Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (20)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1051. totom - 18/05/20 11:50
Je pense que le dernier Jeunesse détrône Arachnéa

1050. torpedo31200 - 18/05/20 11:44 - (en réponse à : suzix@bdp - post # 1049)
Ca n' a jamais été envisagé. Et l' identité de Niffle, c' est le N&B.

1049. suzix@bdp - 18/05/20 10:33
Thorgal Intégrale N&B n°5

Le volume 5 de cette intégrale grand format vient de paraître. Il comporte 6 albums de Arachnéa (#24) à Le Sacrifice (#29). Cette intégrale N&B se termine sur le premier tome de Rosinski en couleur directe. Il faut que je regarde la différence avec l'EO ... mais ça fait bizarre pour des intégrales N&B de terminer sur un album couleur! (;o) Et c'est aussi le dernier Thorgal de Van Hamme. Et après c'est la vie de Jolan qui débute. Donc c'était logique de finir là-dessus ... même si c'est aps en N&B.

Ces 6 albums forment deux cycles selon wiki qui peuvent aussi n'en faire qu'un seul. C'est la fin de l'errance. Arachnéa est peut-être le pire album de Thorgal de tous les temps, "Mondes de Thorgal" compris. Et en voyant le N&B on comprend pourquoi. Soit Rosinki n'avait pas du tout envie de dessiner cet album ou carrément pas du tout envie de faire de la BD ou alors il a confié ça à son neveu. Que c'est moche et approximatif. Qu'ils sont loin les traits enlevés et forts de sa meilleure période. Le choc ... par chance il se reprend un peu aux tomes suivants. Qui comme par hasard sont plus intéressants. Peut-on en conclure qu'une BD ne peut être bonne que si le scénar est au nibveau et que le dessinateur a envie de raconter cette histoire!? Une évidence mais là c'est flagrant. Arachnéa est un des albums que je n'ai lu qu'une fois. Trop mauvais. Je comprends maintenant pourquoi.

Pour conclure c'est le moins bon des 5 volumes d'intégrale Niffle en N&B.

PS: en voyant qu'ils ont qd même publié le tome 29 en couleur, je me dis que Niffle pourrait continuer. On en sait plus ? MARCEL ? (;o)

1048. froggy - 17/05/20 23:53
Bagieu, Culottees, l'integrale

Ou de l'influence pernicieuse des bdparadisiens quand ils font part de leur lectute sur ledit forum.

Je vais vous faire un aveu, j'avais des idees preconcues sur Penelope Bagieu. Deja son prenom m'avait surpris, j'avais cru a un pseudonyme. Le prenom evoque pour moi la femme d'Ulysse bien sur qui file le jour et defile la nuit (encore une qui ne sait pas ce qu'elle veut ou ah! les femmes!) et accessoirement celui de Penelope Lightfeather, l'heroine d'un roman policier humoristique de Charles Exbrayat, Une ravissante idiote, roman que je vous conseille de lire si vous avez envie de vous detendre, il est tres, tres drole. J'avais vu un peu de son dessin qui ne m'attirait pas plus que cela. Ajoutons a cela que les sujets de ses albums ne m'interessaient pas non plus. Et puis Laurent est venu ecrire ici pour ecrire le plus grand bien de celui-ci et considerant la maniere dont il en parlait, je me suis dit pourquoi pas, lancons nous et ne nous arretons pas a des prejuges.

Dans cet ouvrage, Bagieu fait le portrait en quelques planches seulement de 30 femmes qui ont un jour decide de faire ce qu'elles voulaient. Ces 30 femmes ont vecu a des epoques differentes, de l'antiquite a nos jours, a des endroits differents, les 5 continents sont couverts, ont ete celebres ou non, sont mortes ou toujours vivantes, viennent de tous horizons sociaux-economiques, leur point commun est leur farouche determination a etre independante. Elles ne sont pas forcement feministes, elles sont remarquables parce qu'elles ont toutes fait quelque chose la ou on ne les attendait pas. Je ne connaissais quasiment aucun des noms mentionnes par l'auteure a part ceux des actrices, Margaret Hamilton, la sorciere du Magicien d'Oz, Hedy Lamarr, une des plus belles femmes de l'Hollywood d'avant-guerre; des chanteuses Josephine Baker et Betty Davis; et finalement celui de Phulan Devi, la femme bandit indienne, femme qui a deja fait l'objet d'une grande biographie parue chez Casterman en 2018 et dont je vous en avais ecrit le plus grand bien. C'est donc bien peu de ces femmes que je connaissais. J'ai donc beaucoup appris et j'ai ete absolument enchante de ma lecture car elles ont toutes vecu une vie passionnante a raconter, je n'en ecrirai pas autant a vivre car certains evenements vecus par elles sont difficiles.

Je reconnais que le dessin de Bagieu me laisse dubitatif, je ne vais pas pouvoir ecrire que je l'aime enormement, mais je ne peux pas ecrire non plus que je le trouve horrible. Il a sa personnnalite et j'ai peur d'ecrire une enormite en disant que son dessin n'est pas tres feminin, pas autant que celui de Goetzinger et Bretecher par exemple. Mais il n'est pas masculin pour autant du fait d'une certaine sensibilite qui s'en degage, et meme de son humour, car meme pour decrire des situations delicates ou extremes, Bagieu desamorce l'aspect serieux de son sujet. D'abord par le style graphique qui n'est ni realiste, ni "gros-nez" comme cela se fait a Spirou, il est rudimentaire mais l'essentiel y est, il est caricatural mais sans exces, il est leger et ironique mais il arrive a etre grave et serieux a la fois quand cela est necassaire. Son dessin n'est pas beau, c'est sur, mais il a indeniablement de la personnalite. De fait, c'est un style definitivement tres particulier qui n'aura pas que des admirateurs. Ajoute a cela, Bagieu met des petits commentaires egalement legers et parfois ironiques et malicieux mais sans etre cyniques ou sarcastiques. Cela donne a l'ouvrage un ton particulier a cet ouvrage que j'ai bien aime en definitive car ce ton est unique.

Mon seul regret reside dans le lettrage que je n'aime pas du tout, mais alors pas du tout. Il est desordonne, pas aligne. Il fait surtout completement infantile. Pendant toute ma lecture, j'ai eu l'impression que c'etait un enfant de moins de 10 ans qui l'avait fait, c'est vous dire. Il ne va pas du tout avec le dessin.

Ma deuxieme reserve qui est moins grave et qui en fait est un compliment cache, est que la vie de ces femmes est tellement interessante et que Penelope Bagieu a tellement bien resumee en quelques planches seulement qu'on a vraiment envie d'en savoir plus sur chacune d'entre elle.

Note finale, 3,5/5. C'est une tres bonne BD malgre ce lettrage qui est desastreux.

1047. marcel - 13/05/20 14:38
J'avais tout relu avant d'attaquer le dernier, et il me semblait avoir donne un avis global "frais" ici mais j'arrive pas a le retrouver.
En gros, je disais que c'était vachement bien et vachement coherent, et que c'est une sacree gageure de tenir une histoire comme ca sur 20 ans. Mais me demande pas des details precis de l'histoire, je ne retiens jamais ca (d'où la necessite de relecture globale).
Mais ca fait partie des series (comme Arq) ou il vaut mieux tout relire a la suite. J'ai eu la meme impression récemment en me refaisant tous les Donjon.

1046. Quentin - 13/05/20 12:01 - (en réponse à : marcel)
Je suis curieux: tu en as pensé quoi exactement, des derniers Capricorne?

1045. marcel - 13/05/20 10:21
Il s'est vu obligé de refermer des pistes ouvertes 15-20 ans plus tôt et qui n'intéressent plus personne.
Parle pour toi.
Le nombre de personnages introduits au fil du temps et tellement grand qu'on ne se souvient plus du tout qui est qui.
Parle pour toi.
Andreas n'a tout simplement pas su tenir la distance et son "concept" a fait naufrage.
Ben non.
Et dire que j'ai été un jour un grand fan d'Andréas...
T'as vieilli.

