Les 14 critiques de Arnaud3895 sur Bd Paradisio...

Je l'ai lu hier, et j'ai vraiment bien accroché ! L'histoire est très simple dans sa structure, presque enfantine (je pense que ma fille de 8 ans pourrait bien aimer cet album), mais tout fonctionne très bien. Il y a de l'humour, de l'action, du suspense, de l'émotion, bref c'est un album très riche contrairement à certains Tome 1 où parfois on n'a droit qu'à la présentation des personnages. Là l'histoire se développe, avance, et même si on referme l'album en se disant "vite, la suite..." on a vraiment l'impression d'avoir lu une vraie histoire et pas seulement une introduction. Je pense de plus que ça pourrait faire un excellent dessin animé...

Pffouh !!! Pas facile de faire une critique d'un album de Manu Larcenet. On aurait presque l'impression de manipuler une grenade dégoupillée. Mais bon... allez, je me lance. Et c'est pour dire, hélas, que j'ai été un peu déçu par Nic Oumouk. UN PEU, j'ai dit... Parce qu'après tout, quand on s'habitue aux bonnes choses, ça se remarque quand il y a une petite baisse. Je m'explique. Du côté du dessin, rien à dire. Larcenet est un des rares à être aussi fort en N&B qu'en couleur; et là c'est net, vivant, clair, bref du comme on l'aime. Si je ne craignais pas d'être un peu pompeux, je dirais que nous avons affaire à un auteur en pleine maîtrise de son art, avec un trait arrivé à maturité qui sait toucher l'oeil du lecteur à chaque case. Mais c'est au niveau du scénario que je coince un peu. En effet, le mariage harmonieux de l'humour et de l'émotion, c'est un peu la marque de fabrique de Larcenet, sa grande force. Des albums comme Le Temps de Chien ou Lazarr sont à ce niveau là des modèles du genre. Or là, s'il y a toujours cette ambition, de ne pas faire un album qui soit "que" rigolo, je trouve que le mélange prends moins bien. On est plus (+) dans la juxtaposition de scènes. Certaines dans l'esprit des premiers Bill Baroud, et d'autres plus proches du Combat Ordinaire. Mais si dans d'autres albums Manu a su maîtriser ce mélange de façon habile et élégante, là on est plus proches de l'eau et de l'huile, qui coexistent sans se mêler. Exemple: Nic Oumouk est entraîné dans une cave par les racketteurs du quartier, qui ont une franche envie de lui démolir la tronche. La scène est bien faite ! C'est-à-dire extrèmement désagréable ! Moi je l'ai lue très premier degré; le personnage du racketteur n'a rien d'humoristique, c'est juste un 'culé... Et au moment où les battes de base-ball se lèvent, notre héros est sauvé par l'intervention d'un super-héros ninja, défenseur de l'orthographe et des règles de grammaire !!! Tu parles d'un choc des cultures !!! Moi ça m'a fait l'effet d'une dissonance sur un piano... Comme si Juliette Gréco se mettait à chanter du Diam's... Alors bon... C'est bien entendu meilleur que beaucoup d'autres albums, mais Larcenet nous avait habitués à plus de subtilité, et là ça me manque un peu. On n'est déçu que par ce qu'on aime. Non ?

Feuilletant par hasard chez mon libraire habituel, je tombe sur cet album qui m'accroche immédiatement le regard. Cette première bonne impression est confirmée, une fois l'album lu en totalité. Voici une BD qui sent la sueur, la faim, la peur, la vie... Sur l'errance de deux joueurs de blues, dormant dans des granges, jouant dans des clubs pourris, et entretenant l'espoir insensé du succès... musical et auprès des femmes. Il y a quelquechose de Crumb dans le dessin, mais avec beaucoup d'humanité, sans cynisme. Et le scénario, ben... on y croit à fond. Les personnages sont vrais, touchants. Je recommande vivement...

Comme pour le premier tome, on prend un grand plaisir à découvrir ces personnages de contes de fées sous un angle inhabituel. Sur le plan idéologique néanmoins, l'histoire est plus douteuse. En effet, elle raconte rien moins que la répression dans le sang d'une émeute populaire lancée par les minorités ethniques (personnages à l'aspect non humain) reléguées dans leur ghetto. Difficile d'éprouver une totale sympathie pour Blanche Neige dont le discours consiste à dire à ces "fables" non humanoïdes: "fermez-là et restez dans votre campagne pendant que nous on vit peinards à New-York !!!".

