Les 15 critiques de Ben Ef His sur Bd Paradisio...

Lupus - T. 2 (Lupus) par Ben Ef His
Ouf... Je viens de lire le deuxieme tome... J'en suis encore bouleversé... Je n'ai sans doute pas assez de recul encore, mais tout me porte à dire pour l'instant que c'est un monument... Un véritable monument, du genre qui restera marquant au fil des âges... Ca doit déjà faire un quart d'heure que je l'ai lu, et j'ai encore la chair de poule... Cet album exprime tous mes fantasmes... L'immensité, la pleinitude, la tendresse, la rebelion, la nature, la vie de nomade... Le dessin n'est plus une fin en lui-même, c'est un support pour l'imagination, une plate-forme de décollage pour d'autres mondes... Des mondes beaux, riches, à la nature exhubérante, au climat doux, aux pluies chaudes et aux chaleurs tièdes... La couleur, absente du dessin, explose dans l'esprit, et s'adapte aux envies de chacun... Comme précédement, il ne se passe rien, ou presque... Et pourtant, on est captivé par le rythme lent et doux de cette histoire, bercé par sa tranquilité, ému par sa tendresse... Chaque page est le siège d'une émotion : joie, tristesse, rire, amour, amusement, révolte... Chaque paysage est un immense bol d'air, une hymne à l'évasion... Chaque parole est une perle, chacune sonne juste... Chaque visage vit, bouge, tremble, frissone... Chaque rencontre est enrichissante, chaque personnage un héros du quotidien... C'est con à dire, mais c'est sans doute l'une des toutes meilleures bds que j'ai pu lire... Le genre de bd qui fait rire et pleurer en même temps à chaque page, sans pour autant utiliser d'artifice, sans forcer les sentiments, sans tomber dans le mélo... Le genre de bd qu'il est douloureux de fermer tant le monde réel semble fade a coté... Le genre de bd qui donne envie de partir marcher un an au Népal, d'aller construire des écoles en Afrique, de s'acheter une ferme dans le Larsac... Le genre de bd qu'on a envie de relire aussitôt, et qui pourtant ne se laisse pas relire, tant chaque détail vous a déjà imprégné... Le genre des bds qu'on encadre dans son salon... Bref, le pur chef d'oeuvre... A lire de préférence accompagné de rock psychedelic des années 70, tant l'histoire est hippie... Enfin, j'espère vous avoir donné envie de la lire, et que vous ne le regretterez pas... Cette bd m'a sans doute autant plu grâce à l'exploitation de mes fantasmes de vie les plus profonds, mais j'ose espérer ne pas être le seul à les avoir, et ainsi ne pas être le seul à pouvoir ressentir cela de cet ouvrage...
A part une véritable baffe sur cette scène en noir/rouge/blanc (très forte graphiquement et scénaristiquement), l'album ne laisse pas de trace, ce qui, après un premier tome très dense, est franchement décevant. Le premier tome était certes complexe, mais mettait en place une abominable machine de l'horreur, qui m'avait térrifiée, par son réalisme et son nihilisme. Lire cet album demandait, la première fois, un temps de récupération et de repos. Ici, tout passe comme une lettre à la poste, on n'est choqué ou transporté par rien, ni par l'horreur, ni par l'amour. Warhole (d'ailleurs, pourquoi cette affiliation à Andy Warhol?) ne devient plus qu'un modeste bouffon qui ne fait presque plus peur, tant il est peu crédible. Il ressemble à ces héros caricaturaux qui font le mal parce que "AHAHAHAH, j'aime le mal". Warhole n'est finalement pas un bon méchant. Au niveau de l'amour non plus, on est pas transcendé. La Fnac mettait l'accent la dessus, pourtant, l'attachement entre les personnages y est souvent assez caricatural et peu présent. Que reste-t-il alors ? Le thème le plus intriguant du premier tome était sans doute le Site de l'Aigle... Eh bien lui aussi est très décevant... On aurait pu s'attendre a beaucoup plus révolutionnaire que cela... Cependant, tout ne semble pas fait, et les événements du 32 décembre laissent présager quelque chose de capital. Bref, on ne sait plus où Bilal veut nous emmener, tant les intrigues posées au premier tome finissent ici en cul de sac. On peut, une fois toutes ces remarques faites, s'attarder sur le dessin qui, je pense, n'a jamais été aussi beau. Bilal continue de faire du dessin très fouillé et avec beaucoup de volume et de sous entendus, sans pour autant nuire à la lisibilité et au mouvement de son trait. Les couleurs sont souvent basiques (des verts pomme et des bleus francs) mais ajoute une sacrée dynamique au tout. On peut quand même se demander si Bilal n'abuse pas des traits qu'il tire dans tous les sens (ca en devient un reflexe, que de badigeonner ses planches de traits), mais on finit toujours par être convaincu en se reportant à la scène du noir et blanc qui, vraiment, est splendide.