Inutile de dire que je suis pas d'accord du tout.

1044. heijingling - 13/05/20 03:56
un scenario qui entre nous dit n'a ni queue, ni tete

Tu aurais pu dire confus, bordelique, abracadabrantesque, mais "ni queue, ni tete", pour du Jodorowsky, l'expression n'est pas des mieux choisies :)

1043. froggy - 13/05/20 01:06
Les Chevaliers d'Heliopolis 4, Citrinitas, l'oeuvre au jaune

Apres avoir suivi Louis XVI et Napoleon Ier, a Paris, en Egypte et a Moscou, Jodorowsky nous entraine maintenant a Londres a la fin du XIXe siecle sur les traces de Jack l'Eventreur. Nous apprendrons donc l'identite du celebre assassin, qu'il s'est passe de bien etranges choses durant la construction du Tower Brige et bien d'autres encore que cet album vous apprendra notamment ces curieuses femmes qui se reveillent durant le Blitz subi par la ville en 1941. Vous resumer l'intrigue ne vous servira pas a grand-chose car cet album est a l'image des autres oeuvres du scenariste. Il se passe enormement de choses, les revelations se succedent les unes aux autres et surtout vous demontrent que Jojorowsky vous a conduit la ou il voulait et que rien ne pouvait laisser prevoir un tel denouement considerant le premier tome de cette mini-serie.

Certains trouveront cette serie debile, d'autres indigne de celles plus reussies du polo-chilien. Je presume que d'autres auront adore. Mais n'y en a-t-il pas pour adorer les series de Leo? Il faut de tout pour faire un monde dit le proverbe. On retrouve ici ce qui est cher a l'auteur, violence, sexe, esotherisme, complexe d'Oedipe, blaspheme, dialogues orduriers, etc. Rien n'y manque. Rien de nouveau sous le soleil donc, Jodoroswskuy a rempli son cahier des charges habituels. Le seul avantage de la sortie de cet album est que la serie est maintenant finie, la parution des 4 albums s'est faite a un rythme extremement rapide pour le scenariste, l'affaire a ete bouclee en 3 ans. Ce qui n'est pas si mal que cela.

Je vous avais deja vante dans mes chroniques precedentes sur les trois autres albums, la qualite du dessinateur, il s'appelle Jeremy. Je n'ai rien lu d'autres de lui jusqu'a present et le moins que l'on puisse ecrire a son sujet est que son dessin concorde parfaitement aux autres collaborateurs de Jodorowsky, que ce soit Janjetov, Arno, Frustus, Gimenez et quelques autres, chacun a des styles differents, mais ils ont tous quelque chose en commun qui leur permet d'imaginer les univers bizarres du scenariste tout en gardant une certaine coherence. C'est tres characteristique a tous ces albums de melodrame d'heroic-fantasy. Le dessin est donc impeccable et tres plaisant a l'oeil, c'est l'atout maitre de cet album qui a un scenario qui entre nous dit n'a ni queue, ni tete. Comme aurait dit mon pere avec son ton amuse, c'est delirant, cette histoire. Et il aurait bien eu raison.

Note finale, 3/5. Les amateurs de Jodorowsky y trouveront leur bonheur. Les autres, comme moi, resteront sur leur faim. C'est bien, sans plus. Une fois encore avec le scenariste, c'est le dessin qui permet de hausser la note, le scenario beaucoup trop abracadabrant ne pourrait que la faire baisser.


1042. froggy - 12/05/20 23:58
Je n'ai jamais lu un album d'Andreas. Son dessin ne me dit absolument rien.

1041. Quentin - 12/05/20 21:55
Ces dernières semaines, j'ai lu/relu la série des 20 tomes de Capricorne d'Andreas (au Lombard). De nombreuses innovations graphiques et narratives émaillent les différents albums. Les perspectives de New York sont époustouflantes. Mention spéciale pour les couleurs d'Isa Cochet, qui sont parfaites. La série est dans les grandes lignes une tuerie graphique. C'est malheureusement au niveau du scénario que ca coince.

J'ai commencé la série avec mon fils qui a abandonné au tome 13. Il devenait impossible de comprendre ce qu'il se passait, tout allait à vau l'eau et il a complètement décroché (j'ai failli faire pareil). Le projet d'Andréas de faire une histoire sur 20 albums (20 ans) n'a pas du tout marché. Il s'est vu obligé de refermer des pistes ouvertes 15-20 ans plus tôt et qui n'intéressent plus personne. La question du libre arbitre et du destin marche pas mal au début (même si c'est un resucé de Rork), mais étalé sur 20 tomes, ca donne la nausée. Le nombre de personnages introduits au fil du temps et tellement grand qu'on ne se souvient plus du tout qui est qui. Andreas n'a tout simplement pas su tenir la distance et son "concept" a fait naufrage. Morts qui resuscitent, disparus qui réapparaissent pour redisparaître et revenir avant de s'évaporer à nouveau. Boucles temporelles et mondes parallèles de types/choses qui sont ici alors qu'en fait elles sont là mais ce n'est qu'illusion car elles sont bien ici tout en étant là bas. Recourt au spiritisme de pacotille quand plus rien d'autre ne marche pour expliquer l'inexplicable. Les derniers tomes sont du grand nimporte quoi, le tout dernier étant le foutage de gueule ultime.

Et dire que j'ai été un jour un grand fan d'Andréas...

1040. helmut perchu - 11/05/20 17:51
Lu récemment Mal tournée , une BD érotique assez drôle et originale que je conseille à l'ami Hervé, grand amateur du genre !

1039. froggy - 08/05/20 01:07
Duke 4, La derniere fois que j'ai prie

Au rythme d'un album annuel que Le Lombard edite chaque mois de janvier depuis 2017, Hermann continue a nous donner des nouvelles du marshal Duke. Cet album est la suite directe du precedent et l'aventure ne s'y termine pas, je ne sais pas si cela sera une trilogie ou si d'autres sont prevus apres celi-ci.

$100,000 sont dans la nature et beaucoup de gens sont bien interesses a les avoir. Comme c'est un western, ces gens bien interesses sont prets a tout et vraiment a tout pour mettre la main dessus. Inutile de dire que les morts seront nombreuses et violentes du fait d'armes a feu. A lire ce resume, d'aucuns pourraient penser a l'intrigue de la plus formidable des aventures du Lieutenant Blueberry, le cycle du Tresor des Confederes qui commence avec l'album Chihuahua Pearl. La difference majeure reside dans le fait que le scenariste ici n'est pas Charlier, c'est Yves H. que seuls les lecteurs d'Hermann connaissent car son seul illustrateur est son pere. Selon l'humeur du scenariste, le scenario sera confus et abscons ou ne sera pas. Celui de l'album precedent, Je suis une ombre, l'etait. Heureusement pour nous car on ne sait jamais avec Hermann Jr, celui-ci ne l'est pas malgre une situation qui se complexifie avec l'ajout de nouveaux protagonistes auxquels ont ete rajoutes quelques scenes de retour en arriere et un decoupage qui alterne les actions des intervenants de cette histoire jusqu'a ce que leurs destins se croisent. Cela me rappelle beaucoup le sceanrio de Games of Throne. Est-ce que cela va etre la nouvelle tendance de la BD FB? Reponse dans les prochaines annees.

Je ne vais pas vous resumer l'album, le principe d'un scenario base sur une telle trame est que l'argent passe de mains en mains au gre de tous ceux qui le convoitent. Yves H. en profite pour nous raconter l'enfance de Duke, je vous rassure, elle fut triste et malheureuse . C'est un element important car parmi ceux qui courent apres les dollars, il y a ses deux freres. Evidemment, leurs intentions ne sont pas aussi nobles que celles de Duke. Et nous voila en plein milieu d'un drame shakespearien!

