frappé au cœur… Enfin, je vais arrêter de m’épancher plus que de raison sur cet album parce que je ne voudrais pas tourner mièvre ! Mais lisez Lou, c’est vraiment le monde magique de l’enfance rendu au public en toute simplicité et en grande sensibilité… Magique !
Cet album était attendu de pied ferme par la meute des lecteurs charmés par le premier tome de Vanyda. Que pouvions-nous espérer de plus sans sombrer dans la redite ? Et bien Vanyda, en jeune femme sereine, nous répond en nous offrant un récit parfait dans la continuité. On prend les mêmes et on recommence ? Non… C’est mieux ! On évolue. On en apprend plus sur ces gens comme tout le monde, qui ne vivent rien d’autre que c que nous vivons tous. Bien entendu, il faut savoir tout d’abord faire preuve d’abstraction et s’extirper de la comparaison dite « à soi »… ça finit par faire dire que c’est facile et que chaque banal mouvement que nous faisons peut être l’objet d’une aventure de 200 pages. Ensuite, il faut savoir apprécier l’extrême difficulté pour tout narrateur de conter le quotidien, dans ce qu’il a de plus plat et de plus subtil, sans ennuyer, et savoir relever ces parcelles d’intérêt que comportent toutes nos vies. Vanyda sait faire tout ça et, sans juger, sans prendre partie, sans donner plus d’affection à l’un ou l’autre de ses personnages, sans se mettre en scène, elle réussi un genre nouveau de biographie fiction vraiment enthousiasmant. Mais ce n’est pas tout ! Elle ne s’arrête pas en si bon chemin ! quitte à bousculer tous les codes et à tracer sa voie, elle le fait aussi par le biais du dessin. Résolument inspirée par le trait manga, elle se joue des tics du genre, mets une sauce franco-belge dans son plat, ajoute des décors et développe ainsi un univers qui n’appartient qu’à elle. C’est épatant. Les voisins se croisent, leurs histoires s’entrechoquent, leurs destins prennent des tournures inattendues, et tout ce sympathique petit monde est bousculé et pas vraiment épargné par la vie… Comme tout un chacun finalement… Ceci étant, même si je suis toujours sous le charme, c’est certain, je dois avouer avoir été moins surpris qu’au premier album. C’est parfois ce qui arrive quand de talentueux auteurs banalisent l’extraordinaire ! Bravo.
Lily Love Peacock a eu une vie heureuse mais dissolue... Fille d’un père très âgé, et plutôt cavaleur, elle n’a pas connu sa mère. Ce déséquilibre, cette fragilité,cette sensibilité, en plus de sa beauté, vont la conduire au sommet d’une gloire éphémère et superficielle qui lui pèse de plus en plus. Alors, en quête de mieux, et en quête d’elle-même surtout, elle va vouloir changer sa trajectoire. Et cela devient possible avec une coiffeuse rencontrée en coulisse : Rubis. Elle va peu à peu se confier à elle et se laisser emporter dans le tourbillon vivant qu’est cette fille sans illusion, mais toujours enthousiaste. Au point même de se laisser convaincre de devenir la chanteuse de son groupe. Il y a un côté Carla Bruni dans cette histoire de mannequin qui écrit ses textes mais Fred Bernard s’en dédouane aussi habilement qu’humoristiquement. Reste ainsi la rencontre de deux êtres que tout semble opposer mais que les blessures, vécues différemment, rapprochent… Tout en mouvement, cet album entrecoupé de textes des chansons écrites par Lily est finalement une suite de chroniques dont l’intérêt majeur est de découvrir la vie de la petite-fille de Jeanne Picquigny, personnage important dans la bibliographie de Fred Bernard. Je n’ai aucune sévérité particulière à l’encontre de cet album en disant ça mais il est vrai que la multiplicité des albums naviguant des ce genre de sujet fait en sorte que le niveau d’exigence monte peu à peu pour des lecteurs boulimiques comme moi. Reste de belles ellipses à savourer pour un album somme toute agréable.
Premier album au style très « pub » mais qui lorgne aussi sur le trait de Dupuy & Berbérian, ou de Peyraud. Passée la couverture flashy dont le orange ou mangue pourrait rebuter, on se retrouve face à un album à la composition pensée longuement et très intelligente. En effet, on peut suivre l’histoire simultanée de 4 personnages, ou couples, en lisant classiquement le livre de façon verticale, mais aussi de manière horizontale. Mais non contents de nous offrir cette belle astuce graphique, les auteurs vont nous livrer une chronique du quotidien à trame classique, mais vont jouer habilement su ce qui lie les uns aux autres ces personnages si disparates. Un très bon premier album que je vous recommande chaudement.
