Les 185 critiques de Quentin sur Bd Paradisio...

N’ayant pas bien suivi l’actualité au moment de la guerre de Bosnie, voilà que je la découvre grâce à Joe Sacco qui est à la fois journaliste et auteur de bande dessinée à travers « The fixer », un album génial à tout point de vue. Ce livre a plusieurs niveaux de lectures. D’un côté, on en apprend énormément sur les dessous du siège de Sarajevo et sur les milices paramilitaires, leur importance stratégique dans la défense de la ville, le passé criminel de certain de leurs éléments, etc. D’un autre, on a l’histoire de Neven, un « fixer » qui résout les problèmes des journalistes, mais également un personnage au passé trouble, à la fois criminel et héroïque. Serbe de mère Musulmane, Neven incarne l’ouverture historique et la mixité ethnique de Sarajevo. Son parcours pendant la guerre est emblématique des débats politiques sur la définition de l’identité Bosniaque, devenue progressivement moins multi-ethnique et plus musulmane. Mais le génie de cet album tient surtout au fait que l’auteur se met également en scène et problématise sa relation avec Neven, en montrant la vulnérabilité des journalistes vis à vis de ce genre d’individu pour trouver leur chemin, résoudre des problèmes matériels, et accéder à de bonnes informations. De son côté, Neven dépend financièrement des journalistes comme Sacco et essaye de leur soutirer autant d’argent qu’il le peut. Malgré cette interdépendance malsaine, Neven et Sacco deviennent amis, ce qui ne facilite pas les problèmes de crédibilité que rencontre Sacco face aux témoignages de Neven. J’ai trouvé cet album parfait – sans conteste une des meilleures BD publiées en 2005. Un chef-d’oeuvre malheureusement passé inapercu.
Morro Bay par Quentin
Morro Bay mélange plusieurs genres : BD sur le mal-être adolescent dans une banlieue des USA, polar sur un meurtre non-élucidé et BD d’horreur, le tout arrosé d’une dose d’érotisme mi-lesbien, mi-pédophile. Un mélange sulfureux, à l'ambiance étouffante, mais dont la sauce ne prend pas. Le résultat ressemble à un film de série B. A lire en tant que tel si on veut tuer le temps et qu’on n’a rien de mieux sous la main, ou si on veut se marrer en le prenant au ènième degré.
La Goule par Quentin
Je rejoins tout à fait l’avis de George M. : dessins superbes, entre Loustal et Mattotti, mais scénario déroutant dont je ne sais pas bien quoi penser. Prise au premier degré, l’histoire est débile. Mais si on se laisse emporter par la douce folie du récit et l’expressionnisme des dessins, ca se transforme en poème. Un album surprenant et envoûtant, à lire dans le bon état d’esprit.
C’est frais, gentil, mignon, romantique, coquin sur les bords. C’est une histoire d’amour plombée par les ombres du passé qui nous rattrapent. « Une mansarde à Paris » m’a un peu fait penser à Floc’h (jamais deux sans trois), même si le dessin en ligne claire est un peu moins stylisé que celui de Floc’h - les couleurs par contre sont beaucoup plus réussies. Un album agréable et un auteur à suivre.
Shelena par Quentin
Comme souvent avec Follet, les dessins sont magnifiques (dans le cas de Shelena, on a une des plus belles couvertures faite en 2005 et quelques planches superbes - la danse des enfants avec les oiseaux sous la pluie par exemple) mais c'est au niveau du récit que ça coince. L'histoire racontée dans cet album ne m'a pas convaincue. On suit une famille et sa malédiction sur quatre générations en 50 pages. Certains personnages sont sympathiques, mais ils meurent trop rapidement pour qu'on ait le temps de s'y attacher. Tout va trop vite.