Comme vous le savez, n'aimant pas sa serie majeure Jeremiah, je n'achete d'Hermann que ses one shots et maintenant ceux de cette serie, je ne sais pas si il a encore des projets pour Bois-Maury. L'homme a 81 ans au compteur et a enchante des millions de lecteurs depuis les annees 60 grace a son dessin. J'imagine plus d'un dessinateur qui verdit a cause de la force du dessin d'Hermann. Bien entendu, cette force s'est attenuee au fil des ans. Cependant l'homme a tellement d'experience qu'il peut encore continuer a tres bien dessiner a son age. Pour prendre un autre exemple recent, je continue a n'avoir aucun probleme avec Hermann alors que je viens de renoncer a Roger Leloup, le createur de Yoko Tsuno. La grande epoque d'Hermann est derriere lui bien sur mais il a encore de beaux restes et est capable de reussir de tres belles sequences. Ce sont surtout les personnages qui patissent du vieillissement du dessinateur, celui de Smith particulierement, celui qui accompagne Duke durant ses peregrinations et bien sur les femmes qui comme chacun sait chez le dessinateur n'a jamais ou rarement ete son point fort. Elles sont soit laides, soit hommasses, soit les deux. On n'est pas chez Manara ou Gibrat, c'est certain. Ce qui rend l'ouvrage tres agreable a lire malgre la durete de l'histoire reside dans les scenes de paysage qui sont nombreuses, l'action a principalement lieu dans les grands espaces, et grandement reussies. Hermann y fait preuve de son immense talent et je trouve cela tres rejouissant de continuer a lire cela. J'espere a tous les dessinateurs que j'aime d'avoir une telle longevite artistique.

Note finale, 3,5/5. Une tres bonne lecture tout simplement. Le vieux lion a encore des griffes. Et quand le rejeton fait des efforts, cela merite largement un detour.


1038. froggy - 06/05/20 17:33
Therapie de groupe 1, L'etoile qui danse

Ou les lectures se suivent et ne se ressemblent pas.

C'est doublement le cas ici que je prenne ma lecture precedente, car il m'a beaucoup amuse Prado, ou que je prenne mon dernier Larcenet, Le rapport de Brodeck si beau bien que si triste.

Avec sa derniere production, l'auteur revient vers la lumiere et son cote comedie apres etre alle vers l'obscurite et la tragedie vues dans Blast et Le rapport de Brodeck, tous deux de si heureuse memoire. Malheureusement, le resultat n'est pas concluant. Ou alors, j'ai rate quelque chose. Ce qui est fort possible apres tout.

Le sujet de cet album est extremement simple, Manu Larcenet est en panne d'idees pour son prochain album. C'est tout? Oui, c'est tout. Apres avoir eu un succes fou, l'auteur cherche le sujet de son prochain ouvrage. C'est un sujet comme un autre qui permet quelques mises en abyme interessantes, une reflexion sur le metier d'auteur de BD et sur la profession et le monde de l'edition en general. Il faut pour le reussir une bonne dose d'humour si on se met soi meme en scene et un sens aigue de l'auto derision ou l'auteur est perpetuellement sur la corde raide tel l'equilibriste dans un cirque. Il doit se mettre dans des situations legerement ridicules mais qui n'entachent pas sa credibilite d'auteur. Le lecteur doit ressentir de l'empathie pour lui et rire beaucoup et souvent. Il faut surtout eviter le piege du nombrilisme, aussi ennuyeux que pretentieux. Ou alors, on ecrit une fiction fourmillante de cles que seuls les inities sauront dechiffres, fiction qui aura soit le ton de la comedie ou sera traite serieusement. Vous avez compris que l'exercice n'est pas donne a tout le monde. Autant l'ecrire tout de suite, c'est rate. En faisant ce plongeon, Larcenet a reussi une ou deux pirouettes mais il atterrit sur le ventre en un pathetique plat. C'est triste a lire.

Apres les indeniables reussites de ses albums precedents, ceux deja cites, Le combat ordinaire, son Valerian, j'imagine qu'effectivement l'auteur etait vraiment en panne d'idees. Tout le monde etait curieux de lire le prochain Larcenet, serait-il a la hauteur de ceux qui ont fait sa reputation de grand auteur de BD? N'en deplaise a ceux qui ne l'aiment pas. Cela faisait 4 ans que nous attendions cet opus, c'est long. J'imagine volontiers que l'auteur a eu l'idee de cet album en se disant que cela fera passer le temps et fera patienter son editeur et ses lecteurs. Apres tout, Larcenet a du metier et a deja reussi l'exercice du journal intime avec Le combat ordinaire bien que cela soit ecrit comme une fiction. Cela devrait marcher. Et bien, non, cela ne marche pas du tout malgre quelques instants assez droles et meme carrement reussis mais qui sont tellement rares et fugaces qu'ils passent trop vite et ne laissent pas une empreinte profonde sur l'opinion generale qu'on se fait du livre a la fin de sa lecture.

Larcenet a decoupe son recit en plusieurs saynetes de longueurs variables, cela va jusqu'a la demi-planche et consistant en des gags ou pas, certaines d'etre elles ne finissent pas sur une chute comique, ou Larcenet se met en scene seul ou avec un journaliste qui l'interview ou les membres de sa famille, ou meme le peintre Cezanne (?). On voit les differents styles de sa palette graphique, serieux, comique, il pastiche le style des mangas et des comics. Bref, il cherche, se cherche, accumule les planches pour remplir un album de 56 pages. Il y arrive quand meme et curieusement, une suite est prevue, Larcenet semble avoir beaucoup a dire sur l'angoisse de la page blanche.

Pensee profonde; on aime ou on n'aime pas le dessin de Larcenet. J'aime beaucoup sauf ici ou j'aime moins. C'est la ou je me rends compte qu'en fait, un bon dessinateur comme il l'est mais qui n'est pas un genie du dessin comme le sont Franquin et Giraud ou qui n'est pas fabuleux comme Uderzo ou Dongzi Liu, doit avoir une bonne histoire a raconter si il s'agit de compenser des faiblesses graphiques. Quels dessinateurs n'en a pas? Certains plus que d'autres assurement mais la n'est pas la question. Dans le cas present, la faiblesse de ces saynetes nous fait montrer du doigt les defauts graphiques malgre les artifices que Larcenet a employe pour les masquer. C'est dommage. La derision et l'exageration des situations vues au debut qui laisse presager un album au ton comique laissent rapidement la place a plus de serieux. Cette rupture de ton nuit a l'unite de l'ensemble de l'ouvrage. Surtout que Larcenet s'est dessine avec un nez enorme et on ne sait pas si il faut rire quand il fait dans l'introspection. Ce qui m'autorise a ecrire que Larcenet a fait dans le nombrilisme. C'est fort regrettable pour le lecteur car celui-ci s'ennuie ferme durant sa lecture.

J'ai tellement peu aime cet album que je vais probableemnt faire l'impasse sur la suite annoncee. Vous medirez comment cela finit. C'est une premiere pour moi car je suis toujours curieux de lire la suite d'albums meme si je n'ai pas aime le debut. Cf Blake et Mortimer, Les mondes d'Aldebaran.

Note finale, 1/5. Il y a des ratages interessants de grands auteurs. Bien que Larcenet soit un auteur a suivre, ce ratage ne l'est pas.


1037. froggy - 05/05/20 00:35
Prado, Le triskel vole

Je n'ai decouvert cet auteur qu'en 2015 quand Eric, un de mes meilleurs amis, m'a gentiment offert un album dedicace de Venin de femmes. J'ai beaucoup aime cet album que j'ai chronique en son temps. Et voila qu'une fois de plus, je me mets a suivre un auteur.

Un etudiant a trouve le journal d'un ancien professeur du departement d'archeologie de son universite. Le journal en question est relatif a la survivance d'un ordre magique. Le professeur aujourd'hui retraite, recoit l'etudiant qui lui demande si il peut continuer ses recherches. Le professeur acquiesce et l'etudiant d'aller a la recherche de runes mysterieuses. Cela n'ira pas sans risque pour lui.

