Je n'aurais pas donné une appréciation aussi favorable juste après avoir lu le tome 1 de Lupus. Enthousiasmé par Pilules Bleues, j'avais trouvé le démarrage de Lupus un petit peu poussif, un rien surchargé en concessions à une forme de jeunisme revendicatif, sur un mode "drug and rock n'roll", bref, un peu trop potache à mon goût. On pouvait toutefois espérer que la fin du récit marquait justement une rupture avec cette vie "adolescente" et que la suite allait partir vers une autre direction. C'est sur ce pari que j'ai acheté le tome 2. Je n'ai pas été déçu ! Le tome 2 est magnifique. Mieux, il donne au premier tome une nouvelle dimension et pose la série au rang des incontournables. Ce tome 2, nous offre un ton contemplatif, en suspension permanente entre deux eaux. Peeters marque bel et bien une rupture dans son récit, mais s'offre un album entier de transition, au sens noble de l'expression. Ne vous attendez donc pas à une multiplication de péripéties, il ne se passe RIEN, ou presque rien... Cet album ne vaut pas par les événements qu'il décrit, mais par ses silences. Et là, la virtuosité narrative de Peeters éclate à nouveau, dans les regards, les non-dits, le sillages des poissons et l'envol des oiseaux. Vous plongez avec Lupus dans cette période de répis, comme un baigneur dans les eaux calmes d'un lac de montagne. Vous fermez les yeux avec lui, posez votre sac avec lui, tombez amoureux en même temps que lui. Monsieur Peeters, vous êtes un sorcier ! Si vous aimez la SF qui bouge, les space-opéras grandioses, j'ignore si Lupus vous plaira... Si vous avez aimé Pilules Bleues et L'homme qui marche, achetez Lupus #2... et puis aussi le tome 1, pas seulement pour comprendre, mais parce qu'il prend toute sa dimension à la lumière du second. J'attends le tome 3, cette fois, avec impatience !