Africa (Djinn) par Quentin
Lord Nelson, sa femme et Djinn débarquent en Afrique. Une Afrique de bande dessinée ou de Tarzan, avec sorciers, envoûtements, cannibales, beaux hommes musclés et femmes aux fesses rondes et seins fermes, rites sanglants à la Indiana Jones, sans oublier éléphants crocodiles et baobabs, et où l’on passe de la savanne sêche à la forêt humide en deux cases. Les auteurs plantent le décor, présentent les nouveaux personnages, et lancent la trame d’une intrigue future. Le premier tome de ce nouveau cycle part un peu dans toutes les directions et il faudra attendre les tomes suivants pour voir où tout cela nous mènera - et pour voir si l’Afrique se révélera aussi impénétrable et incompréhensible à Dufaux qu’elle l’a été aux premiers colons. Si le lecteur reste sur sa faim au niveau du récit, il peut toujours se délecter de l'exotisme qui exude des beaux dessins de Miralles.
Le tour de valse par Quentin
Le tour de valse est une superbe histoire. Beaucoup plus qu’un témoignage sur la vie dans les goulags, l’album traite de la capacité à vivre – pas seulement physiquement mais aussi existentiellement - face à la machine d’une histoire et d’une administration qui broie tout ce qui passe à travers ses rouages. Une histoire sur la difficulté d’être maître de son propre destin dans un monde kafkaïesque, sur la difficulté d’entretenir l’amour de l’autre et le respect de ses propres valeurs quand tout attachement à quelque chose d’autre qu’au parti est criminalisé. Les auteurs prennent le temps qu’il faut pour dérouler les fils qui relient les différents personnages, le temps d’une longue attente, le temps d’une vie - dommage que la fin aille si vite et rompe le charme. Les dessins sont superbes et arrivent à montrer des étincelles de force, ou même de dignité, se cachant au plus profond du désespoir. Un livre poignant, que l’on referme en se sentant éreinté mais néanmoins renforcé.
Frankenstein par Quentin
L’adaptation de l’histoire de Frankenstein par Denis Deprez m’a beaucoup plu, surtout pour les dessins et les couleurs qui sont superbes, quelque part entre Mattotti et Barbier. Rien que pour ca, cet album est fantastique. J’ai aussi apprécié que Deprez reprenne l’histoire originale de Mary Shelley (au lieu d'une adaptation ultérieure), mais je regrette néanmoins certains raccourcis scénaristiques. Les choix opérés par Deprez favorisent souvent les émotions des personnages (qui sont superbement rendues) ou certains épisodes qui semblent arbitrairement choisis plutôt que les intéressantes réflexions philosophico-morales que le récit soulève et qui sont traitées de manière superficielle. Le récit va un peu trop vite et on saute souvent d’un épisode de l'histoire à un autre, sans transition satisfaisante (à moins de connaître l’histoire à l’avance et de pouvoir deviner ce qui se cache derrière les non-dits). Malgré une maîtrise du rythme du récit qui ne m’a pas tout à fait convaincu, cet album m’a fait une forte impression.
Voici le premier album de Benoît Peeters et de Francois Schuiten qui n’est pas lié aux Cités Obscures (quoique certains liens existent et pourront être décelés par les amateurs obscurophiles). L’album présente des extraits de journaux futurs. Au lieu de déconstruire et de se moquer gentiment des utopies du 19e siècle (comme dans les cités obscures), les portes du possible revisitent certaines des utopies/prophéties présentes, concernant les manipulations génétiques, l’avenir de la biodiversité, la gestion des déchets de notre socitété de consommation, l’urbanisme, etc. De la même manière qu’aucune des anciennes utopies ne se sont réalisées de la manière prédite, le futur imaginé par Benoit Peeters et Francois Schuiten évolue toujours de manière inattendue – hommage à la créativité humaine, clin d’oeil aux aléas de l’histoire et pied de nez aux faux prophètes annoncant que la fin du monde est proche. Les portes du possible sont à nos utopies présentes ce que les cités obscures sont aux utopies passées, et tous ceux qui (comme moi) adorent les cités obscures adoreront tout autant les portes du possible. Le tout traité avec un humour pince-sans-rire qui fait mouche. L’album est cher, mais le prix est entièrement justifié lorsqu’on voit la qualité de l’album. Les doubles pages ne sont pas coupées au milieu, les couleurs sont superbes, le format n’enlève rien à la qualité des images. Le même genre d’album qu’”a l’ombre des tours mortes”, mais un album beaucoup plus réussi que celui de Spiegelman, à mon avis. Schuiten et Peeters se renouvellent de manière magistrale, pour notre plus grand plaisir. Un must !