C'est un veritable thriller esotherique fort reussi que Prado nous invite a lire. Comme je deteste les spoilers autant que vous je suppose, je n'ai pas voulu aller plus loin dans le resume de cette histoire simple et complexe a la fois, simple car l'enjeu reside dans ce triskel vole (a moins que vous ne soyez comme moi, je suis alle sur wikipedia aller voir ce qu'est un triskel), complexe car il y a beaucoup d'intervenants venants d'horizons divers dans cette histoire. Prado a tres bien orchestre son scenario qui ajoute les scenes les unes apres les autres, ou les elements du mystere sont livres et resolus avec une facilite deconcertante sans que le suspense ne diminue en aucune facon. Tel un puzzle, les scenes s'agentent les unes aux autres sans que cela ne paraissent artificiel et le resultat est saisissant. Les personnages sont egalement bien ecrits, on sait que dans le genre, le scenariste aura tendance a privilegier l'action et les situations au detriment de la richesse des personnages, ce n'est pas le cas ici, Prado a pris son temps pourles characteriser en quelques phrases afin de ne pas faire d'eux de simples pantins qu'il manipulerait a sa guise. Il faut ajouter a cela la maniere dont ils sont dessines, cela ajoute a leur comprehension.

Ceux qui ne connaissent pas Prado et seraient incites a le decouvrir avec cette histoire seront peut-etre surpris de son style graphique. Les personnages ont beaucoup de traits sur leur visages, les aretes des nez sont ainsi parfaitement delimites. Et plus le personnage est age, plus il en a. il faut egalement noter que ces visages sont traites d'une maniere exagerement caricaturale mais pas trop toutefois. Prado s'arrete juste a temps pour que cela ne soit pas choquant et surtout lassant. En effet, le procede peut ennuyer et detourner l'attention du lecteur sur l'histoire. Curieusement, cela ne choque pas du tout et ajoute beaucoup a la reussite de l'ensemble. Bien entendu, le decoupage et le cadrage sont d'un classicisme exemplaire, cela n'aurait servi a rien et n'aurait fait que compliquer la narration inutilement.

Prado a compose ici le type meme du divertissement intelligent. C'est suffisamment rare pour le faire remarquer.

Note finale, 4,5/5. Avec cet album sorti en janvier dernier, l'annee 2020 a tres, tres bien commence.

1036. Stefan - 04/05/20 14:14
M'étonne pas de toi, coquinou.

1035. suzix@bdp - 04/05/20 13:49
moi c'est "La vilaine" qui m'attire.

1034. Stefan - 04/05/20 09:14
Merci Froggy.
Effectivement, le dessin sur bruits de couloirs n'est pas virtuose, mais il a un côté brut qui colle bien à la brutalité de l'histoire.
Le livre sur Soutine est très agréable, même si l'histoire a des côtés très sombres.

1033. froggy - 03/05/20 20:22
J'ai oublie d'ecrire que j'etais ravi de lire a nouveau la prose de Stefan.

Apres t'avoir lu, je suis tente par L'ecolier en bleu,la BD sur Soutine et Bruits de couloir grace a son sujet mais le dessin ne m'emballe guere.

1032. heijingling - 03/05/20 17:54
Mauro Caldi, tome 1, Mille Miglia, de Denis Lapière et Michel Constant, 1987. Une des toutes premières histoires du scénariste de Charly, la clé du mystère, des derniers Tif et Tondu et Michel Vaillant, dans laquelle, annonce de son œuvre future, il mèle histoire policière et course automobile. L'histoire est ici simple, mais introduit un anti héros, irréfléchi, irresponsable, qui se met de lui-même dans les ennuis, dont la chance ou son copain Gigi, dont on ne sait trop que penser en dehors du fait qu'il s'assoit sur la morale, viennent le tirer. Un montage parallèle entre une course automobile et une opération de représailles entre maffieux est bien rendue. Et un ton suranné d'une Italie des années 50 sortie tout droit de cinecitta, avec les glaces géantes et les voitures de courses. Tout cela m'a été sympathique. Un bon 3/5.

1031. stefan - 29/04/20 16:02
Peste par Gauvain Manhattan chez Vide Cocagne.



Dans un monde médiéval un peu étrange, un pays où tout tourne autour de la mode, Appoline, chasseuse guerrière de la jeune et innovante maison de couture Peste se retrouve mêlée à une sombre intrigue politique et géopolitique pour la conquête du royaume. Derrière le récit épique dynamique, plein de rebondissements, qui joue sur les paradoxes, le décalage et les opposée, ce livre un peu fou, est avant tout une fable écologiste et féministe, avec une aussi une dimension sociale. Il s’appuie sur un graphisme exubérant pour aspirer le lecteur dans un univers fascinant, surprenant, engagé, beau et envoutant.






1030. stefan - 29/04/20 15:49
L’écolier en bleu, Chaïm Soutine, (1941-1943) par Grolleau- Legars – Conzatti chez Steinkis.



Chaïm Soutine, émigré Juif, Russe, vit à Paris depuis une trentaine d’année lorsque la seconde guerre mondiale éclate. Il part se réfugier à Champigny sur Veude en Indres et Loire avec sa compagne Marie-Berthe Aurenche. Solitaire, et colérique, avec une santé fragile, ce peintre un peu sauvage qui fait figure d’ogres, dans ce petit village, va néanmoins se lier d’amitié avec Marcel Varvou, un petit garçon qui va être le modèle d’une de ses dernières toiles, l’écolier en bleu. Derrière le récit de cette amitié improbable, c’est le parcours de Soutine, qui se dessine, son enfance dans des conditions difficiles dans un schtelt en Russie, sa vocation de peintre qui l’amène à Paris où il vivra une vie dissolue aux côtés de grands artistes de son époque, l’absurdité de la guerre qui le ramènera à une vie plus simple au cœur de la France où, malade, il finira sa vie. Ce portrait fascinant et passionnant, soutenu par le dessin délicat de Joël Legars et les douces couleurs d’Anna Conzatti nous fait vivre les derniers jours de ce grand peintre au destin atypique.






1029. stefan - 29/04/20 15:37
Bruits de couloir Par Lucie Albrecht, Collection Soudain chez Vide Cocagne.



Après avoir été victime de cyber harcèlement, Priscilla quitte son ancien lycée et se retrouve dans un internat. Cette expérience dure l’a profondément changée. La jeune fille naïve est devenue une femme blessée qui, pour ne pas risquer de rester une victime va préférer devenir bourreau. Alors qu’autour d’elle, les élèves qu’elle côtoie ont gardé une certaine innocence, Priscilla, manipulatrice et sournoise va se lier d’amitié avec trois jeunes filles qu’elle va manipuler. A quel point cette expérience difficile l’a changée et jusqu’où fera-t ’elle revivre à d’autres ses propres souffrances ? Si le harcèlement a toujours existé, la technologie en augmente la portée et la violence potentielle. Ce livre très cru, voir brutal nous montre certains de ces mécanismes tristement communs.




1028. stefan - 29/04/20 15:27
Nordics 2 – le réveil de la reine-Shamane Par Fabien Grolleau et Thomas Gilbert, Collection jeunesse chez Sarbacane.



Suite et fin de ce diptyque fantastique de Fabien Grolleau et Thomas Gilbert. On retrouve les Nordics, quatre improbables lutins du grand nord alors qu’ils sont menacés par le sorcier et son armée de Tupilaks. Pour se défendre, les Nordics, vont devoir faire appel à toute la magie du grand nord pour réveiller la reine-Shamane. C’est toujours aussi beau et aussi agréable à lire.


1027. stefan - 29/04/20 15:17
La Vilaine n°1, Collectif.



La Vilaine est un ambitieux collectif de plus de 150 pages qui regroupes des auteurs et des dessinateurs, amateurs et professionnels de la région de Rennes, pour une série d’histoire courtes se déroulant toutes à Rennes. Le premier numéro est découpé en plusieurs parties, dans la première partie, les divers récits courts racontent les destins croisés de personnages fictifs qui se mêlent dans les différentes histoires et l’ensemble crée une intrigue globale qui sera à suivre dans les prochains numéros. Il y a ensuite une partie sur les différents quartiers de la ville, une partie avec des récits plus sociaux et une partie qui va privilégier la fiction, le fantastique. Le tout forme un premier numéro de très bonne qualité aussi bien graphiquement que narrativement.