Oui? Bon, ben bof quoi... Euh... Ou commencer ? La déception, peut être, surtout que tout ce résume à ça : de la décéption... Décu, parce qu'après La Guerre Eternelle et sa force, j'attendais quelque chose de plus puissant... La série ne pouvait continuer sur la lancée de La Guerre, car on avait déjà fait le tour du sujet (bien que le premier tome de Libre A Jamais, qui n'est qu'un résumé de La Guerre Eternelle soit très réussit), mais... J'attendais autre chose, autre chose qu'un remake de Space Cowboys, autre chose qu'une bd banale... En fait, je crois que je m'attendais a retrouver la même intensité que dans La Guerre Eternelle, mais appliquée à un autre sujet... Et cet autre sujet (l'individualité contre la collectivité), je m'attendais à ce qu'il soit mieux traité que cela, qu'il le soit au moins aussi bien que dans certains romans l'ayant traité, Le Meilleur des Mondes ou Fondation, que ca ressemble a du Barjavel, qu'on se prenne à réfléchir dans l'histoire... Mais non, c'est de l'action... Et l'action, on la trouve déjà partout dans nos bédéthèques... Et on pouvait espérer autre chose qu'une enième série de Science Fiction d'action, de la part des auteurs de La Guerre Eternelle. Alors bon, on pourra se consoler en se disant que le dessin s'est amélioré, et que finalement, tout cela reste de bonne facture et permet de passer un bon moment... Certes, mais pas plus... Et pourtant, on aurait voulu !
La Claque ! La Claque, la claque et encore la claque ! Trois tomes, trois claques! Un dessin pas très clair pourtant... Des personnages qu'on ne différentie pas et auxquels on n'arrive pas à s'attacher... Oui, mais bon dieu, quelle claque ! Malgré un scénar parfois confu, souvent répétitif, et une intrigue qui n'en est pas une, une sacré claque! En fait on pourrait presque dire que ca n'est plus de la bd, mais du texte illustré... Oui, mais cette oeuvre a une très grande force... Elle captive, dégoute, fascine et révulse. Après m'avoir scotché, elle m'a tordu les tripes, torturé la tête, bousillé le moral, horrifié, bref, elle m'a vraiment marqué... Une très grosse claque, je vous dis ! Et une mention spéciale à la fin du premier tome, qui m'a même donné la nausée... Vous l'aurez compris, une oeuvre à lire, sinon par masoschisme, par devoir...
