Les 160 critiques de yvan sur Bd Paradisio...

Bon, c’est vrai qu’on peut être déçu que Béatrice Tillier n'ait pas dessiné ce troisième tome. On pourrait aussi chercher à trouver les dissemblances du dessin de Franck Leclercq par rapport au dessin original de Tillier et constater que le dessin est plus rond, les décors moins détaillés et la colorisation de Le Prince moins chatoyante. D’un autre côté on peut aussi se dire que Leclercq a beaucoup de mérite d’avoir accepté de s’attaquer à une tâche aussi lourde et que le résultat (même s’il n’atteint pas l’originalité des deux tomes précédents) est plutôt réussi et que graphiquement la continuité de la série est assurée. Et si ce tome perd un peu de son côté poétique, c’est peut-être au niveau du scénario qu’il faut chercher la réponse. L’histoire s’oriente souvent vers ce despote dément dont le nom titre ce troisième tome. Du coup on se retrouve dans une ambiance dénuée d’amour et ravagée par les flammes, dans un tome où règne l’action, souvent au détriment de cette poésie qui nous avait tant charmé dans les tomes précédents. Mais au milieu de ce monde en feu, la flamme de l’amour entre Jam et sa fée continue de brûler et de me charmer, le découpage reste de toute beauté et même si parfois le rêve tourne au cauchemar, en tant que lecteur, c’est sans regrets que je me réveille pour garder cette belle série en mémoire.
C’est encore sous le charme de «Jam» que j’ai entamé «Elle», deuxième tome du triptyque que «Wolfgang Miyaké» viendra conclure. C’est avec plaisir que je me suis replongé dans ce monde de "Fée et tendres automates" contrastant violence brusque et amour pur, décadence humaine et marionnettes féeriques, cruauté destructrice et innocence poétique. Un deuxième tome qui nous dévoile beaucoup d’informations sur l’histoire de l’univers de "Fée et tendres automates". Alors que le premier tome nous émouvait avec la pureté de l’amour de Jam pour sa fée, celui-ci nous attendrit en ajoutant la notion d’éternité à cet amour grandissant à travers les siècles. Un deuxième tome qui incite également le lecteur à tirer des parallèles avec le monde actuel et à s’interroger sur son évolution future. Un conte allégorique pour adultes qui tient toutes ses promesses.
La mort n’est décidément pas de tout repos avec Chabouté. De plus, elle n’est pas dénuée d’humour car Benjamin Tartouche devient l’ange gardien de Trusquin, l’homme qui l’a tué. Après un premier tome sous forme de critique sociale d’une extrême noirceur, d’un deuxième tome plus léger et pourvu d’une vision personnelle et ironique du purgatoire, Chabouté conclut ce triptyque avec une critique manichéenne de la politique et du pouvoir. Chabouté nous offre en plus une fin de cycle surprenante et originale, qui transforme la fin de ce drame sociale fantastique en conte, abandonnant le lecteur sur une touche positive inattendue, après un départ de cycle d’une noirceur extrême. Au final on se retrouve avec un petit bijou du premier coup d’oeil au dernier mot. Un petit bijou qui se lit malheureusement trop vite et qu’il vaudrait mieux acheter en version intégrale (si celle-ci sort un jour) afin d’obtenir un rapport qualité-prix plus abordable car à 15-20 minutes le tome, c’est un bijou plutôt cher !
Le premier tome de ce triptyque forme une sorte d’ABC de comment se retrouver clochard après quelques malheurs alors que tout allait bien avant. La recette est bien connue : un malheur (incendie, inondation, maladie, faillite ou autres), un peu d’endettement et de l’isolement et la descente aux enfers peut s’avérer rapide. On va suivre ici la dégringolade sociale de Benjamin Tartouche suite à l’incendie de sa maison assurée par un assureur véreux. Plus que la malchance ou la malhonnêteté, c’est sur l’indifférence de la société que Chabouté va pointer le doigt dans cette nouvelle critique sociale. La couverture, le dessin aux tons sombres et les jeux d’ombres sont splendides. De plus cette ambiance en parfaite harmonie avec ce drame social est surplombée d’une narration d’une extrême justesse. Ce petit bijou de 64 pages qui se lit malheureusement très rapidement du aux nombreux passages muets se termine sur une petite touche de fantastique qui a le mérite de laisser le lecteur stupéfait et envieux de découvrir la suite.