1026. stefan - 29/04/20 15:05
Le privé Tome 2, Enquête fatale par Jrmy et Sebba chez Northstar Comics.



La série policière de Jrmy et Sebba continue son petit bonhomme de chemin dans son nouveau format relié chez Northstar Comics. On continue de suivre l’enquête complexe façon puzzle du héros. Un bel exercice de style sur le thème du polar Hard Boiled porté par le dessin toujours impeccable de Sebba.





1025. stefan - 29/04/20 14:58
Esotéria par Wandrille Maunoury chez Vide Cocagne.



Diane et Ellie, sont en couple, Diane est extravertie et a soif d’aventures, Ellie est plus pantouflarde, introvertie et un peu complexée. Leur chemin va croiser Esotéria un mystérieux club où sévie une sorte de secte. Derrière les péripéties autour de ce club, la force de ce livre est de montrer de manière subtile délicate et sensible ce couple et ces deux personnages qui vont évoluer chacun de leurs côté pour s’éloigner petit à petit l’une de l’autre.


1024. stefan - 29/04/20 14:48
Mémoire de quartiers, Collectif, Collection Soudain, chez Vide Cocagne.



Après « Les désobéisseurs », « Hôpital publiques » et « Féministes », « Mémoire de quartier » est le quatrième ouvrage collectif de la collection Soudain, collection à dimension sociale des éditions Vide Cocagne. Comme ses prédécesseurs, il est constitué d’une série d’interview/témoignages/reportages en bandes dessinées par différents auteurs sur un thème unique. Ici, on s’intéresse aux antennes de Rennes et Lorient de la CSF Confédération Syndicale des Familles qui travaille dans les quartiers difficiles pour soutenir les habitants confrontés à des difficultés sociales. Comme chacun de ses prédécesseurs, ce livre offre une approche constructive sur un thème social important, ici il est question de logement, de solidarité et de vivre ensemble.


1023. heijingling - 28/04/20 06:25 - (en réponse à : froggy)
"Le dessinateur est chinois et il merite d'etre beaucoup plus connu qu'il ne l'est actuellement. Retenez bien son nom, Dongzi Liu."

En Chine, il est connu, pas du grand public parce qu'il ne fait pas de bandes dessinées, hormis celle-ci, mais des professionnels, il fait du chara-design pour le cinéma, entre autres pour Le roi singe. Il se présente lui-même comme concept-designer, illustrateur, dessinateur, dans cet ordre.

1022. froggy - 28/04/20 00:30
Sang Royal 4, Vengeance et redemption

Ou l'album qu'on ne le voyait tellement plus venir que j'avais completement oublie cette serie. Il faut dire qu'il s'en est passe des choses depuis 2013! C'est l'annee de sortie de l'album precedent.

Resumer cet album en quelques lignes me semble un exercice inutile en l'occurrence car il s'y passe enormement de choses. Le moins que l'on puisse ecrire est que Jodorowsky n'a pas ete avare de coups de theatre et de rebondissements en tout genre. En lisant cet opus qui conclut cette serie, j'ai realise qu'en fait, les BD du chilien sont des melodrames. Untel est chasse du paternel logis parce qu'aimant unetelle, unetelle meurt en mettant un monde un enfant mais le pere ne le sait pas. L'enfant grandit assoiffe de vengeance car on lui a repete qu'untel etait responsable de la mort de sa mere. Evidemment, il ne sait pas qu'untel est son pere. Etc, etc, etc. Il est entendu qu'untel et une telle sont des rois et des reines d'immenses territoires quelques part et ont des pouvoirs extraordinaires. On greffe sur tout ca quelques ressorts dramatiques issus de la tragedie grecque, generalement celui de la relation unissant Oedipe et de celle qui n'est pas seulement sa mere, Jocaste.

Dans Vengeance et redemption, Jodorowsky a ajoute pour faire bonne mesure, des chauves-souris geantes et vampires et des fantomes avec une bonne dose de lycanthropie. Si vous ne connaissez pas ce mot, cela veut donc dire que vous n'avez pas lu le Ric Hochet no 15, Le monstre de Noireville. Ce n'est pas bien et vous avez tort parce que c'est un des meilleurs. (fin de la coupure publicitaire).

Comme dans tout bon Jodorowsky qui se respecte, c'est extremement violent, on ne compte plus les decapitations, demembrements, et autres enucleations diverses et variees. C'est aussi tres sexuel et je suis surpris que les organisations feministes ne protestent pas de la vision et du role des femmes dans l'oeuvre de Jodorowsky. C'est a peine un peu mieux que chez Van Hamme ou elles deviennent toutes lesbiennes et anorexiques. Chez le chilien, elles ne sont bonnes qu'a se faire violer, mettre au monde des monstres et mourir dans des circonstances horribles ou/et des souffrances epouvantables. C'est un role un peu reducteur je l'admets. Bien entendu, quelques blasphemes et provocations seront introduits la ou il faut. Et cerise sur le gateau, on aura droit a quelques dialogues orduriers sous la forme de periphrases et metaphores diverses. Ici, nous pouvons lire un joli " Que dis-tu? La peur t'assouplit le sphincter anal? tu n'oses plus?". Cela pour nous rappeler que nous ne sommes pas en train de lire du Racine.

Le grand plus de cet album et de toute la serie est le dessinateur. Je le trouve fabuleux. Il degage une tres grande force aussi bien dans le delicatesse, il faut voir la finesse des traits de certains des protagonistes mais aussi des animaux, les loups et un tigre sont merveilleusement bien dessines, mais ce ne sont que des exemples; que dans la violence, il y a beaucoup de scenes sanglantes dans cet album et elles degagent une sauvagerie sans limite. Lire cet ouvrage est une fete pour les yeux, je trouve. Le dessinateur est chinois et il merite d'etre beaucoup plus connu qu'il ne l'est actuellement. Retenez bien son nom, Dongzi Liu.

3,5/5. Le scenario etant ce qu'il est, c'est du pur Jodo, il ne surprendra personne, c'est le dessin qui propulse cet album et la serie vers des hauteurs qui n'auraient jamais ete atteinte avec un dessinateur plus ordinaire.

1021. Lien Rag - 27/04/20 23:41
L'intégrale thématique pour Tif&Tondu c'était vraiment une idée à la con, surtout le volume consacré à Choc quand tout le suspens de nombre de ces albums tient à ce que l'on ne découvre qu'à la fin que Choc était derrière tout ça...

1020. froggy - 27/04/20 00:43
Blutch & Robber, Mais ou est Kiki?

Il est inutile de vous dire que j'etais tres curieux de lire cet album pour plusieurs raisons. La premiere est que j'aime beaucoup la serie Tif & Tondu dont j'ai la collection complete et plus particulierement la periode Rosy aux scenarios grace au personnage de Mr Choc qui est un des mes preferes du classique FB. Comme la serie a ete arretee par Dupuis en 1997, un peu avant donc que je ne vienne sur BDP, je ne peux vous en faire part seulement qu'avec sortie d'un nouveau tome de la nouvelle mouture de l'integrale qui reprend la serie de maniere chronologique et non de maniere thematique comme la premiere version l'etait, ce qui est beaucoup mieux entre nous soit dit.

La deuxieme raison et elle n'est pas des moindres, bien au contraire, reside dans le dessinateur, Blutch. Quand j'ai lu l'annonce du projet il y a deux ou trois maintenant, j'ai cru d'abord a une blague et puis non, c'etait vraiment tres serieux, la preuve en est avec l'existence de cet ouvrage. J'ai decouvert Blutch sur le tard avec Vitesse moderne lu quelques annees apres sa parution. J'ai adore cet album et ai commence a suivre l'auteur, les deux albums suivants que j'ai de lui m'ont beaucoup decu, Pour en finir avec le cinema et Lune l'envers. Est-ce que Vitesse moderne aurait un heureux accident dans sa carriere?