ATTENTION! : Ne pas aborder cet album en pensant y retrouver les mêmes éléments que dans les précédents! Non, vous ne retrouverez pas les premiers tomes. Déjà, le dessinateur n'est pas le même, et il n'a pas la même patte que Boiscommun. Son dessin fait plutot penser à Buchet (Sillage) et à Lejeune (TDB), les deux seules bds que j'ai de Morvan dans ma bibliothèque... Hasard? Peut être... Jean David Morvan, justement, est le seul des deux scénaristes a continuer l'aventure, Sfar ayant préféré en sortir, apparement. Voila pour les auteurs. Pour le scénario aussi, les choses ont changées. L'histoire est plus construite et moins décousue que dans les tomes précédents. Elle s'attache plus au quotidien des personnages et la véritable intrigue pourrait passer pour un anecdote, alors que de nombreuses facettes de l'univers sont approchées, ce qui n'était pas le cas dans les tomes précédents. L'humour est toujours là, les conversations entre Mangog et sont toujours aussi droles, et quelques scènes burlesques agrémentent le tout. Par contre, je souhaite pour vous que, comme moi, vous sachiez ne pas remarquer les jeux de mots, car ils sont tellement nombreux et de piètre qualité que si on leur attache trop d'importance, on risque de décrocher bien vite. Pour résumer tout ca, je dirais que la série repars sur un ton assez différent, peut être moins léger ou fin (si on peut qualifier le premier cycle de fin), plus classique mais également plus riche, plus attentif a l'univers, ce qui rappelle les premiers Lanfeust (venant de moi, c'est un compliment)
Dessin : splendide, expressif, somptueux... Mais encore? Eh bien... Pour le dessin, je dirais que je suis moins impressionné que pour le premier tome... La baffe est passée, déjà, et puis je n'ai pas retrouvé les cadrages hallucinants du premier (la page 38 du premier opus, par exemple). Et contrairement a beaucoup, je n'ai pas beaucoup aimé les scènes sous la neige... L'incendie final est assez criard aussi... Enfin, rassurez vous, je n'écris ça que par réaction par rapport aux critiques par trop dythirambiques qui m'ont précédées. Ca reste un dessin impressionant. Le scénar? Ben euh... Oui, il y a eu une amélioration par rapport au premier (qui somme toute était tout a fait honnête). L'ambiance est prenante, le style y est, tout est très "typique". On retrouve avec plaisir tous les archétypes du polar. Quelques regrets, cependant : - on change trop de personnages secondaires. Les nouveaux sont pas mauvais (j'adore Weekly), mais on aurait pu garder le commissaire du tome précédent. - l'album est peut être un peu trop petit pour exprimer l'intrigue dans toute son ampleur... Il y a de multiples ellipses, des éléments manquants, et les personnages ne sont pas assez présentés, on se demande toujours de qui on parle (Le Renard ou Karup... Impossible de savoir si on n'apprend pas toutes les bulles par coeur)... Du coup, on ne participe pas vraiment à l'enquête, et la conclusion n'est pas tout à fait logique (j'ai l'impression que la solution ne tourne pas rond)... Alors oui, un bon polar, avec d'excellents dessins... Mais aussi tôt lu, aussi tôt oublié...
Nous voila rassurés! Après un premier tome désastreux, Arleston semble reprendre ses séries en mains (Trolls, puis maintenant Lanfeust) et nous redonne ici le traditionnel mélange d'aventure et d'humour (les deux ayant été délaissés dans le précédent tome pour... rien, tout compte fait) qui faisait jusque là son succès. On redécouvre avec plaisir une nouvelle civilisation, de nouveaux rites, de nouvelles tavernes, de nouvelles beuveries, et de nouvelles bastons. Mais justement, c'est peut être la le problème. Toutes ces réjouissances on beau être nouvelles, on se contente de les REdécouvrir. Cet album a un arrière goût de déja vu, et semble tomber dans l'auto-référence. En relisant, on a du plaisir, certes, mais on n'est guère surpris, on se contente de suivre l'aventure gentillement. On ne peut que regretter qu'Arleston n'ait pas foutu son aventure encore un peu en l'air. J'avais bien accueilli Lanfeust des Etoiles, pensant que tout allait changer, mais finalement, seul le décor s'est un peu modifié. Alors oui, l'album est un bon lanfeust comme on n'en avais pas vu depuis longtemps (le 7e, je pense), mais on aurait sans doute préféré que tout cela change un peu, qu'Hebus devienne plus introverti, par exemple (pour piquer l'idée d'un de mes predecesseurs critique).