Benjamin Tartouche, à l’aube d’une carrière professionnelle à succès est mort écrasé en tant que clochard. Un fait-divers anodin, qui ne ferait pas la une des journaux, mais que Chabouté pointe ici du doigt. Dans ce deuxième tome Chabouté fait virer ce qui avait démarré comme une critique sociale dramatique, vers le fantastique et Benjamin Tartouche se retrouve dans un endroit que le titre de la série laissait déjà deviner. Chabouté nous livre ainsi sa vision personnelle, légèrement moraliste, mais surtout ironique, drôle et touchante du paradis et de l‘enfer. Le récit est plus léger et humoristique, tranchant ainsi futilement avec la morosité et la noirceur du premier tome. Graphiquement, Chabouté allie les couleurs sombres du premier tome à des âmes blanches sur le chemin de la rédemption. Même graphiquement on retrouve cette petite touche d’humour en identifiant quelques âmes célèbres (Brassens, Einstein, Zappa, Hitchcock, Van Gogh). Seul point négatif : la rapidité avec laquelle se lit ce tome de 64 pages (15 minutes).
Excellent ! Je crois que je viens de découvrir le même plaisir qu’Obélix quand il croise ses pirates favoris dans un album de "Asterix". Moi, mes pirates favoris, ce sont ceux de Ratafia dorénavant ! L’album commence avec l’entrée en scène extraordinaire de ce petit marin excentrique qui s’annonce comme le nouveau capitaine du navire. Après avoir bluffé l’ancien capitaine Charles aux cartes, il parvient à bluffer l’équipage et le lecteur avec son audace. Ce petit personnage mystérieux, qui n’est pas intéressé par les trésors mais plus par la littérature, la peinture et la sculpture, va changer la vie de cet équipage qui finira par danser en tutu et par abandonner des trésors. Cette aventure de pirates humoristique est pourvue de dialogues bourrés de jeux de mots et de finesse. Un mélange d’humour, de finesse, de dérision, de poésie, de critique sociale (avec les fameux Dos Fixes) et de fraîcheur qui se retrouve dans les dialogues ainsi que dans le dessin. Mélange d’absurdité et de subtilité pour un tome que je ne peux que conseiller !
A travers un récit autobiographique, Graig Thompson nous décrit la complexité de ses premiers amours d’adolescent. Dû à son éducation très catholique il se retrouve face à cet amour comme face à une pleine enneigé. Seul, face à une surface immaculée qu’il foulera d’abord en essayant de ne pas trop s’enfoncer, sans laisser trop de traces et s’arrêtant à chaque craquement sous ses pas. Puis finalement, il se couchera dans cette neige, laissant une trace temporaire dans la neige, mais éternelle dans son cœur et son esprit. Mais cet album n’est pas seulement une belle histoire d’amour, c’est également l’aperçu d’une Amérique profonde puritaine et intolérante face à l'homosexualité, à l'avortement et au sexe. C’est vrai qu’on pourrait reprocher à cet ouvrage les nombreux passages faisant référence à la Bible et à la religion, mais peut-on reprocher à Graig Thompson d’être né dans un pays où l’on parle même de Dieu sur les billets de banque (in God we trust)? C’est cet environnement ultra catholique, qui explique les hésitations de Graig face à l’amour et sa culpabilité face au sexe. C’est cependant grâce à cette aventure amoureuse qu’il parviendra à relativiser les contraintes morales, mais c’est surtout grâce à cette éducation ultra catholique et à un père autoritaire que Graig Thompson va se réfugier dans le dessin et ça, on peut difficilement s’en plaindre. Le dessin est très doux, parfois détaillé mais se limitant chaque fois strictement à ce qui est nécessaire à l’histoire. Le décor enneigé est couvert par la chaleur d’une histoire d’amour, qui finira par fondre au même moment que la neige au soleil. La narration est fluide et les non-dits omniprésents. Bref, même si la vie de Graig Thompson n’avait rien d’extraordinaire, c’est avec brio qu’il partage les moments forts de son enfance et de son adolescence, son premier amour, ses relations familiales et ses convictions religieuses. Et après lecture, on peut facilement excuser le fait que l’auteur ait apparemment oublié de parler de sa soeur dans ce récit autobiographique, et que Raina serait inspirée de deux filles et non d’une.
