Pourquoi et comment un peuple fut-il décimé comme il l’a été ? Cette œuvre de Pascal Croci ne répond pas à cette question mais montre ce qu’a pu être (et même ce qui a été) la vie quotidienne de juifs déportés à Auschwitz. Quelque part en Ex-Yougoslavie… Le vieux Kazik et sa femme se souviennent d’Auschwitz… Quand en mars 1944, ils découvrent que la barbarie revêt une forme humaine : celle du bourreau nazi. Première bande dessinée réaliste sur la Shoah, ce récit bouleversant, directement inspiré de témoignages des survivants du camp d’Auschwitz Birkenau, raconte le quotidien du camp d’extermination. L’auteur ne cherche pas à résumer la Solution finale ni à développer de thèse historique, mais souhaite sensibiliser les nouvelles générations au devoir de mémoire. Pour en jamais oublier les millions de victimes du nazisme. La peur se lit dans les yeux des juifs dans cette BD et la Mort finit toujours pas frapper. Une dureté qui, malheureusement, a existé et montre que l’esprit de l’Homme peut être capable du Bien comme du Mal. Pourquoi est ce que cette petite fille survit au gazage ??? Et pourquoi l’a tue-t-on après ??? Je crois que cette œuvre extrêmement dure est passée sous silence : Croci veut qu’on se rappelle, qu’on n’oublie pas…et si cette BD était devenue un outil d’études aux collèges et lycées ??? C’est pour cela que je rejoins l’idée de Thierry Bellefroid quand il dit que malgré sa vérité, cette œuvre n’a pas trouvé le public voulu : les plus jeunes et la nouvelle génération qui oublie son passé, son patrimoine et se noie dans l’ignorance la plus totale. Alors que l’on étudie des films comme « La vie est belle » ou « La liste de Schindler » pourquoi ne pas s’appuyer sur un tel chef d’œuvre. Les deux films précédemment cités parlent de la deuxième guerre mondiale mais « Auschwitz » ne fait que citer et développer le cas d’Auschwitz. Au collège et au lycée, on nous parle des camps d’extermination et de la Solution finale, appuyons-nous sur du vrai, du concret. La BD est un moyen de média comme un autre mais il reste peu utilisé, peu fréquenté et trop étouffé. Des œuvres comme celle ci, il en manque. Des BD criantes de vérité, de cruauté, de dureté et d’Histoire sont si rares qu’elles passent sous silence et que d’autres (moins historique) (rencontrent un succès considérable) alors qu’elles ne le méritent peut-être pas. Une dernière chose : la première page de cet ouvrage comporte deux phrases qui pourraient ouvrir toutes sortes de débat. Elles sont ainsi : _ Et combien de temps êtes vous resté dans le silence ? _ Cinquante-deux ans ! Je vous l’ai dit, avant, on ne s’intéressait pas à tout ça… Témoignage de Maurice Minkowski