Constellation par Ben Ef His
Le Calliope spécial Angoulème en avait parlé en bien, mais ca n'avait suffit à inscrire cet album dans ma mémoire... C'est en passant devant que j'ai flashé... Une couverture splendide, et le nom de l'auteur, qui m'a aussitot rappellé les Pilules Bleues... Je le prends, je le retourne, je regarde son prix, et oh! surprise, pas cher du tout (5€ pensez donc)... Il n'en a pas fallu plus pour que cet ouvrage finisse dans un sac plastique estampillé Virgin et sonne le coup de glas de mon compte en banque. La lecture, cependant, fut calme, séparée en trois parties, une par chapitre... Et je dois dire que j'ai adoré! L'histoire, banale (vraiment!), ne prends son ampleur que sous la plume de Frederik Peeters qui fait d'un scénario de roman de gare une histoire palpitante, passionante, et diablement maligne... L'histoire, un fait divers vu et interpreté par trois personnes différentes, fait avancer le récit d'un peu plus a chaque fois, fait du retour en arrière un plaisir. Encore maintenant, je ne saurais dire ce que j'ai adoré ici, mais vraiment, j'ai été scotché! De plus, le dessin est splendide (bien que plus sombre, et donc moins beau a mon gout que dans les Pillules Bleues) et l'ambiance prenante. Bref, c'est un plaisir court (a peine une trentaine de pages a six cases), intense, et pas cher sur lequel se précipiter...
J'ai abordé cette bd comme étant "celle qui m'empêchait de connaître la suite des aventures de Warren Wednesday" (l'excellente série "l'esprit de Warren" ayant été mise en arrêt pour que Servain puisse continuer l'histoire de Siloë). L'apriori n'était donc pas favorable, et c'est peut être ca qui m'en a gâché la lecture... Mais honnêtement, je ne pense pas. Non, le début de cette série ne m'emballe pas, et je pense que je ne chercherais pas à lire la suite. L'histoire est très classique : du terrorisme, un enfant aux pouvoirs étranges, une conspiration, le tout dans un monde de science fiction. Et je pense que c'est cette classicité qui m'a gêné. Je n'ai pas eu l'impression de lire quelque chose de nouveau. Ca ressemble à Nash, Travis, ou bien d'autres séries "Neopolis" de chez Delcourt (j'en viens même à me demander si tous les scénaristes ne sont pas une unique personne!). Alors bon, j'imagine que ce livre ne doit pas être désagréable quand c'est par celui-ci qu'on aborde la collection, mais autrement, je n'en vois pas trop l'intérêt. La trame, bien que déja vue, pourrait amener à des choses intéressantes, des personnages plus approfondis (la détresse du père de Siloë pourrait être mieux exploitée, le journaliste-militaire pourrait avoir une relation plus complexe avec sa compagne)... Mais non, on se contente de scènes d'actions avec des surprises qui laissent indifferent... L'univers pourrait alors être plus riche (un univers de science fiction surprenant), mais non, on se contente de voitures volantes autour de buldings sans fenêtre, et l'histoire se passerait en antiquité, on ne verrait pas la difference... Enfin, quand on sait ce que peut être le dessin de Servain (je ne connais que l'Esprit de Warren), on ne peut être que déçu devant celui-ci, très mécanique, routinier... Bref, rien de bien bouleversant... Un bon moment, peut être, si on n'a rien lu d'autre chez Neopolis...
Malgré les très bonnes critiques et les nominations a Angoulème, ce livre ne me tentait guère, de par son thème (l'écrivain en panne d'idées). Seulement, en le trouvant à la bibliothèque, je me suis senti obligé de l'essayer. Tout d'abord, il faut bien avouer que je reste sur ma premiere impression, à savoir que l'intrigue ne me touche pas trop. Seulement, elle m'a tout de même surpris. Le personnage de l'écrivain désabusé a été vue et revue (c'est d'ailleurs dit au coeur même dur récit !), mais la façon de l'approcher est ici différente. L'écrivain est un looser, plutot antipathique dans son associabilité, distant, froid, et même plutot méprisable. Et justement, c'est sa transformation en quelqu'un de plutôt sympathique qui m'a parut intéressante ici. Certaines situations sont drôles (le congrès d'allergologues, et plus précisement les réflexions sur les réactions de groupe sont très vraies), l'introspection du personnage peut faire réfléchir sur soi-même, et les surprises finales sont déstabilisantes, bien qu'attendues. Enfin, si la narration peut parraître ardue au début (une quantité de retour en arrière qui fait avancer l'intrigue sur quelques époques différentes qui se relient petit à petit), elle permet à la trame d'éviter de dévoiler sa linéarité. Je conçois donc tout à fait que cette histoire puisse plaire beaucoup, mais je pense être trop jeune pour l'apprécier dans son ampleur (les problèmes du héros ne sont vraiment pas les miens!!). Alors personnellement, je ne lui donnerais que 3 étoiles, mais conseillerais de ne plus faire attention à ma critique si vous avez dépassé les trente ans.
