L'oeuvre de Franquin a une constante : une numérotation et une chronologie déconcertantes (que ce soit l'ancienne version album des Gaston -de 0 à 15- ou l'ordre des histoires des albums Spirou et Fantasio -qui commence à H.S.1-). Aussi, voir un marsupilami n°0 n'a rien de surprenant, c'est même assez logique. Mais, nouveauté dans la série, c'est un album "100% Franquin" qui reprend des gags et des planches parus dans les années 50 et 60 : Chouette, pas de Batem dans cet album, je peux donc l'acheter !!! Le titre, qui reste un album commercial plus qu'un chef-d'oeuvre inoubliable, joue cependant très bien son rôle en nous faisant découvrir (ou redécouvrir, voir le premier bémol plus bas) des planches et des gags avec le vrai Marsupilami, celui apprivoisé par Spirou et Fantasio. Ces derniers apparaissent dans l'album ainsi qu'un autre personnage du journal de Spirou, le petit Noël. On y retrouve également l'autre marsupilami -celui de la série-, "le cousin de Palombie" apparut dans "le nid des marsupilamis", face au chasseur Bring M.Back Alive. L'album est globalement réussi, bien plus que les deux derniers Gaston édités par Marsu-Productions qui n'étaient que des albums marketing sans réel intérêt artistique. Ici, les planches proposées en ont un et l'album est bien plus intéressant que n'importe lequel des autres albums de la série (D'ailleurs, il faudrait que l'on m'explique pourquoi le nom de Franquin apparaît toujours sur les albums publiés bien après sa mort...) qui ressemble plus aux aventures de Noé le clown qu'à celles du Marsupilami. Cependant, il y a quelques petites choses qui gâchent un peu l'album : Premier bémol, sur les 44 planches du titre, 16 sont reprises d'autres albums de la série "Spirou et Fantasio" édité chez Dupuis : 2 planches proviennent de l'album n°8, "La Mauvaise Tête" et 14 se trouvent déjà dans le n°24, "Tembo Tabou". Il n'y a vraiment que 28 planches vraiment rares. Second bémol, la mise en couleur n'est vraiment pas bonne. Un exemple : comparez l'aventure "la cage" se trouvant dans "Tembo Tabou" à celle qui apparaît dans "Capturez un Marsupilami !". Ce n'est pas un défaut propre à cet album en particulier mais d'une façon générale les mises en couleurs d'aujourd'hui ne valent pas celles des années 50 et 60. On peut également remarquer ce problème dans la réédition des Gaston : Pour les premiers albums, les couleurs sont plus réussies dans l'ancienne version (celle en 16 volumes) que dans la nouvelle (en 19 volumes). Bref, pour conclure et malgré ces deux bémols, c'est simple : s'il n'y a qu'un titre de la collection "Marsupilami" à avoir dans sa bibliothèque, c'est celui-ci. Il n'y a pas à dire : les années 50 et 60, pour le neuvième art et que ce soit l'école de Marcinelle-Charleroi ou de Bruxelles, c'était la grande époque...