En 1986, T&T, qualifies dorenanant de justiromanciers, font des enquetes policieres puis les publient avec grand succes. Le soir de la presentation de leur dernier ouvrage, lors de la seance de dedicaces qui s'ensuit, un homme jette un livre a la table ou Tondu signe ses livres et sur la page du frontispice, est ecrit, "mais ou est est Kiki?". Effectivement, leur grande amie, la comtesse Amelie d'Yeu dite Kiki a disparu. Aurait-elle ete enlevee? L'enquete que vont mener les deux hommes sera pleine de surprises et de rebondissements et ira dans une direction bien surprenante pour la serie. Parallelement a cette intrigue principale, il y en a deux autres a priori etrangere a celle-ci mais peut-etre pas tant que cela en definitive?

Il faut etre tres doue pour reussir un album a la triple intrigue, Herge y a merveilleusement bien reussi dans un des meilleurs Tintin, Le secret de la Licorne, malheureusement Robber, le frere de Blutch et auteur du scenario, n'a pas eu la main aussi heureuse. Cela part un peu dans tous les sens et a force d'embrouiller les demeles de T&T, on est un peu perdu car on ne sait plus si ce sont des fausses pistes ou des moyens detournes pour arriver au but final, c'est a dire retrouver Kiki. Il y a aussi un element fantastique que Piet a revele l'autre jour, une certaine cape d'invisibilite digne d'Harry Potter mais qui a mon avis n'a pas sa place dans une aventure strictement policiere comme cette histoire l'est. On peut melanger les genres dans une meme serie, le cas n'est pas rare, mais dans une meme histoire, c'est moins frequent car cela ne donne pas un heureux resultat, c'est le cas ici. Cette cape d'invisibilte est plus ridicule qu'autre chose dans cette histoire et cela sent plus une facilite de la part du scenariste pour s'extirper facilement de la situation dans laquelle il avait plonge le duo qu'un rebondissment prevu de longue date. L'usage d'un tel ressort en 2020 est d'autant plus etonnant que l'histoire n'a pas ete prevue pour etre prepubliee dans Spirou dans un premier temps comme c'etait le cas autrefois. On n'imagine pas Charlier, grand specialiste devant l'Eternel de coups de theatres hallucinants pour sortir ses heros desguepiers dans lesquels il les plongeaient constamment, avoir recours a un tel artifice scenaristique. Cela est plus du terrain de Ponson du Terrail qui ecrivait ses Rocambole ai XIXe siecle au gre de son inspiration. Quand il elaborait son scenario, Robber est alle au plus vite pour ne pas avoir a reecrire son histoire de fond en comble. On le comprend mais malheureusement, cela va au detriment de l'histoire. A l'oppose, l'allusion a RoboCop a mieux sa place.

Si le scenario laisse a desirer, je n'en ecrirai pas autant du dessin. Il est sublime purement et simplement. J'ai l'impression que le dessin de Blutch rebute de nombreuses personnes. En etait-il de meme pour Jean-Claude Forest? Comme vous devez tous le savoir maintenant, le mentor graphique de Blutch est l'auteur de Barbarella. C'est une evidence qui saute aux yeux a moins d'etre aveugle ou d'etre ignare en matiere de BD. Se sont-ils rencontres? Je ne le sais pas et la question n'a strictement aucune importance car l'interet n'est pas la. J'adore Forest et donc a fortiori, j'aime Blutch. Comme son mentor, il a un style de dessin qui ne veut pas plaire immediatement. Blutch ne va pas a son lecteur, il demande au lecteur de venir a lui. C'est pour cela que j'ai ecrit au debut de ce paragraphe que son style ne peut pas plaire a tout le monde. Il fait partie de ces dessinateurs dont le style m'a surpris au debut mais qui au fur et a mesure de ma lecture degage un charme incroyable. Cela a ete le cas avec Vitesse moderne, moins avec les deux suivants a cause d'un mauvais script, et plus avec ce T&T car malgre les quelques pauvretes du scenario, il n'en reste pas moins amusant et divertissant. Il y a des beautes dans cet album qui sont inouies, la maniere dont les personnages bougent et marchent, les coupes des vetements de T&T, vetements dont les mouvements sont en parfaite adequation avec les mouvements de celles et ceux qui les portent, un detail auquel je n'avais jamais fait attention avant jusqu'a cet album. Les decors sont egalement bien rendus, les voitures des annees 80 sont fidelement dessinees bien qu'elles le soient a la sauce Blutch, seule la Bentley est pauvrement dessinee mais ce n'est pas grave du tout. Le seul defaut que j'ai trouve est que Blutch a donne la tete de l'ancien animateur de radio et television, Pierre Bellemare, au maitre de ceremonie du cabaret de Pigalle ou l'enquete a mene nos heros. Je me demande vraiment pourquoi cela. Serait-ce une very private joke de la part des auteurs?

Le hasard a fait que j'ai lu rapidement le dernier Ric Hochet, celui de Van Liemt et Zidrou et ce T&T, je me permets de faire le rapprochement entre ces deux albums car pour chacun d'entre eux, la solution joue sur le meme ressort dramatique. Je ne peux evidemment pas en ecrire plus afin de ne pas reveler les mots de l'enigme. Est-ce un hasard ou une coincidence que deux auteurs aussi opposes que peuvent l'etre Zidrou et Robber aient pense la meme chose pour deux des series les plus classiques de la BD FB?

Note finale, 3,75/5. J'ai franchement aime cet album malgre les faiblesses du scenario. Il faut dire que le dessin de Blutch contribue grandement a la reussite de cette histoire. Il est superbe.

1019. Kipkool - 25/04/20 09:34 - (en réponse à : heijingling)
Avec des ailes de mouche, on en trouve dans les tome 2 et 5 de "Hans" (Rosinski-Duchateau), mais je suppose que ce n'est pas ça.

1018. heijingling - 25/04/20 02:00
Sabordage, par Pluie acide, 20020. Ça ressemble à ces séries de S.F. volontairement débiles qui paraissaient dans l'orbite Métal dans une pauvre tentative d'émulation de Charlie Schlingo, et garde d'ailleurs cette trace dans le dessin, mais il y a un ton décalé, dans le langage, dans les renversements des clichés, comme le langage châtié et la personnalité tendre du personnage de reptilien, qui peut attirer. 2 ou 3 étoiles, selon ma réceptivité.

1017. heijingling - 25/04/20 01:04
Merci, mais en fait, ce n'est pas du tout des hommes volants de ce genre. Ceux qui me reviennent en tête sans savoir d'où ont des ailes de mouche.

1016. Kipkool - 24/04/20 09:51 - (en réponse à : Victor Billetdoux)
Recolorisé pour la réédition chez "Les aventuriers de l'étrange".

Mon image

1015. froggy - 24/04/20 05:42
Juillard et Christin, Lena dans le brasier

Ce n'est pas ce que vous croyez, Lena n'est pas devenue pompiere, elle travaille toujours pour un service secret francais. Ouf! Nous avons eu peur pour elle.

Dans ce qui sera sa derniere aventure et encore aventure est un bien grand mot, Lena n'etant pas du tout une Lara Croft, Lena represente la societe qui assure l'intendance d'une tres importante conference au sommet. Cette conference reunit des gens venus de differents horizons et dont l'objectif est le retablissement de la paix au Moyen-Orient. Evidemment, les interets en jeu sont enormes et contradictoires, si le but de la reunion est evident pour tout le monde, les moyens pour y arriver ne le sont pas et chacun essaye de proteger ses interets au detriment des autres. En outre, les sherpas, les representants des pays en question, ont des personnalites differentes, parfois difficile si ce n'est tres desagreable. Lena fait donc en sorte que tout se passe bien.