Après avoir lu le "Sursis", j'avais juré qu'on ne m'y reprendrais plus... Gibrat, je disais non... Mais la converture de cet album est tellement belle que je n'ai pu résiter à l'emprunter a la bibliothèque. Je me suis même assez vite mis à le lire... Et je ne saurais dire si c'est à cause de la jupe virevoltante de Jeanne ou pour les qualités intrinsèques de l'album, mais j'ai plutôt aimé. Bon, bien sûr, je ne crie toujours pas au chef d'oeuvre, mais je dois avouer que c'est bien plaisant. Les personnages, tout en restant assez superficiels (et surtout très stéréotypés), prennent du caractère, et l'histoire, mêlant aventure et comique (enfin, rien d'hilarant, mais des situations, des remarques, des réflexions amusantes) semble avoir plus d'épaisseur. Le dessin, sans être splendide (les couleurs, elles, le sont!), est très agréable, et on sent que Gibrat se fait un malin plaisir de relever la jupe de Jeanne régulièrement (ce qu'on ne saurait lui reprocher!). Bref, une histoire avec une héroine magnifique qui saurait tout faire passer, y compris un scénario qui semble n'être qu'un prétexte pour une galerie de portraits et des confrontations de caractères et de milieux différents.
J'ai enfin pu me procurer cette suite. J'avais du premier tome le souvenir d'un dessin très soigné et d'un univers florissant. J'étais donc impatient de pouvoir lire celui-ci. Le début de la lecture fut difficile, car les premieres pages de ce livres sont peu denses, et peu halletantes par rapport au premier tome. Mais au fur et a mesure, on se prend au jeu, et on prends le rythme. On abandonne tout a fait l'idée de lire quelque chose de positif ou de gai, et on se prépare a sombrer au fond du gouffre ou nous attendent depuis quelques temps nos héros qui perdent tout petit a petit, pour avoir voulu gagner trop. On percoit alors ce rythme ralenti comme une longue descente aux enfers. A partir de la, on devient absorbé par l'intrigue, frissonant toujours pour ses tristes héros qu'a force de nous décrire psychologiquement, Cecil a fini par nous faire aimer. Alors oui, on a peur pour eux, on se demande comment ils vont s'en sortir... Et le pire, c'est qu'on ne le sait toujours pas... Il faudra attendre... Et longtemps, en plus, vu la fréquence a laquelle Cecil dessine ses albums... Du coup, il est vrai, le dessin est beau, mais j'aurais cependant quelques reproches a lui faire. Tout d'abords, j'ai eu l'impression que les décors étaient moins fouillés qu'auparavant, j'ai eu moins envie de m'arreter pour contempler une vue de ce Bordeaux fantastique, j'ai vu moins de ces grandes fresques sur les murs, de ces décors industriels, de ces machines exhubérantes. Et puis surtout, je trouve ce dessin trop statique, le mouvement ne vient pas, on suit l'histoire par clichés, comme sur un roman photo, et ce n'est pas l'absence d'onomatopées qui change cette impression. Ceci dit l'impression finale est toujours bonne, il s'agit toujours d'un must, d'une histoire envoutante et terrifiante, accompagnée d'un dessin soigné et de couleures magnifiques.