Un nouveau polar noir avec John Blacksad, sur fond (périlleux) de nazisme et anti-communisme. Un polar classique à l’intrigue bien ficelée sur un rythme qui sait alterner avec brio les moments d’action et de respiration. Le fond, partagé entre le maccarthysme et la menace d’une guerre nucléaire, rend le scénario plus dense que lors des deux premiers tomes, mais d’un autre côté, la complexité pourrait en rebuter certains. Le dessin, le découpage et le choix des animaux afin d’accentuer le caractère des personnages restent excellents. Guarnido avoue avoir eu du mal à choisir l’animal qui représente Hitler, mais "Maus: Un survivant raconte" oblige, c’est donc devenu un chat. Pour le reste on découvre un hibou en la personne de Otto Liebber, un coq pour le sénateur Gallo et un caïman pour le tueur. Dans un rôle secondaire et en sorte de guest star on prend plaisir à retrouver le journaliste furet Weekly et le commissaire berger allemand Smirnoff. Les expressions et les mimiques des animaux sont utilisées à la perfection et les scènes d’action et de mouvements sont magistralement dessinées (le passé de Guardino chez Disney oblige). Quant à la voix off, qui dès le départ nous plonge dans ce polar noir, elle est utilisée avec grande maîtrise et humour. On peut peut-être regretter qu’après avoir entremêlé avec dextérité une histoire d’espionnage, de détectives et d’amour sur fond de guerre froide et en développant habilement et en profondeur les relations humaines entre les personnages, l’intrigue se conclue plutôt brusquement sur deux pages. Vivement le prochain !
Floyd Whitman, un ex-agent de la CIA, enquête sur une fraude électorale de grande envergure. Du coup, Floyd se retrouve avec deux tueurs russes bien décidés à le liquider sur le dos. C’est là qu’il se souvient de Vladen Nechkov qui l’avait aidé à faire passer à l’occident un savant russe et qui est aujourd’hui à la tête de la mafia russe américaine. A l’aide de flash-back bien dosés, Desberg nous en apprend plus sur les liens entre la CIA et la mafia russe et sur le passé de Floyd, dont le père fût tué par les communistes. L’ambiance CIA pendant la guerre froide et un scénario accrocheur dès les premières planches ont tout pour convaincre le lecteur de la qualité de ce thriller d’espionnage. L’intrigue est distillée avec soin et l’arrière plan politique augmente l’intérêt d’une histoire d’espionnage plutôt classique. Du côté du dessin, même si le découpage est irréprochable, la façon de dessiner les personnages rend parfois difficile de reconnaître ceux-ci de loin et c’est bien dommage. Bref, un thriller classique mais efficace, au scénario et à l’ambiance sympa et qui devrait faire mouche chez beaucoup de lecteurs.
L’athmosphère angoissante et pesante qui se dégage des dessins épatants et surtout des effets de lumière gérées par Tenderini de façon surnaturelle à certainement sa place parmi la collection Insomnie. Je trouve par contre que l’histoire part un peu dans tous les sens pour un premier tome (100 âmes qui ont réussi à s’échapper d’Enfer, un démon envoyé sur Terre pour les récupérer, un locataire disparu, des suicides, une des filles qui se retrouve mystérieusement enceinte, etc.) et j’espère retrouver un peu plus de stabilité et de continuité dans l’intrique dans les tomes suivants. La fin, très énigmatique conclut à merveille ce cocktail d’angoisse, d’horreur et fantastique pour insomniaques.