J’avoue n‘avoir jamais été un grand fan des aventures de Spirou mais cette vague de one-shots commencée par Yoann & Velhmann avait rallumé la flamme. A l’image des Donjon Monsters, je me disais qu’il y avait une possibilité de dépoussiérer le groom et cela avait bien commencé avec « Les géants pétrifiés ». Mais quand Le Gall présentait son projet, inutile de vous dire que ça tremblait dans les chaumières. Et bien je dois avouer que j’avais peut-être fantasmé le livre et que le résultat ne fut pas à la hauteur que j’avais placé. Je parle bien d’impression personnelle. Du point de vue graphique, je n’ai pas grand-chose à dire. Je trouve même que Le Gall offre de jolie trombines à nos héros et, par un découpage rythmé, le tout donne une certaine noblesse. Ceci étant, les spécialistes pourront m’éclairer de leurs lanternes sur le réalisme de la première case. Le pare-brise de la voiture de gauche reflète un immeuble dont la ligne est onduleuse. Il me semble que la courbe du pare-brise est nette et qu’ainsi le reflet de l’immeuble devrait l’être aussi non ? Enfin, trêve de pinaillage ! Maintenant, que serait le meilleur dessin du monde sans une histoire à la hauteur ? Et bien là, il serait malhonnête de dire que c’est un grand album. J’ai beau me répéter que c’est d’abord à de jeunes enfants que s’adressent ces albums, je me dis que cette série là est plus ciblée « adultes » et que des trames aussi légères que celle des « Marais du temps » ne devaient pas fonctionner… C’est léger, mais qu’importe, on peut tout accepter mais bon… le neveu Jean-Eudes qui … enfin… bon… voilà quoi ! A vous de voir mais préparez-vous à quelques regrets cependant… Reste le dessin de Le Gall et l’attente du prochain tome avec Tarrin…
La grande tradition du conte semble être le cheval de bataille de Vehlmann. Après un très réussi « Dieu qui pue, Dieu qui pète » avec le même ami dessinateur qui mettait en scène des contes africains, voilà partis les auteurs sur les chemins de l’Orient pour cet album enlevé. Sur un ton très contemporain comme l’ont démocratisé Trondheim et Sfar avec leur série Donjon, Vehlmann se lâche et s’en donne à cœur joie. Une histoire de conte ultime à trouver pour un concours sert de trame à l’album. Entre prophétie et réalité, les aventures des personnages principaux du livre vont nous offrir des situations liées avec extrême fluidité. Ca commence par une très belle page N&B qui met dans l’ambiance et ensuite, c’est Pulp Fiction ! Tout se recoupe, s’enchevêtre, avec maestria. C’est très rythmé, drôle, émouvant, et parfois même érotique, mais cela reste avant tout une très belle aventure comme on aimerait en lire plus souvent. A noter une paire de fautes d’orthographe qui dénotent un peu mais que cela ne vous empêche pas de vous procurer cet excellent album.
Toujours les mêmes réflexes méfiants à l’égard des productions Bamboo, j’avoue avoir été séduit, pour ne pas dire hypnotisé, par cette couverture d’Arno Monin. Premier tome d’un diptyque publié dans la collection « Angle de vue », celui-ci nous mène à la découverte d’une campagne française en 1941 et de Simon, petit juif d’une dizaine d’année. Ce dernier va se heurter à la cruauté déjà naturelle de ses jeunes camarades, mais va aussi sentir monter l’émergence forte de l’anti-sémitisme. Commence alors pour lui une sorte de fuite en avant pour se protéger de l’horrur que nous connaissons tous. Loin des pièges qui parsèment habituellement ce genre de récits, Laurent Galandon, nous sert un récit intime et touchant, sans pathos ni sur-émotivité, tout en nuances et subtilité. Le racisme est présent, le dérèglement des personnalités qui finissent exaltées par une étrange légitimité, puis la souffrance contenue et pudique de Simon, tout est finement articulé pour donner un récit vraiment de très grande qualité. Le dessin anguleux d’Arno Monin n’est pas sans rappeler celui de Pedrosa, ou d’autres encore, mais a un charme indéniable. J’ai hâte de découvrir le dénouement de cette histoire.
