
« Nettoyage par le vide » par Ptoma, sur un texte de Mickey Spillane. Dans la collection « Petits Meurtres » des éditions du Masque.
Revoilà les « Petits Meurtres ». Deux ans après la création de cette collection de polars en noir et blanc caractérisée par le brassage de jeunes dessinateurs et de romanciers (ce qui ne fut pas le cas pour tous les albums), Ptoma inaugure une nouvelle fournée. Son « Nettoyage par le vide » est une adaptation. Le texte original paru en 1979 est signé Mickey Spillane, le créateur du privé Mike Hammer. L'histoire est noire comme la poche à encre d'une seiche. Elle joue sur la ressemblance de deux hommes au passé trouble. L'un est amnésique à la suite d'un accident de voiture qu'il a eu avec le second, recherché pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Leur ressemblance les pousse à devenir amis, et le jour où le « faux » meurtrier meurt, l'autre décide de prendre sa place et de retourner dans la ville où le meurtre a été commis pour régler les comptes. On frôle souvent l'exagération dans ce récit, et le hasard semble avoir donné un sacré coup de main à Mickey Spillane pour l'écriture de son histoire. Mais l'intérêt réside surtout dans la galerie de personnages d'une ville soumise à la violence de quelques potentats locaux. Et puis il y a ce héros, qui ne sait pas toujours qui il est et qui sait encore moins qui tire les ficelles. C'est nerveux, bien écrit, et très bien découpé. Ptoma a parfaitement retranscrit l'univers original en BD avec parfois de bonnes trouvailles visuelles (comme le « coup de la sonnette » utilisé à la page 36 et à la page 62) et un style qui privilégie l'ombre. Les gueules des personnages sont assez laides, ce qui est souvent inversement proportionnel à leur corps. Les femmes sont sculpturales, plus pulpeuses les unes que les autres, très glamour. Il y a vraiment un exercice de genre qui colle parfaitement à ce type de polar, manichéen et parfois simpliste, mais efficace.
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