"Le cimetière des autobus", Lou 3 de Julien Neel. Glénat, collection Tchô!
Troisième tome, troisième succès, tant populaire que critique. Cette nouvelle tranche de vie de l'adorable "Lou", imaginée et mise en images par Julien Neel, est entrée dans le classement des meilleures ventes Livres Hebdo-Ipsos. Et se maintient en troisième semaine dans le "top 5", derrière "Les naufragés d'Ithaq" (Soleil), les "Blagues de Toto" (Delcourt) et le dernier tome de la saga SF de Denis Bajram, "Universal War One" (Quadrant solaire). Le premier tome de la série, "Journal infime" avait été justement récompensé du Prix jeunesse des 9-12 ans au Salon international de la bande dessinée d'Angoulême en 2005. Ce "Cimetière des autobus" démontre, un an après "Mortebouse", qu'il ne s'agit en rien d'un feu de paille mais bien d'une série avec laquelle il faut compter.
Lou franchit de nouvelles étapes, perdant ses repères dans une vie qu'elle pensait normalement cadrée : sa mère vit intensément ses nouvelles amours et le succès de son premier livre, elle-même doute de ses amours et se voit séparée de sa copine Mina au collège... Pour couronner le tout, l'immeuble qu'elle passait son temps à observer pour tenter d'apercevoir le garçon dont elle s'était entichée est détruit pour laisser place à un espace de stockage pour véhicules municipaux, le fameux cimetière des autobus. Lou perd pied, va droit au devant de la crise d'adolescence. Julien Neel amène son propos avec ce mélange de douceur, d'humour et de pertinence qui est la marque de fabrique de la série. S'il ne modifie pas ses partis pris graphiques - un album structuré planche par planche, un encrage en couleurs qui adoucit les contours - il intègre des personnages typés, qui échappent petit à petit à la simple caricature. Marie-Emilie, gothique pleine aux as, et K-Rine, rappeuse en crise, viennent aérer l'univers de Lou et lui servent de passerelle vers un nouvel univers. Bref, un titre mignon tout plein, mais sans excès de guimauve. Que du bonheur.