Après un premier tome surprenant, à la couverture mémorable, on s’attendait à une suite passionnante. Et bien non. Soleil a laissé les choses se délayer dans le fadasse, et l’histoire n’a plus rien d’intéressant. C’est une histoire bateau, si je puis dire pour ces pirates, qui utilise du fantastique pour masquer les incohérences du scénario. Je suis d’autant plus sévère que j’avais été enthousiaste pour ce tome introductif paru l’année dernière… Il reste pourtant de belles pages, de belles cases, mais là aussi, les influences de Michel, aussi nobles soient-elles, ne sauvent pas un ensemble décevant. Dommage.
Attention, histoire très noire. Un tueur à gages, au seuil de la mort, va se donner une dernière bouffée d’énergie pour achever l’histoire du plus grand drame de sa vie. Sa vie est jalonnée de violence et de meurtre et son parcours final ne dérogera pas à ses grands principes… Une histoire froide et dure qui est pourtant soutenue par un but plutôt porté vers l’espoir mais… A vous de découvrir ce parcours… On reconnaît évidemment le trait caractéristique de Loustal ainsi que ses couleurs, souvent vives, qui tranchent avec la noirceur du récit de Paringaux. Mais, et c’est là tout le talent de Loustal, jamais ces couleurs ne jurent ou ne desservent l’histoire… Une histoire glaçante et prenante…
Pour tous ceux qui ne connaissent pas Martin Vidberg, cet album est une bonne occasion de le faire. Ce projet de la collection Shampooing, dirigée par Lewis Trondheim qui lorgne beaucoup du côté de la blogosphère, a d’abord alimenté les pages du blog de l’auteur. Et à un rythme de parution qui ménageait un suspense assez incroyable pour une œuvre aussi intimiste. Martin Vidberg nous raconte donc son quotidien de professeur des écoles remplaçant. Il vient d’être muté dans une maison de redressement avec pour but de tenter d’éduquer 6 adolescents en perte de repères. A un rythme effréné, il va nous conter la violence de la vie de ces enfants, ainsi que sa propre incapacité à gérer ce groupe qui rejette toute autorité. C’est fort, plein de tourments, mais aussi de tendresse, et la lecture est même parfois nerveusement éprouvante. Le dessin est celui de la célèbre patate que les internautes connaissent comme l’œuvre d’Everland, mais là, la multiplicité des personnages rend délicate l’identification. Le tout est cependant habilement décrit par des caractères forts et précis, et un découpage vraiment axé sur le rythme et les moments forts de son année scolaire. Les silences sont d’ailleurs souvent évocateurs et toujours savamment distillés. Parfois, l’auteur se laisse aller à un discours un peu corporatiste ou trop critique envers son Ministère mais c’est se montrer exigeant voire pinailleur. Mais l’ensemble reste tout de même d’excellente qualité et ce journal de bord au rythme soutenu captivera tous ses lecteurs.
Une fois encore, au moment où l’on croit que sa série s’enlise un poil, Sfar remet son petit grain de folie qui rend ses œuvres si passionnantes. Mon avis est qu’il a tellement de choses à raconter qu’il ne sait plus où donner de la tête. Et j’ai même l’impression que ses livres se transforment tous peu à peu en Carnets de Bord qu’il n’a plus le temps de tenir. Que ce soit la Vallée des Merveilles, Klezmer ou ce tome 5 du chat du Rabbin, ses réflexions prennent souvent le pas sur le fond même de son histoire, mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas intéressant ! Bien au contraire ! Pris d’une frénésie créatrice, il s’amuse des époques, des situations, des lieux, pour mieux transcender son discours souvent empreint de tolérance et de partage. Le chat du Rabbin n’échappe pas à cette nouvelle approche de l’auteur. Tant mieux pour les lecteurs !