Tous ceux qui lisent Christin depuis longtemps savent qu'il a toujours ete interesse par les questions politiques, et ce depuis les premiers Valerian bien qu'elles y soient couvertes par un vernis de SF. Cela a donne quelques unes des meilleures BD existantes, celles avec Bilal, par exemple. Elles etaient passionnantes a lire. Ce n'est pas le cas ici, c'est interessant (encore que cela risque de ne pas interesser tout le monde) mais ce n'est pas passionnant du tout. Comme le dirait si bien Zazie, "Ca cause, ca cause, c'est tout ce que tu sais faire!". Dans cet album, Christin n'a rien dire mais il le dit bien, cela aide a faire passer une sauce bien insipide.

Cele fait longtemps que j'aime Juillard, je l'ai decouvert il y a fort longtemps avec Arno, sa serie napoleonienne sur scenario de Jacques Martin. J'etais immediatement tombe amoureux de son dessin. J'avais ete fort surpris d'apprendre qu'il allait reprendre Blake et Mortimer apres Ted Benoit, je ne croyais pas que son style etait si jacobsien. Il l'est mais a force d'en avoir dessine, et on le comprend, je suppose que la contrepartie financiere devait etre tres bonne, son propre style s'est apauvri et c'est devenu une chose hybride et un peu monstrueuse. J'avais deja fait part de ce probleme dans ma critique de son opus precedent, Double 7. Ca s'est un peu arrange, il y a des personnages qui sont bien de lui. Mais il y a des cases ou ce n'est plus du tout le cas ou son style graphique adoptes pour ses B&M ressort a vitesse grand V. Dame, il en a dessine 7 entre 2000 et 2016! Voir une chose pareille n'est donc pas etonnant. J'aime toujours Juillard mais je ne suis plus amoureux de lui.

Note finale, 2,25/5. Malgre le pedigree de ses auteurs, cet album est tres faible. Il vaut mieux l'emprunter que l'acheter.

1014. marcel - 24/04/20 04:51
Pareil. J'aimais bien aussi ses Histoires alarmantes avec Jamsin.
Il a sorti un album l'annee derniere, Marilyn's blues, mais je suis passe a cote.



C'est quelqu'un qui a un ton assez unique dans le fantastique, un peu comme Foerster.

1013. heijingling - 24/04/20 02:38
Trop rare, c'est rien de le dire, 2 albums depuis 1990 :)
J'amais beaucoup ce qu'il faisait dans les années 80 dans Spirou, Boskovitch, un fantastique horrifique très personnel, mais suffisament équilibré pour pouvoir être lu par des enfants (pas trop petits) sans les épouvanter mais leur donner des frissons bienvenus, et assez imaginatif pour être aussi lu par des adultes.
Un peu comme Villevermine, en fait.

1012. marcel - 24/04/20 02:12
Le marchand d'idees ?...
(J'adore Cossu, qui est BEAUCOUP trop rare).

1011. heijingling - 24/04/20 01:58
Merci, mais cela ne doit pas être ça, puisque je n'ai pas lu ce Wininger. Par contre, cela me fait penser que leur trait, à Lambert et Winninger, se rapproche aussi de celui de Cossu, et c'est peut-être chez lui que je les ai vus.

1010. Kipkool - 23/04/20 21:24
Beaucoup aimé aussi Villevermine. Les hommes volants, y en a dans le tome 2 de Victor Billetdoux, il me semble, de Wininger.

1009. Mr Degryse - 23/04/20 16:11
Très bon diptyque cette bd

1008. heijingling - 23/04/20 13:33
Je trouve le personnage de Jacques Peuplier attachant (déjà, son nom), et le suspens de fin d'album est bien trouvé et inattendu, suffisament pour me donner envie de comprendre les mystères le concernant, plus que connaitre la suite de l'histoire, qui est tout de même pleine d'imagination.

1007. suzix@bdp - 23/04/20 13:10
Villevermine est sympa graphiquement et pour son atmosphère.
Mais je n'ai pas jugé nécessaire de lire le tome 2.

1006. heijingling - 23/04/20 12:02
Villevermine, tome 1, L'homme aux babioles, de Julien Lambert, 2018. Très bien, cette histoire qui ne cesse de nous balancer entre la S.F., le polar avec ce qu'il faut de regard social, et le fantastique, et le dessin avec un encrage tremblé, proche de Marion Mousse, ajoute à l'imagination .
Par contre, ces hommes volants, graphiquement, je les ai déjà vus dans une autre bande dessinée, mais laquelle ? Si cela rappelle quelque chose à quelqu'un.

1005. Piet Lastar - 20/04/20 11:06 - (en réponse à : froggy)
Je suis d'accord avec toi, on a un Ric Hochet moderne renvoyé dans les sixties, c'est anachronique. Néanmoins, au contraire du Fat et Fondu, il y a une histoire.

1004. froggy - 19/04/20 18:52
Ric Hochet 4, Tombe pour la France

Pour illustrer cette chronique, je vous propose une fois n'est pas coutume d'ecouter la musique du generique de la serie americaine de Rod Serling, La quatrieme dimension, cela devrait vous mettre dans l'ambiance. Une excellente musique au demeurant signee Bernard Hermann, rien de moins.



Dans un univers parallele a la serie dessinee alors par Tibet et ecrite par A.P Duchateau, en 1968, Ric Hochet est licencie de La Rafale, le journal ou il travaille, car le directeur a appris que son pere etait un celebre cambrioleur ayant eu souvent maille a partir avec la justice. La resurgence de son pere a aussi un second effet secondaire et pas des moindres puisque n'etant plus officiellement orphelin, ce qui l'avait dispense de remplir certaines obligations legales en vigueur a l'epoque, Ric est somme de faire son service militaire qui durait 16 mois alors. Et le pauvre Ric de se retrouver bidasse dans une chambree remplie de bourrins, d'avoir affaire a des grades bas du front, et d'etre mele a une mort bien mysterieuse aux ramifications surprenantes. C'est donc Nadine la niece du commissaire Bourdon qui aura la charge de la jolie Porsche jaune, il peut lui faire confiance, elle ne la cassera pas et puis surtout ils vivent ensemble. Je vous l'avais bien dit en prologue que nous etions dans une quatrieme dimension. Remusique?

Pour les vieux de la vieille dont je fais (fierement) partie, on diffusait dans les salles de cinema dans les annees 70 une publicite pour Canada Dry, ces publicites, entre autre dirigees par Claude Chabrol, avaient pour slogan, "Cela a la couleur de l'alcool, cela ressemble a de l'alcool mais ce n'est pas de l'alcool". On peut paraphraser ce slogan sans problemes et l'appliquer pour les Ric Hochet de Van Liemt et Zidrou comapres a ceux de Tibet et Duchateau.

Cet album n'est pas mauvais, l'intrigue imaginee par Zidrou est ce qu'elle est et n'est pas plus mauvaise ou originale qu'un scenario pour un film ou telefilm ou un roman policier, il se trouve que cela n'est pas du tout, mais alors pas du tout un Ric Hochet meme si le heros de cet album porte le nom du reporter a la veste excentrique. Il y a 5 ans, Le Lombard avait annonce lors de la sortie du premier album de la reprise que cela aurait lieu dans les annees 60, periode choisie a dessein car elle correspond aux premiers albums de la serie et surtout aux meilleurs. Dans ceux-ci, on y voyait le heros vivant des aventures incroyables pleines de poursuites en tout genre, a pied, a cheval et en voiture, entre autres, on le jetait a la mer pieds et poings lies, il etait suspendu a un helicoptere, a la cabine d'un telepherique, jete dans un funiculaire en perdition, manque de se faire ecraser par des trains apres une poursuite en voiture endiablee, etc, etc, etc. cela n'arretait jamais. J'etais adolescent quand je lisais cela et j'adorais vraiment cette serie, c'etait ma preferee. L'age des auteurs et le temps venant, la serie, d'aventures policieres energiques devint une serie policiere a enigme, ou les scenes d'action devenaient de plus en plus rares pour devenir quasiment inexistantes, Ric Hochet etait devenu aussi energique que Miss Marple, la vieille fille heroine de quelques romans policiers d'Agatha Christie. On peut l'ecrire franchement dans le cas present, c'etait bien mieux avant. La serie n'avait pas evolue dans le bon sens, loin s'en faut. De trepidante, elle etait devenue ennuyeuse. Il faut admettre que 78 albums, cela fait beaucoup. Il est impossible de tenir la qualite sur une telle distance.

