On parle de BD dans : Télérama N° 2712 (Janvier 2002)
de Damien Perez
Comme chacun sait lire les fréquentes interventions sur le Forum à ce sujet - Télérama entretient de curieux rapports haine-amour avec le neuvième art. Car si lhebdo culturel accueille traditionnellement durant lété quelques valeurs sûres de la bande dessinée, comme Blake et Mortimer en 2001 - ce que certains lecteurs leur avaient curieusement reprochés au vu de la dimension (je cite de mémoire) « machiste et colonialiste » des deux héros la plupart des journalistes-maisons ne se gênent généralement pas pour qualifier de personnages ou dintrigue de BD les composantes de long-métrages qui nont pas eu lheur de plaire à la rédaction. De là à considérer quon nutilise nos chers phylactères que pour attirer le touriste paresseux en mal de magazine de plage il ny a quun pas. Que lexcellent article de ce numéro 2712 consacré à Alberto Breccia mempêche de franchir.
Car Breccia, que lon connaît surtout pour les aventures de « Mort Cinder » (chez Vertige Graphic) est un génie du noir et blanc, que deux rééditions opportunes « Che » (scénario dHector Oesterheld chez Fréon) et Buscavidas (Scénario de Carlos Trillo chez Rackam) devraient contribuer à réhabiliter. Cette tranche dhistoire que nous narre Cécile Maveyraud, spécialiste BD chez Télérama, cest celle de lArgentine des dictatures militaires, des planches originales brûlées par leur auteur pour ne pas risquer larrestation comme celles de « Che » - des discussions fiévreuses avec Pratt dans les années 80, quand Breccia lui reprochait davoir « dévoyé [son] talent au profit du commercial ». Bon évidemment on adorerait plus de régularité dans la démarche de lhebdo. Mais inutile de se faire dillusions. Il faudrait, par exemple, que Marini adapte Houellebecq pour faire la Une de Télérama. Il en va ainsi : la bande dessinée est chose rare dans certains magazines culturels. Alors sans rancune et goûtons-là comme un élixir rare.
Divers journaux et magazines parlent de BD...
|