J’avais apprécié les débuts de cette série chaudement recommandée par un internaute Bostonien connu sur le forum pour ses moufles XXL. Ainsi, après 2 tomes de toute beauté et à l’intrigue captivante, je me lançais dans la lecture du 3° tome paru chez les Humanoïdes Associés. Tous les ingrédients étaient là de nouveau… Dessin très dynamique, qui louche du côté manga, couleurs douces, parfois pastels, qui ne heurtent pas le lecteur, et narration fluide grâce à un découpage et des angles de dessins finement choisis. Mais malgré le rythme certain de ce tome, et les caractères frondeurs des personnages, je me suis globalement ennuyé. On a l’impression d’être toujours dans une sorte de mise en place d’une histoire qui, à ce rythme, devrait prendre 25 tomes pour se conclure… Parce que tout est compris dans L’Anneau des 7 mondes… Une quête personnel, une quête d’équipe, des complots économico-financiers, et tout un univers, riche certes, mais dans lequel on se perd un peu, au détriment de l’intrigue principale… Alors je ne sais plus trop quoi penser et peut-être accorderai-je aux auteurs le bénéfice d’un tome supplémentaire pour savoir s’ils veulent faire avancer leur histoire ou pour voir s’ils délayent la sauce… Les fidèles suivront, les autres attendront peut-être d’autres avis ou un tome de plus avant de se décider…
L'actu tue par Coacho
Le dessin de presse à la sauce Maëster ! Les petits amis, y’a quand même un talent de fou tout concentré dans les doigts boudinés de l’auteur d’Athanagor Wurlitzer (et donc bientôt Pulitzer !). A l’aide de petits aide-mémoires, Le Lombard compile les meilleurs dessins de Maëster parus sur son blog (www.maester.over-blog.com) et nous propose d’autres dessins inédits. Ca fait toujours mouche avec un humour acide comme on lui connaît. Ceci étant, la surprise est moindre pour les lecteurs réguliers du blog, mais aussi parce que le dessin de presse, instantané par excellence, supporte moyennement la mise en « archives ». Il n’empêche que c’est un moyen idéal, un peu comme le zapping de Canal+, de revisiter des moments forts de l’actualité avec un regard décalé et féroce qui réjouit les pupilles ! A lire donc.
La Perdida par Coacho
Un long livre en noir & blanc, mâtiné de Craig Thompson dans le trait, et une histoire qui nous emmène au Mexique. Voilà quelques mots, réducteurs, pour introduire le livre de Jessica Abel. L’histoire d’une jeune hispano-américaine à le recherche de ses origines qui va aller vivre à la limite de la misère au Mexique. On va suivre ses traces, un peu balbutiantes au début, jusqu’à ce dénouement final qui semble plus romancé que réel. Et pourtant ! L’hyper intellectualisme dont font preuve certains personnages est un peu pénible, et quand c’est lié au machisme des autres, ça créé une sorte d’atmosphère étouffante pour cette jolie jeune fille un peu égarée… Un trait un peu hésitant dans les débuts, puis qui prend son aisance avec le temps, peut rebuter. Mais pourtant, pour peu que l’on fasse l’effort de dépasser ce début un peu poussif, on passe un moment assez fort et passionnant, mais qui, pour moi, sombre un peu dans le sensationnel. Une boucle qui est finalement aussi évidente que peu surprenante, et qui fait la part belle au sensationnel. Même si ça permet de servir l’illustration d’un discours intéressant, la forme est un peu difficile… A vous de voir.
Le co-auteur de Cycloman chez Cornélius nous propose sa vision d’une douce enfance passée dans une petite ville campagnarde de province. Les premières peurs, la vie à l’école, les filles, les bêtises, l’absence du père, tout ce qui compose la vie d’un enfant, bousculé d’émotions, grandissant à son rythme, est raconté brillamment et avec beaucoup d’émotions par Gregory Mardon. C’est touchant, dans tous les sens du terme. Quand le ton se fait lourd, dur, on apprécie comment l’auteur fait passer son message en gardant la fraîcheur et la naïveté du point de vue enfantin de Jean-Pierre. Et ça redevient tout de suite léger, enjoué, innocent, et on apprécie alors toute l’innocence des ces années d’enfance que nous avons tous connu. Un bien bel album parfaitement raconté dans un style qui ne perdra pas en route son lecteur. A lire.
Troisième volume des parodies à la Dav et c’est toujours aussi drôle ! Il y a autant de chapitres que d’épisodes de Star Wars, et c’est toujours aussi habilement mené. Beaucoup de rythme, et d’humour débile, des mises en situation vraiment hilarantes, Dav fait vivre son studio et permet à Soleil de tenir une chouette série d’humour. Le dessin est dynamique, et les cases fourmillent de détails qui feront rire les plus perspicaces. Un bon album à lire pour un bon moment de déconne !
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