Hanté par Quentin
Hanté est une de mes grosses déceptions de 2005. J’aime beaucoup le tandem Dupuy-Berberian, et j’ai donc abordé la lecture de l’album avec un a priori positif. Le résumé et la critique que l’on trouve sur BDP annonçait aussi un livre intéressant, dans lequel l’auteur est censé explorer ses angoisses sur le vide ou la mutilation (avec une comparaison aux « carnets » de Nanni Moretti). Hélas, malgré quelques très beaux passages (le peintre et le vide, la conversation avec la mère), j’ai trouvé l’album globalement... vide :o) Le sujet est traité la plupart du temps de manière anecdotique, insignifiante (pour le lecteur), avec plein de détours. Question dessin, j'ai l'impression que tout a été fait à la va-vite, ce qui ne m'a pas du tout donné envie de m'attarder sur le dessin - je l'ai donc lu à la va-vite moi aussi. Le sujet se rapproche un peu d’une psychanalyse, sans cependant aller très loin et en noyant le poisson dans des historiettes bien gentilles mais qui ne cassent rien. Bref, je n’ai pas trouvé ça génial.
J’ai été moi aussi déçu par la suite des aventures de Jeanne Picquigny. Alors que le premier tome était une sorte de voyage ”initiatique”, dans lequel les personnages grandissent et évoluent au cours du temps, se rapprochant progressivement les uns des autres au fil de ce qu’ils vivent ensembles, la trame du 2e tome est beaucoup plus simpliste (Jeanne veut retrouver son amant à Cuba et on suit leurs aventures jusqu’à ce que ca arrive). C’est un peu court, parfois emmerdant par moment, même si l’album se laisse quand même lire agréablement.
Dans la tour des mircales, les chats marchent au plafond (faites attention à ne pas leur marcher sur la queue), passe-lacet pisse dans sa culotte (sacré passe-lacet), un mort s’emmerde et se réveille (suive qui peut), Voirie voirie entre tout entier dans le vagin d’Annie pan pan pan (après cette expérience, Annie n’eut plus de rapports qu’avec la tour Eiffel), le président de la secte occulte des masturbateurs frénétiques se plante sur une marche branlante (ahahah le bon jeu de mot), etc. Tout l’album est du même tonneau. Pas d’histoire - juste des personnages débiles dans un monde loufoque. Comme quelqu’un l’a dit sur le forum, c’est comme le rêve délirant d'un ivrogne au vin gai qui se serait couché après une bonne cuite au gros bleu qui tache. Très peu pour moi. J’ai essayé de lire cet album deux fois et à chaque tentative, je n’ai pas réussi à arriver au bout. Un album m’aura rarement autant emmerdé et énervé que celui-ci (bravo aux auteurs pour ce tour de force). J’aime les chansons de Brassens et j’aime les albums de Davodeau, mais je n’ai pourtant PAS DU TOUT AIMÉ la tour des miracles.
Ton frais, rythme soutenu, héroïne qui rassemble les qualités d'Adèle Blanc-Sec et de Corto (intelligence, curiosité, indépendance, force de caractère) mais qui en évite les défaut (lourdeur, apathie), dessin nerveux et efficace, intéressante représentation de l'Afrique, etc. Toute une série de qualités qui m'ont très agréablement surpris. L'histoire n'est pas très originale et reprend tous les clichés du genre (une femme part à la recherche de son père égaré quelque part en Afrique, rencontre un aventurier qui deviendra son guide et son amant), mais sur un ton neuf et frais qui fait qu'il passe comme une lettre à la poste. L'ambiance de l'envoûtement progressif de l’héroine par le continent Africain est très réussie. Là où Corto me ferait bailler d'ennui, il y a dans la tendresse des crocodiles juste ce qu'il faut de second degré et de fraicheur pour que ca m'amuse et me fasse agréablement sourire. J’ai passé un excellent moment en lisant cet album.