Gilgamesh, c'est la plus vieille histoire du monde. Elle est traitée ici, certes sans grande originalité, mais avec beaucoup de talent. Pour ceux qui connaissent déjà le personnage, et qui notamment ont lu le roman de R.Silverberg sur le sujet, pas grand chose de nouveau. Mais pour les autres, c'est un mythe à découvrir sans tarder. Le dessin de Duchazeau est d'une grande élégance, la page 11 est magnifique de simplicité, et on croirait parfois voir des statues antiques. Je recommande donc chaudement...

Dire qu'on attendait ce tome 5 avec impatience est une évidence. Et le scénario de Bajram ne déçoit pas. Il continue à nous tenir en haleine, et réussit l'exploit de jongler avec de nombreux personnages sans que l'album ne perde trop en clarté. Le plus dur maintenant est de se mettre à patienter pour le tome 6. Mais bon... une fois que j'ai dit tout le bien que je pense de cette série, il reste tout de même quelques petites choses à critiquer sur cet album. Premièrement, c'est un album très "bavard". Et une bonne partie des pages se contente de montrer des gens discutant autour d'une table. Après des opus bourrés d'action, celui là marque une pause, et c'est des fois un peu pesant. On sent bien que toutes ces explications sont nécessaires pour préparer le bouquet final du prochain tome, mais tout de même... Ensuite, Bajram n'a pas pu s'empècher de nous sortir une tirade vaguement alter-mondialiste, comme cela semble être aujourd'hui la mode chez tous les "gens bien"... Les tirades des 8 et 7èmes pages avant la fin (je dis ça comme ça car les pages ne sont pas numérotées) dans la bouche de Kalish, ça sent le gars qui a pris des cours d'économie en regardant les Guignols de l'Info et le Vrai Journal de Canal +. C'est complètement inutile dans l'histoire, ça sent l'anachronisme à plein nez, et, bref... ça fait con. Dommage... Je concluerai néanmoins en vous assurant que UW1 est une des toutes meilleures séries de SF actuelles (et même plus), intelligente, émouvante, et que je me précipiterai bien entendu sur le Tome 6 dès sa sortie...

Ah oui... Un vrai plaisir que cet album, variation sur le thème centenaire des contes de fées. Le scénario réussit à conjuguer une grande originalité de traitement avec un vrai respect des personnages et des concepts originaux. Un récit mené de main de maître. Ne vous laissez pas abuser par la couverture, le dessin à l'intérieur est très différent.

Conspiration, pouvoir surnaturels, dignitaires nazis, ça n'est pas la première fois que la BD s'approprie ce genre d'éléments. D'habitude ça donne une histoire extrêmement alambiquée, difficile à suivre, où on se perd facilement entre tous les personnages et les différentes intrigues et sous-intrigues. Eh bien là, non !!! Même moi qui apprécie habituellement les histoires simples à la trame linéaire, j'ai tout compris... L'habileté des auteurs est remarquable dans ce fait qu'ils rendent extrêmement lisible et compréhensible ce qui chez d'autres aurait été présenté de façon inutilement complexe. N'hésitez donc pas, et plongez-vous dans cette bataille entre le bien et le mal, vous n'aurez bientôt qu'une envie, lire la suite...

Difficile à la lecture du Tome 1 d'imaginer que Le Combat Ordinaire aurait une suite. D'ailleurs, il est peu probable que cette suite était prévue puisque sur ce premier album, il n'était nulle part fait mention d'un quelconque numéro d'opus... Et cependant le voilà, ce numéro 2. Et c'est plutôt une réussite. Moins centré sur le personnage de Marco, "Les Quantités Négligeables" permet à Larcenet d'étendre son regard sur l'entourage de son héros. Famille et amis, ce qui permet évidemment de remplir l'album ; ça n'aurait pas forcément été le cas s'il avait continué à se focaliser sur un seul personnage. Un petit reproche cependant. Là où le Tome 1 réussissait à susciter l'émotion de façon discrète, un trait, un mot ; le Tome 2 est selon moi un peu trop explicatif. Je veux dire... l'émotion est toujours là, mais elle est un peu trop analysée, trop exposée, moins discrète et un peu plus envahissante que dans l'album précédent. Moins de finesse donc selon moi que dans Le Meilleur Album de 2003, mais bon... achetez-le quand-même, vous ne le regretterez pas.