Aussi, lorsque le Lombard avait fait cette annonce, j'esperais revoir ce bon vieux Ric rajeuni et cavalcadant par monts et par vaux et par tous les moyens possibles et imaginables si ce n'est plus comme ses createurs le faisaient alors. J'etais dans l'erreur et ce dernier opus en est la preuve. Du fait que le cadre de l'action est une caserne et que cela se passe en hiver, les activites exterieures sont bien limitees, physiquement, les exercices de Ric se limitent a un tout simple parcours du combattant que les spectateurs de Fuill metal jacket connaissent bien.

Les intentions de Zidrou sont manifestement de moderniser la serie afin de la rendre atttractive a un jeune lecteur du XXIe siecle. Ce qui est louable et normal, c'est une vieille serie qui a connu son heure de gloire, Tibet et Duchateau avaient tente la meme chose avec un resultat pour le moins mitige, voir les seins de Nadine etait une grosse erreur a mon avis. Or, comme les Mr Boulier du Lombard ont leur mot a dire maintenant, d'avoir coince le heros dans ces annees 60 rend ce travail de modernisation beaucoup plus ardue et reduit dramatiquement la marge de manoeuvre du scenariste car il rend la serie completement incoherente avec la premiere serie, je rappelle que l'actuelle s'appelle "Les nouvelles enquetes de Ric Hochet" pour bien la differencier de l'officielle. Dans le nouveau Ric, on voit le heros vivre en menage avec Nadine sans qu'ils soient maries. Une telle situation est quasiment inconcevable a l'epoque. En outre, dans l'histoire, il fait le mur regulierement pour aller la retrouver dans l'hotel a cote de la caserne afin de passer la nuit avec elle. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je ne suis absolument pas begueule, mais la aussi cela ne cadre pas avec la serie. Zidrou donne des comportements des jeunes de notre courante epoque a des personnages pour lesquels cela ne cadre pas car les moeurs et coutumes des jeunes en 1968 etaient bien differents de ce qu'ils sont aujourd'hui. Ce n'est pas une question de juger si c'est bien ou mal, c'est un simple constat. Cela donne un resultat completement hybride qui est tres bizarre quand comme moi, on a connu ses premieres annees dans les annees 60. Il est vire du journal au debut, Richard, le pere de Ric, se fait arreter par la police dans un bar de Pigalle avec strip-teaseuses et fouet en accessoire, la visite medicale de Ric etc. Je ne parle evidemment pas de la solution de l'enigme qui ne rime en rien a ce qu'un Ric Hochet classique est.

Ainsi que je l'avais evoque lors de ma chronique du Blueberry de Sfar et Blain, j'ai la tres nette impression que des scenarios originaux refuses dus a la tiedeur des editeurs sont adaptes pour les coller a des personnages classiques du FB car c'est plus facile a vendre. Ce Ric Hochet demontre ce schema sans probleme. Le probleme est que cela donne des resultats peu convainquants pour les lecteurs malgre le grand talent de certains des auteurs de ces albums, Blain pour le Blueberry et Blutch pour le Tif et Tondu que je viens delire et dont je ne vous ai pas encore fait part dans une chronique. Les lecteurs de la serie classique sont surpris et haussent les sourcils, et je me demande ce que peut en penser un adolescent de 2020 sur une BD mettant en scene un reporter a la veste excentrique vivant en 1968 et faisant son service militaire, un truc de papy pour lui dont il aurait vaguement entendu parler par son pere et qui n'evoque rien pour lui. La maniere dont Zidrou modernise la serie me parait fort inadequate. Mais considerant les contraintes des commerciaux, est-ce seulement realisable?

Je me suis beaucoup attarde sur le scenario et la direction que prend cette nouvelle serie et pas sur le dessin. Avec ce quatrieme album, et cela confirme ce que j'avais deja ecrit a son sujet lors de mes chroniques des trois albums precedents, Van Liemt tient maintenant les personnages bien en main, il s'est eloigne du style de Tibet pour se les approprier. Il y a du mouvement dans le dessin. Ce n'est pas genial bien sur, une serie comme celle-ci n'a pas besoin d'un dessinateur de grande envergure, c'est du travail honnete et bien fait. J'aime bien.

Cette chronique est bien longue, je l'admets car je considere cet album comme un symptome de ce qui se passe actuellement chez les grands editeurs de BD, ils ne savent plus a quel saint se vouer pour vendre leurs livre.

Note finale, 3/5. Si vous vous attendez a lire un Ric Hochet classique, vous serez surpris. Si vous voulez lire une histoire policiere relativement bien troussee, vous trouverez peut-etre votre bonheur.

1003. heijingling - 19/04/20 18:52
Concerto pour main gauche, de Yann Damezin, 2019. Une biographie romancée, racontée à la première personne, irriguée par une riche culture picturale qui ressort avec justesse, sans trop de prégnance. Pour illustrer aussi bien les cauchemards d'une société en fin de course, de normes étouffantes, de la guerre, de tourments politiques et d'une famille délétère que les rêves musicaux, des entrelacs de noir et blanc, qui doivent beaucoup à David B., mais par lui Picasso, Jérome Bosch et les miniaturistes Moghols, et de ces derniers un trait fin , délicat, qui ouvre de faibles mais intenses respirations. La langue est aussi belle et précieuse que le dessin, et le récit est constellé de trouvailles graphiques narratives. L'histoire , limpide à suivre, est néanmoins si dense qu'elle fait passer outre l'antipathie ou la pitié que l'on peut éprouver pour le personnage principal de pianiste manchot.
Une grande réussite et un ton très personnel pour un premier album.

1002. heijingling - 18/04/20 16:21
bi g bang Saigon, de Maxime Péroz et Hughes Barthe, 2017 S'agit-il d'une autobio? Le personnage principal s'appelle comme le dessinateur. Quel est le rôle du scénariste, une aide à la mise en forme ?
Je ne suis pas du tout rentré dans cette histoire d'un jeune Français qui vit une histoire d'amour au Vietnam. Jeune et naïf comme il se présente, à l'image du dessin, sympathique et rassurant mais sans personnalité, son histoire m'est apparue comme typiquement néo coloniale, lui prenant l'avion entre la France et le Vietnam comme d'autres prennent le bus, allant, venant, restant au Vietnam à volonté sans problème administratif, politique, financier (il ne publie rien en France, parle vaguement de publier des B.D. au Vietnam, sans que l'on sache si cela aboutit. La seule autocritique vient quand il présente sa B.D. sur le Vietnam à des Vietnamiennes, qui lui reprochent de se voir lui bien supérieur aux dessinateurs vietnamiens et de ne voir le Vietnam que comme un pays sale et arriéré, sa réponse pathétique étant qu'on ne doit pas étre angélique. Ajoutez à cela qu'il passe son temps avec un copain filth, qui signifie saleté en anglais, et est un acronyme pour "Failed in London, try Hong-Kong", pour décrire ceux qui sont les rois du monde dans une situation néo coloniale et ne seraient rien ailleurs. Quant au contenu, et à la forme, c'est bien fait, mais cela s'adresse à ceux qui voudraient voir une nouvelle version d'un Frédérick Boilet, d'un Simon Hureau, d'une Aurelia Aurita, moins pertinent, moins fort, moins dérangeant. 3 étoiles pour l'innocence du dessin, des coloris, du personnage, mais 2 pour la complaisance dans l'innocence, d'autant plus qu'il est en fait à la recherche de lui-même à travers un grand-père qui a lui réellement été mis en danger.



 


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