Presque 20 ans après la parution du dernier Olivier Rameau, voici qu'un nouvel album sort. 20 ans, c'est long et il s'est passé beaucoup de choses entretemps dans le monde de la BD comme dans la vie de Dany. Comme on pouvait s'y attendre, le 12e tome est en décallage avec les 11 autres. Malheureusement, c'est pour le pire plutôt que pour le meilleur. On retrouve rêverose et ses habitants, et cela fait plaisir, après une si longue absence. Mais le nouvel album est beaucoup plus centré sur l'humour et les calembours que sur le rêve. Par ailleurs, Dany s'amuse à se moquer gentiment de ses personnages, comme s'il voulait faire un plagiat de sa propre série. Cela crée une distance entre le lecteur et le récit, et il est difficile d'entrer dans l'histoire. Le fil s'est cassé. La sauce ne prend plus. C'est dommage.
Je ne suis pas d’accord avec la critique de Kerian (voir plus bas), qui dit que « n’est pas Charles Burns qui veut » et qui laisse entendre que Le roi des mouches est une sous-copie de Black Hole (que j’adore également). Quand même, Mezzo faisait des dessins glauques et Pirus faisait des scénarios noirs avant que Blackhole ne soit publié en Français ! Par ailleurs, le roi des mouches se passe en Allemagne (plutôt original, même si ca pourrait se passer dans n’importe quelle banlieue paumée), implique beaucoup les adultes (pas seulement des ados) et n’a rien à voir avec une maladie sexuellement transmissible ni avec des déformations monstrueuses, au contraire de Blackhole. Ca reste bien du Mezzo et Pirus, pas de doute là-dessus. S’il y a des influences, j’irais plutôt les chercher du côté de David Lynch. Un album envoûtant, dérangeant, très réussi, à la fois au niveau des dessins (et des couleurs !) et du scénario qui évolue dans un monde réel mais qui a l’air tellement bizarre qu’il ressemble à un monde décalé. A mon avis, c’est le meilleur album de Mezzo et Pirus. A part ca, rien à ajouter aux autres critiques, qui en font un bon compte rendu.
J'ai beaucoup aimé le Pouvoir des Innocents, et c'est donc avec plaisir que j'ai découvert le nouvel album du duo Hirn-Brunschwig. Je n'ai pas été déçu, même si ce premier album n'est pas facile à suivre (flashback pas toujours évidents). Dessin superbe et scénario efficace, démarrant sur la chronique d'une tragédie annoncée, sans qu'on sache vraiment qui en tire les ficelles ni comment elle finira. Il ne reste plus qu'à espérer que la suite ne nous décevra pas (ce qui n'est pas donné avec Brunschwig, vu le précédent de l'esprit de Warren).
Avec «Les mauvaises gens», Etienne Davodeau nous refait le coup du reportage en BD, qui lui avait si bien réussi dans «Rural !». Le sujet traite cette fois de l’histoire du syndicalisme social-chrétien et du socialisme dans les Mauges. De plus, loin de s’intéresser à des gens qu’il ne connaissait pas au départ (comme dans « rural »), Davodeau se penche ici sur l’histoire de ses propres parents, et donc en partie sur sa propre enfance. L’album se retrouve donc entre deux genres, le reportage (un genre dans lequel l’auteur est un pionnier et auquel il est en train de donner ses lettres de noblesses) et l’autobiographie. Mais l’autobiographie étant ici mise au service d’un sujet historique, Davodeau évite facilement plusieurs écueils du genre. De plus, en étant centré sur la famille, l’album prend une dimension supplémentaire et devient presque un hommage critique mais plein de tendresse de l’auteur à ses parents. On est habitué à ce genre de thème au cinéma, mais il reste relativement inédit en BD. Une fois de plus, Davodeau défriche des terrains inexplorés, et le fait d’une manière très convaincante et très intéressante. Cerise sur le gâteau, Davodeau reste un auteur engagé, qui a des convictions politiques et qui ne peut rester muet face à l'injustice sociale. On est donc très loin des BD dont le but n'est que de divertir son audience, en passant sous silence les problémes de la société. Bref, il faut absolument lire « les mauvaises gens », pas seulement pour en savoir plus sur le syndicalisme en milieu rural et catholique, mais aussi pour découvrir un nouveau ton et de nouveaux sujets en bande dessinée, un média qu’Etienne Davodeau contribue à faire grandir et à rapprocher de sa maturité. Un livre indispensable dans la bibliothèque de tout bédéphile!