Quelle fin de cycle ! Brunschwig est un maître dans la clôture de cycles ; cette fin ouverte donnant le choix au lecteur entre 2 possibilités dans "Vauriens", cette appogée pour conclure "L'esprit de Warren", mais que dire de cette fin qui vous cloue sur place à la lecture de ce 5ième tome du "Pouvoir des innocents" ... Fabuleux ! Un scénario excellent, d’un pessimisme, d’une cruauté et d’une noirceur qui plairait sûrement à Tarantino. La seule erreur que j’ai fait en achetant le coffret de cette série était de croire que j’allais pouvoir lire un album de temps en temps pour faire durer le plaisir car une fois qu’on est dans l’histoire : impossible de s’ennuyer, voire même de s’arrêter !
C’est en achetant par hasard un livre à un demi euro que Rabaté est tombé amoureux et a décidé d’adapter en BD cette histoire écrite par un homonyme de Tolstoï. Et il faut bien avouer qu’après lecture de ce premier tome on peut difficilement lui en vouloir d’avoir adapté cette histoire. On se retrouve à Petrograd en 1917 au début de la révolution russe. Tous les russes sont nerveux et inquiets, sauf un : Siméon Nevzorof ! Car Siméon va enfin pouvoir accomplir la destinée qu’une tzigane lui avait prédit il y a quatre an : vivre des aventures incroyables et devenir riche quand le reste du pays sera en guerre. C’est stimulé (voir incité) par cette prédiction qu’il va scruter la misère qui commence à l’entourer, à l’affût de la moindre opportunité pour s’enrichir et tirer profit du malheur des autres. On va suivre les aventures et les rencontres de cet anti-héros, qui tel un charognard va lâchement profiter de la guerre qui l’entoure. Une ambiance de guerre, de désolation et de misère qui est admirablement retransmise grâce à un dessin sublime en noir et blanc. Un dessin somptueux, une perception de la révolution russe plus qu’originale avec un anti-héros qui perçoit l’arrivée de cette guerre comme un gigantesque casino qui s’avance vers lui et d’où il est certain de ressortir gagnant car une tzigane l’a lu dans ses mains : il est né sous le signe d’IBICUS. Ce premier tome est un petit bijou !
Après la mise en place des personnages et du monde cauchemardesque de la courageuse petite Courtney Crumrin dans le premier tome, je craignais un peu une impression de déjà-vu pour ce deuxième tome. A ma grande surprise, ce fut tout le contraire. D’abord on prend plaisir à replonger dans ce monde bourré d’imagination en compagnie de Courtney et des créatures de la nuit. Ensuite, Naifeh nous entraîne un peu plus profondément dans ce monde qui nous avait tant séduit dans le premier tome. On fait de nouvelles rencontres, parfois terrifiantes, parfois attachantes, mais toujours surprenantes. C’est de nouveau à l’aide d’une succession d’histoires séparés que Naifeh nous permet d’assister au grand conseil de chats et à l’assemblé des sorciers, tout en nous liant d’amitié pour Skarrow, créature de la nuit faussement accusée d’un crime horrible. Au final, ces chapitres distincts servent tous l’intrigue principale que la petite Courtney à décidé de résoudre. Le dessin N&B vient épauler à la perfection cette ambiance mystérieuse, inquiétante et lugubre qui règne tout au long du récit. Bref, un deuxième tome encore meilleur que le premier, dont particulièrement le premier chapitre m’a fortement séduit et c’est donc avec une curiosité digne de Courtney Crumrin que j’attends de découvrir le troisième tome.
Cet univers des années 50, dans lequel se déroule l’histoire, est très agréable. C’est durant cette période d’arrivée au pouvoir de De Gaulle, que le scénariste prend un malin plaisir à nous servir une histoire de magouilles, de complots et de corruption sur un fond historique et avec une touche d’humour. L’anti-héros, naïf et coureur de femmes, voulant conquérir le cœur d’une jolie "espionne" se retrouve maladroitement au milieu d’un coup d’état visant De Gaulle en personne. Même si la qualité du récit est un peu moins bonne que dans les 2 tomes précédents, l’histoire et l’ambiance restent très sympathique et à conseiller.
