
« Le génie donne sa langue au chat », Léonard 35, de Turk & de Groot. Le Lombard.
Que dire de plus d'une série d'humour qui fête ses trente ans et trente-cinq albums ? Qu'à la lecture de ce dernier opus, rien n'a changé. Une affirmation à double tranchant. Les esprits chagrins diront que chaque page de Léonard n'est que la répétition plus ou moins déguisée du même gag tout au long de la série, exploration systématique de micro-niches d'inventions loufoques dont la plus récente évolution est l'apparition de gros mots plus ou moins censurés. Le cauchemar du Trondheim de « Désoeuvré », en quelque sorte... Les autres trouveront dans ce nouveau tome tout le confort d'une série qui de fait reste égale à elle-même, Turk affirmant depuis des années une belle maturité graphique, sans baisse de tonus. Les gags concoctés par Bob de Groot sont certes d'un niveau inégal, mais contiennent tous les éléments nécessaires à un comique de répétition bien pensé. On peut toujours gloser, se référer à l'âge d'or de la série, se dire que les auteurs ont trop tiré sur la corde, idée qui a effleuré le (déjà) vieux schnock que je suis, qui s'est par ailleurs envoyé les trente-quatre autres tomes. Reste que ma fille a aujourd'hui l'âge auquel j'ai ouvert avec délices mon premier Léonard. Son rire me renvoie à mon propre enthousiasme de l'époque. La preuve que la magie fonctionne encore, que Léonard touche sans cesse de nouveaux publics, sans doute plus jeunes et certainement moins blasés... Au fait, que devient Robin Dubois ?
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