J'ai acheté le livre à cause du battage médiatique que l'on a fait tout autour, y compris sa nomination à Angoulême dans la catégorie meilleur scénario et les trailers pour le film du même nom. Je dois reconnaître que le scénario est efficace. La tension monte et ne se relâche que pour repartir de plus belle, un cran plus fort. Le suspense est bien tenu. Le scénario reste pourtant tout ce qu'il y a de plus conventionnel dans le genre, sans vraiment rien renouveller. Une histoire classique de gangster rattrappé par son passé. Le dessin est pas vraiment terrible, mais reste lisible. Bref, une BD distrayante, qui fera haleter ceux qui aiment les thriller, mais qui ne satisfera pas ceux qui recherchent quelque chose de nouveau.
Je suis un fan de Béja et Nataël – autant le dire sans détour. « Nolimé Tangéré » fait partie de mes albums préférés, tous genres confondus. C’est donc avec impatience que j’attendais Fantic. Je n’ai pas été décu, mais néanmoins surpris. Cet album se démarque des précédents, tout en gardant la griffe typique des auteurs, reconnaissable au premier coup d'oeil. Le dessin de Béja a évolué : un peu moins « ligne claire », avec des personnages un peu moins « modèles » et un peu plus « réels » que dans les albums précédents. Le jeu des couleurs dans les tons bruns est superbe (mais inattendu). Le scénario de Nataël est moins dramatique que dans les albums précédents; le ton est plus léger, plus drôle. Mais Nataël reste le maître des histoires mettant en scène le hasard et le destin, le tout sous forme d’une pièce de théâtre où chacun ne sait pas très bien s’il doit jouer son rôle écrit d’avance ou essayer d’y échapper. Un dessinateur de BD ayant un passé sentimental douloureux, une jolie femme (ancienne détective) et son fils, une concierge, 2 amies Algériennes fêtardes, un propriétaire louche et une boîte aux lettres au nom de FANTIC. Tels sont les ingrédients de l’histoire. Le dessinateur trouve à son trousseau de clé une clé qui ouvre la boîte aux lettres, et y lit les lettres qu’on y dépose… à son attention. Un inconnu y divulgue au compte goutte des informations sur les habitants de l’immeuble. On se rend compte que les différents locataires ne sont pas réunis par le fruit du hasard, mais bien par un plan agencé à l’avance. Lequel ? Qui tire les ficelles ? Qui sait quoi ? Et surtout, quel est le rôle de la belle Lyzia ? Sait-elle que le dessinateur la regarde se déshabiller tous les jours en se cachant derrière par sa fenêtre, et utilise-t-elle son intérêt pour elle par calcul manipulateur ? Ce premier tome plante le décor et les différents acteurs, en les rendant chacun très attachants à leur manière. Il tient le lecteur en haleine et lui fait se poser tellement de questions qu’il sera difficile de patienter en attendant le second tome. Une belle réussite.
Victor Levallois, petit employé terne et sans histoire, met son nez dans une histoire de gangsters qui le dépasse. Il est témoin d'un meurtre, s’embarque sur un paquebot, découvre un traffic véreux, débarque à Saïgon, tue le temps pendant quelques jours puis s’engage dans une course poursuite des plus classiques, qui se finit comme il se doit par un “pan pan t’es mort”. L’album se lit en 5 minutes - sans surprise et sans intérêt. Ca ressemble à du sous-Tintin (reporter au petit XXe), en un peu plus adulte (plus violent, plus réaliste, plus historique), mais en beaucoup moins bien ficelé. Ca ressemble aussi à du sous-Théodore Poussin, sans la profondeur psychologique des personnages de Frank Le Gall. Les méchants – comme les gentils d’ailleurs – ont beaucoup plus d’épaisseur et de crédibilité (et d’ambiguité) dans Théodore Poussin que dans Victor Levallois. Les fans de Stanislas apprécieront, les autres risquent fort de trouver cet album inutile. J’ai acheté cette BD dans un bac à solde, et elle y retournera bientôt.
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