« Je suis légion » est une histoire prévue en trois tomes et qui a l’audace de mélanger un thriller d’espionnage à du fantastique sur fond de seconde guerre mondiale. En regardant de plus près, on retrouve Fabien Nury au scénario, qui déjà (en tant que co-scénariste) dans la série « W.E.S.T. » avait mélangé du western à du fantastique. Ensuite, au dessin on retrouve John Cassaday, qui lui aussi a mélangé de l’action typique western à de l’horreur surnaturelle dans « Desperados ». On pouvait donc s’attendre à un mélange de genres incluant du fantastique et il faut bien avouer que le mélange est assez réussi dans ce premier tome, en espérant que le dosage restera minutieux dans les tomes suivants. L’histoire est assez complexe et contraint à souvent revenir en arrière de quelques pages afin de pouvoir suivre. Mais l’intrigue est fort bien construite, se base sur les expérimentations nazies pendant la deuxième guerre mondiale, tout en incorporant espionnage, résistants et pouvoirs angoissants. Le suspens monte crescendo et ce tome donne envie de lire le suivant, en espérant que celui-ci sera à la hauteur du premier. Le dessin très réaliste peut paraître un peu statique ou figé, mais m’a semblé coller parfaitement au côté historique de l’histoire. La mise en couleur ajoute un petit côté glacial à l’ambiance de cette série. Le casting est très bon, avec des personnages assez charismatiques, mais souvent difficiles à reconnaître. Bref, ce bon premier tome laisse beaucoup de perspectives d’évolution pour une suite qu’on espère prometteuse.
Jacob Kandahar a compris l’utilité des rayons et va pénétrer les rayons un à un en compagnie de ses compères Ardell et Hannah, afin de découvrir le message destiné aux habitants de la terre. Bizarrement le premier rayon, ne donne qu’un pouvoir à ses amis, sans avoir d’effets apparents sur Jacob. A-t-il déjà reçu un pouvoir en devenant l’homme le plus intelligent du monde dans le passé ou cela cache-t-il quelque chose d’autre ? Voici déjà un mystère à élucider dans un des cycles suivants. Inspiré des X-files, avec les interactions politiques, militaires et fantastiques, mais également du film « Contact » avec Jodie Foster, où le message venu d’ailleurs n’était pas sous forme de rayons, mais de sons, cette série tient le lecteur en haleine depuis 4 tomes (heureusement parus très rapidement). Dans ce tome, Jacob, devenu sensible à la lumière est transporté dans une mystérieuse cage, inspirée du film « Le silence des agneaux » : tiens, encore un film avec Jodie Foster. Ce cinquième tome clos avec brio un premier cycle bourré de suspens, d’une série qui prévoit encore deux cycle supplémentaires. Je ne suis pas trop amateur du genre science-fiction, mais cette série est vraiment ce que j’ai lu de mieux dans le genre avec "Universal War One". Je ne serai sans doute jamais fan du genre, mais je le suis en tout cas de cette série. Je vous conseille d’ailleurs l’intégrale (tiens la couverture est pas mal) où les auteurs donnent des commentaires planche par planche sur les 5 tomes de ce premier cycle.
Quand le docteur Raoul Faurissier, activiste déjanté de "l'Élan National Français", retrouve sa femme au lit avec un jeune immigré nommé Karim, il n’a plus qu’une chose en tête : la vengeance ! Il s’en suit une cavale pleine de rebondissements à travers toute la France avec d’un côté, Raoul Faurissier et sa bande de fachos et de l’autre Karim le tombeur et Alexandre le fils d’ouvrier italien immigré, vouant une admiration sans borne à Karim. Pendant 430 pages, le lecteur va se retrouver au milieu de cet incroyable road-movie, se retournant régulièrement pour voir si ce fou de Faurissier ne l’a pas rattrapé ! Les personnages sont tous très bien développés et c’est se liant d’amitié pour Karim et Alexandre que le lecteur va prendre part à cette fantastique course-poursuite. Les rencontres que font Karim et Alexandre durant leur fuite ne sont pas toutes agréables, mais elles apportent toutes un plus à l’histoire. La narration est très fluide, tout s’emboîte parfaitement et on est vite happé par l’histoire. Le dessin de Baru est plutôt spéciale mais colle parfaitement à l’histoire. Depuis sa première édition, une nouvelle édition en deux volumes et au format légèrement plus grand est parue dans la collection "Ecritures".