Sans forcément partager l'enthousiasme de certains, j'avais bien aimé le tome 1 de Phenomenum... Une histoire sympa, des rebondissements, bref un bon moment. Alors donc j'ai acheté le tome 2, confiant. Certes, l'histoire reste bien agréable, mais certaines choses la plombent selon moi définitivement. On s'y retrouve en plein fantasme d'altermondialisme mou, de josé-bovisme de salon, où l'auteur vous explique que le capitalisme est un complot mené par une société secrète, que, rhôoo, les vilains riches qui exploitent les gentils pauvres. C'est le truc le plus débile que j'ai vu depuis que, dans le dessin animé Anastasia, on prétend que le communisme est le résultat d'une malédiction lancée par Raspoutine... Ca devient grotesque quand le "héros" (je lui cherche encore un nom: Super-Taxe-Tubbin, Attac-Man, ???), sans aucune connaissance financière, aidé en tout et pour tout d'un chercheur en biologie, réussi à détourner des sommes colossales pour tout redistribuer (simplement en faisant signer des ordres de virement... ha ha ha...), faire s'écrouler les places boursières, se faire construire une fondation monumentale, et le tout dans le plus grand secret !!!!! Ca, même Sulitzer, il n'aurait pas osé l'écrire... Bref, quand même, sérieusement, ça fait un peu pitié tout ça... Il n'est pas question ici de discuter des opinions politiques de l'auteur, mais j'ai déjà vu des superhéros plus subtils et plus crédibles que ce gars-là. Superdupont par exemple, ou le Père Noël...

Disparues les références "historico-culturelles" ? Cela me paraît un peu abusif... Si on rencontre certes moins souvent le trio La Fontaine / Molière / Corneille, ils sont dans cet album habilement remplacés par Rabelais / Cyrano de Bergerac (le vrai ET le fictif) / Le Baron de Munchausen / Jules Verne etc... La série, selon moi, maintient un niveau d'exigence élevé, et concommitamment un rythme de parution assez lent. Le seul défaut qu'on pourrait y voir, défaut avoué semble-t-il par Ayroles lui-même, c'est qu'il est apparemment incapable de se "débarasser" de ses personnages. Alors depuis 6 tomes, on accumule, on accumule, et ça devient difficile à gérer. Il est ainsi obligé de se séparer des pirates tout au long de l'album, ce qui est finalement assez troublant. Que sont-ils devenus ?

Moiteur, Corruption, Violence et Alcoolisme, la série Les Corruptibles nous plonge dans une ambiance à nulle autre pareille. Un regard éclairé sur l'Afrique moderne où les subtilités de la diplomatie voisinent avec les coups de machette. Shériff et Colombo, les deux policiers "héros" de cette histoire, sont bien dépeints, pleins d'humanité avec leur mélange de courage et de trouille. La communauté occidentale du Bangali, qui se désagrège sous le double effet de la bière et du paludisme, fait grincer les dents. Bref, un bien bel album où cependant il faut parfois s'accrocher pour se souvenir de qui attaque qui et où. Je conseille vivement...

La série a adopté semble-t-il depuis plusieurs années une espèce de courbe sinusoïdale, les albums très décevants alternant avec les bons. Après le très mauvais "Requiem", voici un opus qui selon moi relève quand même le niveau. On est loin de "El Padre", ou "Les Cavaliers du Ciel", mais bon, "Les Nancy Hart" se classe dans une bonne moyenne.

Acheté ce matin, lu ce midi, vraiment gros gros gros coup de coeur. Larcenet manie aussi bien l'humour que la tendresse, l'angoisse comme la légèreté. Les personnages sont vrais, on y croit, on se prend d'affection pour eux. Un album à acheter absolument.