On m'a prêté, un an après avoir lu les deux premiers tomes, ce troisième opus. J'avoue ne plus trop me rappeller de l'action des précédents, la lecture n'ayant pas été faite dans les conditions optimales... Pour tout dire, je ne me rappellais plus que des aventures des deux légionnaires gaulois dans cette communauté juive. Eh bien, finalement, je me suis bien vite repris au jeu, et j'ai découvert tous les trésors de cette séries qui m'avaient été cachés jusque là. L'humour est toujours présent, la candeur de l'enfant aussi, mais j'ai beaucoup mieux percu les reflexions sur la religion, l'obscurantisme ou même le nationalisme. En fait, mine de rien, tout en nous faisant suivre une aventure délicieuse, Sfar nous fait plus ou moins réfléchir sur certains thèmes qui semblent lui tenir a coeur. Le tout est associé à l'ambiance baroque des deux premiers, melant humour, vocabulaire moderne, hallusions au cul, traditions juives... Le dessin, pas si simpliste qu'il n'y parait (et surtout bien plus beau qu'un dessin de Sfar) s'accorde vraiment avec l'histoire naive. Alors, certes, le découpage est simpliste (un gaufrier de six cases, on est bien loin du tandem Buchet/Morvan), mais lui aussi ajoute un coté livre d'enfant, cahier de coloriage. Bref, un véritable régal, qui vous rement du baume au coeur, une bonne claque de bonne humeur vite lue a ajouter rapidement au rayon sucreries de votre bdtheque.
C'est par le forum que j'ai connu cette bd... Fort de l'expérience que j'avais eue en achetant Banana Fight dans les mêmes conditions (une bd pseudo-western, sortie chez Paquet, découverte sur le forum...), j'ai dû ronger mes freins pour attendre que mon budget se redresse pour acheter cette bd... Autant dire que c'est très sympa. Déjà, graphiquement, la surprise est bonne, ce petit dessin sympa assez expressif (colère constante de Lincoln, décalage de Dieu...), très stylisée et est embelli de bien belles couleurs... Le scénar, lui, est assez croustillant. Le personnage, bien que totalement amoral, devient sympathique et attachant, on sent un espoir sous ces airs de bougon solitaire. Le personnage de Dieu est lui aussi très attachant, par son recul sur la situation et ses réflexions sur le comportement de Lincoln (juste assez moralisateur pour paraître Dieu, mais pas à l'excès pour autant), et leurs dialogues (plus ou moins riches) sont toujours savoureux. Le découpage est assez bien utilisé pour rendre le comique des situations, sans pour autant faire dans le tape-à-l'oeil. Enfin, la trame de l'histoire s'annonce très bien, l'ouverture me laisse avoir de grandes espérances pour la suite, et le court résummé de BDP ne peut mettre que l'eau à la bouche. Bref, une chouette friandise à se suçotter un soir en rentrant du boulot...
Pour ma première critique pour le site, je vais faire tâche... Tant pis, j'assume. J'ai lu cet album hier soir, après avoir lu il y a quelque temps le tome 1... L'impression qu'il me laisse est vraiment très mitigée. J'ai été gagné de lassitude durant cet album. Pas d'ennui, sinon j'aurais arrêté, de lassitude, seulement. Lassitude devant un dessin certes "mignon" (et surtout agrémenté de splendides couleures), mais sans aucune émotion. C'est joli, mais guère plus. Certes, en ouvrant l'album, on est bluffé par les couleurs, mais en regardant bien, on se rend compte que les images sont bien souvent figées, sans rapport avec l'action, sortes d'illustrations sans relief, sans dynamisme d'un scénario indigent. Oui, le scénario m'a vraiment semblé indigent. Je n'ai pas réussi du tout à m'intéresser à ces personnages, pas réussi à rire à leurs plaisanteries (le gag à rallonge de Maginot devient lassant après deux tomes), pas réussi à m'intéresser à l'histoire... Le tout ressemble plus à un scénar' de feuilleton de l'été qu'à une véritable intrigue. Et puis finalement, la chute du deuxième tome, qui, apparemment, était conçue par l'auteur pour scotcher le lecteur, ne m'a à peine arraché plus qu'un soupir... Un moment agréable, donc, mais rien de bien extra.

 
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