Sous cette couverture trompeuse, qui laisse présager un monde hostile et noir, Alim le tanneur nous transporte dans un monde oriental aux couleurs pastels et chatoyantes. Chaque page se contemple comme un couché de soleil au pays des 1001 nuits. Le dessin de Virginie Augustin, issue du monde magique de Disney, nous livre des personnages attachants avec de bonnes bouilles, des visages très expressifs et dont même les corps semblent animés (Disney oblige). Le scénario est plus classique, mais on peut se réjouir de lire une aventure fantastique sans trolls et sans surhommes. Même si cet album est surtout une introduction à la série prévue en quatre albums, c’est un vrai régal pour les yeux pour une série qui parait plus que prometteuse. A lire absolument !
La pluie par yvan
Il est maître-nageur et nage dans le bonheur avec Maya, une sage-femme qu’il aime. Leur couple rayonne, ils se complètent, se croisent le matin car elle travaille la nuit et lui le jour. Puis arrive la pluie, d’abord quelques gouttes, puis un vrai déluge. Au milieu de se déluge, leur couple part à la dérive car lentement cette pluie va les mettre à nu, lavant petit à petit toute trace d’amour. Cette histoire est loin d’être passionnante ou captivante, c’est très contemplatif, très intime comme récit. On le referme avec une sensation étrange, comme si on venait de remonter à la surface après avoir passé un moment intime sous l’eau, un moment flou sans trop de paroles. Les couleurs renforcent cette sensation d’intimité, les cadrages sont très rapprochés, parfois trop et l’on a alors du mal à déchiffrer ces gros-plans. D’un autre côté ces gros-plans légèrement vagues s’accordent parfaitement au récit lent et rêveur.
Jacob, l’homme le plus intelligent du monde, s’est isolé dans un refuge au Népal depuis son évasion de la base souterraine dans le tome précédent. Il continue néanmoins ses recherches par rapport aux rayons (apparus il y a déjà deux ans) et semble en avoir compris la signification. Il est malheureusement enlevé par Guru, le gourou d’une secte baptisée « la Croix divine » et qui est entièrement dédiée aux rayons. Guru a lui aussi découvert le code que dissimulent les rayons et compte bien l’utiliser afin de dominer le monde. Après avoir plongé le lecteur dans un sous-sol dans le tome précédent, on se retrouve ici au beau milieu d’une secte sans en apprendre autant qu’on voudrait sur les rayons. Certains diront que les auteurs veulent allonger la série pour des raisons commerciales, mais si c’était vraiment les raisons commerciales qui primaient, ils auraient mieux fait de changer le nom de la série et les titres et les couvertures des albums. Non, le but qu’ils atteignent ici est de tenir le lecteur en haleine et ça marche à merveille. Si dans des séries comme "Le chant des Stryges" Corbeyran s’amuse à laisser le lecteur sur sa faim en entrouvrant plusieurs portes afin de donner une nouvelles tournure à l’histoire, de faire le lien avec ses autres séries « Stryges » ou simplement afin d’envoyer le lecteur dans une impasse, Bollée, lui, s’amuse à chaque fois entrouvrir la même porte. A chaque fois, cette porte sur les rayons s’entrouvre pour se refermer en vitesse. Mais à chaque fois, la porte s’entrouvre un peu plus longtemps pour se refermer tout aussi vite. Et c’est vrai qu’on a l’impression de chaque fois voir quasi la même chose à travers cette même porte, mais c’est le pied de savoir qu’au prochain regard on pourra regarder un peu plus longtemps et qu’on en saura un peu plus. La curiosité devient extrême et c’est clair que pour le prochain tome qui est sensé conclure le premier cycle, je compte bel et bien la défoncer cette porte afin de contempler ces rayons jusqu’à en comprendre leur nature et leur but.
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