Les buveurs de mondes, Lanfeust des Etoiles Tome 4, Arleston et Tarquin, chez Soleil.
10 ans et bientôt quinze albums. La série Lanfeust de Troy puis des Etoiles sest imposée comme un classique au pas de charge. Un cycle de 8 tomes pour installer et arriver au paroxysme dun monde. Et puis on change du tout au tout. Arleston na gardé que la base de son univers pour en créer un autre sans limite, relançant une machine qui navait pas encore eu le temps de suser. Dans les étoiles, Lanfeust souvre de nouvelles perspectives. Encore faut-il les maîtriser. Si les trois premiers tomes installaient de nouveaux personnages, de nouveaux décors, de nouveaux relais scénaristiques, ce quatrième opus fait fi de tout cela, ou presque. Et fait figure de transition. On ne retrouve que très peu Hébus « désenchanté », Cixi, Thanos, Glace, que lon apprenait à peine à connaître, ne passent que le temps de 5 ou dix planches. La suite confronte Lanfeust à lui-même, cest-à-dire à sa propre niaiserie, qui devient une marque de fabrique dans la série. A des créatures accortes, auxquelles il résiste évidemment avec un peu de peine. Mais sans ses habituels compagnons, il manque tout de même quelque chose à Lanfeust ? Et ce ne sont pas la kyrielle de jeux de mots débités par Swiip lOrgnobi (un village fait de soleil et de nanas, qui marcherait très bien sur la planète Glubmed) qui lui sauve totalement la mise.
Par Laurent Fabri
Second avis - Les buveurs de mondes, Lanfeust des Etoiles Tome 4, Arleston et Tarquin, chez Soleil.
LE blockbuster des éditions Soleil. Une des rares sorties de ce mois de décembre... qui (par le plus grand des hasards ?) tombe à point nommé pour se glisser sous les sapins. Et finalement, il eût peut-être mieux valu que je le lise un lendemain de réveillon. Un de ces moments où l'esprit (critique) est un peu cotonneux tant il est occupé à essayer de survivre aux agapes de la veille. Mais non. J'ai lu cet album un soir de sobriété. Je l'ai donc lu une seconde fois, mais le constat est identique : je suis déçu ! A l'image de ce qui se passe dans cet opus, la magie de Lanfeust est presque inopérante. Je ne retrouve plus ce qui, pour moi, faisait le charme du premier cycle. L'adjectif pour qualifier un jeu de mots Lanfeustien n'est plus redoutable mais trivial. Les références à des situations ou des travers de notre époque sont si explicites qu'elles en perdent toute saveur. Et il me manque aussi le « liant » nécessaire à une grande série. Dans le premier cycle, où dans celui de Trolls, Arleston construit un monde et nous en livre ses caractéristiques. Ainsi par exemple les pouvoirs magiques de chaque habitant de Troy ; autant d'occasions pour les auteurs de donner libre cour à leur inspiration délirante au fil des albums. Ici, en prenant le parti de transformer Lanfeust en touriste galactique, le scénario se rapproche dangereusement d'une histoire classique (et pas vraiment prenante en l'occurrence) de SF. Ceci dit, il est clair que j attends le prochain tome avec une impatience accrue : non pas pour la suite de l'histoire, mais par rapport aux attentes que je nourris vis-à-vis de ses géniteurs. Parce que Tarquin et Arleston m'ont habitué à bien mieux.